Suite directe de Kona, paru en 2017, édité par Ravenscourt et développé par Parabole, qui avait fait forte impression auprès des joueurs puis en version VR en 2018, Kona II Brume reprend son aventure là où elle s’était arrêtée. On s’aventure dans le blizzard pour faire toute la lumière sur la mystérieuse enquête de Carl Faubert. Annoncé cet été, les joueurs qui ont pu aller à la GamesCom à Cologne ont pu mettre les mains sur une courte démo pour se faire une idée de ce qu’il allait raconter. Kona II Brume est aujourd’hui, 18 octobre 2023, disponible sur PS4, PS5, consoles Xbox, ainsi que sur Nintendo Switch et PC.

VersionPS5 numérique fournie par l’éditeur
Temps de jeuEnviron 14 heures
Histoire terminéeOui
Complétion totaleNon communiquée par le jeu (26 trophées sur 45)
Difficulté(s)Facile et survivaliste

GenreFPS, Action, Aventure, Survival Horror
Date de sortie18 octobre 2023
Prix (maximum conseillé)Le prix n’est pas communiqué durant l’écriture de ce test
Plateforme(s)PS5, PS4, Xbox S/X, Xbox One, Nintendo Switch et PC (via Steam)
VoixAnglaises par Adam Gold (acteur de doublage) et/ou Françaises québécoises par Guy Nadon (voix de  Morgan Freeman, Dustin Hoffman, John Lithgow et Danny Glover entre autre)
TextesFrançais, Anglais, Italien, Allemand, Espagnol, Japonais, Coréen, Russe, Chinois simplifié, Chinois traditionnel
EditeurRavenscourt
DéveloppeurParabole

Si comme moi, vous débarquez et que vous ne connaissez pas du tout Kona et la licence de Parabole, sachez que Kona II Brume reprend immédiatement à la fin du premier opus. Nous sommes en octobre 1970 et vous incarnez un détective privé du nom de Carl Faubert. Mandaté par un riche industriel, vous devrez faire la lumière sur un banal cambriolage. Sauf que tout ne se passera pas comme prévu, puisque vous serez en prises avec de mystérieux phénomènes. C’est ainsi que Kona se déroule puis se finira. Kona II Brume, je l’ai dit plus haut, reprend immédiatement à la fin de son prédécesseur pour continuer son intrigue. Vous incarnez toujours Carl Faubert, vous êtes toujours perdu dans le Grand Nord du Québec et vous êtes toujours assistés par la douce voix de Guy Nadon, narrateur impliqué dans son récit, qui ajoute énormément d’immersion à notre aventure.

Petit aparté mais qui pour moi a son importance, fait assez rare dans le jeu vidéo, que ce soit sur la scène indépendante ou dans les plus grosses productions, j’adore qu’une suite reprenne là où s’était achevé le premier épisode, comme pour remercier, d’une certaine façon, son public de la première heure. Oui, j’ai débarqué sur cette suite en ne sachant peu ou pas du tout où je mettais les pieds mais me plonger dans cet univers en cours de route m’a vraiment donné envie de découvrir là où tout a commencé et c’est de cette manière que je me suis procuré le premier Kona (que je compte bien faire dans les semaines qui viennent).

Je ne vais pas y aller par quatre chemins : le scénario de ce Kona II Brume est une franche réussite. Scénario, narration et mise en scène, cette suite se charge de répondre à toutes nos interrogations sans jamais faiblir dans son rythme et surtout sans ne commettre aucune fausse note dans son déroulé. Si vous avez joué au premier épisode, vous ne serez pas dépaysés, pour les autres, sachez que nous avons droit là à une œuvre se « jouant » comme The Vanishing Of Ethan Carter (sans citer les autres productions du même acabit). Les inspirations de Kona II Brume sont légion et j’ai parfois eu l’impression d’y retrouver du The Thing de John Carpenter (dans un souci de vouloir vous laisser la surprise, je ne vous en divulgue pas davantage) dans son ambiance dans le blizzard et la solitude que l’on peut ressentir mais pas que. Puisque souvent, l’ambiance dans le grand froid fait que l’on reste prudent en permanence, dans la crainte que quelque chose nous fonce dessus.


En ce qui concerne le gameplay, sachez que Kona II Brume se joue comme un FPS classique qui se dessine comme un walking simulator qui ne demande finalement qu’à avancer pour poursuivre le scénario ainsi qu’explorer les environs dont les mécaniques de survie y sont légères et non contraignantes dans les difficultés les plus basses. Les phases de combat sont quant à elles plutôt rares, car le jeu joue principalement sur son ambiance que sur son action. Au passage, le jeu nous demande de résoudre différentes énigmes éparpillées sur notre route qui n’ont rien de vraiment compliquées (je n’ai buté que sur une par manque de concentration en étant fatigué, qui était facile soit dit en passant, c’est dire). Sachez donc que de ce côté là, Kona II Brume ne vous résistera pas.

