
Annoncé en juillet 2020 lors d’un Xbox Games Showcase, Avowed s’est lentement fait désirer pendant quelques années et il s’est finalement invité sur nos Xbox et PC ce 18 février 2025. Développé par le légendaire studio Obsidian Entertainment, qu’on ne présente plus, son dernier bébé en date se veut être un RPG à la première personne (mais aussi à la troisième) dans l’univers de Pillars Of Eternity et son monde, Eora. Au delà des nombreuses et stériles polémiques qui ont entouré le développement et la sortie du jeu, que vaut ce Avowed ? Hé bien tout simplement une belle proposition de la part du studio, j’ai bien envie de vous répondre. Explications dans ce test commandé par l’Empire d’Aedyr.

Version | Numérique sur Xbox Series X, fournie par l’éditeur |
Temps de jeu | 55h |
Histoire terminée | Oui |
Complétion totale | 28 succès sur 50 pour 565G |
Difficulté | Facile |

Genre(s) | Solo, RPG, FPS, TPS, Action, Aventure |
Date de sortie | 18 février 2025 |
Prix (maximum conseillé) | 79€99 pour la version simple, 99€99 pour la version Premium, Accès via le Xbox Game Pass Ultimate |
Plateforme(s) | Xbox Series S/X et PC |
Voix | Anglais |
Textes | Français, Anglais, Italien, Allemand, espagnol, Portugais, Polonais, Russe, Chinois, Espagnol |
Connexion obligatoire | Non |

Dans Avowed, vous vous incarnez vous mêmes et jouez le rôle de l’Emissaire de l’Empereur d’Aedyr qui vous envoie dans les Terres Vivantes où un mal puissant sévit. Appelé le Malrêve, cette force sans commune mesure s’attaque à tous les êtres vivants, qu’ils soient de chair ou de plantes. Votre mission donc, sera de faire toute la lumière sur cette mystérieuse menace de la manière qu’il vous sied. Malheureusement, le voyage pour arriver à votre destination ne se fera pas de tout repos et vous vous échouerez une fois arrivé. Vous découvrirez alors qu’il n’y a pas que le Malrêve qui représente une menace pour les Terres Vivantes et le monde entier…

C’est peu ou prou les 3 premières heures que je viens de vous résumer et vous le savez, je ne vous en dirais pas plus sur le scénario. Ce que je peux vous dire en revanche, c’est qu’il est extrêmement bien écrit, bien ficelé et m’a accroché dès les premiers instants pour m’abandonner plus de 55 heures plus tard. Un scénario fort, intelligent, plutôt habile dans ses choix, qui ont tous une portée et des conséquences soit minimes ou soit vraiment déterminantes. J’ai été plus d’une fois surpris de voir que les choix étaient tous d’une cohérence folle, servant alors un scénario vraiment malin parfois, triste mais très humain et très en phase avec certaines thématiques comme l’amour, l’empathie, l’écoute des autres (sans oublier les autres qui nous écoutent nous et qui ne nous oublient pas) mais aussi la guerre, la vengeance, la mort et les conséquences de la bureaucratie et de la politique au sens « noble » du terme.
De plus, tout au long du jeu, quand le groupe se réunit autour du personnage du joueur, on se prend d’affection pour nos compagnons et compagnes de voyages en nous offrant des amie)s, des confidents, des frères et des sœurs d’armes qui ont un passif, une histoire forte. Tous doté(e)s d’une personnalité forte, ils ne sont pas au service du joueur mais l’accompagne, le guide parfois et le conseille. Quand bien même, vous êtes le chef du groupe, vous pouvez toutefois écouter ce que vos ami(es) ont à vous dire et décider en conséquence, un des nombreux points qui m’aura fait accrocher à Avowed.

Néanmoins, étant donné que le scénario représente l’un des premiers gros points forts du jeu, je vous en reparle plus bas dans mon encart personnel. En attendant, continuons le tour du propriétaire. Situé dans l’univers d’une autre production du studio, Pillars Of Eternity, Avowed vous propose de suivre votre aventure non plus en vue isométrique mais soit en FPS et/ou en TPS afin de livrer des combats rappelant la configuration de The Outer Worlds.
Offrant alors des bastons de haute volée, le gameplay se veut être addictif et hautement intelligent dans sa construction puisque vous pouvez très bien vous monter un personnage tout à fait différent du mien. En l’effet, vous pourrez soit jouer entièrement magie, rodeur, guerrier ou un bien un mélange de tout ça. De mon côté, je l’ai joué en mode guerrier « Rambo ». Bouclier-Epée avec un arc pour les petites occasions et je n’ai jamais ressenti la moindre lassitude que ce soit. Comme tout bon RPG qui se respecte, Avowed propose un système de montée de niveau avec compétences et attributs. Mais ce que j’ai trouvé le plus intéressant dans la montée en puissance, c’est que celle-ci n’est pas régie par votre niveau mais par la puissance de votre équipement, c’est à dire la défense de votre armure corporelle ainsi que la force de vos outils d’attaques, que vous pourrez faire progresser à l’aide de matériaux lors de vos sauts à votre camp. Un système simple mais que je trouve bien trouvé et facile à appréhender.
Du côté des compétences, sachez que vous avez à votre disposition quatre arbres de compétences bien distincts entre le Guerrier, le Rodeur, le Survivaliste et enfin le Mage. Ce sera donc à vous de piocher ce que vous souhaitez dans chacun de ces arbres qui se débloquent au fur et à mesure que vous passez les niveaux. De plus, sachez que vous pourrez embarquer à vos côtés 2 compagnons de votre groupe composés de 4 copains-copines : Giatta, Yatzly, Marius et Kai. Et si vous souhaitiez vous lancer dans l’aventure sans personne, le jeu vous forcera tout de même à vous choisir un duo.

