Suite de The Caligula Effect, initialement sorti sur PS Vita en mai 2017 (en Europe) puis sous forme de remake sous titré « Overdose » sur PS4, Nintendo Switch en 2019, The Caligula Effect 2 est sorti dans l’anonymat le plus total le 22 octobre dernier sur PS4, et Nintendo Switch. Développé par Historia et Furyu et édité par NIS America, on retrouve Takuya Yamanaka à la production, et à l’écriture du scénario, Tadashi Satomi.
The Caligula Effect 2, un RPG au tour par tour au gameplay atypique, mais a-t-il la carrure pour devenir inoubliable? Les prochains paragraphes auront les réponses à cette question.
Cet avis est rédigé grâce à une version PS4 fournie par Koch Media France, un grand merci pour la confiance qu’ils m’apportent.
Dans The Caligula Effect 2, nous suivons un groupe de lycéens de l’Académie Tatefushi, emprisonnés dans un monde virtuel, cognitif, un metaverse, créé de toute pièce par une « virtuadoll » (traduisons par une poupée virtuelle), Regret, que l’on nomme Redo. Redo est un monde dans lequel ses habitants ont oublié leurs regrets du passé, et sont devenus ce qu’ils rêvaient d’être dans le monde réel. Mais si les plans de Regret pouvaient être perçus comme louables, il n’en est rien de ses sbires, les musiciens d’Obbligato, menés par un étrange personnage masqué. C’est alors que notre groupe décide de fonder le « Go-Home Club » avec à sa tête notre protagoniste aidé de χ, une idole virtuelle excentrique, qui réussit à éveiller les souvenirs de nos lycéens du monde réel. Leur objectif: venir à bout de Regret et ses tueurs à gages, et revenir dans leur monde.
Dès les premières heures, que dis-je, les premières minutes, dans son fin fond, impossible de ne pas voir en The Caligula Effect 2 une pointe d’inspiration à Shin Megami Tensei et Persona. Un groupe de lycéen, un monde virtuel, le passage du temps de la journée, des similitudes qui ne peuvent nous échapper si on a déjà joué à l’une ou l’autre série. Pour cause, le producteur et le scénariste ont travaillé sur Persona, ceci explique donc cela. Pourtant, bien vite la comparaison en devient presque malvenue, notamment en termes de scénario et d’écriture. Car si de prime abord, le scénario semble bourré de mystères et intrigue dès le départ, malheureusement, au fil des heures de lecture et des donjons parcourus, cela a un peu été la douche froide pour moi. Les thèmes abordés sont forts et matures, on y parle de la peur de mourir, ou encore de la peur de vieillir, et plus encore, pourtant, le scénario peine à avancer, pour ne pas dire qu’il fait du surplace, on a des méchants très méchants, mais finalement pas tant que ça, mais en fait si. Bref, le jeu de Furyu semble ne pas savoir où il veut en venir et peinera à marquer les esprits. On en vient même parfois à s’ennuyer tant il ne propose pas grand chose à se mettre sous la manette. Heureusement la dernière ligne droite du jeu se dévoile plus explicative, mieux écrite, mais du coup la rendant bien trop rapide par rapport au reste du jeu.
En revanche, il propose dans son contenu secondaire un système de liens entre le protagoniste et ses acolytes, dans lequel nous suivons 9 épisodes par personnages durant lesquels on en apprend plus sur leur histoire, leur passé, et l’effet que Redo a sur eux et leurs raisons de vouloir y rester. Pour le coup, cet aspect se voit nettement plus intéressant et nettement plus constructif.
Pour ceux qui se demandent s’il est une suite directe au premier opus: oui, d’ailleurs il est finalement au cœur de cette suite mais les faits sont totalement indépendants et le premier épisode étant expliqué, ce deuxième épisode est entièrement faisable sans avoir fait le premier au préalable. Par contre, chose importante à savoir: le jeu n’a pas de localisation française, il faut se contenter de la VO sous titrée anglais.
Dans les grandes lignes, The Caligula Effect 2 est un RPG en tour par tour mais il a décidé de jouer sur quelques chose de relativement original: la chaîne imaginaire, demandant ainsi d’être un fin stratège. Pour la faire courte, cette chaîne permet de voir ce qui va se passer sur le champ de bataille en amont de nos attaques. Ainsi, cela permet de voir si vous pouvez faire attaquer vos personnages sans encombres ou s’il ne vaut mieux pas se mettre en garde ou même les déplacer pour éviter une erreur fatale.
