Depuis plus de 20 ans, ce sont des millions de jeunesses d’hier et d’aujourd’hui qui ont été bercées et le sont encore par l’intemporel univers Pokemon. Et il aura fallu plus de 20 ans pour que nous puissions découvrir un Pokémon RPG sur console de salon. Merci la Switch. Nommé Pokémon Let’s Go, Game Freak proposent comme à leur habitude 2 versions de son titre, dans ce cas précis Pikachu ou Evoli (qui ne se limite qu’au choix dès l’achat de votre starter et quelques Pokemon exclusifs).

Spin-off, remake, épisode principal, on se perd un peu dans toutes ces appellations pour définir ce nouveau Pokemon. Et pourtant il est tout ça à la fois, Pokemon Let’s Go n’est ni plus ni moins que le Pokemon Jaune de notre enfance, des détails en plus ou en moins.

Près de 40h plus tard, il est temps de m’activer pour vous livrer mon avis sur ce premier jet Pokémon sur la Nintendo Switch.

1. Le monde change tout autour de nous

Pour donner vie à Pokemon Let’s Go, Game Freak a voulu passer par la case refonte graphique de Pokemon Jaune. Et quel résultat! Pour le coup, je n’ai rien à dire, que ce soit en mode portable ou sur le dock, la Switch révèle à nouveau son potentiel graphique pour faire vivre ses licences. C’est beau, c’est en 3D, c’est ultra coloré donnant une réelle gaieté à l’univers, et il y a même parfois ce qu’on peut appeler des cinématiques. Bref, on a beau connaître les épisodes Game Boy par cœur, on les redécouvre avec une sauce 2018 pleine de douceur et très agréable.

Ainsi, nous (re)découvrons des villes que nous arpentions jadis sous un tout nouveau jour, des étoiles plein les yeux. Nos combats sont plus vifs grâce à des attaques modélisées et qui sont juste superbes!

Plus loin encore, notre terrain de jeu gagne en vie grâce à l’apparition des monstres de poche sauvages dans les hautes herbes, et en interactions avec nos petits amis rendant l’expérience très immersive. Techniquement parlant, il n’y a pas grand chose à ajouter, une fois de plus Nintendo et leur Switch nous proposent une licence phare qui renaît sous un jour nouveau.

Cela dit, il n’y a pas que ce côté graphique qui rend Pokemon Let’s Go très spécial et novateur.

2. Pokeball, go!

C’est joy-con en main que l’épisode original (si on prend Let’s Go pour un bête remake) a subit le plus de changements.

Si le genre RPG a bel et bien été gardé dans les grandes lignes, Pokemon Let’s Go s’est doté en grande partie du gameplay de Pokémon Go, phénomène mobile lancé il y a maintenant 2 ans, éradiquant ainsi les combats contre les Pokemon sauvages (quoi que pas totalement tous) pour mettre la capture nettement plus en avant. Cette nouvelle façon de jouer ne convient pas à tout le monde, c’est un fait, moi la première était sceptique après l’annonce fatidique. Et pourtant, l’eau a coulé sous les ponts, les premières minutes, les premières captures m’ont convaincues que cela apportait de la fraîcheur à la licence, pour le gameplay pur mais aussi pour l’immersion. On oublie le risque de mettre K.O notre prochaine capture potentielle et le farm d’XP est quand même bien moins long.

En mode docké, Pokemon Let’s Go se joue à un seul joy-con (une aubaine pour moi en cette semaine difficile) pour avancer, interagir et fera office de Pokéball à «lancer» vers nos prochains amis. Si dans l’ensemble cette mécanique fonctionne bien, elle n’est pas exempt de soucis de précision. Certaines espèces ont tendance à avoir la bougeotte et aiment vous mettre des bâtons dans les roues en se déplaçant de gauche à droite. Il faut donc lancer dans la bonne direction pour aspirer à les capturer. Malheureusement, probablement faute de capteurs, il ne sera pas rare que votre Pokeball aille à l’opposé de là où vous l’espériez.

Pour les plus fans, Nintendo a décidé de commercialiser la Pokéball Plus (seule ou en bundle avec le jeu). Outre le fait qu’elle contienne le mythique Mew, elle fait office de manette avec un petit joystick en son centre et propose le stricte minimum en matière de fonctionnalités pour jouer. On lui reproche les mêmes soucis de précision et parfois même le manque de certains raccourcis comme sortir un Pokemon de son abri arrondi (bouton + sur le joy-con).

En mode portable, c’est totalement différent. On utilise les deux joy-cons et c’est le gyroscope de la console qui permettra de bien viser les petites bêtes et la pression d’un bouton pour lancer. Je suis nettement moins fan, je l’avoue. Le slogan «où vous voulez, quand vous voulez» garde son sens mais c’est quand même nettement moins pratique.

