Alors que Doom s’est absenté de nos machines pendant près de 12 ans après la sortie Doom 3, id Software n’en avait pour autant pas fini avec sa licence phare pour revenir en force il y a maintenant (déjà) 4 ans avec un reboot qui répondait au doux et simple nom de Doom. Puis, le 20 mars 2020, le Doom Slayer est revenu pour une nouvelle chasse aux démons nommée Doom Eternal. Nouvelle histoire, nouveaux lieux, nouvelle recette pour un épisode tout droit sorti des enfers! L’éternel Doom mais en mieux?

Doom, ses démons, ses armes, son univers apocalyptique, son héros, ses environnements, et son côté bourrin à haute dose comme on l’aime. Dès les premières minutes, cet épisode Eternal ne passe pas par quatre chemins pour nous convaincre qu’il sera, au pire, fidèle à lui-même (et ce n’est pas un défaut), avec un Doom Slayer plus en forme que jamais pour venir à bout de la menace démoniaque qui pèse sur la Terre. Sa mission? Venir à bout des prêtres de l’Enfer envoyés par la Khan Maykr sur notre planète dont la population a été éradiquée à 60% et tout démon qui se mettra en travers de son chemin. Si dans les grandes lignes le scénario de Doom Eternal se veut assez classique (après tout on ne lui demande pas non plus d’être un chef d’oeuvre d’écriture), il n’en est pas moins mieux travaillé que l’épisode de 2016 et s’annonce comme une suite des plus sanglantes. Outre le fait de tirer sur tout ce qui bouge, Doom Eternal se trouve un réel but scénaristique fort appréciable. Ça tient la route et pourtant, je ne saurai que trop bien déplorer cette fin, trop expéditive, trop courte, trop « merci, au revoir et à bientôt » à mon goût.

Mais Doom Eternal en a tellement plus à proposer qu’on lui accorde volontiers ce petit moment d’égarement. Pour ceux qui seraient encore en phase de découverte de la licence (oui, il doit certainement y en avoir encore un ou deux dans la foule), rappelons que Doom est un FPS, au gameplay (très) nerveux. Pas de sprint, pas de visée, on se contente de foncer dans le tas et dézinguer tout ce qui osera se mettre devant le réticule de nos armes, bien qu’il est préférable de calmer ses envies de meurtres de temps à autre histoire de ne pas se faire piéger par nos ennemis.

Si les Glory Kills sont bel et bien de retour, id Software a cette fois-ci décider de changer un peu la recette avec l’arrivée de quelques nouvelles mécaniques. En premier lieu, nous notons l’apparition d’un double saut et d’un dash, favorisant ainsi une nouvelle façon de se déplacer, d’esquiver si besoin est, et d’implanter quelques phases de plateformes. Une idée au premier abord pouvant paraître saugrenue mais il n’en est rien. Dans un premier temps, c’est à maîtriser, il faut s’y faire, apprivoiser le timing pour finalement vite y prendre goût. Moi la première n’était pas spécialement enthousiaste quant à cette nouveauté, pour un Doom, ça choque, mais ça passe bien et la nouveauté ne fait jamais de mal, surtout quand c’est fait avec intelligence.

Ensuite, vient l’arrivée d’une nouvelle arme dans notre arsenal, dans le jeu appelée notre « creuset ». Vous savez tous de quoi je parle et pourtant j’ai décidé de ne pas en dire plus, histoire de garder la surprise aux quelques uns d’entre vous qui préfèrent découvrir par eux-mêmes (du coup, même pas une petite capture d’écran). Une arme fort utile, hautement dangereuse pour nos adversaires, salvatrice si on a daigné gardé quelques « munitions » en réserve et ô combien jouissive. Son seul défaut? On ne peut pas vraiment dire que le jeu nous permet d’en abuser, certes à raison de conserver une certaine difficulté. Reviennent évidemment les armes mythiques de la saga et leur lot d’améliorations.

Mais n’oublions pas un point majeur du gameplay de Doom. C’est un fait, Doom Eternal n’est pas un jeu facile, ni en Fais-moi mal (normal) ni en Bleusaille (facile) (si je n’ai pas fait le jeu 2 fois, j’ai bien essayé ces 2 difficultés). On a tendance à un peu trop prendre la confiance et nos adversaires et leur surnombre nous rappelle de vite remettre les pieds sur terre si on veut avancer. Tout est bon à prendre pour survivre quelques secondes de plus, du Glory Kill salvateur pour la récupération de quelques points de vie, à l’éternelle tronçonneuse pour renflouer notre arsenal en passant par le lance-flammes qui nous octroie des points d’armure toujours bienvenus. Doom Eternal ne manque pas de mettre nos nerfs à rude épreuve et de faire monter l’adrénaline sous un air de métal qui immerge dans cette ambiance apocalyptique que la licence maîtrise si parfaitement. Avec tout ça, comptez entre 15 et 20 heures pour finir la campagne solo, et si vous aimez l’exploration, la découverte de secrets, la récupération des colléctibles, la complétion des niveaux et les défis, vous pouvez rajouter quelques heures au compteur.

Pour les amoureux des chiffres, Doom Eternal tourne en 1440p 60 FPS sur PS4 Pro (version sur laquelle j’ai joué), en 1800p 60 FPS sur Xbox One X, j’en déduis que les machines moins puissantes des 2 constructeurs tournent aux alentours des 1080p mais dans tous les cas en 60 FPS, sans oublier la version PC qui sera optimisée en fonction de votre configuration.

Pour les autres, visuellement, Doom Eternal c’est du méga wow! Il propose de nous transporter sur une Terre ensevelie sous les flammes de l’Enfer, ou encore des environnements plus « natures ». Cet épisode propose une diversité de décors allant du magnifique, au glauque à souhait, mais qui dans tous les cas annoncent que le bestiaire fourni va à un moment ou un autre nous tomber sur le coin de la figure pour nous en faire voir de toutes les couleurs. L’id Tech dans toute sa splendeur pour nous immerger dans ce combat contre les forces du Mal, qui ont, elles aussi gagné en textures et effets sanguinolents et en déchiquetage de chair. La violence de Doom à l’état pur.

Si le retour de Doom en 2016 a pu être mitigé aux yeux de certains joueurs, Doom Eternal a tous les arguments nécessaires pour faire l’unanimité auprès de ses fans. Tout en gardant l’identité de sa licence et les bases qui ont fait toute sa réputation depuis 1993, id Software a su réinventer son FPS phare grâce à quelques nouveautés de gameplay rendant l’expérience encore plus vivace et nerveuse qu’elle ne l’était déjà. Malgré quelques défauts qui se sont égarés par ci, par là, un Doom égal à lui-même mais en mieux. Sans aucun doute un très grand cru pour cette année 2020, un défouloir, un vrai.

Les plus

  • Un scénario mieux mené
  • Du bourrin à outrance
  • Un arsenal de dingue
  • Des décors et un bestiaire variés
  • La bande originale à vous en secouer la tête
  • Le double saut plaisant
  • Toujours aussi nerveux

Les moins

  • Le creuset trop peu exploité à mon goût
  • C’est quoi cette fin?
  • Quelques ennemis un peu prise de tête (dédicace spéciale au maraudeur)