Bonjour à tous. Aujourd’hui, j’ai décidé de sortir un peu du contenu habituel pour vous proposer un petit billet dont le but sera d’échanger et de débattre peut-être. Il ne sera pas dans la catégorie des coups de gueule puisque ce n’en ai absolument pas un. Mais depuis quelques temps, je me pose certaines questions. Qu’est ce que réellement un influenceur? Ce statut a-t-il du sens? Qui peut aspirer à en être un?
1. Blogueur et influenceur?
On entend, on lit souvent qu’un blogueur, notamment, au même titre qu’un journaliste, une personnalité, un professionnel, est un influenceur quelque soit le domaine sur lequel il se concentre. Voici ce que me dit mon ami Google: Personne disposant d’un compte sur un média social (blog, Twitter, groupe ou page Facebook) et diffusant régulièrement un nombre important de contenus à une communauté large et fidèle. Cette personne dispose d’un capital social élevé qui fait d’elle un prescripteur auprès de sa communauté.
Quand on pousse un peu plus sa recherche de la définition du terme, voici ce qu’on trouve: Dans un contexte marketing et dans son sens le plus large, un influenceur est un individu qui par son statut, sa position ou son exposition médiatique peut influencer les comportements de consommation dans un univers donné.
D’après la première définition, n’importe qui peut éventuellement être un influenceur. La seconde en revanche cible un nombre plus limité de personnes qui pourraient aspirer à ce statut. Et c’est cette facette du terme qui me pousse à me poser ces questions.
2. «Grâce à moi»
Je vais me concentrer sur le domaine que je connais le mieux: le jeu vidéo. Pour moi, le statut d’influenceur est souvent auto-proclamé. Et c’est là que vous rebondissez en me disant «pas forcément, les éditeurs/relations presse peuvent aussi considérer quelqu’un d’influenceur». Et vous avez en partie raison. Certains éditeurs sont plus difficiles à aborder et ne considèrent pas tous les rédacteurs de blogs, streamers ou youtubers, par exemple, comme étant assez influents. Mais finalement, qu’est ce qui défini un influenceur? Son nombre d’abonnés? La quantité d’articles? Le relai d’infos? Le contenu qu’il propose? La qualité de ce qu’il propose?
Prenons l’étymologie du mot: influenceur, contient sans grande surprise influence. Donc un influenceur, si on suit cette piste, a le «pouvoir» d’influencer ses lecteurs ou ses «viewers», vers un achat ou pas, vers un avis positif ou pas. C’est là que ce statut me perd un peu. Donc, dans ce bas monde certains sont en mesure de dire «grâce à moi, x de mes abonnés ont acheté ce jeu» ou «grâce à moi, j’ai épargné à x de mes abonnés de le prendre». Je trouve ça plutôt égoïste.
Et malheureusement, je vous confirme que oui, certains peuvent effectivement affirmer qu’ils ont de l’influence. Parce que pour qu’il y ait influenceurs, il faut des influencés. En écrivant ces lignes, je repense à une anecdote au travail. J’arrivais, j’étais de l’après-midi, Sniper Ghost Warrior 3 en était encore à sa semaine de lancement, et on en avait reçu une quantité bien trop importante pour le peu de demande et d’intérêt qu’il suscitait. Je me suis rapprochée de mon collègue pour le saluer, et il a commencé à me raconter le bref passage d’un client qui semblait s’intéresser au nouveau jeu. «J’ai tout fait pour essayer de le lui caser» qu’il m’a dit, «je lui ai dit que c’était une tuerie, une vraie bombe. Il est revenu 2 minutes après en me disant que je m’étais moqué de lui, que – je ne sais plus quel site – l’avait noté 7/20». Certes, c’était pas très malin de sa part, mais tout ça pour dire qu’aujourd’hui un simple chiffre, une simple note peut vite influencer une personne, sans s’intéresser à des éventuelles qualités, sans se préoccuper du reste de l’article. Souvent une note finale n’est que la moyenne de tout un tas d’autres données à différents critères, graphismes, gameplay, scénario, du coup une seule note peut vite faire chuter cette moyenne. Vous vous souvenez quand vous receviez votre bulletin scolaire et que votre note en EPS vous à tout mis part terre? Du coup, je me pose la question, est-il judicieux de suivre l’avis d’un influenceur? Est-il possible que si je fais le même jeu, j’aurai un avis différent? Bien sûr que c’est possible. Puisqu’en fin de compte, donner son avis est une chose, mais de base on aime ou on aime pas. Et c’est là que donner une note pour moi ne sert à rien, mais là c’est un autre débat. Dans mon cas, parfois, tous les défauts du monde ne pourront rien y faire. Récemment, cela a été le cas pour Pokken Tournament. J’ai pu lui faire tous les reproches qui soient et pourtant j’y joue encore avec tellement de plaisir.
3. Ça a du bon d’être influenceur?
