Alors que les joueurs PS4 européens ont découvert le dernier jeu de Vanillaware en septembre 2020, 13 Sentinels Aegis Rim a été mon premier jeu terminé de 2022 après l’avoir trouvé sous le sapin de Noël. Une surprise à laquelle je ne m’attendais pas, un aspirant à être mon jeu de l’année que je n’imaginais pas et un jeu que je n’espérais pas être aussi marquant. Et depuis le 12 avril dernier, c’était au tour des joueurs de la Nintendo Switch de découvrir ce monument de la science-fiction. Autant vous dire que cette version avait plus que sa place ici, n’ayant pas été rassasiée de son incroyable voyage et ses personnages mémorables, malgré le peu de temps qui sépare les deux sessions.

13 Sentinels Aegis Rim, que faut-il attendre de cette version Switch? Si je ne l’ai pas encore fini à l’heure où j’écris ces lignes, je suis néanmoins assez avancée (environ 15h de jeu, soit en moyenne 50% des histoires de chaque personnage terminées, et la Zone 2 du mode Bataille quasiment bouclée) pour me permettre de vous dévoiler notamment ses spécificités techniques. J’utiliserai des bribes de mon article de janvier sous formes de citations afin de vous proposer un avis aussi complet que possible sans avoir à vous rediriger vers celui-ci.

Cet avis est rédigé à partir d’une version commerciale fournie par l’éditeur, Koch Media France, que je remercie infiniment pour leur indéfectible confiance.

« L’histoire prend place en 1985, dans un Japon dévasté. Nous faisons la rencontre de Iori et Juro, 2 lycéens mais aussi pilotes de Sentinelles, des « robots » géants capables de terrasser les ennemis qui frappent leur ville: des Kaiju (d’immenses créatures, dans la pop culture menées par Godzilla ou encore King Kong). Nous voilà donc plongés au cœur d’un combat qui est sur le point de ravager le pays.

Mais ça, ce n’est que la partie visible du gigantesque iceberg qu’est le scénario de 13 Sentinels Aegis Rim. Sous ses airs de « Pacific Rim » du jeu vidéo, le jeu de Vanillaware sous l’égide d’Atlus renferme une histoire bien plus dense et bien plus complexe que ce qu’on peut imaginer. Et par souci de ne rien vous dévoiler, je ne traiterai pas les détails ni où souhaitent nous emmener les scénaristes. »

Si vous me suivez sur les réseaux sociaux, vous commencez à le savoir, 13 Sentinels fut, pour moi, une révélation scénaristique, un jeu exceptionnel, marquant et inoubliable. Et afin de faire ce qu’est 13 Sentinels Aegis Rim, Vanillaware s’est inspiré des plus grands noms de la science-fiction, pour le plus évident la Guerre des Mondes d’H.G. Wells et pour ne citer que lui. En effet, les fans du genre seront ravis de trouver dans cette aventure un condensé de références cinématographiques et même littéraires rendant cette histoire complexe dans un premier temps mais dont les tenants et les aboutissants se clarifient au fil des heures de jeu.

« Tout au long de notre périple, nous suivons donc 13 personnages, 13 pilotes, dans 13 histoires qui finissent toutes par se regrouper en une seule. Des histoires passionnantes, captivantes, ficelées aux petits oignons mais dont la complexité mettra à mal notre sens de la compréhension immédiate. C’est un fait, 13 Sentinels Aegis Rim est un jeu difficile à comprendre si on prend chaque pièce du puzzle séparément mais qui saura faire la lumière sur son scénario au moment venu. Mais malgré cet indéniable brainstorming, on suit avec engouement chaque scène, chaque dialogue, chaque miette de piste laissée par ci par là pour tenter de trouver le fin mot de cette incroyable histoire.

Au cœur de ces histoires des personnages au tempérament, aux personnalités et aux valeurs différentes. Evidemment, on s’attachera plus facilement à certains, mais sachez qu’ils sont tous complémentaires et qu’ils apportent tous quelque chose d’unique au scénario. De leur character design soigné, à leur histoire respective poignante en passant par leur évolution au fil des chapitres, j’ai, encore maintenant, beaucoup de mal à me détacher de certains pour en préférer d’autres. »

Y a-t-il un intérêt à posséder cette version Switch si on déjà joué à la version PS4? J’ai presque envie de vous dire que oui. En effet, si le scénario ne nous est plus inconnu et la fin déjà connue, le refaire peut permettre de faire la lumière sur certains aspects du scénario que l’on a pu manqué ou encore de mieux analyser les indices laissés par ci par là qui pouvaient annoncer ce qui allait suivre. « On peut aussi refaire la version PS4 à ce train là ». C’est vrai, mais une version Switch c’est aussi l’exploitation du mode portable et le « jouez où vous voulez » avec le charme de la portabilité qui va avec. Mais après tout, à chacun de trouver son intérêt dans ce portage.

« Manette en mains, 13 Sentinels propose 2 modes bien distincts pour varier les plaisirs. Le premier, le mode Aventure, en 2D, celui qui regroupe les différentes perspectives des 13 personnages que nous suivons, dans lequel nous alternons entre dialogues et pensées pour terminer un chapitre d’histoire. Chaque nouvelle interaction peut potentiellement amener à une nouvelle branche de scénario et ainsi déverrouiller la suite. Parfois, il faut compléter des prérequis pour continuer l’histoire d’un des personnages, soit terminer un chapitre d’un personnage en particulier soit terminer une bataille bien particulière.

