Sorti en juillet 2021 exclusivement sur Nintendo Switch et PC, Monster Hunter Stories 2 Wings of Ruin est la suite directe du premier épisode sorti sur 3DS. Alors que la version remasterisée de celui-ci sort sur Nintendo Switch, PS4 et PC, il était temps pour cette suite de se délocaliser également à son tour sur PS4. Disponible dès le 14 juin 2024, en même temps que Monster Hunter Stories, voici mon test de Monster Hunter Stories 2 en amont de sa sortie.
Version | Numérique sur PS4 fournie par l’éditeur |
Temps de jeu | Environ 40 heures |
Histoire terminée | Oui |
Complétion totale | Non communiquée (histoire + environ 120 quêtes secondaires terminées) |
Difficulté | Unique |
Genre(s) | Aventure, RPG |
Date de sortie | 14 juin 2024 |
Prix (maximum conseillé) | 39€99 en version numérique ou 59€99 en version physique (comprenant les 2 opus sur PS4) |
Plateforme(s) | PS4 |
Voix | Anglais, Japonais |
Textes | Anglais, Français, Allemand, Italien, Japonais, Coréen, Portugais, Russe, Chinois traditionnel et simplifié, Espagnol, Arabe |
Connexion obligatoire | Non |
Nous quittons Hakum et ses environs du premiers opus pour partir au village Mahana, où là aussi les habitants apprivoisent les monstres et forment des Riders. Mahana est situé non loin du repère du Ratha Gardien, jadis chevauché par Red, un Rider légendaire (et accessoirement le grand père de notre futur(e) protagoniste). Alors qu’une jeune femme mystérieuse vient lui rendre visite, elle est témoin d’un étrange phénomène: tous les Rathalos enragent et disparaissent, toutes ailes déployées, dans les airs. Elle découvre dans le nid laissé à l’abandon un œuf, qui, dans la légende, renfermerait les Ailes de la Destruction (Wings of Ruin).
Une fois de plus, nous incarnons un ou une jeune Rider novice qui a encore tout à apprendre sur les liens à tisser avec les monstres, et se retrouve mêlé(e) à une sombre légende et à devoir garder un œil sur un œuf dont le rejeton est potentiellement capable de créer la fin du monde, et c’est ainsi que notre histoire commence. Les premiers instants du jeu frôlent la redite du premier épisode. Un contexte similaire, un personnage principal aux prémices de son apprentissage, notre premier Monstie, on retrouve très vite notre compagnon Navirou, alors que je venais de terminer le premier opus, le démarrage de cette suite me laissait perplexe. Et pourtant. S’il est indéniable de dire que les 2 opus se ressemblent comme deux gouttes d’eau scénaristiquement parlant, Monster Hunter Stories 2 s’est révélé plein de surprises.
Se déroulant quelques années après Monster Hunter Stories premier du nom, s’il n’est pas réellement nécessaire de l’avoir fait au préalable pour comprendre l’histoire du deuxième volet, il ne manque toutefois pas d’en faire de nombreuses références, voire même un peu plus, notamment approfondir l’histoire de certains des personnages rencontrés lors de notre première aventure. Cela étant dit, il est important de dire que Wings of Ruin se révèle particulièrement mature, tant dans certains de ses propos que dans sa mise en scène et ses scènes clés. Tout en gardant son discours plus léger sur les liens de l’amitié, il adopte un ton bien plus grave et dramatique, en y incorporant de sacrés rebondissements. Et cela lui va à merveille. C’est donc un premier pas vers un épisode plus abouti que son prédécesseur. Mais cette avancée n’est pas que scénaristique.
Les bases du gameplay du premier épisode ont été reprises. On retrouve donc le tour par tour, les duels, les 3 types d’attaques, nos Monsties autonomes, et des patterns d’ennemis à mémoriser pour sortir victorieux des affrontements. Aucun dépaysement ne se pointe donc à l’horizon. Mais petit à petit, ce Wings of Ruin dévoile ses nouveautés et améliorations, qui se rapprochent bien plus de la série principale.
