Cette année n’a pas été avare en jeux Sonic. Après un Sonic Mania qui semble avoir fait l’unanimité auprès des joueurs grâce à des origines remises au goût du jour, c’est au tour de Sonic Forces de montrer ce qu’il a dans le ventre.
La majorité diront non à ce nouvel épisode 3D par fidélité et préférence au vrai hérisson bleu d’antan. Et si Sonic Forces avait bien plus d’un tour dans son sac?
Se lancer dans un nouveau Sonic n’est jamais chose facile, par appréhension d’un énième échec. Je vous mentirai si je vous disais que je n’ai pas ressenti un certain doute quant au résultat final, qui, à première vue m’avait l’air moins pire que ce qu’on pouvait imaginer. Me suis-je trompée? Verdict, maintenant.
Un grand merci à l’équipe de Koch Media France pour le code du jeu sur PS4.
1. Encore un coup du Dr. Eggman
On ne compte plus le nombre de fois où le Dr. Eggman a mis au point un plan machiavélique pour vaincre notre hérisson bleu préféré et s’est à chaque fois retrouvé dans les choux. Mais cette fois-ci, il est bien décidé à couper Sonic dans son élan en réunissant un certain nombre de ses ennemis passés. Et le pire, c’est qu’il y arrive. Ou presque.
Eggman a finalement réussi à mettre Sonic hors course. Jusqu’à ce que l’équipe au grand complet ne décide de former la Résistance. Knuckles, Tails, et compagnie ne comptent pas laisser le pouvoir au vilain moustachu et sont bien décidés à ne pas céder à son emprise. Avec un peu d’aide.
Avec une durée de vie très médiocre (30 étapes faites en à peine 5 heures), le scénario de Sonic Forces est relativement simple et reprend les bases de ses prédécesseurs. On prend les mêmes et on recommence. En même temps, il aurait été inconcevable qu’il en soit autrement. A la différence près que…
2. Un héros n’en vaut pas trois
Si vous avez suivi un peu l’actualité du jeu, je ne vous apprend rien en vous disant que la principale nouveauté de ce Sonic Forces est la création d’un avatar, un héros entièrement personnalisable de la tête aux pieds et sera un des piliers de l’aventure. Fausse bonne idée ou véritable coup de neuf pour la saga? Je ne vous cacherai pas que cela m’a évidemment effleuré l’esprit de penser que quand on veut jouer à un Sonic c’est pour incarner Sonic. Bien heureusement, le titre ne porte pas son nom pour rien.
Sonic Forces innove pour la licence puisqu’il proposera 3 façons de jouer différentes. Explications.
Avatar
Focalisons nous en premier sur la grosse nouveauté du titre, l’avatar qui nous sera demandé de créer. Les choix de personnalisations sont plutôt vastes, nous commençons par choisir notre animal de prédilection qui présentera des atouts différents en fonction de notre choix pour ensuite le personnaliser à notre guise. Tout au long de l’aventure, après avoir terminé chaque épisode la personnalisation ira plus bien plus loin grâce au déblocages de diverses tenues. Pour ma part, voici à quoi ressemble le mien, les fans savent (j’imagine que cette tenue ne sera débloquée que sur la version PS4).
La jouabilité de cet énigmatique personnage est vraisemblablement la plus complète et celle qui surprend le plus. En effet, nous ne nous contenterons pas seulement de sauter et courir à toute allure de par l’apparition des Wispon. En somme, c’est un arme qui permettra à notre camarade de pulvériser efficacement les ennemis que nous seront amenés à croiser. Utile, efficace et sans bavure. Autre nouveauté, la collecte d’éclats semés sur notre route de temps à autre qui lui permet de se propulser dans les airs afin d’éviter les obstacles et bien souvent de lui sauver la vie d’une chute fatale.
Au fil des heures, et à l’approche de la fin, ce gameplay se voit être, aussi, souvent compliqué à maîtriser n’étant pas un réflexe à utiliser.
