Annoncé de façon fracassante lors de l’AG French Direct du 29 mai dernier, Caravan Sandwitch m’a tout de suite intrigué. Dès lors, je l’ai attendu de pied ferme et me voici enfin à l’étape finale de ce long processus d’attente, celui du test. Développé par le très jeune studio Plane Toast et édité par Dear Villagers, Caravan Sandwitch n’attend plus que vous pour explorer la fantomatique Cigalo le 12 septembre sur PS5, Nintendo Switch et PC. Est-ce que l’attente en valait la peine ? Est-ce que les espoirs ont été pleinement satisfaits ? La réponse est sans équivoque, OUI ! Réponse dans ce test qui sent bon la lavande et le savon de Marseille.
Version | Numérique sur PS5, fournie par l’éditeur |
Temps de jeu | 14 heures |
Histoire terminée | Oui |
Complétion totale | 80% des trophées |
Difficulté | Unique |
Genre(s) | Aventure |
Date de sortie | 12 septembre 2024 |
Prix (maximum conseillé) | 24€99 |
Plateforme(s) | PC, PS5 et Nintendo Switch |
Voix | / |
Textes | Français, Anglais, Allemand, Espagnol, Chinois, Japonais, Portugais, Coréen |
Connexion obligatoire | Non |
Dans Caravan Sandwitch, vous incarnez l’intrépide Sauge. Quand elle reçoit l’appel de détresse de sa sœur pourtant disparue plusieurs années auparavant, elle n’hésite pas à retourner sur la planète qui l’a vue grandir, Cigalo. Arrivée sur place, elle partira en quête de sa sœur tout en venant en aide aux habitants afin de leur permettre de vivre dans de meilleures conditions de vies.
C’est peu ou prou le synopsis de Caravan Sandwitch mais je préfère rester le plus vague possible. L’histoire est très bien écrite, accompagnée d’une narration elle aussi classique et efficace. Caravan Sandwitch est une œuvre engagée qui explore des sujets qui résonnent facilement chez moi mais je n’en dirais pas plus, histoire de ne pas vous spoiler. Si j’ai aimé l’histoire de ce premier jeu du studio, j’ai plus apprécié l’humanité dont fait preuve l’écriture au travers de ses personnages, Sauge en tête bien évidemment, mais aussi les autres personnages que l’on aura de cesse de rencontrer tout au long de l’aventure. Les dialogues, précis, sont bourrés d’humanité, d’émotions et d’une chaleur plutôt rare, je trouve.
Souvent dans mon aventure, j’ai pensé aux deux œuvres Deliver Us The Moon et Deliver Us Mars puisque des thèmes communs aux œuvres de science-fiction reviennent dans les 3 jeux. Ce n’est pas péjoratif mais vraiment un immense compliment de ma part.
Du côté du gameplay, sachez que Caravan Sandwitch offre à son joueur/se une liberté que je trouve intelligente. Pas de barre de vie, pas de dégâts de chute (très pratique croyez moi), pas de combats ni de boss, juste de l’exploration soit à pied ou soit aux commandes du fameux van jaune dont la maniabilité offre un plaisir de conduite agréable. Le maître mot de Caravan Sandwitch est donc la liberté de mouvement dont vous userez pour faire de l’urbex (exploration urbaine si vous préférez) de lieux maintenant délabrés ou laissés à l’abandon.
Pour se faire, vous aurez à votre disposition pas mal de gadget en tous genres afin de vous permettre de débloquer de nouveaux lieux ou tout un pan des décombres afin de mettre la main sur des composants pour vous permettre de mettre la main sur de nouvelles améliorations pour l’équipement de votre véhicule. Si en l’état, je trouve que cela fonctionne bien, j’aurais aimé que cela aille plus loin puisque une fois la dernière amélioration obtenue, on se retrouve avec des composants qui ne servent plus a rien. J’aurais donc aimé, pourquoi pas, pouvoir dépenser ces fameux composants en trop pour l’amélioration supplémentaire du van (être plus rapide par exemple) ou alors d’aider le village en lui améliorant le confort de vie de ses habitants, ce qui aurait renforcé l’immersion pourtant déjà bien présente.