Ce qui vous attend dans Avowed est somme toute une habitude pour les amateurs de RPG puisque vous aurez le choix entre les quêtes principales, les secondaires, les primes, la chasse aux totems et aux trésors. Dit comme ça, ce n’est pas séduisant (dans le sens où il n’y a rien de nouveau dans la formule qui vous attend dans Avowed) mais l’exploration rapporte vraiment et récompense le joueur et la joueuse quand il/elle fait preuve de curiosité en partant ainsi à l’aventure. En ce sens, plusieurs fois dans mon aventure, je suis parti explorer pour le plaisir d’explorer afin de découvrir toujours plus de décors tous aussi superbes les uns que les autres. Dommage de ne pas avoir un mode photo à portée de main tant Avowed le mérite au regard de la beauté des décors qui n’attendent que vous les découvriez.
Un mot sur les graphismes, développé à l’aide de l’Unreal Engine 5, Avowed se démarque volontiers par sa DA chatoyante, ses intérieurs à la fois énigmatiques et ses extérieurs tantôt luxuriants, tantôt remplis d’un charme mystérieux. De ce côté là, j’en ai pris plein les yeux et cela en permanence.

Néanmoins, je vais être moins gentil en ce qui concerne la technique puisque Avowed m’a joué de sales tours un certain nombre de fois. Le moins « dommageable » concerne le fait d’avoir eu une mission principale complètement buguée, me forçant à mettre le jeu de côté pendant une petite journée (le hasard du calendrier a fait que le patch fut disponible le soir même). J’ai joué à Avowed en 60 FPS et si lors de la première région, tout s’est très bien passé, mon expérience dans mon aventure a commencé à changer lors de mon arrivée dans la seconde région. Entre les chutes de framerate, ultra violentes m’offrant un mal de crâne, les personnages (et les PNJ !) qui saccadaient (y compris même dans les discussions en champ/contre champ) mais aussi le plus grave pour moi, les freezes faisant s’éteindre complètement ma Series X (cela m’est arrivé bien trop souvent à mon goût, pas moins d’une dizaine de fois minimum, quand même). Tout ça me fait vous dire que je n’ai pas eu l’esprit tranquille en jouant à Avowed.
Du côté de la bande son, Avowed ne me marquera pas plus que cela j’en ai bien peur. La bande son fait son travail, sans me marquer. Un petit mot sur le doublage entièrement en anglais. Même si je sais que le budget alloué ne doit pas atteindre des fortunes et que Avowed fait plus production AA que AAA, j’aurais tout de même aimé un doublage intégralement français afin de lui offrir un charme supplémentaire, même si le doublage VO s’en sort super bien, notamment le petit accent british de Yatzly, grrr !

Un mot sur l’immersion, puisque au fil des jours durant mes sessions de test, j’ai vu passé sur les RS des comparatifs qui, à mon sens, n’avaient pas lieu d’être avec un certain Skyrim (qui, je le rappelle fut développé par Bethesda Game Studio, auteur très récemment de Starfield) sorti en 2011 avec un budget AAA de l’époque. Alors, oui, dans Avowed, les personnages non joueurs ne réagissent pas quand vous volez ou que vous leur tapiez dessus, ce qui nuit la cohérence de votre immersion mais en ce qui me concerne, je n’ai vu personne parler du fait que les éléments avaient une incidence dans votre exploration. Au hasard, un mécanisme ayant besoin d’électricité pour s’activer ? On a plusieurs solutions sous le coude. Nous sommes bloqués par de l’eau pour atteindre la rive opposée ? On a de la glace (qui peut aussi servir à détruire une barrière de fer). Je l’ai dit plus haut, Avowed n’est pas un AAA mais bel et bien un AA qui souhaite vous faire vivre une aventure d’Heroic Fantasy avec des règles strictes et le fait vraiment bien. Si vous attendiez d’Avowed qu’il soit un nouveau Skyrim, vous vous êtes malheureusement égarés en chemin.
Il est enfin temps de vous livrer mon avis sur Avowed. Ce qui n’est pas évident quand on livre un test (qu’il soit sur un jeu vidéo, un livre ou bien en livrant une critique de cinéma), c’est de peser le pour et le contre et de vous livrer un condensé de notre expérience. Ce que vous lisez n’est pas forcément tout ce qu’on l’on ressent puisque pour vous éviter tout spoil, je me retiens tout le temps d’entrer dans les détails. Pourtant, je rêverais de vous dire tout le bien que je pense au plus profond de moi de ce Avowed.

