Il y a 26 ans, en 1993, la Gameboy accueillait ce qui semble être l’un des Zelda les plus appréciés par les joueurs: Link’s Awakening. Non sans le connaître de réputation, je n’ai jamais pu le faire, ni à cette époque ni en 1998, dans sa version Gameboy Color « DX ». Aujourd’hui, plus aucune excuse de passer une fois de plus à côté, puisque Nintendo a décidé d’en faire un remake destiné exclusivement à la Nintendo Switch. 26 ans plus tard, la magie peut-elle toujours opérer? Venons en tout de suite à ces quelques heures (j’y reviendrai un peu plus loin) aux côtés de Link sur une île gorgée de mystères.
1.Cocolint, une île de rêve?
Dès son annonce, ce remake de Link’s Awakening a énormément fait parler de lui tant en bien qu’en mal à cause de sa nouvelle direction artistique. Une fois le jeu devant les yeux voici ce que j’en ai retenu.
Clairement, le jeu est magnifique, et cette nouvelle direction artistique lui va comme un gant. On s’émerveille devant ces tous nouveaux décors et ces couleurs éclatantes, bref ce Link’s Awakening ne donne pas l’impression d’arriver doucement sur sa trentaine, en même temps c’était un peu le but, mais le résultat est bel et bien là. Toutefois, et cela est entièrement personnel et n’a aucune incidence sur la qualité du jeu, j’émets une certaine réserve sur le design des personnages, qui se fondent parfaitement dans le décor mais qui me plaît un peu moins, surtout pour Link (oui, sinon c’est pas drôle) que je trouve un peu trop « bébête » (et cela ne m’a pas empêché de craquer pour l’amiibo, mettons les choses au clair).
Quoi qu’il en soit, la découverte des donjons et des plages de Cocolint s’est révélé être un réel bonheur qui respirait l’air pur et la joie de vivre. Si on s’intéresse de plus près à la version d’antan, il est important de dire que le Link’s Awakening de 2019 n’aurait pas pu lui être plus fidèle qu’il ne l’est. Chaque arbre, chaque maison, chaque buisson que vous avez pu croiser à l’époque sont toujours là, à leur place.
Cependant, Link’s Awakening s’est avéré être parsemé de quelques défauts techniques. Dès notre réveil on remarque un flou assez prononcé en haut et en bas de l’écran, un choix artistique assez particulier qui peut déranger ou totalement l’inverse. Si cela m’a « dérangé » les premiers instants, on peut vite s’y faire. Ce qui interpelle un peu plus c’est que ces 2 « barres » ne sont visibles que sur l’île et non dans les donjons. Bref, un défaut minime puisque chacun en fera son propre avis.
Autre défaut, et non des moindres, les ralentissements intempestifs de quelques secondes, et ce en mode portable ou docké. Pourquoi? Comment? Rien ne justifie réellement ces chutes de framerate puisque Link’s Awakening n’a été affublé d’aucun artifice graphique. D’après certains retours, dont celui de l’ami TakeThisGame, que je vous invite à lire, cela ne serait pas systématique.
2. Une légende sans Zelda
Là où Link’s Awakening est le plus enchanteur et étonnant se trouve du côté de son scénario. Loin d’Hyrule, de Zelda et de la Triforce et de tout ce qu’est habituellement un Zelda.
Link doit libérer le Poisson-rêve de son sommeil tourmenté par les ténèbres. Pour cela il doit récupérer tous les instruments qui lui permettront d’ouvrir son œuf et le réveiller. Mais accomplir sa mission ne sera pas sans conséquence. Link’s Awakening mêle avec grand talent les notions de réalité et d’imaginaire et donne une réelle sensation d’évasion et représente un vrai renouveau (malgré son grand âge) pour la licence.
Ce que j’ai particulièrement apprécié, ce sont les cinématiques façon manga (je préfère largement ce Link là, mais là n’est pas la question) qui permettent de vraiment poser le scénario et ont ajouté un certain cachet au jeu. Malheureusement, je les ai trouvé trop peu nombreuses car elles auraient apporté un gros plus à la narration.
Parlons maintenant de la chose qui « fâche », la durée de vie. Car il ne faut compter qu’entre 8 et 10 heures pour venir à bout de Link’s Awakening en fonction de votre faculté à résoudre les énigmes des donjons. Certains y voient là une grosse blague, d’autres pas forcément. Link’s Awakening 2019 est un remake graphique pur et dur et la durée de vie n’a pas changé de celle de sa version Gameboy de 1993 et je pense tout simplement que le choix de ne rien lui ajouter est par pure fidélité à l’oeuvre d’origine et ne pas la dénaturer.
3. De la Gameboy à la Switch
Côté gameplay, c’est assez réussi, et plutôt bien adapté sur les manettes d’aujourd’hui. A l’époque, on avait que 2 boutons et une croix directionnelle, donc la multitude de boutons et autres gâchettes présents sur nos « pad » ont permis de mieux répartir les actions. Malgré tout, un seul ressentiment persiste: le jeu n’a clairement pas été conçu pour de l’analogique, on remarquera donc parfois une certaine imprécision dans les déplacements. Ainsi on ne ressent pas vraiment la jouabilité comme on le voudrait et j’aurai aimé la possibilité de choisir le gameplay, mode Gameboy ou mode Switch, histoire de bien me rendre compte de ce qui aurait été le mieux pour moi.
Le déroulement du jeu se disloque en plusieurs donjons à parcourir, des énigmes à résoudre, des boss à combattre et des objets bien particuliers à trouver pour pouvoir avancer. S’il est dénué de toute difficulté (sauf pour les 2 derniers donjons qui étaient un peu plus coton à terminer), jouer à Link’s Awakening c’est devoir aimer les casses-têtes sur le « long-terme ». Donc gare à vous si ce n’est pas votre tasse de thé, vous êtes livrés à vous mêmes pour sauver le Poisson-rêve.
Découvrir The Legend of Zelda Link’s Awakening s’est avéré être une expérience enrichissante grâce à son originalité de par sa direction artistique mêlant rétro et nouveauté, et grâce à son scénario hors du commun pour la licence. On retiendra évidemment un rapport prix/durée de vie trop gourmand et pourtant bien qu’un « simple » remake, Link’s Awakening fait partie des petites pépites à découvrir sur la Switch. J’espère juste que ses quelques problèmes techniques seront vites réglés par mise à jour.
Les plus
- Il a subit une incroyable cure de jouvance
- Le gameplay très bien adapté
- Très fidèle à la version originale
- Le scénario original et prenant
- Les cinématiques en « manga »
- La bande son émouvante
Les moins
- De gros ralentissements
- L’effet de flou pas toujours agréable
- J’aurai apprécié pouvoir tâter le gameplay d’origine