Vingt trois ans, c’est l’âge de ce monument du jeu vidéo qu’est Final Fantasy VII. Une révolution pour l’époque. Un grand nom du RPG. Et aujourd’hui, en 2020, le voilà de retour sous forme de remake. Final Fantasy VII comme on ne l’aurait jamais imaginé. Ou tout du moins une partie. C’était le rêve de toute une génération de joueurs, qui depuis juin 2015 est devenu peu à peu une réalité, après son annonce officielle à l’E3. Le temps est passé, les annonces se sont succédées, les reports aussi, le format épisodique a fait couler de l’encre, et pourtant, le rendez-vous était pris, le 10 avril 2020, nous allions enfin pouvoir redécouvrir ou découvrir l’un des RPG les plus marquants de l’histoire du jeu vidéo. Un remake digne de l’oeuvre originale?
L’histoire commence à l’identique qu’il y a 23 ans. Midgar, un train, et le groupe éco-terroriste d’Avalanche ayant engagé un ex-soldat devenu mercenaire, tous se mettent en route pour détruire un des réacteurs Mako, constructions de la Shinra qui puisent dans les ressources vitales de la planète à des fins que l’on découvre au fur et à mesure que les heures passent. Quelques minutes des plus intenses, durant lesquelles nous découvrons quelques uns des visages emblématiques du titre de Square (Enix), sa musique remise au goût du jour à vous en donner des frissons et nos premiers pas dans une aventure mémorable. Les premiers ennemis se succèdent, le premier combat de boss s’achève, les premières lignes du scénario se dessinent et le ton de ce remake se dévoile peu à peu.
Barret, chef d’une des sections du groupe Avalanche, engage Cloud Strife, un ancien (et il y tient) soldat de la Shinra, afin qu’il utilise à bon escient ses talents au combat et sa connaissance des structures de son ancien employeur pour sauver la planète. D’ici, les 2 hommes ne se quittent plus, et un combat sans merci contre la Shinra se prépare, jusqu’aux retrouvailles avec un vieil ennemi revenu d’entre les morts.
Ceux qui ont connu le jeu original savent ce qui les attend. Ou presque. On ne tarde pas à découvrir de nouvelles scènes qui viennent s’ajouter tant au gameplay qu’au scénario, qui permettent de compléter l’expérience et la faire durer pas moins d’une trentaine d’heures (selon comment on prend son temps, ça peut bien évidemment être beaucoup plus) durant lesquelles les membres d’Avalanche mènent un combat à corps perdu contre la Shinra et déjouer leurs plans. Une trentaine d’heures qui peuvent diviser, tant en termes de rythme, d’écriture, et de contenu mais qui malgré tout, prouvent un travail dantesque sur ce Final Fantasy VII Remake. Pour vous donner une idée de ce qui vous attend, ce premier épisode ne termine même pas le CD 1 de la version originale sur PS1.
Quoi qu’il en soit, cette première partie donne le ton et l’émotion. De l’indifférence de Cloud, à la douceur d’Aerith, en passant par l’excentrisme de Jessie, ou encore le franc parlé de Barret, autant de personnalités différentes menées par leurs histoires respectives et leurs évolutions constantes dans un combat qui ne fait que commencer. Tout y est pour nous faire saliver et nous faire brûler d’envie de continuer. La mise en scène y a mis les formes pour toujours nous faire vivre le cœur de l’action avec enthousiasme. On vit les premières rencontres avec les personnages et leur contexte, et observons les liens qui les unis les uns aux autres. Final Fantasy VII version 2020, ce n’est pas moins de 18 chapitres mêlant action et profondeur dans sa narration. En soi, ce premier épisode pourrait se suffire à lui-même, mais évidemment nous sommes loin de l’avoir terminé, ceux qui connaissent le jeu original le savent, et ceux qui le découvrent resteront sur leur faim, la faute aux nombreuses questions restées en suspens.
Mais ce remake a tellement plus à offrir malgré l’absence du gameplay original dit en tour par tour. Si ce choix était discutable et pouvait amener à quelques réticences, on ne niera pas que le gameplay que je qualifierai de « à la Final Fantasy XV » fonctionne plutôt bien. C’est nerveux et, bien que le gameplay ne s’apprivoise pas en un claquement de doigt, assez intuitif. Malgré l’absence du tour par tour, Square Enix ont décidé de donner une certaine connotation de groupe aux phases de combats. Changement de personnage jouable, utilisation de sorts, objets et compétences sans besoin de changer le personnage contrôlé, en normal, certains combats peuvent mettre quelques bâtons dans les roues tant qu’on a pas assimilé parfaitement les mécaniques.
L’essence RPG de Final Fantasy VII n’en a pas été oubliée. On s’attarde bien vite sur l’amélioration ou le changement de nos armes et équipements, ou encore l’ajout de matérias. On se réjouit également à l’idée de découvrir la présence des Espers (je brûle d’envie de vous dire ce que c’est mais un peu de mystère ne fait de mal à personne) dont l’utilisation se veut très limitée pour ne pas trop nous faciliter la tâche. En revanche, je les trouve peu nombreuses, j’ai terminé le jeu avec la faible quantité de 3. Cohérence de contenu avec le jeu original? Peut-être ne me suis-je pas assez attarder à les chercher? Cela reste un argument totalement personnel et subjectif.