Développé à l’aide de l’Unreal Engine 4, Caravan Sandwitch propose une magnifique direction artistique tout en cel-shading et se permet d’être unique en son genre puisque proposant des panoramas qui m’a offert des passages où la vue m’a fait m’arrêter quelques petites minutes pour observer l’horizon. Je n’en dis pas plus puisque d’une part les captures d’écran vous aiguilleront mieux que moi mais j’ai vraiment envie de vous laisser la surprise intacte si vous vous décidez à le découvrir par vous-mêmes.
Gros coup de cœur du côté de la bande originale pour commencer, puisqu’il faut noter la présence de l’artiste Antynomy et sa chanson « Pensée dérobée » écrite spécialement pour l’œuvre, propulsée au rang de thème principal, que je trouve superbe. C’est une totale découverte pour moi, et que cela soit sa mélodie et ses paroles, elles sont dans le ton de l’œuvre. Néanmoins, n’allez pas écouter sa musique sur Youtube, le clip spoile vraiment l’aventure. La partie sonore n’est pas en reste non plus, loin de là. Le sound design n’est pas en reste et propose des sons en adéquation avec son univers pour nous offrir alors de nous immerger de la meilleure des manières dans notre aventure (juste au hasard, le chant des cigales, c’est juste impressionnant).
Un mot sur la partie technique. Dans l’ensemble, si tout s’est très bien passé (j’entends par là que je n’ai pas eu de freeze ni de ralentissements), j’ai tout de même eu à faire face à des soucis de caméra un peu partout quand l’environnement se resserrait autour de Sauge. Mis à part ça, il faut saluer le travail impressionnant qu’a abattu le studio, alors de 14 personnes durant le développement, puisqu’il est remarquable. Vraiment, je salue l’effort et j’insiste là dessus puisque le travail « final » auquel j’ai pu joué durant mes sessions de tests m’a vraiment impressionné. Tout fait sens dans le gameplay et les décors et tout est logique. Jamais je n’ai ressenti le besoin de me dire qu’une de mes actions manquait de sens puisque j’ai joué de façon naturelle et logique dans la résolution des « énigmes » de Caravan Sandwitch. Néanmoins, rassurez vous, il s’agit juste d’énigmes environnementales comme par exemple atteindre tel bouton pour relier entre eux des mécanismes, rien de bien difficile, vraiment.
Du côté de la durée de vie, si pour l’instant, j’en suis à 14 heures de jeu, sachez que le rythme de l’aventure est si bien calibrée que j’ai eu l’impression de l’avoir fini en 5-6 heures à peu près. Le rythme est clairement à saluer puisque c’est limite si je n’en redemande pas alors que je suis entrain d’écrire ce test.
Avant de vous donnez mon avis, il faut tout de même que j’évoque le fait que je sois « bloqué » pour l’obtention du Platine (oui je veux ce maudit platine). En effet, j’ai la quête secondaire « Recrute assistant.e d’étude » qui, dans sa dernière partie, ne s’active que lors du point de non retour de l’histoire (du moins de mon côté) et qui ne veux pas s’activer puisque le jeu ne me permet pas de sortir du van à ce moment là. De plus, il me faut valider tous les tremplins de saut et les cosmétiques du van, si pour le premier j’aurais aimé qu’ils soient indiqués sur la carte avec une petite flèche de validation quand accompli et expliqués comment les décrocher pour le second (rien n’est dit à ce sujet là ingame ou alors si mais j’ai peut-être pas dû écouter à ce moment là). J’espère que des mises à jour suivront après la sortie du jeu puisque je pense que les joueurs auront, je pense, les même soucis que moi. Cependant je ne m’en fais aucunement là-dessus puisque lors de mes sessions de tests deux mises à jour sont déjà tombées, ce qui ne laisse aucun doute quant au suivi du jeu, la réactivité des développeurs, et l’écoute des retours. D’ailleurs on sait déjà qu’un mode photo arrivera prochainement (j’ai hâte).
