Initialement sorti en novembre 2013 sur borne d’arcade au Japon puis en 2014 sur les différentes consoles de l’époque, Atlus et Arc System Works avaient décidé de proposer une suite à Persona 4 Arena, un jeu de combat crossover mêlant les personnages de Persona 4 et Persona 3: Persona 4 Arena Ultimax. Presque 10 ans plus tard, à l’occasion des 25 ans de la licence Persona, le duo de développeurs/éditeur a décidé de nous régaler avec une réédition de ce dernier. Disponible depuis le 17 mars 2022, les fans de Persona et de jeux de combats peuvent (re)découvrir le titre sur Nintendo Switch, PS4, et PC (attention, en Europe, uniquement en version digitale).
Persona 4 Arena Ultimax, plus qu’un simple jeu de combat? Après avoir terminé les 4 modes histoires en 61h environ, je vous livre mon avis sur cette réédition et ses nouveautés.
Cet avis est rédigé à partir d’une version PS4 dématérialisée jouée sur PS5 fournie par l’éditeur que je remercie infiniment pour sa confiance.
Persona 4 Arena
En premier lieu, sachez que s’aventurer dans les modes histoire de Persona 4 Arena et Arena Ultimax c’est évidemment se heurter à la possibilité de se spoiler Persona 4 et Persona 3 si vous ne les avez jamais fait. Soyez prévenus.
Le Club des Limiers (Persona 4) et la Brigade de l’Ombre (Persona 3) sont de retour pour de nouvelles aventures musclées. Alors que Yu Narukami revient à Inaba quelques semaines après les événements de Persona 4 pour retrouver ses amis durant la Golden Week, il était loin de se douter qu’il devrait se confronter une nouvelle fois à la chaîne de minuit. Pas de meurtres en série cette fois-ci, mais un championnat de versus fighting: le Grand Prix P-1. Mystères et combats à gogo, qui se cache réellement derrière cet étrange événement?
C’est globalement ce que nous raconte Persona 4 Arena, aujourd’hui inclus dans cette réédition d’Ultimax, à l’époque uniquement disponible via un DLC ou si vous possédiez Arena sorti en 2012 sur PS3 et Xbox 360. Si je vous parle de P4A, c’est pour la simple et bonne raison que son mode histoire fait partie des 4 épisodes disponibles dans cette nouvelle mouture de P4AU, et qu’il est nécessaire de le faire pour comprendre un tant soit peu les événements qui vont suivre.
Ce premier mode histoire permet avant tout d’introduire un nouveau personnage, dont je tairai le nom afin de ne pas vous gâcher la surprise, et les origines. Un nouveau visage attachant, dont l’histoire est touchante et percutante, on reste sur du Persona, donc attendez vous à la qualité d’écriture qui va avec. En revanche, la forme de ce mode histoire peut en rebuter plus d’un. Persona oblige c’est bavard, très bavard, surtout quand la narration prend la forme d’un visual novel. Et quand Arc System Works décide de proposer une histoire par personnage, autant vous dire que ça peut vite devenir répétitif et surtout très long avant d’avoir les réponses à nos questions. Un mode histoire qui peine à se renouveler dans sa narration et se répète pour n’avoir finalement que quelques chapitres réellement marquants.
Persona 4 Arena Ultimax
Après avoir terminé le mode histoire P4A, il est temps de faire sa suite: Ultimax. Alors que nous avons eu un début de réponse dans Arena quant à ce mystérieux tournoi, il n’en reste pas moins que le véritable coupable est toujours dans la nature, prêt à frapper une nouvelle fois pour mettre à bien son plan machiavélique. Ici, Ultimax et son histoire se décompose en 3 « épisodes »: l’épisode Persona 4, centré sur les membres du Club des Limiers, l’épisode Persona 3, dédié à la Brigade de l’Ombre, et un dernier épisode dédié à un seul personnage dont je préfère garder l’identité secrète pour éviter tout spoiler.
Maintenant que tout ce petit monde a pu quitter le monde de la télé en terminant le Grand Prix P-1, leurs recherches se concentrent dorénavant sur le véritable coupable dont ils ignorent toujours l’identité. Jusqu’à ce qu’un épais brouillard rouge et une mystérieuse tour décident de s’inviter à la fête marquant le début du Grand Prix P-1 Climax. Un tournoi avec de nouvelles règles mais marqué par une mise en scène étrangement similaire à celle de Persona 3.
Là encore, c’est principalement l’arrivée d’un nouveau personnage qui marquera le scénario de P4AU, avec son histoire et le pourquoi du comment il est là et pourquoi tout ce remue ménage apocalyptique. Si le scénario se dessine une nouvelle fois principalement sous forme de visual novel, il se révèlera légèrement moins répétitif que celui de l’histoire précédente. Un déroulement sous forme de chapitres qui tend vraiment à avancer plutôt qu’à nous raconter vraisemblablement la même chose plusieurs fois de suite. Mais gare à vous, cela reste très très verbeux et lourd de lecture.
Chose très importante à signaler cependant, la présence de sous-titres français qui adoucira la longueur des nombreux textes à lire. Quand du Persona est traduit c’est important de le faire savoir.