De cette façon, Kona II propose un gameplay plutôt simple et classique qui ne chamboulera pas le genre et dont les subtilités ne sont que trop discrètes pour être évoquées, car ce nouvel épisode de Kona se révèle être bien plus narratif qu’il n’y paraît.

Du côté de la difficulté, sachez que vous aurez droit à trois difficultés : facile, normale et survivaliste. J’ai accompli mon premier run en facile pour le relancer en survivaliste. Les différences sont nombreuses mais la difficulté est telle que vous pouvez de suite le lancer immédiatement en survivaliste si vous le souhaitez pour avoir une expérience différente. Par exemple en facile, aucune gestion de la chaleur ni de la barre de vie. Les animaux sauvages tel que les loups ne vous attaquent pas et vous fuient. En survivaliste, il faudra donc : faire attention à votre stock de pile, votre barre de chaleur qui descend lentement mais surement ainsi qu’être vigilant sur la faune qui cette fois-ci vous attaqueront si vous vous approchez trop près d’eux. Gardez en tête qu’il est possible de commencer Kona II Brume en survivaliste, pour peu que vous sachiez vous prendre en main dans les œuvres vidéoludiques.

Du côté des graphismes, sur PS5, j’ai trouvé que Kona II Brume était somptueux. Développé à l’aide du moteur Unity, que ce soit les multiples intérieurs ou les grandes contrées extérieures, Kona II Brume est au petit soin pour nous immerger dans son univers si particulier. Son ambiance est absolument fabuleuse, aussi oppressante qu’elle appelle à l’exploration de ces décors enneigés. Néanmoins, parce qu’il ne peut malheureusement pas être parfait, il accuse toutefois le coup de multiples ralentissements et d’un souci de script qui ne s’est pas déclenché à la fin de l’aventure. Mais rassurez vous, même sans patch dit day one, Parabole propose là une version PS5 assez propre et sans bug particulier. Malheureusement, surtout pour moi, le jeu est dénué de mode photo alors qu’il le mérite vraiment.

Le second point positif pour moi, c’est la bande son du titre de Parabole. Je ne vais pas y aller par quatre chemins mais la bande originale de Kona II Brume est tout simplement exceptionnelle. Elle contribue a nous plonger encore plus dans cette ambiance si particulière. Les notes à la guitare acoustique savent nous apaiser aussi bien qu’elles préviennent d’un potentiel danger à venir. Les quelques notes grattées sur le menu principal du jeu sont un régal.

Enfin, je finirais par la démarche du studio québécois de Parabole, qui, au travers de Kona et de cette suite, Kona II Brume, nous propose de mettre en avant le grand nord du Québec, son folklore, ses mythes et ses légendes urbaines avec l’accent si caractéristique du narrateur incarné par Guy Nadon ainsi que des personnages que l’on rencontre sur notre chemin. Le souhait, de la part du studio, de vouloir mettre en avant son pays (à l’instar de Ghostwire Tokyo pour le Japon, Slender The Arrival qui explore la légende urbaine du Slenderman) est à vivement saluer puisqu’il découle de ce genre d’initiatives que j’aime, moi amateur de légendes urbaines, de mythes et légendes présentes à travers le monde, une véritable volonté de rassasier notre curiosité.


J’ai découvert le bébé de Parabole un peu par hasard et il me faut être franc avec vous, j’ai adoré le parcourir. Un scénario bien ficelé, une narration (et son narrateur) efficace, un cadre inédit qui m’a donné cette envie d’en révéler tous ses secrets, je ne m’attendais pas à ce que ce Kona II Brume me happe à ce point là. Malgré quelques ralentissements ici et là ainsi que l’absence (notable) d’un vrai mode photo, j’ai plus que passé un agréable moment dans le grand nord du Québec. Au passage, je salue l’initiative du studio qui a voulu mettre son pays en avant au travers de son folklore, de ses mythes et de ses légendes à l’aide d’une œuvre vidéoludique réussi qui ne demande maintenant qu’une seule et petite chose : que vous la découvriez à votre tour. Croyez moi, vous ne le regretterez pas de sitôt, surtout en cette période où l’on aime à se faire peur.

  • Le scénario
  • La narration
  • L’ambiance extérieure sous le blizzard que dans les nombreux intérieurs
  • Graphiquement somptueux
  • La DA de bon aloi
  • L’OST
  • La version française québécoise par ce cher Guy Nadon (cet accent !)
  • Une durée parfaite (comptez entre 10 et 12 heures pour le finir
  • L’initiative du studio à vouloir nous partager son pays, ses mythes, ses légendes
  • Des ralentissements assez fréquents
  • Pas de vrai mode photo pour le sublimer