Annoncé lors du Xbox Inside de mai 2020, Chorus est le nouveau jeu de Deep Silver FishLabs, habituellement en charge de projets « mobiles » tels que Galaxy On Fire, un shooter spatial énigmatique et intriguant. Depuis, le jeu est resté très discret ne s’en tenant qu’à une vidéo de gameplay à la Gamescom 2020 puis silence radio jusqu’à sa sortie le 3 décembre 2021 sur PS4, PS5, Xbox One et Series ainsi que PC. Alors que le genre redevient à la mode grâce à Star Citizen, son mode histoire (qu’on attend toujours avec impatience) Squadron 42, le très attendu Starfield à venir sur Xbox mais aussi Everspace 2 sur PC, Chorus est-il un bon compromis en les attendant?

Malgré son silence, faut-il se laisser happer par l’univers de Chorus? Je vous livre mon avis sur la nouvelle licence de Deep Silver qui m’a transportée en terrain totalement inconnu. Pour le meilleur ou pour le pire?

Cet avis est rédigé à partir d’une version physique commerciale PS5 fournie par Koch Media France que je remercie chaleureusement pour leur confiance.

Se lancer dans un jeu dont on ne sait quasiment rien, c’est toujours délicat. On ne l’attendait pas forcément et on ne sait pas ce qui nous attend ni à quoi s’en tenir. Mais c’est le genre de défi que j’aime relever, quitte à ce que j’en ressorte déçue. Mais le peu qu’on savait de Chorus et son scénario a été suffisant pour je prenne le risque.

Nous faisons la connaissance de Nara, pilote hors pair au lourd passé. A l’époque membre du Cercle, un culte aux valeurs peu orthodoxes pour mener à bien sa quête du Chorus, son implication au sein de cette organisation lui a valu de commettre un acte impardonnable qui la hantera à jamais. Le scénario principal de Chorus se passe 7 ans après ce tragique événement. Nara, à bord de son vaisseau IA et plus fidèle allié, Forsaken, dit « Forsa », ont quitté le culte et sont tous deux bien décidés à le détruire ainsi que leur leader, le Grand Prophète.

Pour ceux qui l’ignoreraient, Chorus est un jeu 100% solo et purement narratif. Ainsi, le jeu de DS FishLabs propose à ses joueurs un scénario aussi intriguant que captivant dans lequel Nara et Forsaken et leur histoire respective est au cœur de la narration. Il faut néanmoins accepter le postulat de base, le culte et son mode opératoire relativement sectaire ainsi que la consonnance « religieuse » qui peut ne pas plaire à tout le monde.

De plus, Chorus propose un large panel de quêtes secondaires qui permettent d’alimenter son lore et l’histoire des différents personnages secondaires, au travers de diverses missions scénarisées et de souvenirs éparpillés dans tous les systèmes que nous sommes amenés à visiter. Bien qu’assez complexe à cerner et à comprendre de prime abord, Chorus propose un scénario très bien écrit et original dans ses propos dont l’essence est la relation entre Nara et Forsaken et son évolution au fil des missions. En découle un scénario plutôt bien rythmé, le tout avec un final absolument dantesque.

Amateurs de jeux courts, sachez que Chorus en fait partie, pour mon plus grand plaisir. En effet, il m’a fallu une vingtaine d’heures pour terminer l’aventure, le tout en finissant plus de 35 quêtes secondaires. N’oublions pas également la répétitivité que le genre peut impliquer, sa durée de vie permet ainsi à Chorus de se désarmer plutôt aisément de celle-ci véritablement réussir à l’occulter totalement si on à l’âme d’un « completionniste ».

Qui dit shooter spatial implique forcément la question du gameplay. D’emblée, n’espérez aucune phase hors d’un vaisseau, il n’y en aura pas. Cela dit, le moins que l’on puisse dire c’est que Chorus s’en sort haut la main. Pour la petite histoire, je ne suis absolument pas habituée à ce type de jeux, et les premières minutes de jeu se sont révélées être assez éprouvantes. Mais après quelques missions, le jeu s’avère être incroyablement intuitif et maniable grâce à son orientation très arcade qui permet un contrôle de notre vaisseau des plus simples sans en oublier les sensations que le genre implique.

