Samuel Montesanti, aussi connu sous le pseudonyme OncleSamProductions, s’est lancé il y a 10 ans dans un immense projet de science-fiction audio-visuel transmédia. Qu’est ce que ça veut dire? Tout simplement, que son œuvre entière peut être retrouvée sous différents formats, audio, vidéo, et aujourd’hui en bande-dessinée avec Taenerys et les jumelles Starmaster, sortie au mois de mai de cette année aux éditions YouStory.

Si vous le souhaitez, vous pouvez donc découvrir ses différentes histoires à cette adresse. Mais aujourd’hui, je vais donc vous parler de son ultime projet: une bande dessinée indépendante dont il est l’auteur, et Frez au dessin. Une préquelle est d’ailleurs disponible sur Youtube en format audio.

  • Genre: Space opera
  • Univers: Science-fiction/fantaisie
  • Prix: 14€90
  • Nombre de pages: 48
  • Nombre de volumes: 1 (au format BD)

Taenerys est une déesse qui voyage à travers le multivers. Mais alors qu’elle visite une nouvelle réalité, elle se réveille, démunie de ses pouvoirs, au beau milieu de nulle part. Le monde est en proie à la disparition, et elle est impuissante pour le sauver une nouvelle fois. Jusqu’à ce qu’elle se lance dans une mission de sauvetage improvisée après avoir croisé le chemin de la meneuse des « Space Cowboys« , Fiona Starmaster.

C’est peu ou proue le postulat de départ de cette BD mélangeant science-fiction à base de réalités alternatives (multivers) et de fantaisie. Un mélange qui fait mouche pour un scénario qui se veut très bien écrit. Les personnages sont introduit avec aisance tout en se focalisant sur leurs personnalités diverses. Quelques bulles de dialogues nous esquisseront même un sourire grâce à l’humour y est bien dosé. Mais si le scénario se veut être un space opéra efficace, on lui regrette un rythme très rapide. Les pages s’enchainent, on dévore chaque bulle et regardons chaque case avec intérêt, mais la cinquantaine de pages qui constitue cette bande dessinée se lisent très vite et on reste tout de même sur notre faim. Pour cause, Taenerys et les jumelles Starmaster est l’ultime chapitre de l’histoire de l’auteur, et bien que le tout soit fondamentalement accessible aux nouveaux arrivants (dont je fais partie), on peinera parfois à trouver le fil rouge de ce qui en lie certains entre eux. Quelques piqûres de rappel aurait été les bienvenues, pouvant ainsi approfondir le thème, le scénario et la lecture elle-même.

Malgré tout, Taenerys et les jumelles Starmaster propose un scénario original fortement inspiré de la pop-culture. Joueur mais aussi lecteur, on ressent très clairement l’inspiration de l’auteur à de nombreuses œuvres du genre, particulièrement cinématographiques, avec un certain Star Wars en tête de liste pour n’en citer qu’une.

Du côté du dessin, entièrement exécuté par l’illustrateur/graphiste Frez, nul doute là encore que les inspirations lui ont permis de donner des visages à la BD. Malheureusement, on lui regrette une certaine inégalité au fil des cases. Si certains plans sont particulièrement réussis, ainsi que le character design, certains dessins notamment sur les visages se veulent légèrement moins détaillés sur les plans les plus larges, et plus grossiers dans les contours, cassant parfois l’immersion dans le récit et la lecture. Les gros plans quant à eux sont particulièrement réussis cela étant dit. Les traits des yeux sont plus fins, les visages plus expressifs et les proportions mieux respectées.

Mais le talent de l’illustrateur n’est absolument pas à remettre en cause, tant il réussit malgré tout à maitriser l’univers si singulier d’OncleSamProductions, particulièrement dans le mélange de science-fiction et de fantaisie. Une tâche qui n’a pas dû être de tout repos à mettre en image.

Pour ce qui de l’objet en lui-même, la BD propose un grand format, classique pour ce genre d’ouvrage, avec une couverture souple. La première de couverture quant à elle se veut particulièrement attrayante, proposant un visuel condensé d’une grande partie des personnages que nous serons amenés à découvrir durant notre lecture. Une première de couverture qui appelle à la découverte de cette histoire et attire l’œil (mention spéciale au character design du « méchant » de l’histoire m’évoquant visuellement un certain Geralt de Riv (mais ça c’est entièrement personnel).

Accessible à un nouveau public, et ouvrage de clôture d’un projet vieux de 10 ans pour l’auditoire fidèle, il ne fait aucun doute que l’auteur et l’illustrateur ont mis leurs tripes dans cette bande dessinée malgré les quelques défauts qu’on pourrait leur reprocher. Il ne faut pas oublier qu’il s’agit ici d’un projet indépendant et d’un format visuel et physique exploré pour la toute première fois. Le potentiel de l’histoire et du dessin ne font aucun doute, on regrette surtout le rythme qui ne fait aucune pause et va droit au but, oubliant parfois de faire quelques apartés dans le scénario pour nous remémorer certaines scènes du passé, et notamment le lien qui unit certains personnages entre eux, mais aussi une certaine inégalité dans le dessin. Certains environnements et paysages sont clairement à faciliter, malheureusement on pourra également tilter sur quelques traits grossiers notamment dans les contours et dans l’expression de certains visages. Pour autant, la lecture se dévoile agréable et fluide, le thème est maitrisé.