Le 8 mars 2016, The Division voyait le jour. Une nouvelle licence en looter shooter signée Massive Entertainment et Ubisoft. Après avoir parcouru le sol new yorkais durant des centaines d’heures, il est temps de secourir Washington DC qui a besoin de la Division pour remettre la capitale sur pied. Le 15 mars 2019 est arrivé The Division 2, suite à proprement parlé ou copié collé amélioré?
Après un dur labeur de 3 ans, Massive et Ubisoft remettent le couvert pour nous proposer une nouvelle fois leur vision de l’open world post apocalyptique. Mes premières impressions de la bêta privée sont elles restées intactes? Après près de 80h de jeu, je peux enfin vous livrer mon avis sur ce nouvel épisode d’une licence qui a pris une énorme place dans ma bulle de joueuse.
A l’heure ou j’écris ces lignes, l’entièreté du endgame n’est toujours pas présent dans le jeu, pouvant ainsi rendre certains points de mon avis obsolètes avec le temps, bien évidemment, je compte dédier plus d’un article à The Division 2.
1. Extremis Malis, Extrema Remedia
Sept mois séparent le scénario des deux épisodes. Alors que nous avons parcouru une Grosse Pomme enneigée et dévastée par la grippe du dollar, c’est au tour de Washington de subir le même sort. Les agents de la Division doivent rempiler pour maintenir l’ordre et éviter à la capitale de succomber au jouc de factions anarchiques. Êtes-vous prêts à sauver la Maison Blanche?
Massive a tenté la suite directe, sans trop abusé d’une narration identique à son précédent titre, évitant ainsi le déjà vu. The Division 2 ne se concentre plus sur le pourquoi du comment et file droit vers la mission de sauvetage pure. Les agents de la SHD s’unissent aux survivants pour combattre les nouvelles factions meurtrières de DC, les Hyènes, les Parias et les True Sons, et fortifier de nouveaux refuges. Nous nous lançons donc corps et âme dans de nouvelles missions pour mener à bien le sauvetage du coeur politique américain.
Si l’histoire de The Division au sens large était bien pensée, elle n’en reste pas moins discrète et maladroite. Malheureusement, Massive n’arrive toujours pas à aller au fond des choses et rend le scénario de The Division 2 assez anecdotique et manque de réels liens avec l’histoire originale. Il faudra compter sur notre goût de la découverte pour ramasser les intels téléphoniques et autres ECHO pour avoir notre dose de scénario. Peut-être le contenu à venir nous réserve-t-il de belles surprises scénaristiques, affaire à suivre.
2. March on Washington
Bien évidemment, la grosse différence entre les deux jeux The Division est sans conteste le changement de décor. On quitte la ville qui ne dort jamais pour aller gambader dans les quartiers historiques de la capitale états-unienne. Un changement qui peut être à double tranchant pour les joueurs en fonction de leur affinité avec chaque ville.
Sans aucune hésitation, on ne pourra ne pas s’extasier devant la beauté de cette représentation virtuelle de la ville. Il faut dire que chez Ubisoft, ils ont un sacré don pour créer des terrains de jeu. Grande, dans laquelle la nature commence peu à peu à reprendre ses droits, aux environnements variées, plus vivante, grâce à une faune plus présente, le Snowdrop ne manque pas de nous impressionner une fois encore, et a même su se renouveler grâce aux changements météorologiques et au cycle jour/nuit. Mais il y a un mais. Malgré mon nombre d’heures déjà passées et qui ne cessent d’augmenter sur The Division 2, je ne saurai cacher ma préférence pour les rues enneigées de New York et ses décorations et illuminations festives abandonnées qui donnaient un réel sens au moteur utilisé.
