Sorti en 1991 sur NES, Ufouria The Saga, ou Hebereke au Japon, est un jeu de plateformes édité par Sunsoft (Blaster Master, Ikki Unite, Gimmick!). Alors que l’éditeur japonais s’était fait plutôt discret depuis quelques années, le 18 août 2022, il publiait une vidéo sur Youtube qui promettait de nouveaux projets dont le retour d’Ufouria. Nommé Ufouria The Saga 2, cette suite revient aux origines de la licence de Sunsoft. Bop-Louie (ou Hebe dans la version japonaise) et sa bande reviennent dès le 1er mars 2024 en partenariat avec Red Art Games, et en voici mon test!
Version | Numérique sur Switch fournie par l’éditeur |
Temps de jeu | 5h30 |
Histoire terminée | Oui |
Complétion totale | Non communiquée |
Difficulté | Normale/Difficile |
Genre(s) | Plateformes, Aventure |
Date de sortie | 1er mars 2024 |
Prix (maximum conseillé) | 24€99 (39€99 en version physique) |
Plateforme(s) | PlayStation 5, Xbox Series, Nintendo Switch, PC |
Voix | / |
Textes | Français, Anglais, Espagnol, Italien, Allemand, Japonais, Chinois traditionnel et simplifié |
Dans le monde d’Ufouria, Hebe (ici, ce sont les noms japonais qui ont été repris), un poussin avec un bonnet bleu, découvre lors d’une petite balade, un mystérieux astronaute, du nom d’Utsujin. Avec pour ambition de prendre le contrôle de la Terre, Utsujin déploie sur Ufouria ses Bumyons, une substance visqueuse qui pollue le monde d’Ufouria. Bien décidé à déjouer ses plans diaboliques, Hebe n’a qu’une solution, faire appel à ses amis pour chasser cet ennemi.
Un scénario somme toute très classique et simple qui permet avant tout de poser un contexte sur l’aventure qui nous attend. Notre but est de poursuivre Utsujin et le mettre hors d’état de nuire sur Terre et à aucun moment le jeu ne se détache de cet objectif. Mais avant d’imaginer pouvoir combattre Utsujin, il faudra reformer notre équipe de choc. Une chose est sûre, l’humour et d’autodérision sont au cœur des dialogues entre les personnages. Un humour bien dosé, qui nous esquissera quelques rictus tout au long de notre aventure.
Tout comme l’épisode de 1991, Ufouria The Saga 2 est un jeu de plateformes, en défilement latéral, explorant l’horizontalité de son monde tel un Metroidvania. Cependant, n’ayez crainte, il n’est en rien un jeu difficile ni inaccessible pour les néophytes. Bien au contraire, il se veut être un jeu « chill », bon enfant, pas prise de tête pour 2 pièces.
Le monde d’Ufouria se divise en plusieurs zones, chaque zone équivalant à un niveau à terminer. Au programme des ennemis, des sauts, des obstacles, des boss, mais aussi des pièces à collecter et autres Utsu-boites nécessaires aux achats aux distributeurs. Mais dans sa simplicité, le gameplay d’Ufouria The Saga 2 transpire le rétro, les années 90, et la nostalgie. Si la grande majorité des niveaux originaux ont été repris, de nouveaux font également leur apparition, permettant ainsi d’étoffer le monde d’Ufouria, augmentant ainsi au passage un peu la durée de vie.
Pour terminer l’aventure, le jeu nous invite donc à nettoyer et arpenter la totalité de ses zones et tire partie de ses subtilités de gameplay. Réunir l’équipe n’est pas anodin, chaque membre ayant des compétences que les autres n’ont pas. Par exemple, M. Jennifer la grenouille peut plonger sous l’eau alors que O-Chan, peut nager et Sukezaemon, aussi léger qu’une plume, peut planer sur quelques mètres et donc effectuer de plus grands sauts. Le jeu nous permet donc de changer de personnage à la volée, tous équipés de leurs Popounes pour vaincre ennemis et éradiquer les Bumyons de ce cher Ustujin.
De plus, les distributeurs sont un point clé dans l’évolution du gameplay. En plus de pouvoir augmenter notre nombre de cœurs, les distributeurs permettent l’achat de nouvelles attaques, ou autre oeufs pour débloquer les voyages rapides, auprès de notre cher Bobodori ou encore augmenter notre nombre de Popounes. Un mode difficile et des tutoriels peuvent également y être débloqués. Quelques « missions » (terminer le niveau en x temps, sans subir de dégâts ou encore en éliminant x ennemis) et stages bonus viennent agrémenter notre périple.
Si vous aviez joué à Ufouria The Saga premier du nom, nul doute que vous ne serait pas dépaysés ici. Une grande partie du gameplay a été repris pour ce nouvel épisode, tout comme les ennemis, ou même la musique. En effet, l’essence même du premier jeu a été conservée.
La vraie différence entre les années 90 et aujourd’hui c’est évidemment l’aspect visuel. Au revoir le 8 bits d’antan pour accueillir un monde d’Ufouria réimaginé, réinventé, revisité pour nous offrir une aventure visuelle particulièrement jolie, « chill » et colorée. Aux textures duveteuses, en passant par le pixel-art en perles à repasser, ou encore des effets de feutrine et coton, Ufouria The Saga 2 est un condensé de créativité visuelle, particulièrement rafraichissante.
Quant au level-design, il faut savoir qu’il dispose d’une génération procédurale. En d’autres termes, nos prochains passages dans les zones d’Ufouria ne seront pas forcément les mêmes. Malgré tout, cette fonctionnalité reste relativement limitée mais agréable, permettant ainsi de ne pas trop tomber dans la répétitivité.
Bien que l’OST originale de Naoki Kodaka ait été conservée, elle a malgré tout été réarrangée par Jun Fukuda (compositeur de No More Heroes ou encore Killer7). Ses mélodies rétro ont été modernisées sans pour autant dénaturer les effets sonores d’antan. Ainsi, la bande originale retrouve son identité d’antan tout en étant plus actuelle. D’ailleurs, ce main theme, il reste en tête c’est terrible, mais il respire la bonne humeur.
Le retour d’Ufouria The Saga dans une suite, 33 ans après sa sortie initiale en 1991, était inattendu. Mélangeant la modernité de son design créatif et coloré, et le gameplay particulièrement minimaliste des années 90, le nouveau jeu de Sunsoft est un véritable retour dans le passé, avec sa bonne humeur, et son humour qui transpire la nostalgie. Malgré sa courte durée de vie, d’environ 5h, il fera passer un agréable moment à ses joueurs, qu’ils soient nouveaux ou anciens. On regrette un certain manque de défis malgré le mode difficile, ou encore la génération procédurale un poil trop limitée. Malgré tout, il reste un jeu sans prise de tête, tout mignon, tout beau.
- Un retour inattendu
- L’aspect visuel créatif et original
- Le gameplay minimaliste des années 90
- Le système de distributeur pour faire évoluer le gameplay
- Un monde coloré et tout mignon
- Un jeu adapté aux plus jeunes
- L’humour et l’autodérision
- Un peu court
- Un génération procédurale un peu limitée
- Manque un léger soupçon de difficulté