Ce qui amène au deuxième mode, le mode Bataille. Orienté jeu de stratégie, celui-ci nous amène dans différentes zones de la ville, à la façon d’un plateau de jeu, dans lesquelles le but est de venir à bout de nombreuses vagues d’ennemis aux côtés de nos 13 pilotes et défendre des « terminaux ». Ainsi nous pouvons faire combattre au maximum 6 attaquants de notre choix, et poser les derniers personnages restants en défense autour des terminaux. »

En termes de gameplay, rien à redire sur cette version Switch dont l’ergonomie se voit être assez irréprochable pour le style du jeu. On peut éventuellement reprocher au mode bataille un certain manque de lisibilité sur Switch Lite, la faute à la petitesse de l’écran. Mais les saveurs des deux modes sont parfaitement conservées et le mode portable lui va comme un gant.

« En outre, 13 Sentinels propose deux types de gameplay à l’opposé l’un de l’autre mais qui se complètent parfaitement. L’un propose quelque chose de « posé » permettant ainsi de se concentrer sur le scénario, l’autre, bien plus dynamique et nerveux, permettant ainsi au mode Bataille de trouver sa place et son importance bien plus facilement qu’on ne l’aurait imaginé. »

« Graphiquement, l’œuvre SF de Vanillaware est à des millénaires de ce qui nous est proposé habituellement. Avec des plans entièrement dessinés à la main, 13 Sentinels est un régal visuel tant par cette patte graphique unique que sa direction artistique somptueuse et dépaysante. 13 Sentinels est clairement une ode à la contemplation, tout ce qu’il y a de plus simple, sans artifices, et nous transporte dans son univers et son scénario explosif. »

Et cette version Switch va également dans ce sens. En effet, la simplicité graphique de l’œuvre veut que sa qualité n’a pas été amputée pour tourner sur la console hybride, malgré son retard technique face à une PS4, et ce aussi bien en mode portable qu’en mode docké. Pour le mode Aventure, aucun problème technique, pas de ralentissements ni d’aliasing à prévoir.

Pour le mode Bataille, c’est un poil différent. Si l’aspect graphique a une fois de plus été conservé, n’entachant donc pas les graphismes purs, il faut très rapidement se rendre à l’évidence que ce mode est particulièrement gourmand en ressources, notamment avec la présence d’une foultitude de particules et d’explosions. En résulte donc quelques chutes de framerate par ci par là, lors des combats où les ennemis sont nombreux, que ce soit en mode portable ou en mode docké. Néanmoins, cela s’avère légèrement moins « choquant » en mode portable.

« Notons également le génie de la mise en scène allié à la somptueuse bande originale qui renforcent le sentiment et la dimension épique de ce qu’il se passe à l’écran, le tout avec un doublage japonais aux petits oignons.

Autre point très important à mettre en valeur: la localisation française des textes. Si quelques coquilles sont présentes, notamment quelques fautes d’orthographe pas bien méchantes ou quelques oublis de mots, le jeu propose une traduction dans notre langue de Molière très qualitative et permet d’être accessible au plus grand nombre de joueurs ainsi qu’une immersion totale dans ce récit dont il vaut mieux ne pas en perdre une miette. Une initiative à acclamer, à applaudir et à soutenir. »

Alors que je finissais 13 Sentinels Aegis Rim sur PS4 début janvier, retrouver son scénario et ses personnages si peu de temps après sur Switch a été tout aussi savoureux. Les incroyables qualités scénaristiques sont identiques à la version initiale, l’aspect graphique est lui aussi resté fidèle, bref, cette version Nintendo Switch est à la hauteur aussi bien de l’œuvre en elle-même que de la console. On peut néanmoins lui reprocher quelques défauts, notamment la visibilité en mode Bataille (sur Switch Lite particulièrement) mais également quelques chutes de framerate (dans ce même mode) en mode portable ou docké. Si cette version s’adresse principalement à ceux qui ne l’ont jamais fait auparavant, les joueurs PS4 peuvent néanmoins y trouver également leur compte: un soutien à Vanillaware, le charme et le cachet qu’apporte la portabilité, une nouvelle analyse du scénario ou tout simplement parce qu’ils ont envie. Pour les autres, je me permet d’en rajouter une couche: FAITES 13 SENTINELS AEGIS RIM.

Les plus

  • Un scénario passionnant
  • La SF compte indéniablement une nouvelle œuvre immanquable
  • De nombreuses inspirations et références aux grands noms du genre
  • La DA dépaysante
  • La bande originale épique
  • La localisation française des textes
  • Le mode Bataille addictif
  • Le développement des 13 personnages

Les moins

  • Quelques erreurs dans les sous-titres
  • Le mode bataille trop facile dans l’ensemble
  • Une visibilité amoindrie dans la mode Bataille (uniquement sur Switch Lite)
  • Quelques chutes de framerate en mode Bataille en mode portable et docké (uniquement sur Switch)