La grande nouveauté de Stories 2 c’est la possibilité de porter 3 armes, une grande épée (ou une épée et un bouclier), un marteau (ou une corne de chasse), et un arc (ou un lancecanon). En plus des éternelles attaques de Force, Vitesse et Technique à lancer pour contrer les attaques ennemies, les monstres sont également faibles à certaines armes. De plus, alors que cela n’était réservé qu’aux boss dans le premier Stories, chaque monstre a des parties à détruire (tête, queue, ailes, estomac, et j’en passe) qui elles aussi sont sensibles à des armes bien précises (les ailes par exemple subiront la plupart du temps plus de dégâts avec les attaques perforantes d’un arc).
En d’autres termes, les combats se révèlent donc bien plus stratégiques que dans le premier épisode, et nous demandent donc de nous adapter à chaque situation. En découle des combats plus peaufinés, qui renouent légèrement avec les codes du JRPG, notamment avec un système de faiblesses, en plus de se mêlé aux mécaniques si singulières de Monster Hunter Stories.
On retrouve la possibilité d’accélérer la vitesse des combats, en plus de pouvoir passer les animations, les mini-jeux au service du gameplay mais cette suite apporte également un élément de farm intéressant: la possibilité de passer le combat contre des monstres bien plus faibles que nous, bien pratique pour « grinder » certains matériaux de fabrications/améliorations.
De plus, des alliés se joindront très souvent à nous lors des combats, qu’ils soient seuls ou accompagnés de leur Monsties. Cet aspect du jeu rendra certains affrontements bien plus accessibles et plus rapides. Malgré tout on regrette une IA des alliés un tantinet trop simplette. En effet, on lui regrette par exemple de ne pas être apte à se focaliser sur les bonnes parties de monstres à détruire en premier, ou encore est trop rapide à lancer son attaque ultime, ce qui peut parfois nous mettre des bâtons dans les roues contre certains monstres particulièrement puissants. Un passage m’a particulièrement marqué lorsqu’on me conseillait de suivre la tactique de mon allié. Spoiler alert: il ne valait mieux pas. A noter qu’il est également possible de combattre en coopération en ligne (pas de coop locale sur la même console, toutefois).
Là encore si les combats, la chasse, tout ça tout ça sont au cœur du jeu, l’exploration n’est pour autant pas mise de côté. On retrouve donc les tanières à visiter pour récolter des œufs, les nombreuses quêtes secondaires, les monstres nommés, et, de temps à autre, Monster Hunter Stories 2 introduit une fonctionnalité introduite dans Monster Hunter World: les Navicioles, ces petites lucioles vertes qui nous permettent de suivre la piste d’un monstre et de le trouver. Au demeurant très agréable de retrouver cette fonctionnalité, elle reste malgré tout sous-exploitée et trop peu présente sur le long terme.
Je reviens donc sur ma comparaison avec Monster Hunter World. En effet, avec un bestiaire de plus de 300 monstres, voire peut-être même plus (incluant les nommés et variantes de couleurs), on ressent ici une forte inspiration au Monster Hunter de 2018 et ses monstres. Dès les premiers affrontements on retrouve donc des monstres introduits dans cet épisode, réveillant au fil des heures de vieux traumatismes liés à des combats absolument mémorables (à l’entente de certains noms, c’est même plus que des sueurs froides que j’ai eu).
Le rite de transmission fait son grand retour. Si dans le premier on pouvait le trouver très anecdotique, il est légèrement plus développé dans cette suite avec plus de possibilités. Malgré tout, les arbres de compétences restent toujours aussi limités, ce qui ne nous pousse pas vraiment à peaufiner et à s’attarder dessus. Cela étant dit, bien qu’imparfait, tout cela mis bout à bout rend Monster Hunter Stories 2 encore plus addictif que ne l’était déjà le premier volet.
Du côté du contenu, il est une nouvelle fois au rendez-vous. Outre l’histoire principale, les nombreuses quêtes secondaires font leur grand retour (j’ai du en terminer environ 120, peut-être un peu plus, peut-être un peu moins), avec la possibilité d’en « farmer » certaines pour des points d’expérience et/ou obtenir des matériaux nécessaires au craft. De ce fait, un sentiment de répétitivité peut s’installer si tant est qu’on veuille s’investir (là encore, comme pour le premier épisode, un minimum d’investissement est de mise, puisque difficile de le terminer en ligne droite). Pour ce qui est de l’endgame, il se révèle à mon grand étonnement plus restreint que son prédécesseur. Si l’ajout des mises à jour 1.20 et 1.30 de Monster Hunter Stories ont été ajoutées à sa version remastered, rendant son endgame particulièrement énorme, cette suite ne jouit pas d’autant de faveurs. En effet, une seule zone est débloquée, le repaire ancestral, permettant de combattre des monstres de Haut Rang ainsi que de découvrir de nouvelles espèces non rencontrées dans lors du scénario. Bon, on va pas se mentir, cela reste tout à fait honorable en termes de durée de vie.
