Disponible depuis le 1er juin 2023 aux éditions Omaké Manga, une filiale d’Omaké Books, Daron Quest est un Seinen en one-shot écrit par Satoshi Miyagawa et dont le dessin vient de Yoshimi Nanjo.

  • Genre: Seinen
  • Univers: Fantasy
  • Prix: 7€90
  • Nombre de pages: 158
  • Nombre de tomes: 1

Synopsis

Autrefois, Evan Williams était un héros intrépide, capable de battre des dragons dans des donjons… Sa légende le précédait… Mais en passant le LV41 (ans), il commence à douter. Et si son pire ennemi, c’était son âge? Pas simple de devenir un daron, quand on est un héros…

Quand le RPG se fait parodier

Après la série en 4 tomes, Ban le Bouseux (également aux éditions Omaké Manga), Yoshimi Nanjo se remet au travail sur le ton de l’humour avec Daron Quest dont la première de couverture ne laisse aucun doute sur ses inspirations et son thème de prédilection: un titre et une police d’écriture qui rappellent sans équivoque l’une des plus grandes sagas du RPG, Dragon Quest. A la différence près que les aventures que Daron Quest relate se veulent être beaucoup moins épiques et nettement plus absurdes que le RPG mythique de Square Enix.

Nous suivons donc Evan Williams, héros de LV41 (ans), dont la carrière a commencé LV20 (ans). Séparé de son équipe après une rude bataille, Evan ne compte pas abandonner son poste et décide donc de reformer un groupe pour continuer sa traque du Dieu du Mal Calvados. Une nouvelle aventure qu’il n’imaginait pas aussi périlleuse après avoir atteint un tel niveau.

Ses stats ne font que baisser et les problèmes de santé commencent à montrer le bout de leur nez. Daron Quest porte le RPG en dérision avec un ton plus que décalé à l’humour bien trempé. Certaines scènes nous esquisserons un sourire, pendant que d’autres nous mettrons dans les bottes d’un Evan qui commence à sentir le poids de l’âge. En ressort de ce one-shot (série en un seul tome), une aventure totalement (et volontairement) ubuesque dans laquelle on aime suivre ce héros en perte de vitesse, confronté à son haut niveau et à une nouvelle génération qui manque d’expérience.

Parodie oblige, Daron Quest quitte donc le ton solennel connu dans les jeux vidéo pour proposer des dialogues nettement plus crus. Si on apprécie cet aspect totalement décalé, on pourra tout aussi bien lui reprocher parfois un vocabulaire et des tirades un peu trop légères, voire même un tantinet vulgaires pour ne pas dire « beauf » et lourd. Si cela appuie indéniablement sur sa volonté de briser les codes du RPG, il ne conviendra évidemment pas à tout le monde.

La traduction de Frédéric Malet (que l’on connait pour les versions françaises de One Punch Man ou encore Assassination Classroom pour ne citer que les plus connus) se veut être particulièrement réussie, parfaitement dans le ton des propos du manga. L’incorporation de quelques références à la culture musicale française des années 80 est délicieuse, et les jeux de mots vont bon train pour accentuer l’auto-dérision du manga.

Du côté du dessin, Yoshimi Nanjo propose des traits particulièrement détaillés et réalistes. Le character design se veut également très inspiré des grands noms du genre vidéoludique (il m’a semblé reconnaître un héros blond aux cheveux hirsutes mais peut-être me trompe-je?).

Pour conclure, Daron Quest est le manga parfait pour décompresser après une dure journée. L’humour omniprésent et les nombreuses références ont le chic pour nous esquisser quelques rictus, sans oublier l’absurdité des situations dans lesquelles se retrouve notre héros d’âge mûr, à qui on pourra aisément s’identifier. Si son vocabulaire vulgaire très porté sur la chose peut parfois nous faire soupirer, il faut lui reconnaitre son ton porté sur l’auto-dérision et la parodie du RPG. Pour ma part, je lui reproche finalement d’être un one-shot, j’aurai bien quelques tomes de plus.