On en vient à la question maîtresse. Et la réponse est presque évidente. Il faut dire que recevoir des jeux, des goodies, des press kits, des collectors, des consoles pour les plus importants, et j’en passe, on ne va pas cracher dessus. C’est sûr, c’est flatteur. Je la sens venir votre question, « du coup, toi aussi tu es considérée comme influenceur? (pas bien sûre qu’influenceuse se dise) » Peut-être, qui sait. Effectivement certains RP considèrent peut-être que je peux avoir de l’influence sur vous, lecteurs et lectrices. M’est avis que l’influence que j’ai sur vous est proche de 0 et ça me va. Personnellement, ce terme ne me qualifie absolument pas. Je ne fais que partager mes avis, qui sont bien souvent le contraire de la majorité.
Dans la blogosphère on tend souvent à se demander, et si l’influenceur était en fait lui-même influencé? Je ne parlerai pas de réception de magnifiques press kits gigantesques, je vais plutôt revenir quelques années en arrière, à l’époque de Battlefield 3. La série faisait son grand retour, et une rumeur courrait comme quoi l’éditeur envoyait un questionnaire à tous les plus gros sites de tests de jeux vidéo pour évaluer s’ils allaient leur envoyer une version presse (vous savez, juste le CD blanc dans une boîte cristal) ou pas, en fonction des réponses données. C’est dans ces moments là que l’on perd toute notion d’objectivité et de crédibilité.
Finalement, l’influenceur, le vrai, celui qui attire un monde énorme, n’est-il finalement pas appâté avec des cadeaux pour donner un avis positif? Je repense à il y a quelques mois, peut-être moins, je lisais un test d’un gros site et en début d’article, l’auteur a mentionné que l’éditeur ne lui avait pas envoyé de version presse (la toute simple, toute basique) et que du coup, il avait dû l’acheter. En quoi cela est-il pertinent de le savoir? Le test aurait-il été différent? Je repose donc ma question: le statut d’influenceur a-t-il réellement un sens?
Je suis curieuse d’avoir votre avis sur ce sujet. Le mien n’est pas une science exacte et puis je n’ai certainement pas pensé à tous les arguments qui peuvent en faire un statut légitime. Par exemple, m’incluriez-vous dans cette catégorie? Y a-t-il des personnes que vous qualifieriez d’influenceurs? Y a-t-il pour vous de bons et de mauvais influenceurs? A vous la parole! Sachez en tout cas que je ne pointe personne du doigt, ce n’était pas le but de cet article. Je trouvais l’idée intéressante de pouvoir échanger un point de vue sur un fait d’actualité, et dans ce cas précis sur un terme que l’on croise très souvent.
J’adore ta réflexion sur le terme d’influenceur et je ne sais pas trop comment mettre de l’eau au gros moulin mais je consièdre les youtuber comme Squeezie ou Pewdiepie comme justement des influenceurs car justement ils jouissent d’une audience conséquente, bien plus que les publicités TV.
Au même titre qu’un JV.Com ou GB, mais j’ai l’impression que l’influence qu’ils ont passe avant le libre arbitre de leurs «influencés», et c’est à ce moment là que pour moi le statut (pas la personne) perd en légitimité
Sauf que la presse a perdu ce statut quand Twitch ou Youtube a pris de l’ampleur. Les gens se fie plus à un gars qui se met en scène qu’à des journalistes, la preuve, on ne retient que la note que le mec qui l’a écrit.
Et pourtant, je le vois régulièrement encore aujourd’hui, certains se fient toujours à la faiblesse d’une note. Je trouve ça aberrant. Mais effectivement, aujourd’hui, la mise en situation est bien plus prise au sérieux et plus «crédibilisée» que le papier.
Oui c’est vrai, d’ailleurs, plus une note est basse sur un titre longtemps évoqué dans les médias, mieux c’est.
Mon pauvre Mafia III…
Je pensais à lui justement et aussi à The Evil Within 2
Pas regardé les tests de TEW2. Il a eu de mauvaises critiques? Je ne pense pas me le prendre, j’avais pas trop accroché au premier, ça faisait trop jeu de soupe pour moi et puis j’ai surtout carrément pas le temps 😂
En fait, quand tu les lit, tu te rend compte que les testeurs n’ont rien compris en fait. De ce fait, ils ne sont pas en mesure de rendre un avis cohérent. Du coup, ça pue un peu…
Article intéressant qui parle de plusieurs aspect qui ont tendance à se percuter. Depuis très longtemps tout le monde influence tout le monde et par ce fait tout le monde est à la fois influenceur et influencé (d’ailleurs influenceuse existe ^^ ). Quand nous parlons entre amis d’un film, d’un livre que l’on a aimé on peut influencer, même involontairement les autres à aller le voir/lire c’est dans la nature humaine et cela fait parti de nos interactions sociales. C’est bien pour ca que le marketing est si intéréssé par ce type de publicité car même aujourd’hui le « bouche à oreille » est la publicité la plus efficace possible !