Autre grand changement, l’absence du monde ouvert, ou presque. Une très grande partie du jeu se dit « en couloir », pas de feinte possible pour avancer, et il a une certaine faculté à nous guider. Il rappelle dans une certaine mesure le vilain petit canard des Final Fantasy: Final Fantasy XIII. Communément, et dans le cas de ce remake, on dira que nous sommes pris par la main, un aspect qui ne m’a pas dérangé, ça fait du bien de temps en temps de pouvoir se concentrer sur l’essentiel, non? Pour autant, FF7R saura nous laisser un peu de liberté durant quelques chapitres, à des endroits bien précis, histoire, notamment, de boucler les quêtes annexes, dont certaines peuvent manquer un peu d’intérêt, je vous l’accorde.
Graphiquement, là aussi Final Fantasy VII Remake sait nous en mettre plein les yeux. Alors non, ce n’est pas parfait, loin de là, surtout si on s’attarde sur certains détails. On remarque quelques textures très baveuses sur certains éléments de décor, ou même des arrières plans grossiers, flous, qui font clairement tâche par rapport au reste du jeu. Mais le plaisir de découvrir Midgar sous un nouveau jour et un nouvel angle n’en est pas moins présent.
Et pourtant, malgré ces quelques faiblesses graphiques, cette nouvelle version de Final Fantasy VII est splendide. Tant en termes de visages et leurs expressions, que de décors à arpenter de fond en comble, et les combats sont des déluges de particules impressionnants. On use le bouton « share » sans vergogne, au point de déplorer l’absence d’un mode photo, c’est certain. Le bestiaire quant à lui en est tout aussi impressionnant. Du simple soldat de la Shinra à des créatures emblématiques de la licence (toujours motus et bouche cousue, la surprise en vaut vraiment la chandelle), les combats sont intenses autant visuellement qu’en techniques pour aspirer à la victoire.
Côté bande-son, ce Final Fantasy VII jouit d’une traduction française totale, voix et textes. Ceux qui me connaissent le savent, les VF, je suis pour même si certaines peuvent parfois être inaudibles au possible, celle-ci n’en fait pas partie à mon goût. Les premières minutes peuvent dérouter un peu, même si les amoureux d’un certain Advent Children reconnaîtront sans mal la voix de Cloud. Mais au fil des heures, il a su exceller à donner une voix et un ton à ces personnages emblématiques dénués de parole il y 23 ans et ce dans notre langue maternelle.
Je ne vous le cache pas, je faisais partie de ces sceptiques quant à la sortie de ce remake, principalement à cause du format épisodique (je vous avoue que je ne dirai pas non pour la suite là maintenant tout de suite sans attendre), du changement drastique de gameplay, et parce qu’au fond de moi je ne le sentais pas. Mais comme on dit, il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis et même si je savais que je suivrai le mouvement malgré mes doutes, c’est la démo qui m’a convaincue que je me trompais. 23 ans séparent la version originale de ce remake, et même si le projet n’a absolument pas cet âge, 23 ans de technologie, qui nous permettent de redécouvrir ce jeu culte remis au goût du jour. Dans mon cas, je ne peux pas réellement parler de nostalgie ayant découvert l’opus PS1 il y a peu, mais l’émotion n’en est pas moins présente. On découvre le renouveau de cet épisode, la nouvelle direction artistique, les choix de gameplay, les nouvelles scènes/chapitres qui font office de liens cohérents dans le scénario et les risques pris sans dénaturer le jeu. Sans être parfait, surtout graphiquement il faut le souligner, Final Fantasy VII se révèle en tant que jeu et en tant que remake comme une expérience incroyable. Fredonne la musique de fin de combat: Ta dadada dada dadadaaaaa!
Les plus
- La redécouverte d’un titre mythique, 2020 en plus
- Tout bonnement sublime
- La profondeur des personnages, leur personnalité et leurs histoires
- Le nouveau gameplay axé sur l’action, mais qui nécessite un minimum de stratégie
- La VF
- La bande-originale
- Oui, moi j’ai aimé cet aspect « couloir »
- Des combats mémorables
Les moins
- Beaucoup de quêtes annexes sans grand intérêt
- Des arrières plans parfois vilains
- Le format épisodique, je ne serai jamais pour
- Une certaine scène à Wall Market, qui ne colle tout simplement pas
Très joli avis ! Il est vrai que le jeu n’est pas parfait, il a toutefois le mérite de proposer un charmant hybride entre le scénario et le gameplay de l’original, et ce que 2020 pouvait apporter de nouveau. Concernant les invocations, il y en a bien plus de trois. Pour les obtenir, il faut venir à bout des défis de recherches du gamin blond dont le nom m’échappe. Ce sont des combats en réalité virtuelle. Il faut aussi acheter des DLCs, hélas…