En cinq ans beaucoup de choses se sont passées. En 2020, Typhoon Studios nous propose son premier jeu: Journey to the Savage Planet, édité par 505 Games, un jeu en vue FPS, où notre mission, ordonnée par le géant spatial Kindred Aerospace, était de savoir si la planète AR Y 26 est habitable pour l’homme. En février 2021, le studio est fermé par son propriétaire Google qui avait pourtant placé en lui de grands espoirs pour son Stadia Games and Entertainment, après son acquisition en 2019. En août 2021, un nouveau studio est fondé, Raccoon Logic, formé par les anciens développeurs de Typhoon, et commence par acquérir les droits de la licence Savage Planet. Et c’est comme ça que le 8 mai 2025, Revenge of the Savage Planet, suite du premier jeu, cette fois ci en auto édition, a vu le jour sur PS5, Xbox Series S|X et PC (une version PS4 est également dans les tuyaux), évidemment plus ravagé que jamais!
POUR NOUS ADONNER À LA RÉDACTION DE CE TEST DE REVENGE OF THE SAVAGE PLANET, NOUS AVONS DÉCIDÉ DE VOUS PROPOSER UNE NOUVELLE FOIS NOTRE FORMAT TEST EN DUO. MAIS CETTE FOIS-CI, NOUS AVONS PRIS LA DÉCISION D’Y INCLURE PLUS DE DÉVELOPPEMENT DANS NOS AVIS DISTINCTS. VOUS POURREZ DONC RETROUVER LES AJOUTS FAITS PAR @YOANNRATCLIFFE VIA LES TEXTES EN ITALIQUES.
| Version | Numérique sur PS5, fournie par l’éditeur jouée en coop |
| Temps de jeu | Environ 14 heures |
| Histoire terminée | Oui |
| Complétion totale | Non communiquée |
| Difficulté | Unique |
| Genre(s) | Action, Aventure, Science Fiction, TPS |
| Date de sortie | 8 mai 2025 |
| Prix (maximum conseillé) | 39.99€ |
| Plateforme(s) | Xbox Series S/X, PC, PS5 et PS4 |
| Voix | Français (Canadien), Anglais, Chinois |
| Textes français | Oui |
| Connexion obligatoire | Non |
On prend les mêmes et on recommence? A peu de choses près, oui. Si vous aviez été laissé pour compte sur une planète inconnue sans retour possible par votre employeur dans Journey of the Savage Planet, dans Revenge of the Savage Planet, vous vous écrasez sur une planète inconnue alors que vous venez de vous faire virer comme un malpropre par votre (ex)employeur Alta Interglobal, détenteur d’une autre entreprise bien connue de l’univers: Kindred Aerospace. Et bien oui, manque de pot pour vous, les grands pontes ont décidé en cours de route que votre mission coutait trop cher, abandon de la mission et de votre personne par la même occasion. Mais dans votre malheur, vous n’êtes pas seuls. Accompagné par votre fidèle drone EKO et déjà bien équipés, vous voilà donc en quête de rentrer à la maison et surtout de savourer ce bon vieux plat qui se mange froid: la vengeance. Sauf qu’au final, vous allez aussi vous retrouver dans le joyeux foutoir d’un conflit entre PDGs excentriques.
Revenge of the Savage Planet est-il un jeu que l’on fait pour son scénario? Très honnêtement, pas vraiment. D’emblée, le jeu vous annonce la couleur, tout ça n’aura pas vraiment de sens, on se contente de suivre nos objectifs un peu bêtement et méchamment sans trop comprendre ce qui se passe. Bon, on va pas se mentir, c’est d’autant plus difficile de suivre quand on décide de mettre les doublages en canadien, mais ça a le mérite d’accentuer tout ce grand n’importe quoi avec l’accent et les expressions qui vont bien, tabernacle! Mais ça a le mérite d’être d’une efficacité redoutable.
Du côté du scénario, on ne va pas se mentir, c’est vraiment pas la fête. En effet, la partie scénaristique est largement en retrait puisque basée sur un leitmotiv simple : vous êtes trahi par votre (ex)employeur et votre but, survivre, amasser suffisamment d’équipements pour rentrer sur Terre afin de vous venger et baissé de rideau.