Ainsi le gameplay se révèle être incroyablement grisant, addictif et nerveux où il ne faut pas lésiner sur les diverses possibilités qu’il met à notre disposition. Entre armes embarquées sur Forsaken, sa maniabilité, les rites (pouvoirs) de Nara, les divers combats en deviennent épiques au possible si tant est qu’on ait pris le temps de bien nous équiper. Car si par malheur ce n’est pas le cas, certains combats pourront être légèrement frustrants, ce qui m’a a un certain moment valu de basculer en mode facile. Malgré tout, cela n’a pas dénaturé l’expérience, les combats restants relativement exigeants.

C’est ainsi que Chorus révèle également l’importance de s’attarder sur son contenu annexe qui vous récompensera grassement de nouveaux équipements surpuissants de façon à bien anticiper les dernières batailles.

Petit point noir, la Dualsense ne présente aucune fonctionnalité ici. Pas de retour haptique, et les vibrations sont les mêmes que ce que proposent une Dualshock 4 ou une manette Xbox. Petite déception pour ma part, en sachant que la manette PS5 a clairement de quoi renforcer l’immersion, surtout dans ce type de jeux.

Visuellement, nul doute que Chorus n’a rien a envier aux grosses productions du genre. A peine embarqués dans notre vaisseau que notre première réaction est « il est somptueux » mais surtout dépaysant. Et c’est peu dire. Et ce même si nous choisissons le mode Performances plutôt que le mode Graphique. Si les décors diffèrent peu en fonction des systèmes que nous visitons, leurs ambiances respectives quant à elles sont palpables. De la lueur d’espoir de Stega, à la lourdeur de Tarris, chaque lieu visité vous fera ressentir une émotion différente liée à son histoire. Du côté des bruitages, il est de mise d’applaudir les bruits des vaisseaux, dont certains très Star Wars-iens, qui relèvent d’une excellente maitrise de son univers en général.

La modélisation des vaisseaux et leur rendu global est tout aussi impressionnant sans oublier le « bestiaire » plutôt varié. Malgré tout, j’ai remarqué une petite faiblesse de modélisation de notre vaisseau lors de l’entrée dans les différents hangars, légèrement plus pixélisée que dans le reste du jeu. Un léger détail, j’en conviens.

De plus, Chorus ne serait pas aussi épique et aussi captivant sans son incroyable bande-originale. De son thème principal absolument fantastique aux diverses musiques de combats, en passant par ses cinématiques, sa mise en scène auditive et visuelle est un vrai régal.

Techniquement, Chorus s’est révélé être très stable. En mode Performances, soit en 60 FPS (même lors des cinématiques, c’est important de le préciser), je n’ai à déplorer aucune chute de framerate. En termes de bugs, je n’ai eu affaire qu’à un seul, vers la fin du jeu. Un écran blanc, mais avec l’interface du jeu, m’empêchant d’accéder au menu et de ce fait m’obligeant à redémarrer le jeu et donc à recommencer tout le dernier tronçon de ma mission.

Chorus, c’est le jeu qui sort dans l’anonymat le plus total, celui dont on attend rien, celui qui reste un mystère le plus total et pourtant c’est celui qui réussit à surprendre et même à impressionner. En tout cas, ce fut le cas pour moi. Plongée dans un genre dont je suis très peu habituée, Chorus m’a scotché à ma manette tout au long de son aventure. Son scénario sombre, malgré sa narration parfois très vague et peu explicite, ses personnages touchants, l’évolution de la relation entre Nara et Forsa, et son gameplay intuitif et addictif font de Chorus une excellente surprise pour cette fin 2021. Je regrette néanmoins l’absence de fonctionnalités de la Dualsense qui auraient renforcé l’immersion dans cet univers qui le méritait amplement.

Les plus

  • Visuellement somptueux et dépaysant
  • L’histoire de Nara et Forsaken
  • L’évolution de leur relation jusqu’à la toute fin
  • L’univers futuriste maitrisé
  • Une ambiance visuelle et sonore palpables
  • Le caractère épique des combats
  • Le gameplay intuitif, grisant et nerveux, accessible à tous les types de joueurs, même les néophytes
  • Une courte durée de vie malgré un contenu secondaire généreux

Les moins

  • La narration parfois un peu vague et complexe
  • L’absence de fonctionnalités de la Dualsense
  • Un genre qui peut impliquer une certaine répétitivité
  • Un postulat de départ qui ne parlera pas à tout le monde