Et on ne va pas se mentir, The Division 2 souffre de problèmes graphiques flagrants. Je le mentionnais déjà dans mon article dédié à la première bêta, certaines textures ont un mal fou à s’afficher, et même si c’est moins pire qu’il y a quelques semaines, elles persistent dans leur timidité. On le remarquera sur les arbres verdoyants ou encore sur le flanc d’un bus abandonné, et j’en passe. On ne passera pas non plus à côté de la qualité discutable des visages, qu’ils soient pour notre agent, ceux de nos alliés ou des ennemis. C’est pas toujours jojo à regarder. Heureusement, ce ne sont que des détails visuels oubliables tant The Division 2 a à offrir.
Et cela commence par une immersion auditive fabuleusement réussie. On écoute avec attention le bruit de nos coups de feu, le cliquetis quand notre chargeur est vide, la puissance des coups de tonnerre en plein orage, ou encore le bruit de nos pas.
3. I’m shooting in the rain
C’est côté gameplay que l’on remarque le plus de différences et nouveautés dans The Division 2. La plus flagrante étant que le jeu abandonne le système de compétences uniques pour laisser place aux spécialisations, sur lesquelles je reviendraient brièvement un peu plus loin.
Si Massive a gardé les bases de son « cover shooter » ne depaysant pas les joueurs de la première heure, ils n’en ont pas été pour autant avares en améliorations et ajouts. Si on garde nos armes principales, notre arme poing de poing et notre duo de compétences traditionnelles, on remarque néanmoins que notre arsenal a été revu à la hausse avec l’arrivée d’armes tel que le F2000, le FAMAS et l’ACS 12 (uniquement présents en exotiques dans le premier), la AUG A3 fait son apparition aussi bien en pistolet mitrailleur qu’en fusil d’assaut et un nombre plaisant (mais discutable en termes d’efficacité) de compétences.
Ainsi, le jeu nous propose de multiples façons de trouver notre équilibre de gameplay pour venir à bout d’une difficulté accrue mais pas moins gérée pour autant. Car il faut bien mettre ce point en valeur, ne laisser pas l’idée de « rusher » les ennemis vous traverser l’esprit au risque de passer un sale quart d’heure. En effet, les nombreux couverts seront vos meilleurs amis face à ces vagues d’ennemis dont le simple nom de Division les met totalement hors d’eux à coup de « je vais te buter! » et que je trouve parfois trop branchés à la manette: je vise un ennemi, il se baisse, je vise plus, il se relève. Et si la coopération est effectivement maîtresse de The Division grâce aux nombreuses fonctionnalités de matchmaking, elle n’en reste pas moins facultative et le jeu ne punira pas pour autant les joueurs solitaires, et je parle en connaissance de cause, je me suis joyeusement adonné à la complétion de toutes les missions principales et secondaires totalement seule.
Si affûter votre talent à jouer de la gâchette devra être une priorité, il ne faudra pas négliger l’utilisation des compétences mises à votre disposition. Tourelle, drone, ruche, bouclier, et bien d’autres, au nombre de 8, explosives, réparatrices, empoisonnées, il y a l’embarras du choix pour anéantir nos ennemis. Mais là où le choix se devoile cornélien c’est de trouver la compétence qui convient le mieux à notre style de combat, car en augmentant de difficulté on a du mal à trouver chaussure à notre pied quant à leur efficacité.
Mais c’est sans compter sur notre spécialisation: survivaliste, démolisseur ou tireur d’élite, l’arc, le lance grenade ou le fusil de précision. Chaque spécialisation est liée à une de ces armes dévastatrices et à un arbre de compétences qui leur est propre, me poussant donc à choisir le survivaliste, qui correpondait le mieux à ma façon de jouer.