Une chose est sûre, Revenge of the Savage Planet c’est un humour qui part dans tous les sens, satyrique au possible, tout le monde en prend pour son grade, le tout avec une mise en scène qui tire sur l’absurde et le ridicule (les vidéos en prises de vue réelles en tête de liste). L’aventure se résume à poilade sur poilade, de référence en référence à la pop culture, le tout dans un univers déjanté. Et ça fait un bien fou! Son seul véritable problème, c’est qu’effectivement on ne se sent pas vraiment impliqués dans le scénario. Si ça fait du bien de jouer à un jeu qui ne se prend jamais au sérieux, mine de rien la déconnexion à son histoire est un poil trop abrupte pour être pleinement appréciée.
Du côté de l’humour, si vous connaissez le travail de l’acteur Sacha Baron Cohen sur ses personnages de Borat et Ali G, disons qu’on s’en rapproche un peu. Que ce soit sur des sujets comme le capitalisme, les influenceurs (l’acteur qui incarne Ding Dong est vraiment hilarant et joue tellement bien son personnage que je ne peux m’empêcher de penser à nos influenceurs bien de chez nous) et sur tant d’autres dont je tairais la teneur, l’humour de Revenge Of The Savage Planet fonctionne super bien, à condition tout de même d’être réceptif puisque vous connaissez l’adage comme moi, on peut rire de tout mais pas avec n’importe qui. Cela étant dit, j’ai eu énormément de fou rire sur une planète précise grâce (ou à cause) d’une sorte de poule dinde qui a pour cri, un cri d’hystérique, le tout accompagné d’une vitesse de déplacement accrue. Je vous garantis que l’effet de découvrir ça en direct live m’aura offert énormément de fous rires qui m’ont fait un bien fou.
La grosse différence entre Journey et Revenge, c’est évidemment le passage du FPS au TPS. Et là encore, cette suite se révèle à l’image qu’elle veut se donner: complètement ravagée. Animations de course, de glissade, de chute, la faune elle-même s’y mettra aussi, c’est un déluge de situations toutes plus absurdes les unes que les autres.
Si je ne peux vous donner de comparaison entre le 1er et cette suite de ce côté là, sachez tout de même que la vue TPS (imposée) fonctionne super bien dans cette aventure et offre, selon moi, une personnalité particulière à ce Revenge of the Savage Planet.
Mais, revenons à nos moutons, le but du jeu c’est quoi? Globalement hormis son humour complètement décomplexé, Revenge of the Savage Planet se comporte comme n’importe quel autre jeu d’aventure. On accomplit des objectifs pour avancer dans notre histoire, on termine des quêtes secondaires qui se révèlent finalement fort utiles à l’évolution de nos compétences, mais surtout on explore. Beaucoup. Lâchés sur pas moins de 4 planètes principales (oui, le jeu ne manque pas de nous réserver quelques surprises tout de même), l’exploration fera partie intégrante de l’aventure puisque chaque ressource aura son importance, jusqu’à la capture des différentes créatures, pour exploiter les nombreuses possibilités offertes par l’imprimante 3D.
Ainsi donc on se lance à corps perdu dans l’exploration de ces différents environnements découvrant au fil des heures des mécaniques inspirées des Metroidvania, autrement dit, la possibilité de revenir sur des planètes déjà explorées pour révéler tous ses secrets à l’aide de nouvelles compétences fraichement acquises. Et mine de rien, ça fonctionne plutôt bien et on finit par vite se prendre au jeu. Revenge of the Savage Planet s’est contenté de faire dans le classique mais diablement efficace dont la personnalité très prononcée fait finalement tout le reste pour réussir à capter toute notre attention.
Un mot sur la boucle de gameplay, ça se repose sur de l’exploration qui pourrait rappeler les Metroidvania like. Plus on pensera à faire des études sur les animaux capturés ainsi que d’utiliser l’imprimante 3D pour repousser nos limites, plus on pourra explorer de nouveaux pans des planètes afin de mettre la main sur des améliorations de santé et autres collectibles, ainsi que de progresser dans les quêtes secondaires et principales. Rien de bien original mais très classique et efficace.
