Quand on combine Ark et Minecraft, cela donne PixArk. Disponible depuis le 31 mai 2019, Snail Games a tenté de mélanger 2 des plus gros jeux de survie de ces dernières années (à mes yeux). Après un portage du même studio d’Ark Survival Evolved peu convaincant, l’arrivée de PixArk sur la petite hybride nippone pouvait avoir de quoi inquiéter. La recette a-t-elle de quoi nous combler? Je tient a remercier chaleureusement Koch Media France pour la copie du jeu sur Nintendo Switch. Attention, cet avis ne concerne bien évidemment que cette version, je vous invite donc à ne pas le prendre en compte pour les autres plateformes sur lesquelles le jeu est disponible, surtout pour ce qui concerne le rendu graphique.
1.Un gameplay en chute libre
Si les bases de Minecraft sont bel et bien là, PixArk tient tout son gameplay de son grand frère, Ark Survival Evolved, ou presque. Lâchés sur une carte générée aléatoirement, il vous faudra survivre face à ce nouveau monde hostile. Les choses sérieuses ne tardent pas à commencer. On repère les lieux, on casse quelques cubes, on se trouve un petit pied à terre, on fait nos premiers pas dans les engrammes, on fabrique un abri de fortune, un lit, et notre survie peut enfin démarrer.
A première vue, il reste fidèle à son grand frère. Et pourtant, la maîtrise du gameplay ne se fera pas en un claquement de doigt, loin, très loin de là. Pour les habitués de l’Arche, certaines mécaniques viendront d’elles mêmes, et d’autres pas du tout ou beaucoup moins. En effet, le plus gros du gameplay de PixArk, tout comme celui d’Ark, se fait dans les menus. Et c’est là que le jeu dévoile son plus gros point faible. A chaque montée de niveau, à chaque besoin de crafter, il faut ouvrir le menu pour trouver l’engramme de fabrication qu’il nous faut, augmenter les statistiques de notre personnage, fabriquer un objet primordial à notre survie ou tout simplement déplacer un objet dans un inventaire pour le transformer. En mode portable rien de plus simple, on préférera largement utiliser l’écran tactile pour gagner un temps précieux, parce qu’à la manette c’est… injouable ou limite. C’est simple, notre curseur ne va jamais là où on voudrait qu’il aille, que l’on choisisse le joystick ou « la croix directionnelle » donc mettre du bois dans le feu de camp pour faire cuire de la viande ou mettre une selle à notre monture devient une véritable épreuve.
Et je ne vous parle même pas de vous y retrouver dans un contenu d’engrammes, à première vue impressionnant mais qui devient vite un joyeux bazar dans lequel on se perd, on ne sait plus où chercher, ni même ce qu’on cherche finalement. Ergonomiquement parlant, Pixark est une catastrophe.
2. Ami ou ennemi?
Sur la terre ferme, on retrouve donc nos amis préhistoriques que l’on peut apprivoiser pour se défendre, récolter des matériaux ou tout simplement visiter. On oublie les projectiles tranquillisants d’Ark Survival Evolved car Snail Games a décidé d’utiliser exclusivement le « mode passif ». En d’autres termes, on s’approche de la bête que l’on veut apprivoiser, et il nous suffit d’avoir les bons aliments sur nous, en fonction de si c’est un herbivore ou un carnivore, et de lui donner. C’est assez simple mais pour la grosse joueuse d’Ark que je suis, cela enlève tout le cachet du jeu de survie de Wildcard.
En termes de créatures, on retrouve (fort heureusement) les dinosaures, Ptéranodons, Tricératops, Pachycéphalosaures, et j’en passe, des créatures plus actuelles telles que la dinde ou le lapin, qui, à l’image du dodo, ne servent que d’animaux de compagnie, mais aussi des créatures plus fantastiques, fortement inspirées de Minecraft. Certaines zones se dévoileront d’ailleurs extrêmement dangereuses et dans lesquelles il ne faudra pas s’aventurer avant d’être assez bien équipé pour imaginer pouvoir survivre face à ses habitants spectraux.
En termes de possibilités, on retrouve la reproduction, mais je ne vous cacherai pas que je n’ai pas été assez loin dans le jeu pour pouvoir exploiter cette fonctionnalité.
3. Une technique au ras des pâquerettes?
Graphiquement parlant, c’est de l’aspect cubique du jeu de Mojang qu’Ark en pixel s’est le plus inspiré. A quelques différences près, la plus évidente étant le design des personnages et animaux. On aime ou on aime pas. Les joueurs de Minecraft y trouveront facilement leur bonheur contrairement à ceux d’Ark à qui il faudra un temps d’adaptation visuel.
Si ce choix de design lui permettait de se démarquer un peu de Minecraft et de s’approprier une réelle identité, le rendu graphique ne nous aide pas à nous y retrouver et à visualiser la bête que l’on a face à nous.
Sur Switch, on aurait pu imaginer que le rendu serait impeccable tant en mode portable qu’en docké. Malheureusement, il n’en est rien. Une fois de plus, Snail Games a opté pour un flou persistant, particulièrement désagréable en portable, un peu moins en mode TV mais toujours présent et clairement pas de quoi sauver les apparences.
Pour les explorateurs en herbe, il a le bon côté de proposer un nombre de biomes conséquent, neige, marais, jungle, désert, et la liste est encore longue, certains étant plus redoutables à explorer que d’autres.
Côté compréhension du jeu en général, comme tout jeu de survie, nous sommes d’emblée livrés à nous-mêmes, il faudra faire appel à notre instinct de survie et on fait notre vie comme bon nous semble. Fort heureusement, le jeu propose quand même quelques descriptifs des engrammes et un rappel des touches à utiliser fort utiles pour nous aiguiller, mais il faudra juste apprendre à maîtriser le franglais. En effet, les menus sont bourrés de mélanges de français et d’anglais et des traductions hasardeuses et ce malgré le temps et les mises à jour passées.
Fut un temps, j’ai beaucoup joué à Minecraft, et il n’y a pas si longtemps j’étais encore sur Ark Survival Evolved (sur PC, je vous l’accorde) et pour moi PixArk aurait dû être un mélange réussit des 2 licences. Malheureusement, il manque de bons arguments qui le catapultent loin derrière l’une et l’autre. Son ergonomie dans les choux ne nous pousse pas à accumuler les heures de jeu et son rendu visuel caché derrière un flou épais nous empêche de faire de longues sessions de jeu. On lui accorde un contenu généreux et des fonctionnalités intéressantes malheureusement tout ça est vite rattrapé par sa jouabilité imprécise. C’est ce tout qui ne nous donne pas envie d’aller au bout des choses et exploiter tout ce que PixArk peut proposer.
Les plus
- Un contenu généreux…
- L’univers préhistorique
- Les nouvelles créatures
- La survie
Les moins
- …Vite désordonné
- L’apprivoisement en mode passif uniquement
- Graphiquement aux fraises en portable ou non.
- Une jouabilitécatastrophique
- Une traduction Googlesque