Fortement attendu par votre serviteur parce que production d’un studio que je respecte infiniment, je me suis toutefois forcé à resté alerté sur les nombreuses polémiques entourant le développement du jeu. Si je ne vais pas perdre ni mon temps, ni le vôtre, en faisant la liste complète (je ne prendrais même pas la peine de l’écrire noir sur blanc), sachez néanmoins qu’au contraire de certaines productions ayant de la propagande d’un bord bien particulier sorti il y a des mois, Avowed ne comporte que l’utilisation du pronom « iel » lors d’une quête secondaire si vous décidez de les désactiver dans le menu approprié. De plus, sur l’apparence de votre émissaire, sachez que l’éditeur de personnage est suffisamment bien calibré pour vous proposer toute la liberté de faire ce que vous souhaitez. Je commencerais donc par vous dire que mon avis se forge en tenant compte de pratiquement tout les paramètres à ma connaissance et se faisant : je considère qu’Avowed a rempli toutes ses promesses et même plus en m’offrant un scénario fort, intelligent, faisant de son joueur un des êtres les plus importants de sa trame narrative en le plaçant comme un héros porteur d’un espoir et d’un renouveau.
Les thèmes et les sujets évoqués dans Avowed sont aussi matures et traités avec la plus grande intelligence que ce soit et à aucun moment de mon aventure je n’ai ressenti le fait de me voir faire ou dire des choses à l’encontre de mes principes. Une fois encore, même si j’ai été bousculé par tout un pan de l’histoire de Avowed (notamment la partie traitant de la politique), celui-ci est amené avec une justesse et un respect de son joueur qu’il mérite à son tour mon respect tant j’ai ressenti le fait d’avoir été respecté en tant que personne avec mon vécu, ma vision des choses et mon désir d’aller au bout d’une aventure fortement humaine. Accompagné par des combats ultra jouissifs et addictifs, Avowed a réussi là où d’autres jeux échouent : allier avec brio ma dualité (en combat, je suis une machine de guerre alors que je suis capable de tenir un débat philosophique et politique dans le même temps). Rien que sur cette prouesse, je dit chapeau bas Obsidian.

Mais, et c’est ce qui me chagrine le plus, c’est que l’expérience dans son ensemble n’est pas si parfaite que cela. J’en veux pour preuve une technique qui aurait méritée quelques bons mois de plus pour être parfaite, l’absence d’un mode photo (ce qui est un crime fédéral quand on joue à un jeu aussi beau) ainsi que celle d’une Nouvelle Partie + pour choisir d’autres choix tout en gardant notre équipement si durement acquis. Il n’empêche, à une époque où vous donner notre avis n’a jamais été aussi dangereux, surtout quand il ne vous convient pas, je l’assume volontiers : oui j’aime profondément Avowed, rien que parce qu’il aime son joueur et ça, voyez vous, ça mérite le plus profond de notre respect en tant que joueurs et joueuses, non ?

Attendu de pied ferme par votre serviteur, c’est avec beaucoup de matière à penser sur ce que j’ai vécu durant 55 heures que je referme la dernière page de mon aventure dans l’univers si particulier de Avowed. Avec son scénario fort et intelligent mais avec, hélas, une technique qui m’a fait plusieurs fois très peur, le bébé de Obsidian peut se targuer d’avoir réussi son pari sur moi. Ce que j’aime de plus en plus dans le jeu vidéo moderne, c’est qu’il est parfois capable de faire preuve de respect envers son joueur et sa joueuse en lui offrant une aventure humaine, aux valeurs fortes. C’est donc à mon tour de lui dire que je l’aime, ce (très) grand Avowed aux pieds d’argile.

- Un scénario d’une profonde intelligence, écrit avec le sens du respect envers son joueur et sa joueuse
- Des régions ayant toutes une personnalité fortes dans leurs décors
- Une exploration qui récompense tout le temps le joueur et la joueuse
- Des choix de dialogues parfois très drôles dans l’humour noir
- Une DA vraiment somptueuse
- Des compagnes et des compagnons marquant(e)s
- Une solide durée de vie (55h de mon côté)
- Des combats addictifs

- Une technique qui fait très peur passé la première région
- J’aurais souhaité un doublage français afin de lui offrir un charme supplémentaire
- Pas de NG+, c’est dommage
- Et le mode photo alors ? Il est passé où ?