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E3 2016, les joueurs du monde entier s’apprêtent à découvrir le retour d’une des plus grandes licences de l’histoire de Playstation: God of War. Huit ans après God of War III et cinq ans de dur labeur, le studio américain américain Santa Monica dévoilait le nouveau visage de Kratos. Nouvelle époque, nouveau look, nouveau gameplay, nouvelle histoire, deux ans plus tard, le voilà enfin, prêt à être pris en main par des millions de fans. Le dieu le plus sanglant du jeu vidéo a trouvé son nouveau foyer sur PlayStation 4 et le moins que je puisse dire c’est qu’il m’a sacrément cloué le bec. Je tiens tout d’abord à remercier de tout cœur PlayStation France pour le code du jeu.

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Le fantôme de Sparte, assoiffé de vengeance envers les dieux, voilà comment nous connaissions Kratos. Comme tout le monde, j’attendais ce God of War. Et pourtant, je ne le cache pas, cette nouvelle aventure ne m’inspirait pas confiance. J’étais beaucoup trop attachée au beat’em all qui donnait cette sensation de liberté et de toute puissance. J’étais attachée à ce personnage plein de rage, à ses armes, à ses pouvoirs, plus simplement à son univers, son histoire, et son ambiance musicale. J’ai lancé ce nouvel épisode avec une impression d’abandon et d’oubli. Comme si on me demandais d’oublier toute une époque et le passé qui avait fait toute la gloire de la licence. Me serais-je trompé? Est-il possible de changer une licence du tout au tout sans la dénaturer? Tourner la page était-il plus nécessaire que je ne voulais l’admettre?

1. Du sud vers le nord

Rafraîchissons-nous la mémoire. Dans l’absolu, God of War III finissait l’histoire de Kratos. Reput de sa soif de vengeance envers Zeus et l’Olympe, celui qui fut le dieu de la guerre pouvait enfin arrêter son combat et rien de sensiblement flagrant ne poussait à imaginer une suite. Malgré tout, Santa Monica Studio l’a fait et a décidé de donner une nouvelle tournure à l’histoire de son personnage phare.

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Le pourquoi du comment reste vague, mais nous voilà plongés dans un royaume scandinave de la mythologie nordique, où Kratos mène une vie normale. Il fonde une famille et se voit redevenir père. Cette nouvelle aventure débute une hache à la main, alors que Kratos s’apprête à dire adieu à la mère de son fils Atreus et à réaliser la dernière volonté de celle-ci et honorer sa mémoire.

Là où l’ancienne ère de God of War se montrait plus impressionnante dans sa narration et son déroulement, celle de cette suite/reboot est plus linéaire et n’est finalement pas son essence même. Avant que vous ne me jetiez vos regards noirs, quelques explications s’imposent. En soit, le scénario est simple au point de ne pas être réellement «spoilable» et semble servir d’arrière plan à ce qu’il voulait mettre le plus en avant: l’évolution de la relation père/fils. Pendant que l’un souhaite se remettre dans le droit chemin et oublier un passé tumultueux, l’autre veut prouver sa valeur et sa force. Plus les heures passent, plus se dévoile le message que souhaite nous faire passer Santa Monica Studio: ce God of War IV est synonyme de maturité, qu’elle soit de la licence en général, ou de ces personnages et de leurs relations entre eux. Finalement, ce ne sont que quelques moments clés intenses en émotions et dont je tairais l’existence, une action soutenue, et sa mise en scène qui nous font adorer cet épisode aux airs de prologue à ce qui risque de nous en mettre plein la vue par la suite. Car suite il y aura mais je vous laisse le plaisir de découvrir comment on peut l’imaginer.

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2. Un nouveau combat

Action-RPG. Voilà le maître mot de son gameplay. Serait-ce possible? Ça l’est, et contre toute attente, c’est furieusement efficace. Tout d’abord, troquons les lames du chaos d’antan pour laisser place à une hache, très clairement inspirée d’un autre outils divin, qui ne fait aucunement perdre à notre spartiate son talent pour le combat et l’art de terrasser les ennemis qui barreront sa route. Maintenant que nous nous sommes faits à cette idée, il faudra apprendre à apprivoiser toutes les techniques de combat. Attaques aux corps à corps, à distance, attaques runiques, tirs de couverture d’Atreus, le tout amélioré par divers arbres de compétences et changement d’équipements. Cette nouvelle façon de jouer à God of War s’est trouvé une petite touche de The Witcher 3, choquante dans les premiers affrontements qui s’avère des plus convaincantes et surprenantes au fil de son avancement.

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Dans un semi monde ouvert mêlant liberté et linéarité, nous redécouvrons la série que nous pensions jusqu’à maintenant connaître par cœur. Une nouvelle fois, les combats seront partie intégrante de notre aventure et la rencontre de ce tout nouveau bestiaire en devient notre nouveau plaisir. C’est en matière d’éliminations que j’ai trouvé ce God of War «décevant». On fait vite le tour de ces actions dû en partie par un petit manque de diversité des ennemis ce qui peut en résulter un manque total d’intérêt pour ce qui était au sommet du défouloir des anciens.