Monster Hunter Stories 2 est inévitablement bien plus beau visuellement que son prédécesseur. Arborant des textures plus réalistes, tout en gardant son univers coloré, pour une direction artistique toujours aussi réussie, il en dégage une ambiance plus en cohérence avec la série principale. On apprécie une nouvelle fois la diversité de ses biomes et environnements. Certaines tanières sont bien plus grandes à explorer, bien qu’elles se ressemblent toutes un peu.
Du côté de la technique, Monster Hunter Stories 2 se révèle en demie teinte. On lui félicite une fois de plus la stabilité de ses 60 FPS sans désagréments néanmoins, on retrouve vraisemblablement la même fréquence de temps de chargement intrusifs pendant notre périple. De plus, contrairement à la version remasterisée de Monster Hunter Stories premier du nom, la distance d’affichage est légèrement en deçà. En effet, le clipping, de monstres et éléments de décors, est bien plus présent dans cette version, malgré le changement drastique de plateforme depuis sa sortie initiale.
Pour ce qui est des doublages, on retrouve donc le japonais ou l’anglais, portés par l’excellence de M.A.O et de Wyatt Bowen dans le rôle de Navirou qui donnent la réplique à des comédiens qui ne sont pas en reste dans leurs rôles respectifs. Musicalement parlant, là encore, Monster Hunter Stories 2 est une franche réussite. On retrouve le thème principal, toujours aussi somptueux, plus travaillé, auquel s’ajoutent une soixantaine (contre un peu moins de 100 pour le premier épisode) de pistes orchestrées et composées par Masahiro Ohki (Dragon’s Dogma 2), Yuko Miyata (Exoprimal), Marika Suzuki (Monster Hunter Stories, Dead Rising et de nombreux opus de la série principale Monster Hunter) et Yoshitaka Suzuki (qui a également énormément œuvré sur les compositions de Final Fantasy et Kingdom Hearts) sont toujours aussi enchanteresses.
Monster Hunter Stories 2 est indéniablement plus abouti que son prédécesseur. Plus beau, évidemment, parfois même plus grand, plus sombre dans son scénario avec des personnages plus approfondis, un bestiaire plus étoffé qui rappelle plus particulièrement celui de Monster Hunter World. Cela s’avère également du côté du gameplay qui s’est étoffé de nouvelles mécaniques comme la possibilité de changer d’arme, ou encore les parties de monstres à détruire, ainsi que la dimension coopérative avec nos alliés. En ayant terminé les 2 jeux coup sur coup, les différences et nouveautés sont flagrantes, bien que le début de ce second épisode transpire un peu la redite dans ses premières heures. Mais si une certaine profondeur a été ajoutée à cette suite, elle n’en reste pas moins imparfaite. On lui regrette par exemple une technique toujours un peu discutable, notamment avec ses nombreux temps de chargements, ou encore un clipping plus abrupte. Malgré ses défauts notables, Monster Hunter Stories, que cela soit le premier ou cette suite, s’est révélé être un véritable coup de cœur, tant par son univers que par son gameplay atypique.
- Un scénario bien plus sombre
- Certains personnages approfondis
- La possibilité de changer d’arme
- Le rite de transmission plus complet…
- La destruction des parties de monstres, qui rajoute un peu de stratégie aux combats
- Monster Hunter World en intraveineuse
- Toujours aussi stable
- L’OST et les doublages toujours au rendez-vous
- La dimension coopérative avec des personnages de l’histoire
- Un endgame moins étoffé
- Toujours quelques soucis techniques (clipping, temps de chargements)
- …mais qui peine à nous y investir
- L’IA de nos alliés simplette
- Les tanières manquent de diversité