Fraîchement sorti en version physique sur Nintendo Switch, le 4 juin dernier, Evergate était néanmoins disponible en téléchargement sur la console hybride de Big N depuis le 18 août 2020, sur PC depuis le 1er septembre et sur Xbox One et Series depuis le 10 novembre. La version PS5, quant à elle, est attendue pour le 2 juillet 2021.
Evergate c’est le projet de Stone Lantern Games, un collectif de 4 jeunes diplômés du MIT et dont chaque membre a sa spécialité qui profitera au jeu. Jeu indépendant oblige, c’est grâce à une campagne de fonds participatifs sur Kickstarter qu’Evergate a pu voir le jour.
Aujourd’hui et grâce à la confiance de Just For Games (distributeur des versions physiques en France) et que je remercie chaleureusement, je vous livre mon avis sur cette jolie aventure. Evergate, ou comment la simplicité peut aussi aboutir à une grande expérience.
C’est l’histoire de Ki, une âme prête à quitter l’Au-delà. Mais alors qu’elle s’apprête à se réincarner une nouvelle fois, l’Evergate, le portail qui devrait le lui permettre, est menacé par un mystérieux Cyclone, et lui fait revivre ce qui semblent être des souvenirs. Les siens? Ceux de quelqu’un d’autre? Pour l’heure, la question reste sans réponse mais Ki est déterminée à connaître la vérité sur ce qui met l’Au-delà en péril.
Nous suivons donc Ki dans une succession de niveaux et de mondes différents pour découvrir la vérité sur cet étrange phénomène et au fil de notre aventure, ce ne sont que des bribes de souvenirs qui font foi de scénario à Evergate. Des souvenirs qui traversent les âges et différentes destinations du monde, sans qu’on ne trouve réellement de liens entre eux mise à part 2 personnages dont on ignore tout et dont les histoires ne semblent pas se rejoindre pour autant.
Mais malgré la simplicité de sa narration, Evergate propose une histoire profonde et incroyablement poétique. Tantôt guillerette, tantôt déchirante, cette production indé aura de quoi marquer les esprits tant par les thèmes et les sentiments qu’elle aborde que par la réflexion qu’elle nous pousse à avoir et dont le message clé porte sur l’importance de nos souvenirs (entre autres). Quoi qu’il en soit, Evergate propose une expérience narrative unique et onirique et dont la puissance des thèmes saura à la fois apaiser ses joueurs ou leur déchirer le cœur.
Mais sous ses allures d’Ori and The Blind Forest de Moon Studios, les premières minutes de jeu nous permettent de comprendre que les aventures de Ki sont bien loin de ce que propose ce qui est devenu l’un des jeux indés phares de la Xbox One (et de la Switch maintenant). En effet, si Evergate se comporte comme tout bon jeu de plateforme 2D qu’il est, il n’en reste pas moins un puzzle-game qui vous fera creuser vos petites méninges.
Evergate propose un total de 10 mondes (ou livres) aux environnements variés, chacun proposant 7 niveaux courts dans lesquels il ne s’agit pas seulement de sauter de plateforme en plateforme pour passer à la suite. Non. En effet, s’il faut évidemment compter sur les talents de sauteuse de Ki, il faudra toutefois nettement plus compter sur sa capacité à maîtriser la Flamme Spirituelle, prenant la forme d’un faisceau blanc lumineux.
Cette flamme permet à Ki d’activer différents « pouvoirs » lui permettant ainsi d’atteindre la porte de sortie de chaque niveau et atteindre son objectif premier: les réponses à ses nombreuses questions. Chaque livres, comme appelés dans le jeu, renferme le pouvoir de différents cristaux, cela peut être de la simple poussée aérienne, à la téléportation en passant par la création de vortex, et j’en passe.
Ainsi, chaque nouveau niveau exploitera les différents pouvoir mis à notre disposition, le tout en corsant les choses de plus en plus (évidemment) et dans lesquels il faudra tenter de récupérer les essences disséminées dans chacun d’eux nous permettant de débloquer des artéfacts capables de nous faciliter parfois un peu la tâche. Cela peut être un bond plus haut par exemple.
Tout ça pour dire qu’Evergate propose une expérience de puzzle-game complète et plutôt addictive. Le level design varié et recherché nous pousse à explorer les niveaux de fond en comble tout en tentant de les compléter à 100% et en faisant appel à notre logique, le tout en faisant appel à notre créativité, car finalement chaque niveau semble pouvoir se terminer de différentes façon. Sachez toutefois qu’il permet également d’être complété en speed-run, mais je ne vous cacherai pas que je ne m’y suis pas tentée.
Malgré tout, Evergate dévoile parfois une difficulté inégale notamment dans ses derniers niveaux qui s’avèreront parfois frustrants pour ne pas dire décourageants dont la seule motivation reste cette envie de savoir ce qui découd de cette aventure. Il faut compter entre 8 et 10h pour terminer l’aventure, tout dépend évidemment de votre rapidité de réflexion mais également de votre désir ou non de récupérer les essences.
Visuellement parlant, on est loin du 4K, ray-tracing ou que sais-je encore, et ça fait un bien fou! Sa petite particularité?Il a été entièrement dessiné à la main. Dans son infinie simplicité, Evergate propose une expérience visuelle magnifique, tant par la diversité de ses univers, de ses époques et de ses environnements, et le tout est sublimé par une direction artistique enchanteresse rudement bien menée par une bande originale somptueuse.
Petit point faible, en mode nomade, c’est très très petit, on réussit même parfois à perdre Ki au milieu de tous ces cristaux et plateformes.
Si vous êtes arrivés jusqu’ici, impossible donc de vous surprendre en vous disant qu’Evergate est un véritable coup de cœur. Sa direction artistique somptueuse, sa musique qui l’est tout autant, son histoire aussi mélancolique que poétique racontée au travers de vagues souvenirs percutants, des thèmes qui portent à la réflexion, et un gameplay aussi addictif que frustrant (parfois), tout cela en fait pour moi une expérience unique et difficilement oubliable. Bien loin des très grosses productions, Evergate n’en reste pas moins une grande et belle aventure qui se suffit dans sa simplicité d’être.
Les plus
- Un jeu de réflexion tant dans son gameplay que dans ses thématiques
- Visuellement enchanteur
- Une variété d’environnements non négligeable
- Un gameplay simple mais qui demande une certaine maitrise
- Aux allures d’Ori mais qui trouve son identité propre
- Un voyage entre les deux mondes onirique
Les moins
- Une difficulté parfois inégale (surtout vers la fin)
- Visuellement très petit en mode nomade
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