Annoncé lors du Guerrilla Collective de 2021, Promenade, du studio nantais Holy Cap, édité et distribué par Red Art Games, était initialement prévu pour 2023. Dans un souci de peaufinage, le studio a préféré reporter sa sortie pour le 23 février 2024. Qualifié de « collectathon » par ses créateurs, Promenade arrive à grands pas et j’ai eu la chance de pouvoir vous proposer mon test quelques jours à peine avant sa sortie. Avec ses couleurs pastel, sera-t-il le nouvel incontournable indépendant de ce début d’année déjà riche en sorties? Promenade sera disponible sur consoles PlayStation, Xbox, Nintendo Switch et PC. Vous voulez essayer de savoir si Promenade est fait pour vous? Une démo jouable est disponible pour tous et sur toutes les plateformes.
Version | Numérique sur PS5 fournie par l’éditeur |
Temps de jeu | Environ 13h |
Histoire terminée | Oui |
Complétion totale | Non communiquée |
Difficulté | Unique |
Mode de jeu | Salon + nomade avec le PS Portal |
Genre(s) | Plateformes, Aventure, Puzzle |
Date de sortie | 23 février 2024 |
Prix (maximum conseillé) | 24€99 (34€99 en version physique) |
Plateforme(s) | PlayStation 5, Xbox Series, PS4, Xbox One, Nintendo Switch, PC |
Voix | / |
Textes | Français, Anglais, Espagnol, Italien, Allemand |
Dans Promenade, nous prenons le contrôle de Nemo, un garçon au bonnet vert (non, pas ce bonnet là). Alors qu’il est sur le point de se noyer, il est sauvé par une petite pieuvre. Une acolyte amicale qui restera auprès de lui durant l’aventure qui l’attend. Leur périple les conduit à la poursuite d’une mystérieuse créature qui s’en prend au Grand Ascenseur et éparpille les rouages qui lui permettent de fonctionner. Nemo a une mission, réparer l’ascenseur, procéder à son ascension et défaire le monde de cet ennemi.
Pas de dialogues, pas de scénario à proprement parler, en tout cas pas explicite, juste un objectif, celui de réparer cet immense ascenseur et atteindre son sommet. Mais Promenade, à l’instar d’un certain Jusant, n’a pas besoin de mots pour raconter son histoire. Au gré des étages se dévoile à nous un univers gigantesque, un monde coloré parsemé de secrets, de mystères et d’épreuves.
Promenade est un jeu de plateformes en 2D qui tire tout son gameplay sur la résolution d’énigmes diverses et variées pour collecter les rouages de l’ascenseur avant de pouvoir avancer. Mais Nemo ne peut compter que sur sa fidèle amie pour pouvoir atteindre son objectif. En effet, les mécaniques de Promenade se révèlent simples, particulièrement intuitives et se concentrent principalement sur notre capacité de sauter et attraper. Dès les premiers instants, il dépeint le tableau d’une aventure qui explorera énormément la verticalité de son univers. Mais peu à peu, les possibilités du jeu de Holy Cap se dévoileront à nous, au fil que nous avançons, permettant donc de varier les mécaniques et les possibilités. De cette façon, sans dénaturer son gameplay initial, il réussit à le faire assez évoluer pour ne pas devenir morne et redondant.
Petit à petit les aptitudes de Nemo et donc de sa camarade d’aventure s’étoffent tout en conservant une certaine simplicité. Mais si les premières heures coulent de source, Promenade se révèle ne pas être le gentil petit jeu de plateformes que l’on croyait être. Et le terminer est loin d’être une promenade de santé. Le périple de Nemo demandera dextérité, patience et rapidité. Bien que son gameplay soit particulièrement minimaliste, la variété des énigmes à résoudre en devient impressionnante, grisante et addictive. Si quelques unes peuvent se répéter, leur diversité est à saluer tout autant que leur originalité. Un concept intéressant qui rend hommage aux jeux des années 90, la modernité visuelle en plus.
