Quand on parle de Koei Tecmo on pense évidemment à la série de jeux Dynasty Warriors (dont le prochain opus Dynasty Warriors Origins arrivera dès le 17 janvier 2025), et son genre Musô, dans lesquels on combat un nombre vertigineux d’ennemis dans un contexte historique. On pense également aux nombreuses adaptations de manga qui ont emprunté ce gameplay très défouloir, notamment aux One Piece Pirates Warriors, qui se prêtent particulièrement bien au jeu, ou encore à A.O.T.. Quand on pense à Koei Tecmo, impossible de ne pas également voir la série de jeux Atelier qui a fêté ses 25 ans en 2023 avec la sortie d’un remake d’Atelier Marie (tout premier jeu de la série). Mais aujourd’hui, je ne vais vous parler de rien de tout ça. En effet, une autre licence, un peu plus dans l’ombre, a également fait la réputation de l’éditeur/développeur japonais: il s’agit en effet de Romance of the Three Kingdoms dont le dernier volet est sorti en 2020 sur PlayStation 4 et PC.
Cette année, la série de jeux de stratégie revient avec le remake du très apprécié numéro 8, sorti sur PSP, PS2, PC et Mac en 2001, qui est développé par le studio Kou Shibusawa. En amont de sa sortie le 24 octobre 2024 sur PS4, PS5, Nintendo Switch et PC, j’ai pu m’atteler le temps de quelques batailles à découvrir aussi bien le jeu que sa nouvelle itération remise au goût du jour (dans sa version PC).
Dès son annonce nous savions que Romance of The Three Kingdoms 8 Remake serait un jeu particulièrement dense. En effet, l’éditeur annonçait déjà 1000 personnages jouables (contre « seulement » 600 dans la version originale) ainsi que plus de 55 scénarios, un record dans l’histoire de la série!
Comme son nom l’indique, Romance of the Three Kingdoms se place donc dans le contexte historique de la Bataille des Trois Royaumes en démarrant par la dynastie des Han Orientaux, proposant donc de couvrir une très large période qui a façonné l’histoire de la Chine (ce qui confirme également la grande densité de cet opus).
A l’occasion de ces quelques heures de jeu, j’ai donc pu m’atteler à découvrir son gameplay. En commençant une partie, celui-ci nous propose de répondre à quelques questions afin de déterminer notre « statut », ce qui influe donc sur le gameplay, si on veut tout contrôler ou non. Je ne vais pas m’étaler là-dessus afin avant tout de garder la surprise intacte quant au statut des nombreuses figures historiques présentes dans le jeu (mais qui sont inhérentes aux productions Koei Tecmo). Une fois notre officier choisi, nous commençons donc son histoire/scénario.
Si Romance of the Three Kingdoms est bel et bien un jeu de stratégie, il ne se cantonne pas à nous faire batailler sans relâche pendant des heures. En effet, assez tôt dans son histoire, il prend une dimension de jeu de gestion de notre village permettant d’une part de le développer. Culture, commerce, armement, défenses, et j’en passe mais très vite, Romance of the Three Kingdoms prend également une dimension de stratégie diplomatique qui permet de renforcer des alliances et rivalités ce qui influera indubitablement sur le déroulement des batailles en temps voulu.
D’entrée de jeu, Romance of the Three Kingdoms dévoile donc sa diversité en matière de gameplay et sa pléthore d’informations à emmagasiner. Il faut savoir que le jeu ne disposera d’aucune localisation française, proposant au mieux des sous-titres en anglais. Entre ses nombreux tutoriaux et explications, il faut être concentré dès les premières minutes pour ne manquer aucune subtilité ni aucune mécanique qui serait déterminante pour les batailles.
De plus, nous pourrons répondre à des requêtes à la taverne, dont les récompenses varient, permettant avant tout d’augmenter notre réputation dans diverses catégories (martiale, culturelle, etc) mais aussi notre notoriété. Un système de Tales (événements scénaristiques) a également été ajoutée pour ce remake (absente de la version originale). Si cela permet d’étoffer la partie scénaristique et les alliances faites en cours de jeu, certaines peuvent également avoir une incidence sur l’évolution de notre partie au travers de divers choix.
Enfin le moment tant attendu: les batailles. Là encore, le jeu dévoile une certaine densité dans la préparation du « plateau ». Si on peut choisir d’aller directement au front à l’aveugle, on peut également dépenser des points de stratégie, qui permettent entre autres en amont d’envoyer des éclaireurs ou tout simplement rallier (ou littéralement, comme dit dans le jeu, employer) de nouvelles figures à nos rangs. Quant aux affrontements en eux-mêmes, ils se révèlent assez classiques dans leur exécution. En effet, contrairement à un jeu de stratégie habituel, les troupes sur le terrains sont scriptées ne permettant donc pas de créer de nouveaux groupes de combattants. Nous pouvons toutefois demander des renforts en amont du début de la bataille.
Le jeu demande donc une certaine stratégie, oui, mais également de ne pas avoir les yeux plus gros que le ventre d’emblée. A savoir que vous pouvez ne pas « jouer » l’affrontement, à vos risques et périls, le nombre de soldats n’étant pas déterminant pour une victoire assurée (et je parle en connaissance de cause).
Attaques frontales, tactiques, mais également stratagèmes (conditionnés à devoir remplir avant leur barres dédiées pour les utiliser), le jeu nous propose une certaine variété de coups pour vaincre nos adversaires qui s’étofferont à mesure que l’on gagne grâce aux points de Wisdom (Sagesse) débloquant donc de nouvelles compétences pour nos différentes troupes.
Remake oblige, celui de ce Romance of the Three Kingdoms VIII est tout à fait à la hauteur visuellement parlant. Loin des visuels des années 2000, cette nouvelle mouture nous propose une remise au goût du jour très réussie, il ne reste qu’à voir au moment de sa sortie la densité des batailles avancées notamment en termes de troupes ennemies et de complexes militaires à détruire.
Ce qu’il faut retenir pour l’instant de ce remake c’est sa densité indéniable quant à la partie stratégique/diplomatique. Le début du jeu se traduisant par un grand nombre d’informations à retenir, en anglais, il demande donc une très grande concentration pour ne manquer aucune subtilité qu’elle soit de gameplay ou scénaristique. Romance of the Three Kingdoms s’annonce donc particulièrement grand par bien des aspects, ainsi qu’une durée de vie pantagruélique. Malgré tout, cette première approche me laisse dubitative, non pas par sa qualité mais plutôt par sa complexité. En effet, si je n’ai aucun doute à ce que les habitués de la série apprécient et soient immergés dès les premières minutes, les néophytes quant à eux pourront vite être perdus (et j’en fais partie). Il faut évidemment garder en tête qu’il s’agit d’un jeu de stratégie ce qui influera potentiellement sur son rythme et sa potentielle répétitivité au fil des heures. A voir donc, à sa sortie, le 24 octobre.