En 2019, le studio polonais indépendant Kool2Play annoncent leur tout premier jeu: Uragun. Top-down shooter et roguelite, ce jeu mettant en scène une sympathique unité Mécha était prévu de sortir en 2020. Le jeu n’entrera finalement en phase d’Early Access qu’en 2022 sur Steam. Malheureusement, il est invisibilisé dans la masse de jeux indépendants disponibles sur la plateforme de Valve et peine à trouver son public. Les retours sont plutôt bons, mais la difficulté ici est de se faire connaître, et d’attirer assez de joueurs pour que le bouche à oreille se fasse. Et malgré la confiance qu’ils avaient en leur projet, les développeurs de Kool2Play ont du revoir leurs objectifs. Fort d’efforts et de remises en question, Uragun est maintenant disponible dans sa version finale, depuis le 30 mars, en exclusivité sur Steam. Le jeu était également prévu sur consoles, mais pour l’heure, le studio semble ne plus prioriser la disponibilité d’Uragun sur d’autres plateformes. Le premier jeu de Kool2Play a-t-il les reins assez solides pour plaire?
Conditions de test:
- Version: dématérialisée sur PC (Steam)
- Fournie par l’éditeur
- Temps de jeu: environ 4h
- Histoire terminée: Oui
- Complétion globale: 6/14 succès dévérouillés (environ 40% donc)
- Mode de jeu: joué à la manette
- Difficulté: Toutes (Normale, Assisté et Invincible) afin de juger la difficulté mais également l’accessibilité du jeu
Configuration PC utilisée:
- Processeur Intel Core i7-8750H 2,20GHz
- 16 Go de RAM
- NVidia GeForce GTX 1060
- Réglages graphiques: Elevés (au maximum)
Les IA se sont retournés contre les humains et règnent en maitres sur Terre. Nous incarnons donc une des seules unités à ne pas avoir succombé à la corruption, dont la priorité est de retrouver son pilote disparu.
Pas de scénario à proprement parlé ici puisque les quelques lignes de dialogues que nous sommes amenés à lire servent surtout à mettre le jeu dans un contexte simple et expliquer dans les grandes lignes le pourquoi du comment de notre périple.
Car ce qui nous intéresse ici c’est ce qu’il donne clavier/souris, et en ce qui me concerne, manette en main. Les premières minutes coulent de source, et Uragun dévoile des mécaniques en twin-sticks (un stick pour avancer, l’autre pour viser) tout ce qu’il y a de plus classique (me rappelant une époque lointaine où je passais des heures sur un certain Dead Nation). Armes aux bras (mécaniques), nous partons très vite en route vers notre objectif, décimant tout sur notre passage. Mais ces quelques instants de sympathique shooter ne sont que de courte durée.
Bien vite se sont des nués d’ennemis qui se jettent sur nous, tirant des projectiles dans tous les sens. Il faut donc être particulièrement réactif et apprendre à maitriser sa maniabilité. Arme principale, arme secondaire, capacités spéciales mais également le « dash », qui au delà de nous permettre de traverser des fossés, sera salvateur pour esquiver et nous rendre invulnérable le temps de quelques secondes.
Uragun se dévoile assez (très) vite comme étant un jeu impitoyable si nous ne mettons pas à profit ses nombreuses possibilités. En effet, il s’arme de fonctionnalités aléatoires qu’il ne faudra pas ignorer. Nouvelles armes, mods d’armes, mods de capacités, extension de la barre de vie, et j’en passe. Chaque zone nous propose un système d’amélioration de façon procédurale et surtout éphémère: à chaque mort, on recommence tout et sans rien. Ou presque. N’oublions pas qu’Uragun est surtout et avant tout un Roguelite.
Fort heureusement, entre chaque échec, le jeu nous offre la possibilité de débloquer des améliorations définitives contre quelques « infos » à collecter sur notre route.
Oui, Uragun, sous les faux airs de son sympathique protagoniste, est un jeu particulièrement difficile. Il faudra donc savoir s’armer de patience et surtout parfaire son « skill » si on veut voir le bout de l’aventure. Mais, il n’est pas punitif pour autant. Ou en tout cas, pas trop. Il sait aussi s’adapter à tous les types de joueurs et propose 3 modes de difficultés. La première, Normale, est celle qui prime sur les autres, le jeu est un véritable défi, chaque échec nous fera redémarrer au début d’une ville. La seconde, appelé « Assisté », permet de se relever 2 fois avant de retourner à la station orbitale, ce qui permettra aux moins habitués de se faire la main. La troisième est le mode dit Invincible. Ce dernier permet de se relever indéfiniment. Un mode très facile en somme mais qui coupera une certaine partie du contenu aux joueurs qui le choisisse, dont la station orbitale faute de pouvoir mourir.
Classique mais pas moins fun pour les habitués du genre, Uragun propose un gameplay particulièrement réactif et d’une grande précision, le rendant donc grisant dès les premiers instants.
Graphiquement parlant, il est impeccable. Les zones, bien que de petites tailles sont claires et font également office biomes diversifiés. On lui accorde également sans mal de beaux effets de tirs qui virevoltent dans tous les sens, ce qui le rend visuellement très agréable. Il s’adapte plutôt facilement aux plus modestes configurations sans trop de pertes d’image par seconde, ce qui est très appréciable.
Durant mes quelques heures de jeu, je me suis néanmoins heurtée à quelques petits bugs, qui en difficulté normale peut frustrer si nous sommes bien avancés dans une ville et nous n’avons pas pensé à sauvegarder avant. En effet, j’ai eu un problème d’apparition du premier boss, déjà bien entamé, puis plus loin, des ennemis qui apparaissaient à l’infini bien que j’avais vidé la barre d’ennemis restants et me bloquant même de toute possibilité de quitter le jeu via le menu pause.
Quelques soucis de traductions peuvent également être de la partie. Certaines lignes de texte ne sont tout simplement pas traduites alors que le reste du jeu l’est (bon, ça c’est nettement moins grave, nous en conviendrons).
Pour un premier jeu, Kool2Play s’en sort haut la main avec Uragun. Bien qu’étant très classique dans son approche du genre roguelite/twin sticks, ce qu’il fait, il le fait bien et s’arme de bonnes idées pour accrocher ses joueurs. Il saura donner une bonne dose de défi à ceux qui en veulent, tout en restant accessible aux moins habitués grâce à plusieurs modes de difficultés. Bien que graphiquement impeccable, on peut néanmoins lui reprocher quelques bugs frustrants alors que son système d’avancement demande de ne pas mourir/quitter le jeu en cours de partie. Quant au gameplay, il se dévoile efficace et d’une grande précision ce qui lui vaut d’être rapidement addictif. Et ce n’est pas une grande joueuse de roguelite qui vous le dit.
Les plus
- Un roguelite efficace dans son approche
- Visuellement impeccable
- Un gameplay de haute précision
- La station orbitale et son système d’améliorations permanentes
- S’adapte à tous les joueurs grâce à plusieurs modes de difficultés
- Le système de drop aléatoire
Les moins
- Quelques bugs à prévoir