Marquer des paniers, attraper un lapin avant qu’il n’atteigne son terrier, s’adonner à des mini-jeux rétro, combats de boss, permettre à deux âmes sœurs de partager un bon repas, gagner une course, terminer une épreuve ou encore réduire ou augmenter la taille du monde que nous explorons, Promenade regorge d’idées aussi farfelues qu’elles sont brillantes pour briser un semblant de répétitivité qui peut s’installer. Mais il n’en reste pas moins un jeu particulièrement exigeant qui demandera d’affuter nos reflexes et notre sens de l’observation pour espérer atteindre le sommet de ce mystérieux ascenseur. En découle un gameplay pêchu, rythmé par des enchainements à toute berzingue, pour notre plus grand plaisir, avec un soupçon de frustration parfois, mais qui sait nous scotcher manette en main.
Malgré tout, à force d’escalade incessante, les derniers étages peuvent se révéler un peu plus lourds et répétitifs mais non moins captivants. De plus, on aurait également pu s’attendre à ce qu’on puisse faire évoluer Nemo, plus précisément sa barre de vie, qui ne gagne malheureusement pas un seul cœur pendant toute l’aventure, le combat final se révélant particulièrement fastidieux et difficile.
L’univers de Promenade ne serait pas aussi captivant sans sa direction artistique ô combien onirique. Inspiré par Alice au Pays des Merveilles, Adventure Time ou encore la Forêt de l’Etrange, Promenade est une ôde aux dessins animés de nos enfances. De ses couleurs pastels naissent une multitudes d’univers en tous genres mais dont l’aspect inoffensif est prêt à en découdre pour nous piéger dans ses filets. En résulte un patchwork d’une multitudes de monde à explorer. Promenade révèle un nombre de biomes et d’environnements variés, d’un bateau pirate, au vide cosmique en passant par des souterrains, et autres montagnes. Chaque nouveau monde est un vrai mystère tant par les dangers qui nous attendent que par la curiosité de découvrir un level design qui voudra probablement notre peau. Le tout est mené par les douces mélodies de sa bande originale, apaisante, parfois plus rythmée quand l’occasion se présente et s’y prête.
Techniquement, sur PS5 en tout cas, Promenade est dénué de tout reproches. Si beau il est, il est aussi stable en toutes circonstances. Impossible de dire qu’on échoue à cause de la manette ou du jeu, et ça c’est vraiment trop inzuste. La précision du gameplay est au rendez-vous tout comme la stabilité de la fréquence d’images ainsi que l’absence d’un quelconque désagrément technique.
Terminer Promenade n’a pas été chose aisée. Dévoilant son exigence au fil des heures avec son gameplay minimaliste, le jeu du studio nantais n’en a pas pour autant oublié son but premier: nous amuser. Dans cette quête aux rouages, et dans notre ascension, Promenade se dévoile être un jeu particulièrement addictif, dont le collectathon demande d’être aux aguets pour résoudre son nombre impressionnants d’énigmes. En découle très vite une expérience grisante, amusante, et ludique. Malgré tout, on peut lui regretter une certaine répétitivité vers la fin de l’aventure (seulement, c’est important de le dire) ainsi qu’un petit manque d’évolution du personnage de Nemo. Combiné à un aspect visuel particulièrement réussi, tant grâce à sa direction artistique colorée que par la diversité de ses biomes, Promenade fait partie de ces petits jeux dont on entend peu parler mais qui méritent toute notre attention.
- Un univers onirique et coloré
- Des mécaniques minimalistes qui savent se montrer exigeantes
- Un concept original
- Le duo principal attachant
- La direction artistique incroyable
- La variété des énigmes impressionnante
- La diversité des mondes et environnements
- L’OST apaisante
- Techniquement irréprochable
- Le mode portable lui va si bien
- Peut se montrer répétitif vers la fin de l’aventure
- Nemo manque de quelques cœurs supplémentaires (sans aides au gameplay)