Car c’est un fait, au fil des combats, The Caligula Effect 2 se dévoile être un tantinet plus difficile qu’on ne l’imagine, même en normal. Les ennemis, et plus particulièrement les boss, font très très mal, si bien que les affrontements pourront être longs, très longs, même si on est à niveau, voir même si on a un niveau supérieur à celui requis et malgré les diverses attaques ultimes mises à notre disposition.
Pas d’arbre de compétences à proprement parlé, mais on équipe notre équipe de « stigmas » qui permettent d’augmenter l’attaque, la défense, les coups critiques, la précision et j’en passe, et en maitriser certaines permettra de débloquer des compétences passives, telles qu’améliorer certaines attaques, par exemple. En somme, tout cela est assez complet pour se perdre quelques instants dans les menus.
Mais, parce qu’il y a forcément un mais, si l’idée brille par son originalité, sur le long terme, le tout devient répétitif au possible, on finit par ne plus s’impliquer contre les ennemis « de base » (soit dit en passant, le bestiaire n’aide pas dans cette impression, vu le peu d’ennemis que l’on combat à répétition), on utilise les mêmes attaques et on finit par mettre les combats en automatique, au final ça passe aussi.
Côté contenu, il nous propose donc le scénario principal, les épisodes de personnages du Go-Home Club, ainsi qu’une multitude de petites quêtes annexes, dit les liens de causalité. Il y a largement de quoi faire si toutefois on a encore le courage pour vouloir s’y investir, je vais pas vous mentir, la motivation s’est vite absentée.
Parlons maintenant graphismes et mise en scène. On le sait, les jeux japonais ne sont pour la plupart pas connus pour leurs graphismes transcendants, mise à part quelques exceptions qui réussissent à tirer leur moteur du jeu, malheureusement ce n’est pas le cas ici. Le tout est assez pauvre, pas bien joli joli et n’est pas clairement pas digne de la PS4, les personnages sont assez inexpressifs, le chara-design et les animations font très années 2000, les lieux que nous visitons assez vides, c’est pas folichon mais on lui accorde le bénéfice du doute.
Pour ce qui est de la mise en scène, elle est pour ainsi dire limitée, voir inexistante à quelques cinématiques près. Le tout se forge autour de simple dialogues entre les personnages, rendant ainsi la mise en scène très statique pour les phases de narration. En combat c’est légèrement mieux sans pour autant que les chorégraphies des combats soient à tomber par terre.
Heureusement, on peut néanmoins mettre sa bande originale à l’honneur. Sous un air de JPOP rythmée, les diverses musiques qui passent réussissent à relever le niveau et à faire abstraction de la monotonie de tout le reste. Une belle réussite de ce côté.
Si vous me lisez depuis longtemps, vous devez déjà savoir que j’essaye de toujours tirer parti du positif d’un jeu. Il peut avoir énormément de défauts, j’arrive toujours à lui trouver du bon dans le mauvais. Et si c’est un peu le cas aussi ici pour The Caligula Effect 2, pas assez à mon goût pour que cela ne se ressente pas. Car au bout de mes 40 heures de jeu, en ressort surtout de l’ennui, à mon grand regret. Un scénario mollasson, une mise en scène inexistante (ou presque), la répétitivité qui montre vite le bout de son nez, graphiquement bien en deçà de la norme du JPRG, je ressors assez déçue du jeu. Pour ce qui est de ses qualités, c’est évidemment son gameplay en combat qui réussit à faire partie des points positifs, ou encore les liens créés avec les différents membres du Go-Home Club et les thèmes qu’ils abordent, ou encore sa bande son qu’on ne manque pas de fredonner. Malheureusement cela reste peu. On espère néanmoins que le studio réussira à apprendre de ses erreurs pour nous proposer quelque chose de plus abouti.
Les plus
- Un semblant de Shin Megami Tensei et Persona…
- Un gameplay original grâce à la chaîne imaginaire…
- Une bande son rythmée et de qualité
- Les épisodes de personnages et les liens qu’ils créent entre eux
- Des thèmes matures abordés
Les moins
- … Qui se fait vite rattraper par un scénario mollasson et peu surprenant
- … Qui devient vite répétitif
- Pas de localisation française
- Graphiquement pas joli joli
- Un bestiaire bien trop limité
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