Série de survival-horror devenue emblématique depuis les années 90, Resident Evil a su séduire un très grand nombre de joueurs. Alors que Resident Evil 2 est revenu sous forme de remake à part entière en 2019, c’était au tour, logique, de sa « suite », Resident Evil 3 de se remettre au goût du jour. Après le carton de son prédécesseur et son annonce assez rapide, faut-il avoir confiance en Resident Evil 3? Je tiens à remercier l’agence Warning Up et Capcom France pour l’envoi de la version presse qui me permet aujourd’hui de vous livrer mon avis sur le retour de Nemesis. Histoire de vous donner un contexte à ma façon de jouer à cet opus, je n’avais jamais fait le jeu original sorti en 1999.

Staaaaars

Septembre 1998. Raccoon City est sous les décombres suite à l’expansion d’un certain virus T. Les Hommes ont été remplacés par des « morts-vivants » et seuls quelques survivants subsistent, dont Jill Valentine, membre des S.T.A.R.S., police de la ville, déjà rencontrée dans le tout premier volet de la licence. En pleine enquête pour découvrir la vérité sur ce virus, créé par la société Umbrella, elle tombe vite nez à nez avec une monstrueuse créature génétiquement modifiée: Nemesis, qui n’a pour seul objectif de venir à bout des forces de l’ordre. La bête n’en a qu’un seul mot à la bouche: staaaaaaars! Au cours de son dangereux périple, elle rencontre Carlos Oliveira, membre de l’UBCS, engagé par Umbrella pour tenter de noyer le poisson. Mais les projets de l’entreprise pharmaceutique ne semblent pas s’arrêter à mettre une balle dans la tête de quelques zombies arpentant la ville. Chronologiquement parlant, bien que ce Resident Evil soit numéroté 3, on le place néanmoins quelques heures avant Resident Evil 2 .

Voilà dans les grandes lignes ce que nous raconte ce troisième épisode du survival-horror le plus célèbre du jeu vidéo. D’un côté, nous suivons Jill, qui, il faut bien le dire, s’en prend plein la figure tout au long du jeu, et de l’autre, Carlos, qui pense accomplir une mission de sauvetage de la ville. Un scénario somme toute très classique, mais qui n’en reste pas moins très plaisant à suivre. On y découvre au fil de nos différentes missions, le véritable visage d’Umbrella et son vrai projet.

A contrario du précédent remake, on ne choisit pas le scénario que nous décidons de faire (dans Resident Evil 2, on faisait un scénario pour Léon S. Kennedy et un pour Claire Redfield). Ainsi, ce troisième volet alterne les phases durant lesquelles nous incarnons à tour de rôle Jill et Carlos.

La meilleure stratégie? Fuir.

Dès les premières minutes, le jeu lui-même nous le dit: la meilleure façon de survivre dans Resident Evil 3 est de fuir plutôt que de gâcher inutilement nos balles. Et c’est ainsi que Resident Evil 3 assume parfaitement son rôle de survival-horror. On fouille chaque recoin, histoire de rassembler quelques précieuses munitions, quelques herbes, et de précieux objets de missions pour avancer dans le scénario et s’adonner à l’exploration de quelques lieux « secrets », le tout dans un inventaire incroyablement restreint (et on a beau pouvoir l’agrandir en récupérant des sacoches, il n’y a jamais assez de place). Et à chaque nouvelle rencontre contre un ou plusieurs adversaires, on ressasse toujours cette même question: tirer ou ne pas tirer? Car il faut le savoir, une balle en pleine tête ne suffira pas toujours à faire rester nos ennemis à terre. Ainsi l’utilisation de nos balles se dévoile quasi stratégique pour être sûr de ne pas tomber à cours en cas de guet-apens.

Mais en difficulté « normale », le jeu se veut moins punitif qu’on voudrait bien le croire. Sans que les munitions tombent à flot, le fait de les économiser un maximum, de fouiller pour en récupérer et en créer en combinant 2 « ingrédients », nous permet d’en accumuler assez pour s’adonner à quelques phases de tirs qui cassent un peu le train-train des premières heures. Le jeu mêle donc avec brio plaisir du genre et plaisir de s’octroyer quelques phases d’action pures.