Mais au fait, on devait pas parler d’un jeu de combats à la base? Si, cependant, dans les différents modes histoires de Persona 4 Arena Ultimax, les combats n’en sont finalement qu’une infime partie. En effet, les combats ne sont que très peu présents, il faut compter de longues sessions de lecture avant de voir apparaitre l’écran de versus annonçant un combat. Si ces modes raviront les fans de la licence, les adeptes de baston devront se tourner vers les autres modes entièrement dédiés au combat pour être rassasiés. Du mode Arcade au modes multijoueur, ne vous en faites pas, il y a largement de quoi faire.
Mis bout à bout, les 4 modes histoires terminés (sans la bonne fin) demanderons plusieurs dizaines d’heures de jeu, 61h en ce qui me concerne, en vitesse de lecture normale et automatique, et je vous mentirai si je vous disais qu’à aucun moment je n’ai failli décrocher. Non, malgré l’habitude des jeux bavards, allier visual novel et jeux de combats avec très peu d’affrontements peut en faire décrocher plus d’un.
En termes de gameplay, ce crossover a décidé de se la jouer versus fighting et donc avec la difficulté et la maniabilité qui vont avec tout en gardant l’essence même des opus numérotés: les Persona. En mode histoire, inutile de vous inquiéter si ce n’est pas votre genre de prédilection, un choix de difficultés est présent ainsi qu’un mode auto, qui vous permet de poser la manette et voir votre jeu combattre à votre place. Quoi qu’il en soit, le gameplay se veut être original, dynamique et addictif mais demandera toutefois quelques heures d’adaptation pour maitriser combat au corps à corps et invocation de Persona le tout en faisant des combos aux animations fort réussies, dignes de l’identité et de la personnalité de la licence.
Une chose est certaine: Arc System Works maitrise ses sujets, soit Persona et le versus fighting. Ainsi, l’équipe propose un titre complet digne de la licence aussi bien en termes de gameplay mais également graphiquement. Impossible de passer à côté de la maitrise de l’univers et de ses environnements phares. Les arènes sont particulièrement réussies, les animations également, les quelques cinématiques présentes sont totalement dans le ton de la saga, façon animé, et parfaitement mises en scène, sans oublier l’ambiance auditive toujours aussi exquise, c’est un régal de réécouter l’OST de Persona 4 (je suppose que quelques pistes de Persona 3 sont également présentes mais n’ayant toujours pas fait le jeu, impossible d’en avoir la certitude). On pourra éventuellement reprocher les silhouettes pixelisées des combattants, signe de l’approche de son dixième anniversaire, et pourtant on lui accorde un certain cachet rétro plutôt agréable à l’œil.
Persona 4 Arena Ultimax c’est surtout du fan service à Persona 3 et 4 dans un seul et même jeu grâce à un crossover intelligent dont l’écriture colle parfaitement avec les opus auxquels il est lié. Indéniablement, un fan ne pourra qu’apprécier ne serait-ce que pour ses multiples scénarios. On apprécie l’introduction de 2 nouveaux personnages majeurs, dont l’écriture des histoires reste du Persona à n’en pas douter. Néanmoins, habitués comme néophytes peuvent aussi bien être rebutés par l’abondance de lecture imposée par la narration en visual novel et par un manque certain de combats entre chaque chapitres. Beaucoup de lecture, peu de gameplay, et énormément d’informations à emmagasiner, moi-même ai failli décrocher plus d’une fois. Pourquoi une note aussi haute dans ce cas? Tout simplement parce que malgré cela, Persona 4 Arena Ultimax réussi également à nous coller à nos manettes grâce à un gameplay addictif et dynamique, aux animations réussies, à sa bande originale, ses cinématiques, sa difficulté aussi exigeante qu’accessible, et un contenu plus que généreux. Et parce que c’est Persona, et que j’ai beaucoup trop de mal à mettre de côté ma subjectivité, je l’avoue.
Les plus
- Un crossover inédit et prenant
- Le scénario de Persona 4 Arena inclut
- Un contenu généreux aussi bien en mode histoire qu’en mode combat
- L’OST toujours aussi dantesque
- Un gameplay addictif exigeant et accessible à la fois
- Une écriture digne de la saga
- L’univers respecté
- Les STFR
Les moins
- Le manque de combats en mode histoire
- Des épisodes particulièrement bavards et lourds en lecture
- Une répétitivité qui peut vite s’installer
Sur le papier j’avoue que je trouve le concept périlleux (ok, casse-gueule). Trop fan service ou un bon jeu de baston où l’univers Persona ne sert que de contexte ?
D’un point de vue subjectif, les visual novel c’est quitte ou double pour moi. Les bons exemples sont 13 Sentinels et aussi j’ai envie de dire Danganronpa avec des renversements de situations, des éléments auxquels on ne s’attend pas vraiment. En revanche j’avais eu du mal avec 999 où j’avais sans cesse l’impression d’avoir un temps d’avance sur l’intrigue et les textes ne faisaient que confirmer des choses facilement identifiables ou tourner en rond.
Bon, apparemment, pari réussi puisque tout est maitrisé mais, 61H, ça fait une sacrée voie pavée niveau lecture ! Néanmoins c’est bien qu’une licence arrive à rester concentrée sur ses fans sans chercher à plaire à tout le monde.
Joli test en profondeur qui permet d’y voir plus clair sur un titre nébuleux (pour moi) !
Vive la variété !