Un épisode visuel et sonore
Que dire de plus de Final Fantasy XVI qu’il est incroyablement beau. Et ce aussi bien sur son aspect graphique pur, porté par son moteur graphique spécialement conçu pour le jeu (et dont j’ignore le nom), que par sa direction artistique.
« Final Fantasy n’a jamais été aussi mature. » Si cette affirmation est à moitié vraie, car la franchise a toujours été réputée pour aborder des thèmes matures, on lui accorde bien volontiers un traitement de son univers particulièrement sombre notamment dans sa direction artistique. Entre ces environnements emplis de désolation et de désespoir, la violence omniprésente dans ses combats (je n’ai jamais vu un FF aussi sanglant), ou encore la présence de nudité, bien qu’elle soit tout de même très « soft » loin de The Witcher 3 ou encore Cyberpunk 2077, Final Fantasy XVI est un Final Fantasy mature. Alors oui, la maturité ne réside uniquement que dans ce contenu « pour adultes » mais l’écriture et les thèmes qu’il aborde renforcent cette affirmation.
Son effet « wow » visuel est accentué par la chorégraphie des combats mais aussi par la mise en scène, et notamment celle des combats de Primordiaux, véritables spectacles de pyromancies et autres éléments et déluges de particules virevoltant de tous les côtés. Malgré tout, il faut bien l’avouer, à vouloir en faire trop, la mise en scène peut aussi paraître brouillonne et illisible qu’elle est spectaculaire.
Chaque regard des personnages est incroyablement expressif, chaque sentiment est transmis avec brio. Final Fantasy transmet un nombre incalculable d’émotions à ses joueurs, de la colère aux larmes, en passant par la compassion et le désespoir.
Mais le visuel seul n’est rien sans une bande originale digne de ce nom. C’est à Masayoshi Soken (Final Fantasy XIV) qu’incombe la tâche de rendre l’aventure de FF XVI aussi sonore qu’elle est visuelle. Proposant la réécriture de thèmes emblématiques de la saga, les rendant plus « sombres » dans leur symphonie et plus lyrique également. La réinterprétation de la « Victory Fanfare » en est un exemple parfait.
Mais l’influence de Devil May Cry ne s’arrête pas à une inspiration de son gameplay, puisque Soken a également tenté d’explorer son univers musical. Alors, non, il n’y a pas de musiques issues du jeu de Capcom, mais les sonorités très « rock » voire même « hard rock » sont bel et bien de la parties, à des moments clés du jeu, approfondissant leur ambiance. Une grande OST pour un grand jeu.
Du côté du bestiaire, s’il s’est donné la liberté de redessiné certains « monstres » emblématiques de la saga (les Primordiaux en tête de liste), il reste toutefois particulièrement bien ancré dans son univers. Je regrette toutefois l’absence de certaines bestioles emblématiques qui auraient totalement eu leur place ici.
Ayant fait le jeu en VF, il est également de mise d’en parler. Portée par Marc Arnaud dans le rôle de Clive, les acteurs à qui il donne la réplique ne sont pas en reste. Claire Baradat, dans le rôle de Jill est tout aussi époustouflante, Cid, interprété par Jérémie Covillault (VF de Benedict Cumberbatch, Tom Hardy ou encore Daruk dans Breath of The Wild, le CV est encore très long) est fantastique, sans oublier David Krüger (Major 117, ça vous parle?) qui prête sa voix à Hugo Kupka nous prend lui aussi aux tripes. Un casting 5 étoiles pour ce panel de personnages tout aussi prestigieux. Les VF, on aime ou on aime pas, mais il faut saluer le travail fournit ici, tant ces acteurs sont impliqués dans leur rôle respectif.
Final Fantasy XVI est pour moi un grand jeu et un grand Final Fantasy. Un jeu qui a malmené mon petit cœur pendant 60h, me faisant terminer la moindre activité secondaire, et me faisant pleurer à chaudes larmes en voyant le générique de fin défiler devant mes yeux. Et n’en déplaise à ses détracteurs, il fait partie des meilleurs jeux auquel j’ai joué cette année (à date, l’année est très loin d’être terminée), en passe de devenir l’un de mes « GOTY » (le mien, hein, pas celui du facteur ou de la crémière). Un jeu époustouflant par son scénario, porté par ses thèmes, par son personnage principal incroyablement attachant, son lore, mais aussi son gameplay et ses musiques. Un grand jeu par sa direction artistique et son effet visuel qui nous décolle la mâchoire. Et pourtant, tout n’est pas à féliciter. On lui regrette un rythme tronqué par des bavardages très longs, ou encore des quêtes annexes dont la forme est indigeste, ou des mécaniques de RPG sous exploitées. Mais il est indéniable que Final Fantasy XVI ne fera pas partie des jeux « aussitôt fait aussitôt oublié ». Au même titre que Final Fantasy XIII qui a subit des critiques similaires (pas de monde ouvert, il suffit d’un seul bouton pour finir le jeu, etc etc), Final Fantasy XVI restera ancré dans ma vie de joueuse.
Les plus
- Un scénario qui mêle l’histoire de Clive et celle de Valisthéa
- Les combats de Primordiaux spectaculaires
- Une OST lyrique incroyable
- Clive, un protagoniste à la hauteur de ses prédecesseurs
- Le gameplay nerveux et dynamique
- La VF époustouflante
- Une véritable claque visuelle, portée par sa direction artistique
Les moins
- Un gameplay trop peu expliqué
- Un rythme tronqué par de très nombreux de dialogues
- Trop de quêtes annexes tue les quêtes annexes
- Les quêtes « FedEx » ça ne sera jamais passionnant à faire
- Quelques monstres manquent à l’appel du bestiaire
J’ai adoré ce nouveau format de test, merci pour ton dévouement !