Présenté lors du dernier Square Enix Presents en juin dernier, qui se tenait lors de l’E3 2021, on ne savait pas trop quoi penser du nouveau jeu d’Eidos Montréal. Il faut dire que c’est justifié, la faute à un certain Marvel’s Avengers qui se traine une réputation (à tort ou à raison?) peu glorieuse. En ce qui me concerne, l’annonce en elle-même m’a assez plu, puis les interminables minutes de gameplay qui ont suivi ont eu sur moi un effet d’ascenseur émotionnel refroidissant. Mais comme on dit, il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis. Le jeu est disponible depuis le 26 octobre dernier sur PS4 et 5, Xbox One et Series, PC, et Nintendo Switch en version Cloud. Marvel’s Guardians of The Galaxy, une annonce chaotique doit-elle avoir raison du jeu complet?

Cet avis a été possible grâce à une version PlayStation dématérialisée fournie par Square Enix France que je remercie infiniment pour leur confiance.

Je vous le disais plus haut, l’annonce de Marvel’s Guardians of The Galaxy n’avait pas su me convaincre. Tantôt enthousiaste, tantôt dépassée par ce qu’il se passait à l’écran, le nouveau jeu d’Eidos Montréal ne semblait pas vouloir me reconcilier avec les super-héros de Marvel pour qui je ressent une profonde overdose cinématographique. Mais vous me connaissez, je suis tenace et j’aime me faire mon propre avis.

Ici, oubliez Chris Pratt, Zoe Zaldana, Bautista et le reste de la bande au cinéma, pour découvrir les Gardiens imaginés par le studio canadien dans un scénario inédit.

Peter Quill alias Star-Lord et sa bande, auto proclamés Gardiens de la Galaxie, mais avant tout arnaqueurs un jour, arnaqueurs toujours, à bord du Milano, mettent en place une nouvelle combine pour se mettre quelques unités galactiques dans les poches. Evidemment, tout ne se passe pas comme prévu, ils finissent menottes aux poignées et une nouvelle amende à leur palmarès dont ils vont devoir se débarrasser s’ils ne veulent pas devenir ennemis publics numéro un de la galaxie. Mais alors qu’ils sont sur le point de s’en sortir indemnes grâce à un énième plan machiavélique, ils découvrent qu’une nouvelle menace pèse sur la galaxie dont ils sont les seuls à pouvoir en venir à bout.

Rapide piqûre de rappel: il s’agit ici d’un jeu purement solo, oubliez les Avengers sous forme de jeu à service, rien à voir ici. Dans son aspect le plus brut, le scénario se veut assez convenu pour un jeu adapté d’une œuvre de super-héros. Un groupe de héros, des grands méchants, sauver le monde, tout ça reste assez classique. Pourtant Eidos Montréal a réussit à tirer partie non seulement de l’identité du comics mais a également su se l’approprier pour réussir à nous captiver.

On se retrouve donc avec un jeu digne des Guardiens de la Galaxie, dans une certaine mesure aussi fidèle à l’œuvre originale qu’à ce que nous ont proposé les films qui leur sont dédiés. En effet, si le scénario du jeu est original sortant tout droit de l’imagination de ses développeurs, on y trouve l’exploitation du lore de la série, ses personnages iconiques, ses méchants, ses événements majeurs (la mort de certains personnages par exemple). Ainsi, on reconnaît sans mal l’essence même des comics Marvel, avec évidemment l’humour qui va avec, la personnalité de ses personnages et leurs excentricités le tout avec une touche personnelle de la part du studio qui a su leur ajouter une nouvelle facette et rendre le produit final plus mature qu’à l’accoutumée, en allant leur donner une certaine profondeur dans leur histoire, leur passé, et la façon dont c’est abordé et dont ils le vivent.

Ainsi, Eidos Montréal réussit à rendre somme toute ce qu’il y a de plus classique en un jeu captivant, qui va au delà du simple combat du bien contre le mal en s’équipant d’une écriture digne de ce qu’ils nous proposent habituellement (rappelons que le studio est derrière les deux derniers Deus Ex en date et Shadow of the Tomb Raider).

On notera également l’importance des dialogues à choix, qui dans une certaine mesure ne changeront pas le scénario à proprement parlé mais changent plutôt le discours et les propos que l’on souhaite qu’il tienne à l’instant T. Nos choix et leurs conséquences ont néanmoins une incidence sur la suite des événements et nous confèrent des bonus de gameplay au moment venu. Mais rassurez-vous quels que soient les choix que nous faisons, ils ne seront pas bloquants ni à notre désavantage, en tout cas rien ne s’est passé dans ce sens dans ma partie.

Lors de son annonce, malgré les nombreuses minutes de vidéos de gameplay, impossible de réellement se rendre compte de ce qui allait nous attendre au jeu final. Et j’avoue que j’étais très sceptique. Et ce que j’aime particulièrement dans ce genre de cas, c’est que mes appréhensions et mes premières impressions finissent par être totalement éclatées d’un bon crochet du droit (kathatien).