4. Gargantuesque
Ce qui manquait cruellement à The Division premier du nom, à court terme, était du contenu, souvent trop axé sur la Dark Zone qui en avait refroidi plus d’un. Mais l’eau a coulé sous les ponts, et Massive semble avoir appris de ses erreurs. Sans surprise, notre run principal servira à accomplir les missions principales et secondaires pour atteindre le niveau 30. Si l’on compare les deux épisodes de la licence, on se rend bien vite compte que cette étape s’est vue être doublée. Sans parler de la qualité d’écriture de certaines missions, particulièrement orientées vers l’Histoire américaine. Mais nous sommes loin d’avoir fait le tour de ce que The Division 2 a à proposer.
Washington regorge de contenus secrets, tels que les masques de Chasseurs ou les missions annexes cachées qu’il faudra trouver par soi-même. La carte entière est exploitée de fond en comble pour la visiter dans les moindres recoins, et y trouver de bien précieux objets indispensables à notre survie et celle des communautés. Les activités y sont assez variées et on y trouve toujours une bonne raison de repartir au combat. Une fois les missions principales terminées, il est temps de s’attaquer aux forteresses, pour les habitués aux jeux services, semblables aux assauts de Destiny (par exemple). Mais loin de lui l’idée de s’arrêter en si bon chemin, The Division 2 continue de surprendre grâce à son endgame plutôt impressionnant et lance les missions d’invasion: une nouvelle faction fait son apparition, et il faudra refaire une poignée de missions avec une tournure différente. Nous voilà lancés dans les World Tier, en somme, la difficulté de la carte s’intensifie à chaque nouveau Tier atteint. Malheureusement, le Tier 5 n’est toujours pas présent dans le jeu, et n’arrivera que dans quelques jours, le 5 avril.
Petite déception donc quant à cette coupure soudaine dans notre élan, bien que les heures s’additionnent pour optimiser nos équipements. On arpente la ville et les Dark Zone en quête des meilleures armes et pièces d’armure. D’ailleurs, les Dark Zone, parlons en.
Avant toute chose, sachez que je n’ai jamais été une grosse joueuse de DZ mais ai toujours respecté le concept et les joueurs qui s’y plaisaient. Au nombre de 3 pour varier les plaisirs, le fonctionnement de la Dark Zone a bien changé. Dans un premier temps, Massive a décidé de palier au problème principal de la DZ: certains joueurs, en y installant des tourelles automatiques détectant les agents renégats trop proches des entrées. Les « loots » n’y plus forcément meilleurs et ne sont plus tous contaminés, ainsi le passage par les extractions est devenu plus rare. Bref, les Dark Zones sont devenues plus facultatives, et ont finalement perdu leur intérêt, les gros joueurs les ont désertées préférant le mode Conflit, mode multijoueurs à part entière.
The Division semble avoir appris de ses erreurs. Malgré un scénario discret, cette suite ne manque pas de nous scotcher à notre manette pour nous faire découvrir les moindres recoins de la carte, la moindre activité qu’elle propose, et dévoile un contenu gargantuesque. Difficile de tourner en rond de si tôt bien que l’absence actuelle du Tier 5 casse un peu le rythme. Mais The Division 2 n’en reste pas moins un jeu excellent, un régal pour les yeux et les oreilles, plein de surprises qui va monopoliser mon temps de jeu pendant un certain temps. Massive a réussit a proposer une suite à part entière sans casser l’identité de sa licence et sans en faire un bête copié collé.
Les +
- Graphiquement magnifique…
- Un contenu généreux…
- Un arsenal de compétences conséquent…
- Le changement de fonctionnement des DZ…
- Un gameplay complet et nerveux
- Jouable entièrement seul
Les –
- …malgré quelques soucis d’affichage de textures
- …cassé par l’absence du Tier 5 et la dernière forteresse
- …qui peut parfois laisser à désirer en efficacité dans les hautes difficultés
- …mais qui a oublié leur intérêt
C’est toujours aussi plaisant à lire, nous sommes plus ou moins d’accord, y compris sur la DZ. Néanmoins, j’ai des petites choses à lui reprocher mais tu verra tout ça dans ma critique qui va arriver (quand, par contre, j’en sais rien) 🙂