Et évidemment, son gros point fort: la coop. En écran scindé ou en ligne, on a donc la possibilité de parcourir cet univers accompagné (non, ce n’est pas obligatoire, le jeu peut être terminé totalement en solo, rassurez-vous). Car oui, il faut bien le dire, le faire en duo peut donner au jeu une saveur totalement différente.
De vous à moi, je n’avais pas prévu de jouer à Revenge Of The Savage Planet (découvrant totalement l’existence d’une suite au moment de la discussion avec la rédac cheffe !) et voilà que je me fais embarquer dans une aventure en coop avec la patronne. Je ne jugerais pas de l’intérêt de l’œuvre en full solo mais en coop avec une personne que vous connaissez, ça fonctionne vraiment bien. Fous rire sur fous rire, voilà comment se résument nos 14 heures de jeu ensemble, perdu dans un univers de barjots.
Mais si on peut avoir le compliment facile pour une production aussi originale et déjantée, on pourra aussi lui regretter quelques faiblesses. J’évoquais le manque d’implication du joueur dans l’histoire plus haut. A cela peut malgré tout s’ajouter une certaine répétitivité de certains objectifs. S’il aime varier les mécaniques, la boucle de gameplay n’en reste pas moins assez vite…bouclée. Enfin, si la coop est très certainement son plus gros atout, elle ne manque pas de quelques défauts. Optant d’abord pour la coop en ligne, elle s’est révélée assez instable. Perte de connexion à l’autre joueur, difficultés à se rejoindre malgré les invitations, on a finalement décidés de continuer en écran scindé. Et malgré 2 comptes bien connectés, seul le compte « hôte », le joueur un, débloque les trophées, et ce même si c’est le joueur 2 qui accomplit les pré-requis. Un détail, mais c’est fort dommage tout de même.
Visuellement, Revenge of the Savage Planet est un déluge de couleurs pétantes mêlées à une direction artistique assez incroyable, il faut bien le dire, mais qui reste évidemment dans le ton global du jeu. Une flore aux allures parfois douteuses, une faune constamment en délire, le jeu de Raccoon Logic s’en sort avec les honneurs pour nous immerger dans une ambiance singulière, presque unique. Les quatre planètes parcourues ont toutes leur identité bien à elles.
Un mot sur le côté technique, si dans un premier temps, on a effectué des sessions sur PS5 Pro pour moi et sur PS5 pour la patronne, on a dû faire face à quelques soucis au niveaux des serveurs qui nous a fait y jouer en coop local en écran scindé, ramenant l’équation de la partie technique sur PS5 Pro. Tout s’est donc très bien passé : pas de freezes, pas de ralentissements, pas de bugs. Mis à part une caméra un peu bourrée folle dans les endroits exigus, Revenge of The Savage Planet est donc parfaitement jouable. Néanmoins, j’ajouterais que je trouve regrettable que les trophées ne soient pas traduits en français.
Revenge of the Savage Planet fera certainement partie des plaisirs coupables de cette année 2025. Avec un scénario en retrait et un gameplay assez convenu mais efficace, il ne transcende pas le genre. Mais il a ce petit quelque chose que de nombreux jeux n’ont pas: il ne se prend jamais au sérieux et a décidé d’en jouer plus que de raison. De son univers très cartoonesque, sa faune complètement ravagée, ses animations délirantes, son humour décomplexé, la façon d’aborder ses thèmes, tout est fait dans la démesure et ça fonctionne. Une personnalité et un capital fun particulièrement prononcés mais qui seront d’autant plus appréciés en coopération. Parce qu’entre vous et nous, je ne suis pas certaine que le jeu puisse faire autant mouche seul dans son coin. En tout cas, il nous a fait passer d’excellents moments de déconnade et c’est surtout ça qui nous fera nous souvenir de lui.
- Un humour démesuré, tout le temps…
- Sa direction artistique cartoonesque
- Un jeu fun à explorer
- Une durée de vie correcte si on se prend bien au jeu
- Un TPS qui s’inspire des Metroidvania, très efficace
- La coopération, son plus gros atout
- Une pluie de références à la pop culture
- …Mais peut-être parfois un poil trop gentillet
- Parfois vite répétitif
- Des soucis de connexion en coop en ligne
- Un scénario beaucoup trop en retrait pour qu’on se sente impliqués
