Mona et Zorro
Nul doute, Zorro, la Persona de Mona (Morgana dans le monde réel), fait bel et bien allusion au personnage homonyme créé par Johnston McCulley en 1919. Le look de la Persona, Zorro, ne nous contredira pas. Armé d’une épée et d’un accoutrement rappelant le XIXe siècle, le Zorro de Persona 5 est l’image modernisée du Zorro de 1919.
De son vrai nom, Don Diego de la Vega, Zorro (en espagnol « renard ») est un justicier masqué qui agit pour le bien des plus faibles et des opprimés. Si au départ, le peu que l’on sait de Morgana ne nous incite pas réellement à faire le lien entre lui et sa Persona, la découverte de son histoire rend les choses claires comme de l’eau de roche. Pour rappel, Morgana, est un chat, enfin non, il ressemble à un chat, mais il est persuadé de ne pas être sous sa vraie forme, pour lui à la base humaine. Sa mémoire lui faisant défaut, impossible de déceler le vrai du faux quant à son passé. Jusqu’à ce que sa véritable histoire nous soit révélée dans la Chambre de Velours par une certaine Lavenza.
Morgana n’est ni un chat ni un être humain, il n’est qu’une création d’Igor (le vrai) dont le but était d’aider les Phantom Thieves à découvrir la vérité. Il n’est ni plus ni moins qu’un symbole de l’espoir. Sans qu’on ne s’en rende vraiment compte, la mission de Morgana commence à quelques pas de l’entrée du palais de Kamoshida. Alors que Joker et Skull se sont retrouvés là-dedans sans trop comprendre ni le comment ni le pourquoi, ils tombent nez à nez avec ce qui s’avèrera être leur guide dans leur mission de rendre justice mais également dans la compréhension du Metavers et ses secrets.
Pour revenir au sujet qui nous intéresse, Zorro est considéré comme l’un des pionniers dans le mouvement des super-héros. Il a inspiré notamment Bob Kane pour la création de son célèbre chevalier noir, Batman (10). Mais Zorro n’est pas un super héros comme on l’entend aujourd’hui. Il ne vole pas et n’est pas doté de supers pouvoirs en tous genres, il n’est qu’un homme derrière un masque, armé d’une épée, qui agit selon ses valeurs. Véritable incarnation de la justice, Zorro outrepasse les lois pour combattre l’oppression de l’armée sur les plus démunis et fait régner l’ordre à sa manière (vu que de toute évidence ceux dont c’est la fonction ont baissé les bras).
C’est finalement là où veut en venir le jeu Persona 5 dans son entièreté. Protéger et défendre ceux qui en ont le plus besoin, le tout sous les pattes bienveillantes de Mona, cette boule de poil à la trogne cachée derrière un masque.
Quant à son arcane, le Bateleur, au delà de nous intéresser à sa signification pleine et entière, seule son chiffre, le 1, nous permet de cerner Morgana dans ses derniers retranchements: il est le commencement (11), le début d’une ère, celle des Phantom Thieves, et celui des héros, tout comme Zorro en son temps, véritable source d’inspiration de grands noms de la bande dessinée américaine.
(10) Philippe Lenoir – Pop Culture – Zorro, papa spirituel de Batman […]