En 2016, l’agent 47 a tenté une entrée pour le moins risquée sur cette génération de jeux. Initialement au format épisodique, j’admets ne pas avoir soutenu ce projet par principe et par nostalgie pour un certain Absolution malgré mon profond respect pour la licence en générale.
Deux ans plus tard, Hitman revient contre vents et marées avec une seconde saison complète dès sa sortie. A moi donc d’apprendre à changer mon fusil d’épaule, de lui donner une seconde chance et surtout de féliciter ce changement. Voilà pourquoi, grâce à l’immense gentillesse de Minuit Douze et Warner Bros France que je remercie chaleureusement pour leur confiance, je peut vous livrer aujourd’hui mon avis sur Hitman 2. 47 peut-il trouver sa place parmi les nombreuses sorties de cette fin d’année?
1. Tueur un jour…
Providence, cette organisation ultra secrète au cœur de l’histoire globale d’Hitman et ennemi numéro un de notre homme, a une nouvelle fois besoin des services de l’ICA, et plus précisément de 47 et Diana Burnwood pour mettre la main et réduire le Client de l’Ombre au silence. En contrepartie, elle s’engage a révéler des informations sur le passé de notre tueur à gages. Une récompense plus que bienvenue pour éclaircir un peu le mystère qui gravite depuis de nombreuses années autour de notre agent. Ce nouvel ordre de mission du tueur à gage le plus célèbre du jeu vidéo fait directement suite à son prédécesseur. On s’en rend très vite compte, dès notre première visite du menu principal puisque les épisodes d’Hitman (2016) peuvent être accessibles dans Hitman 2, le déverrouillage de ces dernières se faisant grâce à leur possession au préalable (ou grâce à l’édition Legacy). Si le contenu de cette deuxième saison n’a pas à rougir (j’y reviendrai un peu plus loin), psychologiquement on a une impression d’une expérience incomplète.
Pour autant, le scénario d’Hitman 2 se veut très discret, et ne fera finalement que de brèves apparitions entre deux missions, sous forme de cinématiques statiques mettant simplement en scène des conversations entre l’agent 47 et son informatrice. Une narration discrète au point de ne proposer aucun récapitulatif de l’aventure passée. Bien que ce ne soit pas très compliqué à suivre, cela aurait été appréciable rien que pour les joueurs voulant se remémorer un peu les faits passés. Je vous l’accorde je cherche un peu la petite bête sur ce coup là.
Quoi qu’il en soit ça se laisse suivre simplement et agréablement malgré (et j’insiste sur le fait que c’est totalement personnel) un doublage exclusivement en version originale sous-titrée, pour les habitués comme moi aux doublages français, c’est assez perturbant.
2. … Tueur toujours
Mais Hitman 2 a plus d’un tour derrière sa cravate pour nous proposer une expérience d’infiltration digne de ce nom. Votre mission, si toutefois vous l’acceptez, sera d’abattre cible par cible, par le moyen de votre choix.
Notre contrat commence par une première mission à Hawke’s Bay qui sert principalement de didacticiel pour nous apprendre (ou nous remémorer) les différentes mécaniques du jeu. Une fois celle-ci pliée, on passe à la suite et on commence à avoir un début de réponse concernant l’ambition de cette nouvelle aventure du tueur au code-barres.
Tout au long des 6 missions suivantes, nous explorons avec détail nos environnements, permettant à ce Hitman 2 de révéler son potentiel de gameplay énorme. Sans passer par quatre chemins, le titre mise sur l’exploitation gigantesque du genre. Au delà des scénarios d’assassinats proposés aux quatre coins de nos destinations, le jeu vous laisse l’entière liberté d’éliminer nos cibles comme bon nous semble. Entre assassinat assisté et improvisation au fil de l’eau, cette seconde saison propose une diversité de gameplay mise en avant par un level design riche à exploiter, poussant les agents en herbe que nous sommes à explorer toutes les possibilités à notre disposition. On aime abuser des déguisements, se fondre dans une foule de spectateurs en délire, on observe avec détail ce qui nous entoure, Hitman rime avec infiltration et ne s’en prive pas. Attention, prenez garde aux reflets qui peuvent trahir votre présence.
Pour autant, l’agent 47 n’est pas parfait, en tout cas ces ennemis ne le sont pas. On ne saura que trop bien remarquer une IA un tantinet poisson rouge sur les bords ne sachant pas trop quoi faire de ses 10 doigts après vous avoir repérer. Si l’indiscrétion n’est pas le maître mot du genre, cela arrive mais la maîtrise de cette possibilité n’est pas le fort du titre. On préfèrera recommencer pour parfaire notre stratégie que d’insister dans un gunfight dont le dynamisme fait défaut.
