Depuis le 7 octobre dernier, Mafia 3 a fait couler beaucoup d’encre. Décrit comme très moyen voire à la limite du nul par la presse spécialisée, cela ne m’a pas une seule fois détourné de mon envie de l’acquérir. Et ce fut chose faite le jour J.

Après un excellent Mafia 2, sorti il y a maintenant 6 ans sur la génération précédente, l’annonce d’un nouvel opus de la série n’a fait qu’un tour dans mon cœur. Et l’attente a été longue, mais en ce qui me concerne ça en valait la peine. Le dernier bébé de 2K Games faisait partie de mes plus grandes attentes de cette année 2016. En tout cas (Spoiler alert) la déception ne s’est jamais pointée à notre rendez-vous.

Après la lecture de certains tests, l’écriture de cet avis me tenait particulièrement à cœur, et si Mafia 3 n’était pas si mauvais qu’on peut le lire? Après l’avoir fini pas moins de 3 fois (oui, oui), voici que j’en ai vraiment pensé.

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1. New Bordeaux, 1968

Quand on lance un jeu pour la première fois, ce qui saute toujours en premier aux yeux sont bien évidemment les graphismes. La première cinématique se lance, dans le cas présent sous la forme d’une interview se déroulant de nos jours, qui nous pose le décor et nous présente un peu notre personnage principal, Lincoln Clay. S’ensuit la première phase de gameplay.

Non, Mafia 3 n’est graphiquement pas moche. Je trouve certains joueurs plutôt durs envers les jeux surtout quand il s’agit du visuel. Il nous plonge dans la ville de New Bordeaux en 1968 et visuellement, bien qu’on soit loin d’un Uncharted 4 ou d’un The Witcher 3, cela reste quand même loin d’être bâclé. La ville regorge de décors en tout genres, ses immeubles, ses ruelles, ses maisons, ses quartiers, ses éclairages, nous sommes même invités à traverser le bayou. Pour ma part, mon aventure ne s’est pas passé dans un décor gorgé d’aliasing et de textures hideuses. J’ai même été étonnée de la qualité de la verdure, notamment dans les marécages avec ses herbes hautes, denses et fournies. Je me demande parfois si les testeurs « professionnels » ne ferait pas mieux de changer d’écran pour jouer, mon Sony 140cm me permet de profiter pleinement de la qualité des jeux, j’imagine que ça joue.

Là où nous remarquerons certains défauts graphiques se trouve au niveau des ombres et lumières, où on ressent que l’équipe de développement souhaitait nous proposer un vrai réalisme mais qui malheureusement provoquent certains bugs, par exemple le passage de la nuit vers le levé du jour peuvent provoquer certains flash inattendus ce qui rend la transition un peu brouillon et rapide. En tout cas, rien d’insurmontable, rien qui m’ait poussé à vouloir poser la manette, me fasse soupirer,et me fasse penser « j’en peux plus ».

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Au delà des décors, j’ai particulièrement été bluffée par les visages des personnages et de leurs expressions faciales. Chaque sentiment de joie, de colère, de haine, de tout ce que vous voulez ont été travaillé avec brio. Et c’est une qualité qui se fait rare aujourd’hui.

2. Lincoln Clay, l’homme de la situation

Parlons maintenant scénario. En elle-même, l’histoire de cet opus n’a rien d’exceptionnel. Nous incarnons, Lincoln Clay, soldat noir américain ayant combattu durant la guerre du Vietnam. Comme d’habitude, je vais essayer de ne pas trop en dire sur le déroulement du scénario, mais ma foi, il faut tout de même un peu poser les choses.

A son retour, notre protagoniste est accueilli en héro par son père Sammy, et son frère. Mais derrière cette image de la famille bien aimante se cache le big boss de la Mafia de New Bordeaux qui tire toutes les ficelles de la ville et tient les Clay par le bout du nez. Avoir un pied dans la pègre n’est pas chose facile et ça peut vite déraper. Ça a été le cas pour Lincoln. L’événement majeur de notre aventure (je n’en dirai pas plus).

Son but? Faire tomber celui qui en quelques heures est devenu son pire ennemi en s’alliant à 3 redoutables mafieux (surtout un, d’ailleurs, que les fans de la licence reconnaîtront sans mal) et assouvir sa soif de vengeance. Tout du long, le déroulement du scénario est posé comme il faut.