Enfin, la partie où je vous donne mon avis. Le studio avait à cœur de nous proposer une œuvre chill, sans prise de tête avec des thèmes proches du cyberpunk (critique du capitalisme entre autre). Je considère que le pari est réussi selon moi. J’avais placé des attentes plus ou moins grandes dans Caravan Sandwitch et elles ont toutes été satisfaites. Pour un studio français, aussi petit, le résultat m’impressionne et m’a bercé dans une aventure chaleureuse, reposante, apaisante, profondément humaine et intelligente où l’exploration récompense constamment le joueur. J’ajoute même que je considère que Caravan Sandwitch est l’une de ces œuvres qui font du bien au cœur mais aussi à l’âme.
Si on pourrait comprendre que le jeu à toujours quelque chose à offrir aux joueurs quand ils explorent, ne croyez pas qu’il le fait simplement en nous jetant des composants, il offre aussi quelque chose de plus « précieux » : les émotions. Je ne rentrerais pas dans les détails mais a chaque fois que j’atteignais un nouvel endroit, que ce soit en hauteur ou bien reculé de la carte, j’ai toujours eu ce sentiment d’accomplissement qui m’a toujours poussé à explorer, à voir chaque recoin de Cigalo, ce qui ne m’était plus arrivé depuis un bon moment, surtout pour un monde ouvert où maintenant je ne m’embête plus à les explorer autant que dans ce Caravan Sandwitch.
Pour aller droit au but, j’ai adoré mon aventure qui oscille entre exploration, aventure et rencontres de personnages humains qui font de leur mieux pour (sur)vivre dans un environnement hostile et délabré. Il me faut tout de même être franc avec vous. Caravan Sandwitch est une œuvre inclusive utilisant donc l’écriture inclusive ainsi que certains thèmes associés. Si dans le cas (très) extrême de Dustborn, cela m’a posé un problème, ici ce n’est pas le cas. Puisque Caravan Sandwitch est une œuvre bienveillante qui souhaite avant tout nous transporter dans son univers, peu importe le joueur et la joueuse qui y jouera et sait nous parler avec intelligence, bienveillance et aussi et surtout avec un immense respect. Je suis fier d’avoir joué à Caravan Sandwitch et fier, du moins à ma très faible hauteur, de vouloir tout faire en mon pouvoir pour mettre en avant le travail impressionnant de ce très jeune studio qui mérite tout mon respect et mon amour, tant il a su m’offrir tout le leur.
Caravan Sandwitch m’avait de suite titillé lors de son annonce et on peut dire, qu’une fois de plus, j’avais le nez creux. Première œuvre magistrale pour le jeune studio Plane Toast, l’aventure que je viens de vivre m’a offert ce que je veux de plus en plus dans ma vie de joueur : de l’émotion, de l’exploration, de la SF intelligente mais aussi de découvrir de nouveaux univers encore et toujours. Enorme coup de cœur donc, qui sait parler à tout le monde avec une chaleur humaine et une bienveillance qui fait du bien, surtout par les temps qui courent en ce moment. Merci Plane Toast et bravo pour votre incroyable talent ! Je vous aime autant que vous m’avez fait preuve de votre amour durant mon aventure sur Cigalo.
- Sauge et les habitants de Cigalo, tous haut en couleurs !
- Cigalo, ca sent bon le sud
- Des thèmes traités avec intelligence et justesse
- Le thème d’Antynomy « Pensée dérobée »
- Une histoire qui se laisse suivre sans bouder notre plaisir
- Un jeu humain, respectueux et inclusif…
- Une exploration qui est sans cesse récompensée
- Une aventure intelligente qui laisse faire le joueur/se
- La durée de vie, juste parfaite
- La maniabilité du van
- Un gameplay bienveillant
- Dans le doute de savoir si une des quêtes secondaires est buguée (ou non), je dois bien avouer être un peu frustré puisque désireux de décrocher le platine
- En fin d’aventure, on se retrouve avec pas mal de composants qui ne servent, hélas, plus à grand chose
- …dont l’écriture inclusive pourrait malheureusement ne pas convenir aux plus « exigeants »