Mais l’aventure ne se limite pas à écarter tout ce qui bouge de notre chemin et s’est trouvé une bonne dose d’énigmes et casses-tête, simples à résoudre mais plutôt bien réalisés pour nous immerger totalement dans sa nouvelle ligne narrative. En 2018, God of War s’est totalement réinventé dans une jouabilité qui ne lui était pas destinée et a su la dompter habilement malgré son passé chargé.

Comptez une vingtaine d’heures pour terminer l’histoire principale et une cinquantaine pour le 100%/platine. En soit c’est une durée de vie honorable pour un God of War, d’un autre côté, il faut garder en tête que le scénario «de base» est assez platonique rendant finalement l’expérience assez courte et un peu trop comblée par le ramassage de collectibles. Avis tout à fait personnel.

3. Un adversaire à sa mesure

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Je rédige cet avis après y avoir entièrement joué sur PS4 Pro, sur un écran full HD, mode multi-échantillonnage activé tout en ayant également vu le rendu en 4K HDR. Je vais manquer d’originalité quant à la qualité visuelle de God of War. C’est une claque.

Bien évidemment nous avons tous déjà été au moins une fois ébahis devant certaines prouesses techniques de cette génération. Mais il faut bien avouer que God of War a sublimé certains effets déjà rencontrés. Au sol, nous restons en admiration devant l’effet de poudreuse de la neige à chacun de nos pas ou lorsque nous traversons une flaque de boue.

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Dans ses moindres détails, le royaume d’Odin ne manque pas de nous émerveiller par la beauté de ses paysages et le réalisme des textures. Tout n’est que pure merveille dans un déluge de particules qui n’est souvent visible que sur PC. Nouveau moteur, nouvelle direction artistique, nouveau level design, beaucoup de nouveautés pour une licence à l’aube de son quinzième anniversaire désireuse de grandir et d’évoluer avec ses joueurs.

Rien n’est factice, tout est vrai. C’est pourquoi nous pouvons découvrir certains arrières plans lointains très flous afin de ne pas gâcher la qualité de notre environnement principal.

La technologie HDR, formidablement gérée, donnera une certaine plus-value au jeu de lumière rendant l’ensemble encore plus sublime.

4. Raconte moi une histoire

Après 13 ans passé au cœur de la mythologie grecque, Cory Barlog a décidé de chatouiller un tout nouvel univers et une nouvelle histoire: celle des dieux nordiques.

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Et pour nous mettre instantanément dans le bain, rien de mieux que d’avoir une bande son exquise. Encore une fois, je savais d’ores et déjà que le thème principal de la licence allait me manquer. Mais il faut savoir s’avouer vaincu face à une telle réussite de la part de Bear McReary aux commandes de toute la bande son musicale.

En plus d’une ambiance forte, si vous avez un faible pour les récits, attendez-vous à en apprendre énormément sur la mythologie nordique durant votre périple. En effet, la rencontre d’un personnage en particulier vous permettra d’étoffer votre culture grâce à ses histoires intéressantes et qui égayeront vos allers et retours permettant une immersion ininterrompue. J’avoue avoir un certain coup de cœur pour ces phases de dialogues. Si je suis à peine en route pour le 100%, j’ai un doute à ce que j’entende tout ce que ce PNJ a à me raconter.

5. C’était mieux avant?

Quand on est mis devant le fait accompli d’un renouveau aussi flagrant que celui-ci, on reste perplexe. Pourquoi tant de changements? Nos souvenirs resurgissent et le doute s’installe. A mon sens God of War n’avait pas besoin de changer aussi radicalement. Peut-être n’était-ce qu’une utopie ou mes souvenirs qui me faisaient défaut.

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Bien que cet épisode PS4 se soit montré à la hauteur de ce qu’il devait être, c’est Monsieur qui a décidé de sauter le pas pour en avoir le cœur net en relançant God of War III. C’est indéniable on ne se lasse pas de la musique et on apprécie la petite introduction narrative de début et c’est là que les premiers combats commencent. C’est clair, ça a vieilli, c’est moins intuitif qu’on ne s’en souvenait surtout vis-à-vis de l’esquive. C’est là qu’on se rend compte que ce qu’est devenu Kratos est dans l’air du temps et finalement… nécessaire. Au delà du système de combat, Kratos est physiquement devenu plus réaliste sans perdre son identité.

Devant tant d’innovations, je reste encore bouche bée devant le résultat du nouveau God of War qui a d’une part changé toute sa ligne de conduite se rendant accessible aux nouveaux joueurs et d’une autre, su faire preuve d’un talent certain pour époustoufler le cœur des joueurs nostalgiques.