Sorti simultanément avec la suite de A Plague Tale Innocence, A Plague Tale Requiem, le 17 octobre 2022, The Heart of A Plague Tale est un making-of des 2 aventures d’Amicia et Hugo publié aux éditions Third. Il est écrit par un certain Benoit Reinier. Ce nom ne vous dit rien? Vous le connaissez sans nul doute sous le pseudonyme Exserv (ou Exserv85). Connu pour ses vidéos explicatives et tutoriels des jeux From Software, cet ancien journaliste et rédacteur chez Gamekult, Next INpact et Playstation Magazine s’est reconverti en Youtuber, podcaster et influenceur (mais il affirme lui même détester cette dénomination alors tachons de ne pas en abuser ici). Mais outre les Dark Souls et autres œuvres de Hidetaka Miyazaki, une autre saga lui est chère à son coeur: A Plague Tale, dont le premier épisode Innocence est sorti en 2019. Et c’est grâce à son admiration du studio et de ses œuvres que Third Editions (et Asobo Studio eux-mêmes) lui ont permis de suivre l’avancement de leurs projets susnommés A Plague Tale durant 2 ans et nous proposer ce making-of.
The Heart of A Plague Tale, un ouvrage mêlant artbook et making-of, un indispensable pour comprendre le développement d’un jeu et l’industrie?
Cet article est rédigé à partir d’une version papier « standard » de l’ouvrage fournie par la maison d’édition que je remercie beaucoup pour leur confiance. Je tiens à m’excuser au passage pour mon incroyable retard.
« Chaque jeu vidéo qui sort est un petit miracle ». Cette phrase, vous la lirez plusieurs fois dans les colonnes de Benoit Reinier, tant le développement d’un jeu vidéo peut s’avérer difficile dans ses différentes phases de production. Et A Plague Tale Innoncence n’en a pas été une exception, la faute notamment à la pandémie de Covid-19.
Divisé en 3 chapitres majeurs (Création, Univers, et Décryptage), celui que l’on connait sous le nom d’Exserv a eu l’honneur de suivre le développement (malheureusement principalement par écran interposé) et nous révéler les différentes étapes qui permettent à un jeu vidéo, ici les 2 opus de A Plague Tale, de se retrouver dans nos rayons préférés.
De la création du studio bordelais, en passant par ses premiers projets, ses premiers échecs, et comment la série A Plague Tale a vu le jour, aux différentes étapes et couches de développement d’une saga aujourd’hui mondialement reconnue. L’écriture, le « level design », le « game design », les doublages, le gameplay, la musique, comment Focus Home Interactive ont été approché, tout est ici passé au peigne fin pour nous expliquer comment est façonné, construit, un jeu. On y trouve également les inspirations qui ont permis au studio d’imaginer A Plague Tale (on retrouve d’ailleurs très souvent le nom d’un célèbre studio californien dont je tais le nom volontairement), ainsi que les recherches nécessaires à l’écriture du scénario dont les valeurs historiques et fictives se rejoignent.
Cet ouvrage sort totalement des habitudes de ce que nous propose habituellement la maison d’édition toulousaine. Un format plus grand pour une ligne éditoriale et une présentation différente. On quitte la mise en page habituelle pour un ouvrage illustré d’artworks, captures d’écrans, images promotionnelles et photographies pour seulement quelques paragraphes par page.
Ainsi The Heart of A Plague Tale propose une lecture bien plus rapide qu’à l’accoutumée mais dont le contenu ne s’en veut pas moins passionnant. En effet, le but ici est d’informer et permettre une certaine proximité entre les joueurs et l’industrie (ici, le studio bordelais Asobo) par l’intermédiaire de l’auteur. Car notre méconnaissance de cette sphère est réelle, notamment à cause de la « culture du secret » mise en place par l’industrie elle-même. Une culture qui s’explique de bien des manières et nous coupe donc, nous joueurs, d’une grande partie des étapes de développement.
La lecture est ici fluide pour un aspect visuel sublimé par les différentes illustrations mises à disposition de l’auteur. A mi-chemin entre l’artbook et le making-of, on lit autant qu’on admire le travail d’Asobo et surtout on apprend. On remarque néanmoins un très léger couac de mise en page à une seule page (vous pouvez donc dire que je chipote) où l’utilisation d’une image sombre rend la lisibilité de quelques lignes plus difficile. Une nouvelle fois, Third Editions nous plonge dans un univers comme ils savent si bien le faire, le tout le relater grâce à la plume de l’auteur qui sait trouver les mots justes pour rendre l’industrie plus accessible.
« J’ai abordé cet ouvrage avec comme objectif de vous transmettre une partie de ce que j’ai appris de l’envers du décor. Concevoir un jeu vidéo n’est jamais simple, et je prends très au sérieux mon rôle de médiateur entre vous et les membres du studio Asobo. »
Et après lecture intégrale de ses lignes, le moins que je puisse dire est que la mission est remplie, tant l’ouvrage se veut aussi précis que possible tout en ne nous infligeant pas une lecture lourde. Evidemment, et je tiens à le préciser, si vous n’avez fait aucun des deux jeux, je vous conseille donc de ne pas vous atteler à la lecture de ce livre qui se voit obligé de divulgâcher certains moments clés du scénario (notamment la fin de Requiem). Vous êtes donc prévenus.
Bien loin de ce que propose habituellement l’éditeur, on se retrouve face à un livre illustré à la manière d’un artbook tout en y proposant un contenu informatif et explicatif sur la création de la saga A Plague Tale. Un ouvrage que tout admirateur du studio Asobo et de leurs jeux devrait posséder tant les lignes de Benoit Reinier passionnent. Le format plus grand est également très appréciable ainsi que sa mise en page plus aérée et dont la découpe et l’intégration des images est finement bien pensée pour une lecture plus légère et facile. Il est indéniable que ce genre d’ouvrage est particulièrement appréciable et on espère de nouveaux « The Heart of » à l’avenir.
Merci pour ton article, ça m’a donné envie de le lire également !
Toujours pas lu…
Mais je crois deviner quel est le nom du studio californien ^^
Et oui, sur Bordeaux le studio était connu depuis longtemps mais j’ai vraiment l’impression qu’à partir de A Plague Tale ils ont trouvé une solide dynamique