Modern Sonic
C’est la toute première facette de gameplay qui se dévoilera à vous. Proche de celui de votre personnage créé, cette jouabilité en 3D se rapproche nettement plus de ce dont nous avions eu l’habitude de voir dans de précédents épisodes. Au seul défaut qu’on peinera à apprécier les phases « automatiques » qui donnent l’impression d’être en pilote automatique nous cassent un peu dans notre élan pendant quelques secondes et font défaut au dynamisme de la course.
Classic Sonic
Le troisième et dernier aspect de la jouabilité est quant à lui plus… classique. Bravo, vous avez bien suivi. Et par classique j’entend un gameplay entièrement en 2D donc tout à fait à la portée des joueurs qui connaissent un temps soit peu le héros supersonique. Et bien qu’on ne le connaisse presque trop bien, les phases « à l’ancienne » seront plus dépaysantes qu’on ne l’imaginait.
Pris séparément, les 3 types de gameplay ne nous apportent rien de bien fou et manquent d’une certaine précision, tant dans certaines phases de sauts comme de course, mais c’est l’alternance entre les trois qui permettront à ce nouvel épisode de jouir d’un dynamisme certain malheureusement parfois (souvent) gâché par le désir de la Sonic Team de vouloir trop bien faire.
3. Mon beau Sonic
Sonic Forces est indéniablement beau. L’impression de vitesse est bonne et on apprécie de découvrir des décors typiquement Soniquiens. Il l’est peut-être même trop. Serait-ce possible? Ça l’est. A vouloir trop surcharger les décors, notamment en arrière plan, l’équipe en a oublié l’essence même des aventures de Sonic: la fluidité et l’envie intemporelle de terminer les niveaux en un temps record.
En effet, on se fera à de nombreuses reprises surprendre en pleine course à ne pas avoir vu un obstacle, une plateforme à sauter, un vide, nous faisant lamentablement échouer. Et ce n’est pas le nombre de tentatives avant de réussir qui manqueront. Ces quelques passages seront source d’une certaine frustration et parfois énervants. Alors que tout ne devrait être uniquement basé sur nos réflexes, Sonic Forces mettra votre acuité visuelle à rude épreuve relevant presque à la connaissance par cœur de certains niveaux. Un aspect que l’on aurait aimé évité de voir dans un jeu du hérisson.
L’un des univers choisi reste un grand mystère pour moi. En avançant dans le scénario, certaines références à une très célèbre saga cinématographique nous frapperons. Et en ce qui me concerne, j’ai trouvé que ces allusions n’avaient pas leur place dans un Sonic. Je suis peut-être un peu trop vieux jeu, je n’exclut pas cette hypothèse.
Du côté de la bande son, on félicitera le choix soigné des rythmes qui vous accompagneront sur vos tracés. La bande originale se veut très fidèle au style du jeu. Je n’ai vraiment rien à redire la dessus. Cela manque peut-être de clins d’œil musicaux lors de nos brefs passages à Hill Valley. Mais cela reste très correct.
En revanche, les doublages, c’est un non catégorique. Que ce soit pour Sonic ou le reste de la bande, c’est beaucoup trop enfantin pour que je puisse le supporter et la niaiserie des dialogues fait peine à écouter. Je conçois que ces dernières lignes peuvent être perçues comme très sévères mais j’ai vraiment eu beaucoup de mal à encaisser.
Sonic Forces n’est pas l’épisode maître tant promis. Il n’est clairement pas le meilleur ni ne fait revenir le hérisson comme il le mérite mais il n’en est pas pour autant foncièrement mauvais. Au fil des étapes, je me suis bien pris au jeu à quasiment le terminer d’une traite. On sera tous d’accord pour dire que la durée de vie du premier run est incontestablement trop courte mais je me demande si le possible fait qu’il aurait pu être plus long lui aurait valu de meilleures critiques. On lui reprochera principalement une difficulté souvent inégale souvent à cause d’un trop plein de décors qui gâche finalement une bonne vision et met à mal nos réflexes. Au final, ce Sonic Forces m’a agréablement surprise et m’a mine de rien fait passer quelques heures de bon temps.