Concernant le milieu du jeux vidéo, les torts sont des deux cotés. D’une part parmi les influenceurs, il y a ceux qui font ca par passion et qui, par leurs articles/vidéos veulent faire connaitre un jeu qu’ils ont vraiment aimé, et ce quelque soit la manière qu’ils ont eu pour l’obtenir, mais d’autres, de part leur succès on ce que j’appelle le syndrome de Saroumane, soit la notoriété et les cadeaux qui leur montent à la tête et pense que leur avis dépasse celui des autres (un petit gourou quoi).
D’autres part les boîtes de pub et agences de communications jouent là-dessus également pour se mettre de gros influenceurs dans la poche via des pressions financières ou pression tout court, car du moment où un influenceurs devient professionnels en touchant de l’argent par ses activités et qu’il vit sur ce revenus, le soutient de ces éditeurs devient vital et donc il peut volontairement orienter ses propos et faire de la publicité camouflé !
Encore une fois, l’envie de se démarquer tout en se sentant soutenu par un groupe est l’apanage de l’être humain et montrer à tous ses fans les superbes cadeaux reçus et que les autres n’auront jamais crée un sentiment d’être privilégié, envier et aimé/jalousé/détésté (rayer la mention inutile) qui encore une fois est humain du moment qu’on ne le fait pas exprès.
Pour la partie où tu parle d’indiquer d’où viens le jeu testé lors d’un test, pour moi c’est obligatoire par souci de transparence envers le lecteur. Pourquoi ? Et bien quand tu démonte un jeu que tu as acheté en indiquant qu’il vient de l’éditeur (et donc que tu n’a pas payé), ou que tu démonte un jeu que tu as payé, cela montre que d’une part tu es indépendant dans ton écrit et d’autres part que tu donnes ton réel ressenti. Chez spiritgamer, j’ai la chance (car oui c’est une putain de chance dans le langage de l’augmenté :p) d’être le testeur n°1 et quand j’aime un jeu je le dit même si l’éditeur m’a envoyé ce dernier. On s’est déjà faché avec certains d’entres eux parce que j’ai descendu un produit (qui le méritait). Récemment on s’est frité avec un gros éditeurs et il nous a « puni » en n’envoyant pas ses derniers jeux et bien on l’a fait quand même d’une autre manière et dit ce que l’on pensait sans le casser gratuitement (mais sans l’encensé). On (et la je t’inclus dedans) a la liberté de pouvoir écrire sans que notre métier, notre salaire soit en danger (à la grande différence des « pro » il faut pas oublier) et même si je ne cautionne pas le test orienté pour sauver sa paye, ils ont un pression bien plus grandes que l’on aura jamais sur ce point.
ëtre influenceur est autant un avantage qu’un inconvénient et nécessite une droiture et une moralité sans faille qui est très difficile et je reprendrai mon image du seigneur des anneaux en disant que beaucoup ont porté l’anneau, ils ont tous été corrompu par ce dernier, et même le plus sage peut être influencé par sa propre influence 🙂
Hahahaha ce mot « Influenceur »… Je n’aime pas ce mot qui est très réducteur, je trouve. Il sous entend qu’un seul « impose » sa volonté aux « moutons » qui suivent sans réfléchir. Cependant, je pense qu’à partir d’un moment où tu donnes ton avis en tant que blogueur sur un jeu, un livre, tu va probablement influencer les personnes qui vont te lire. Par contre, le but n’est pas d’influencer mais bien de donner un avis car le but d’un blog à mon sens n’a rien avoir avec le fait de vendre.
Quand j’écris je ne me demande pas combien de personne vont acheter le titre grâce à moi, c’est débile. D’ailleurs dans le terme Influenceur, il y a marketing qui va avec. Il me semble d’ailleurs que les premiers a être appelé influenceur étaient leur possesseur de grosse communauté sur Instagram, Twitter… et qui en faisait un business avec des placements de produits… C’est loin de l’image que je me fait d’un blog, en ce qui me concerne.
Comme je le disais plus haut à partir du moment où tu donnes ton avis, tu peut avoir une influence, mais c’est comme quand t’étais gamin et que tu parlais du nouveau jeu qui venait de sortir aux copains. Vraiment, je n’aime pas ce mot qui ne colle pas à tous.
Quand Ea rétribue des « influenceurs » de call of pour faire la promotion de Bf à l’E3 cela donne une affluence massive de cette communauté sur ce dernier. Question: quelle leçon en tirer? Que les joueurs sont des suiveurs sans personnalité. Le constat fut accablant. Sur le concept de notation j’abonde dans ton sens. Note t-on la musique? Ou un film? Ou un livre en decortiquant comme un artichaut le produit? Je dis produit car tout est monneyable. L’émotion,l e ressenti passe au seconde plan. C’est le serpent qui se mord la queue. Influenceur n’a de sens que si il y a des influencés. Reducteur comme concept. On conceptualise l’inconcevable. C’est comme si un ecrivain pour se vendre disait « acheter mon oeuvre je suis bon en orthographe”
Comme disait l’autre « je suis trop vieux pour ces conneries.