Dans l’absolu, la première complétion d’Hitman 2 se fait vite, et pourtant si on part dans la précision du temps de jeu, on passe facilement une heure, une heure et demie, voir plus dans chaque mission avant de trouver l’élimination qui nous convient le mieux. Bref, ça se finit en une dizaine d’heures et c’est loin d’être fini puisqu’il pousse la découverte dans ses derniers retranchements pour les amoureux de défis, de peaufinage, et de curiosité. C’est grâce à sa rejouabilité immense et un contenu hors scénario que 47 tire son épingle du jeu.
3. Pour tous les goûts
Entre deux destinations, Hitman 2 propose une flopée d’activités non négligeable. La première, et en ce qui me concerne tout ce qu’il y a de plus personnel, la plus intéressante, les cibles fugitives. Un contenu post lancement dont le roulement se voit récurrent, vous demandera la plus grande dextérité en matière d’assassinats. La première cible disponible fut Mark Farba, Sean Bean pour les intimes, faisable dans un laps de temps d’une dizaine de jours (de mémoire). La mission n’est accomplissable qu’une fois, que vous la réussissiez ou non, d’où l’importance d’être un maître de l’improvisation. Elle utilise les mêmes mécaniques que la campagne en termes de possibilités d’infiltration mais par son système de one try peut avoir le don de faire grimper l’adrénaline.
On pourra également s’essayer au mode Ghost (actuellement en bêta), un mode multijoueurs atypique dans lequel 2 agents 47 s’affrontent indirectement. Chacun est lâché sur une carte, le but est d’éliminer notre cible avant notre adversaire en utilisant les mécaniques proposées en solo.
Vient le mode Sniper qui ravira les fins tireurs (d’élite) et enfin, le mode Contrat, plus destiné aux créateurs qui leur donne carte blanche pour donner vie à leur propre vision du jeu d’infiltration et partager leurs créations. Tout ça mis bout à bout en résultent de nombreuses heures de jeu en perspective.
4. A en faire froid dans le dos…
…de beauté. Les lignes qui suivent se basent sur la version Xbox One tournant sur la One X. D’emblée le jeu vous donne la possibilité de préférer un rendu graphique ou la fluidité. À chacun sa liberté de choisir ce qui lui convient le mieux.
Hitman 2 nous propose donc de découvrir 7 destinations (en comptant Hawke’s Bay) dont la diversité des décors fait plaisir à voir. C’est une fois de plus le moteur Glacier qui permet de donner vie à l’agent 47 et les missions qui l’attendent. Pour autant, il se veut techniquement très très joli certes loin de la claque graphique de certains blockbusters de cette année mais cela reste tout à fait admirable et ravi nos pupilles.
C’est son level design qui fait certes tout le boulot et pourtant on ne peut qu’admirer des décors ambitieux. D’un bord de mer qui respire l’évasion à une soirée masquée bondée qui invite à festoyer, on apprécie ce que l’on regarde.
Je met un léger bémol sur l’effet poupée des nombreux PNJ que l’on est amené à rencontrer. Un défaut graphique bénin mais qui peut être corrigé à l’avenir.
Hitman 2 a rencontré un développement pour le moins tumultueux. Avec l’abandon de la licence par son éditeur précédent, le projet a bien failli ne pas voir le jour. Et à en voir le résultat cela aurait été dommage. Cette seconde saison prouve que 47 a toujours sa place parmi nos ludothèques quand bien même on aime le genre. Quoi qu’il en soit, il a le mérite de conquérir le cœur des amoureux de l’infiltration et l’art de se faufiler en tout anonymat. Si un total de 6 missions peut sembler peut, IO Interactive a su tout mettre en oeuvre pour ne pas rendre l’expérience trop courte. Je ne vous cache pas que quelques missions supplémentaires auraient été les bienvenues.
Les +
- Principes d’assassinats multiples
- Une invitation à l’exploration
- Une immersion totale
- Favorisée par le réalisme de certaines situations (exploitation des reflets)
- N’a pas à rougir graphiquement
- Un contenu conséquent pour tous les goûts
- L’abandon du format épisodique
Les –
- Une IA dans les choux
- Un rendu de visages en deçà du reste
- La VOSTFR qui demande un temps d’adaptation
- L’implantation de la saison 1
Pas mal l’article 🙂 J’avais aussi été un peu dégouté de voir la direction après Absolution que j’avais vraiment adoré mais j’ai bien envie de revenir sur ma décision et de m’occuper de la saison 1 avant de faire celui là… Je te félicite (pas) du coup.
😈 Ça s’appelle le talent… 😂
… Pas faux !