Manette en main, le gameplay se veut intuitif et facile à prendre un main, les mécaniques se voulant assez classiques. Viser, tirer, recharger, utilisation de raccourcis pour changer d’armes, les sauts sont automatiques, cela n’en reste pas moins ultra efficace pour ne pas se prendre la tête ni s’emmêler les pinceaux. Je ne ferai qu’une seule critique quant à l’esquive, certes salvatrice mais parfois peu réactive dans des endroits exigus ou même face à un Nemesis enragé. Cela m’a valu quelques sautes d’humeur. Il faut apprendre à l’utiliser avec un timing parfait ce qui permettra de faire vaciller nos adversaires assoiffés de sang, le temps de s’en éloigner ou le temps d’ajuster notre tir et leur coller une balle bien placée.

Quand le mot remake prend tout son sens

A l’image de Resident Evil 2 (ou dans un tout autre registre, Final Fantasy VII, sorti une semaine après RE3), Resident Evil 3 s’est doté d’une refonte graphique pleine et entière. Le jeu de 1999 se voit ainsi sublimé par le RE Engine, moteur graphique de prédilection de la licence depuis Resident Evil VII (également utilisé pour Devil May Cry 5). On y découvre donc une ville de Raccoon City fabuleuse (tout est relatif), dans laquelle l’ambiance y est presque pesante. Les effets de lumière y sont absolument magnifiques et renforcent cette impression d’angoisse constante. Ajoutez à cela une mise en scène quasi hollywoodienne, où chaque coup porté à nos « héros », chaque chute donne une impression plus vraie que nature. Le tout dépourvu de tout HUD. Pour jeter un œil à votre état de santé, il faut ouvrir l’inventaire, ou (sur PS4) regarder la barre lumineuse de votre manette (vert, jaune, rouge).

Plus loin encore qu’une simple refonte des environnements qui nous entourent, RE3 nous dévoile les niveaux visages de ses protagonistes. On découvre un duo Jill/Carlos des plus attachants mais non pas moins redoutable et un Nemesis des plus monstrueux.

Un mot sur la durée de vie

Resident Evil 3 a fait couler beaucoup d’encre en ce qui concerne sa durée de vie. En normal, le jeu ne se termine « qu’en » 7 petites heures. Défaut ou qualité, il en est de l’appréciation de chacun. Oui, c’est court, et pourtant en ce qui me concerne, cela ne relève pas de la « honte » qu’on a voulu nous faire avaler. J’ai pour ma part une certaine affinité avec les jeux qui se terminent vite. Pour moi, Resident Evil 3 a la durée de vie qu’il lui faut: il n’est pas assez long pour tomber dans une routine et il n’est pas trop court pour qu’on reste sur notre faim. Bien entendu, cela n’empêche aux fans et puristes d’y voir comme le nez au milieu de la figure les quelques scènes supprimées du jeu original, réduisant ainsi sa durée de vie et l’amputant de quelques lignes de scénario.

Cependant, on accorde à Resident Evil 3 une rejouabilité non négligeable liés aux nombreux défis qu’il en découd (et notamment dans l’obtention des trophées): faire le jeu en moins de X temps, sans utiliser d’objets de soins, en telle ou telle difficulté, en abattant un certain nombre de zombies, le tout récompensé par quelques bonus fort appréciables (munitions illimitées dans certains cas). A chaque joueur de savoir comment il jouera à Resident Evil 3.

Si dans l’ensemble Resident Evil 3 se veut assez classique dans de nombreux critères, l’expérience n’en reste pas moins plaisante à vivre. Des vertus nostalgiques pour les fans de la première heure à la découverte totale pour les « nouveaux » joueurs, ce remake réussit sa mission de survival-horror tout en alternant intelligemment angoisse et action. Il fait ce qu’on lui demande et il le fait bien. Visuellement assez impressionnant et techniquement sans faille (pas de bugs et pas de chutes de framerate), son étiquette de remake lui colle parfaitement à la peau. On lui accorde quelques défauts par ci, par là: pour certains sa durée de vie, pour moi la maîtrise de l’esquive fut plus fastidieuse, mais dans l’ensemble on a que peu de choses à reprocher à RE3.

Les plus

  • Sa durée de vie, pour moi parfaite, avec une rejouabilité certaine
  • Visuellement impressionnant
  • Une mise en scène digne d’un film d’action hollywoodien
  • Un survival-horror qui sait aussi jouer avec l’action
  • Le duo Jill/Carlos qui fonctionne bien
  • Nemesis, qui ne cesse de nous surprendre

Les moins

  • … mais qui peut refroidir certains joueurs
  • L’esquive, pas toujours une valeur sûre
  • Des zombies trop coriaces face à des tirs parfaits
  • Peu voir pas de réelles surprises scénaristiques