Le gameplay, à l’image du fond de l’œuvre, se forge autour du travail d’équipe. Ainsi il ne faut pas juste nous concentrer sur les mécaniques de gameplay de Star-Lord mais les étendre également à l’équipe toute entière. La jouabilité de Guardians of the Galaxy se découpe en deux phases bien distinctes: l’exploration et les combats. Durant les phases d’exploration, qui prennent une part aussi importante que les affrontements, il faut être attentif à notre environnement qui peut cacher la possibilité d’utiliser les capacités d’un membre de l’équipe, nous demandant de tirer partie par exemple de la force herculéenne de Drax, ou encore de la capacité de Groot à former des ponts avec ses racines, entre autres. Malgré le côté très « couloir » du titre, le level design se veut être assez complet pour exploiter les 5 personnages de la bande.

Dans les phases d’action, là encore il ne faut pas se contenter de se limiter à un simple jeu de tir dans lequel seul Star-Lord est acteur avec une IA qui fait office d’acte de présence. Utilisation de capacités simples, déblocables à l’aide des points de compétences obtenus grâce aux points d’expériences en fin de chaque combat, ou ultimes, qui se débloquent automatiquement au fil du scénario, ou encore la possibilité d’utiliser certains objets du décor propres à chaque personnage, en résulte un gameplay dynamique et grisant au possible. Ajoutez à cela les phases de « rassemblement », au seul but d’enrager un peu plus nos troupes et leur octroyer un bonus d’attaque, le tout en musique des années 80. En somme, manette en main, c’est aussi rythmé que le reste du jeu, pour notre plus grand plaisir.

Côté gameplay, je n’ai pas grand chose à lui reprocher si ce n’est, comme bien souvent, une caméra capricieuse, et le manque de visibilité qui en découd quand elle décide de faire des siennes.

Concernant la Dualsense, manette de la PS5, son utilisation reste assez classique. Le retour haptique est présent mais assez discret. Il sera notamment utiliser pour recharger les blasters de Star-Lord ou encore sa capacité Tir chargé. Des fonctionnalités qui font toujours leur petit effet malgré leur timidité. On regrette l’inutilisation des hauts parleurs ou encore des vibrations.

Triple A oblige, Guardians of the Galaxy n’est pas en reste visuellement parlant. La beauté des panoramas des différentes planètes que nous sommes amenés à visiter est là, bien qu’il ne faut pas trop s’attarder sur les détails en surface. En effet, on remarque bien vite quelques textures en deçà du reste, légèrement baveuses. Mais c’est globalement beau voir très beau, dépaysant tant par la physique pure que par l’univers en lui-même et tout ses petits défauts se font vite rattraper par la somptueuse DA du jeu.

En termes de character design, les premières heures de jeu sont déroutantes. Forcément si on connait les Gardiens au travers du MCU avec l’habitude visuelle qui en résulte, impossible de ne pas regretter le charisme de Chris Pratt, la prestance de Zoe Zaldana, la carrure de Bautista ou encore le Groot de Vin Diesel et le Rocket de Bradley Cooper, tant en termes de visages que dans leurs doublages. Mais plus les heures passent aux côtés des personnages d’Eidos, plus on s’y habitue et on s’y attache.

Si l’ambiance générale du jeu est tout ce qu’il y a de plus réussi, il ne faut pas oublier de parler de son incroyable bande son. Rythmé d’énormes succès planétaires des années 80, Quill et son baladeur enjaillent l’aventure avec du A-Ha, Bonnie Tyler, Soft Cell, Pat Benatar, Europe, pour n’en citer que quelque uns. On y découvre également une bande originale nommée « Star-Lord », groupe fictif entièrement créé spécialement pour le jeu, rythmera vos aventures sur des accords de guitare maitrisés. Du caviar pour les oreilles.

Techniquement parlant, l’aventure ne s’est pas faite sans quelques encombres, d’une part sous forme de bugs, et ce malgré les quelques patch sortis après le patch day one. Ainsi j’ai rencontré, un court bug de son en récupérant un collectible, ou encore un script qui ne s’est pas lancé. Rien de bien grave mais qui est de mise d’être survolé ici. D’autre part, j’ai rencontré de nombreuses chutes de framerate par ci par là bien que je jouais en mode fluidité (60 FPS).

Contre toute attente, j’ai adoré suivre les Gardiens de la Galaxie à travers les yeux d’Eidos Montréal. Un jeu 100% solo, une écriture soignée, un scénario et des thèmes plus matures que d’habitude dans ce genre d’adaptation (à l’image du Spider-Man d’Insomniac). Son gameplay dynamique, et addictif, qui sait mettre en exergue la cohésion de groupe avec une bonne de dose de fun et qui fait ce qu’on lui demande: ne pas nous prendre la tête et nous amuser. Sans oublier l’incroyable bande-son, tant celle piochée dans les « eighties » que les sons rock’n’roll du groupe Star-Lord créés pour l’occasion par le studio. Evidemment, il n’en reste pas moins imparfait avec la présence de quelques bugs toujours présents, et une caméra parfois capricieuse pendant les combats. Quoi qu’il en soit, Guardians of the Galaxy est une énorme surprise et un gros coup de cœur de cette année 2021. (PS: je veux un Rocket… et une suite)

Les plus

  • Un scénario inédit digne de l’œuvre originale de Marvel
  • Une écriture mature qui cherche à développer ses personnages
  • Un gameplay dynamique
  • Le travail d’équipe au cœur de l’aventure
  • Un jeu linéaire et dirigiste, ça fait du bien!
  • Une bande son incroyable
  • L’humour omniprésent

Les moins

  • Quelques bugs par ci par là
  • Quelques chutes de framerate même en mode fluidité