Les développeurs ont choisi de nous raconter l’histoire de Lincoln de 3 façons différentes. La première, la narration habituelle, nous suivons notre personnage dans sa lutte contre le gros bonnet de la Mafia. La seconde, les interviews qui se déroulent de nos jours, ce sont les amis de la famille et les autres enquêteurs qui racontent les faits. Enfin, nous aurons le plaisir de regarder le procès filmé du compagnon d’arme, le patriote un peu dégénéré à ses heures perdues. L’idée est loin d’être mauvaise, le côté très documentaire a été très bien choisi.

En tout cas, suivre Lincoln et ses acolytes fut un réel plaisir. Le déroulement des missions est un peu redondant, répétitif, on a tendance à toujours faire la même chose et pourtant malgré ça je n’ai pas vu les heures passer et j’ai adoré jouer. Et pour cause, le faire 3 fois ne m’a pas dérangée le moins du monde. Son plus gros point fort reste dans l’expérience 100% solo, pas de multijoueurs inutile, et encore une fois, c’est une qualité qui se fait de plus en plus rare avec cette génération du tout connecté, ce qui laisse toute son authenticité à la licence.

3. Un bonheur pour les oreilles

Impossible de parler de Mafia 3 sans évoquer son incroyable bande-son. Cream, les Rolling Stones, Creedance Clearwater Revival, Aretha Franklin, Elvis Presley, pour ne citer qu’eux. Une palette impressionnante de ces titres qui ont bercé mon enfance et qui fait de cet opus ce qu’il est à mes yeux. Par moments, souvent, impossible de quitter le volant de mon véhicule tant j’étais éprise par la musique qui passait à la radio. Des bandes-son pareilles nous n’en rencontrons que très peu, l’ambiance des années 70, il n’y a que ça de vrai.

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Le seul petit bémol se trouve peut-être dans la synchronisation entre les voix françaises et les mouvements labiaux des personnages, qui peuvent être par moments un poil décalés. Admettons.

4. Manette en main

Plus que quelques lignes à tenir et je vous libère. Regarder c’est bien, jouer c’est mieux. Pour cet épisode, les développeurs ont opté pour un gameplay très classique, ce qui facilite nettement la prise en main et la fluidité de vos faits et gestes. Foncez dans le tas ou jouez les fantômes, tout type de joueurs y trouvera son compte. En ce qui me concerne, j’ai beaucoup apprécié le côté très infiltration de cet épisode, je l’ai en effet trouvé très jouissif, il faut bien l’avouer, Lincoln connait l’art et la manière d’exécuter ses adversaires (je souffrais pour eux, quoi que je ne sais pas bien s’ils avaient le temps de souffrir).

Beaucoup ont parlé de bugs, plus absurdes les uns que les autres, à croire que j’ai eu du bol. Et apparemment, je fais partie d’une minorité. Quoi qu’il en soit, il n’y a pas un aspect du jeu qui m’a plus déçu que l’autre. En tout point, ce Mafia me marquera tout comme l’a fait son prédécesseur.

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A chaque jeu, nous avons nos attentes, nos espoirs et même nos appréhensions. Il y en a certains même qui nous font dire « si celui là est pourri, j’arrête le jeu-vidéo ». Mafia 3 faisait partie de ces jeux là pour moi. Et bien en tout cas, gros soulagement, ce n’est pas lui qui me fera arrêter de jouer.

Quand on lit un test ou une critique, bonne ou mauvaise, on s’attend à ressentir les mêmes choses que la personne qu’on lit. Cela en devient presque un peu trop psychologique, si une personne est déçue, une fois devant le fait accompli on s’attend à l’être aussi. Il n’y a pas de jeux parfaits, dans lesquels il n’y a rien à reprocher, Mafia 3 n’est pas une exception. Et pourtant, en ce qui me concerne, j’ai beau retourné le sujet dans tous les sens, je n’arrive pas à avoir le même avis et le même ressenti que tout le monde. Ses défauts ne m’ont pas spécialement sautés aux yeux au détriment de ses qualités.Oui, j’ai adoré cet opus, je l’assume et le revendique. A quand Mafia 4?

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