Oui, Pokemon Let’s Go est beaucoup plus facile, grâce à l’apparition des Pokemon sur le terrain, grâce à son gameplay simplifié, on en oublie presque le côté stratégique de la licence le rendant plus accessible à tous les types de joueurs. À chaque dresseur de savoir si cela lui convient ou non. Pour ma part, j’aime beaucoup, c’est frais et très fun.

Mais Pokemon Let’s Go retrouve également certaines mécaniques de Pokemon Rubis Omega et Saphir Alpha et leurs Méga-Évolutions ou encore X et Y et leurs Poké montures et enfin Soleil et Lune qui ont abandonné le système de CS.

3. Un jour je serai le meilleur dresseur

Kanto. Ses villes, ses arènes, ses champions, ses grottes, ses cours d’eau. Nous partons à l’aventure, du Bourg Palette à Cramois’île pour finir au Plateau Indigo et devenir Maître Pokemon.

«Scénaristiquement», Let’s Go se rapproche de la version Jaune et ne s’est pas adonné à la nouveauté. À la différence près… qu’ils sont de retour, pour nous jouer un mauvais tour. Jessie. James. Miaouss, c’est un trio. La Team Rocket, plus rapide que la lumière. Pour la toute première fois dans l’histoire des jeux Pokemon, le célèbre trio fait ses apparitions pour alimenter la nostalgie liée à cet épisode.

À côté de ça, il nous faudra 8 badges pour atteindre et vaincre le Conseil 4 et le Maître Pokémon du moment. En ce qui me concerne, j’ai bouclé cette étape en 19h. Intenses, pleines de souvenirs mais trop courtes. Si la possibilité de voir les Pokémon sauvages est un véritable coup de maître, il n’en reste pas moins un petit défaut briseur de durée de vie, tant pour atteindre la fin de l’aventure que pour compléter notre Pokédex.

C’est ainsi que le contenu end-game se dévoile insuffisant pour peu que vous ayez succombé (et abusé) à la fonctionnalité de transferts de Pokemon Go. Finalement, il ne se résume qu’à quelques courtes quêtes, comme la capture de Mewtwo, et aux dresseurs experts: des dresseurs qu’il faudra affronter avec un seul Pokémon défini. Au nombre de 150, la grande majorité d’entre eux présente peu d’intérêt, en tout cas, je me vois mal monter un Chenipan ou un Chrysacier au niveau 75 pour vaincre leurs experts. Il ne faut en battre que 5 ou 6 pour débloquer un combat inédit.

Au delà de ça, il faut se contenter de la shasse, la chasse aux Pokemon Shiny dont les couleurs et la rareté fascinent les Pokemaniacs. Malheureusement, c’est une activité répétitive et rébarbative au fil des heures.

J’en connais un qui a eu plus de chance que moi…

4. Notre amitié triomphera

Pokémon Let’s Go propose la possibilité de jouer à deux. Un geste sympathique mais sur lequel on préfère faire l’impasse, du moins le deuxième joueur, qui ne fait guise que d’assistant dans les captures et combats et ne peut interagir avec… rien. Une fonction anecdotique qui de surcroît rend l’aventure encore plus facile. 

Je souhaite terminer cet avis avec un petit mot sur les fonctionnalités en ligne et plus particulièrement sur les échanges avec d’autres dresseurs, passage obligatoire pour faire évoluer 4 Pokémon (pour rappel: Gravalanch, Spectrum, Kadabra et Machopeur) et obtenir les Pokémon exclusifs à la deuxième version. Pour l’avoir essayé avec plusieurs personnes différentes (un grand merci à eux) il est important de dire que cela fonctionne très bien, pas de problèmes de connexion, pas d’erreurs intempestives, c’est rapide et efficace. On aimera beaucoup moins de devoir s’abonner au Nintendo Online pour pouvoir en profiter (au cas où, vous disposez de 7 jours gratuits).

Pokemon Let’s Go est un excellent épisode, prometteur pour la suite de l’aventure sur Switch, propulsé au rang de véritable coup de cœur de cette fin d’année. Si ses plus grandes qualités rejoignent ses plus grands défauts, cela n’en fait pas moins un jeu addictif, rempli de nostalgie pour les moins jeunes, et d’aventure pour les néophytes. Malgré de nouvelles mécaniques étonnantes, le résultat rassure. Cependant, je dénonce principalement un cruel manque de contenu post générique de fin qui je l’espère sera étoffé au fil du temps (peut-être), en attendant le fameux Pokémon 2019, car pour l’instant dans son état actuel, il a goût très prononcé de trop peu, cela manque d’une grosse surprise end game.