La licence Batman Arkham de Warner Bros a eu un énorme succès auprès des joueurs depuis ses débuts en 2009. En juin 2016, à quelques mois de la sortie du casque de réalité virtuelle de Sony, l’éditeur a profité de la conférence E3 du constructeur japonais pour annoncé un épisode VR dédié exclusivement à la PlayStation 4 nommé tout simplement Batman Arkham VR. Sorti le 13 octobre dernier, le titre a-t-il de quoi séduire?
Une nouvelle fois, pas de captures d’écran du jeu, j’ai eu beau en prendre et les analyser après coup, aucune n’est assez représentative de la qualité réelle, c’est le risque à prendre en réalité virtuelle, mais même à moi elles ne donneraient pas envie d’y jouer. C’est toute la difficulté de donner son avis sur un jeu VR puisque seul celui qui porte le casque profite du jeu et de sa qualité réelle.
Comme pour chaque jeu en réalité virtuelle, la première chose que l’on regarde sont les graphismes, cette nouvelle technologie nous force a être un peu plus fine bouche que d’habitude puisque c’est notre sens visuel qui est le plus sollicité. A ce jour, la série créée par Rocksteady ne m’a jamais déçue d’Arkham Asylum à Arkham Knight. Ne tournons pas autour du pot, Arkham VR s’ajoute au palmarès du studio. En effet, il est à mon goût l’un des jeux VR les plus beaux auquel j’ai pu jouer. Notre aventure commence dans une sombre ruelle de Gotham City, et nous incarnons le jeune Bruce Wayne qui est sur le point de vivre le plus grand drame de son existence. D’emblée, le studio nous plonge dans l’univers auquel il nous a habitué depuis des années, la 3D et l’immersion ultime en plus. Après cette courte séquence, nous rentrons dans le vif du sujet. A l’intérieur du manoir Wayne, nous sommes invités à entrer dans la très célèbre Batcave, le quartier général de notre Batou préféré, c’est ici que tout commence.
L’épisode nous propose de découvrir les endroits les plus sombres de la ville dans la peau de Batman, le tout avec le savoir-faire de studio britannique. Il est d’une incroyable netteté, rendant possible toute l’immersion et les sensations possibles. Il n’y avait pas de doute possible, j’étais le Batman.
L’arrière-plan est un peu plus flou et un peu plus aliasé (j’ai dit un peu), mais cela rend le jeu très sain pour notre vue, nous sommes amenés à beaucoup nous concentrer sur le premier plan, ce qui se trouve vraiment face à nous, je n’ai pas vu cela comme un défaut de développement puisque malgré tout les horizons restent très beaux et agréables à regarder, mais plus comme le choix de maintenir notre concentration sur l’essentiel.
En terme de sensations, si vous avez un doute quant à la réalité virtuelle et à la réaction de votre corps, Batman Arkham VR a été développé pour vous. Alors qu’Until Dawn Rush Of Blood et son train fantôme peuvent provoquer quelques coup de sang , l’expérience du titre de Rocksteady est beaucoup moins « violente ». En effet, alors que le déplacement est automatique dans le jeu de Supermassive Games, Rocksteady a opté pour un déplacement dit en « téléportation ». Comprenez que vous choisissez l’endroit où vous déplacer et une simple pression sur le bouton « Move » vous permet de vous y rendre. Un choix plutôt judicieux pour votre bien-être. « Bouton Move? » Oui, ce titre VR n’est jouable qu’aux PlayStation Moves, pour ceux qui n’en possèdent pas, passez votre chemin (mais c’est dommage). En tout cas, bien que le gameplay ne soit pas « standard », il est tout de même très intuitif et très agréable grâce à la précision des manettes de détection. Gardez en tête que le Batman c’est vous. Cette jouabilité en est d’autant plus immersive. Attendez vous cependant à quelques effets de vertige, rien de bien méchant en soit mais qui peut impressionner, notre Chevalier Noir a quand même pour habitude de se déplacer sur les toits.
Posons maintenant le scénario rapidement. Deux acolytes de notre homme chauve-souris ont mystérieusement disparus. Armé de vos gadgets les plus efficaces, votre but sera de retrouver leur trace et découvrir l’identité de celui qui se cache derrière leur disparition. Vous devrez donc trouver des indices sur des scènes de crimes et interroger les suspects potentiels afin de mener à bien votre enquête. Un scénario plutôt simple mais dont le gameplay rend cet opus très addictif. A la fin, on en demande encore. En effet, comptez une bonne heure pour finir votre périple (et le double pour les persévérants qui partent à la chasse du 100%).
Ce que j’ai moins apprécié c’est la version originale sous-titrée. Déjà parce que je suis habituée à la version française des précédents épisodes de la licence, que je trouve au passage excellente, mais surtout car j’étais tellement immergé dans cette aventure que je zappais parfois (souvent) de lire les sous-titres et du coup cela m’empêchait de suivre le cheminement du scénario comme il se doit. J’avais également la sensation de loucher lorsque je les lisais, donc petit point noir pour moi. Rien d’insurmontable mais un peu décevant tout de même.
Autre défaut, mais cela n’engage que moi, le format dématérialisé uniquement. Pour une amoureuse des boîtes comme moi, ça a son importance, mais j’ai pris sur moi pour m’éviter de passer à côté. Et j’ai bien fait.
L’expérience n’en reste pas moins prometteuse pour l’avenir du PlayStation VR. Rocksteady a su réunir un bon nombre d’éléments en un même titre, c’est pour moi très bon signe. Pour l’instant, la réalité virtuelle me propose des univers différents ainsi que des jouabilités différentes qui me conviennent parfaitement. C’est une technologie qui a énormément de potentiel, Batman Arkham VR en est la preuve puisque d’ordinaire c’est un jeu d’aventure et le studio de développement a parfaitement réussi à le détourné de son genre de prédilection pour en faire, finalement, une excellente expérience VR.
Ce qui est sûr c’est que je ne peux que vous conseiller ce titre. Il est très doux pour votre corps, et permet de facilement s’habituer à cette nouvelle façon de jouer. En ce qui me concerne, je l’ai fini 2 fois d’affilées sans ressentir la moindre gêne. Des lentilles propres, un bon fauteuil et c’est parti pour deux heures dans la peau du justicier de Gotham City. Tout simplement jouissif. C’était le mot de la fin.