
A peine plus d’un an jour pour jour après sa sortie sur PS4, PS5 et PC, Until Then, deuxième jeu du studio Polychroma Games, s’est vu être remis sur le devant de la scène grâce à sa sortie sur Nintendo Switch, le 26 juin 2025. Acclamé par la critique, ce visual novel philippin nous emmène vers un mystérieux voyage après une catastrophe décimant une partie du pays. Edité par Maximum Entertainment, Until Then aura également droit à sa version physique sur PS5 et Nintendo Switch le 4 décembre 2025. Après avoir terminé tous les pans de son histoire, voici donc le test de ce voyage atypique, mais non moins bouleversant.

Version | Numérique sur PS5, fournie par l’éditeur |
Temps de jeu | 23 heures |
Histoire terminée | Oui (3 fois) |
Complétion totale | 34% des trophées débloqués |
Difficulté | Unique |

Genre(s) | Visual novel, Aventure |
Date de sortie | 25 juin 2024 (PS4, PS5 et PC), 26 juin 2025 (Nintendo Switch) |
Prix (maximum conseillé) | 19.99€ |
Plateforme(s) | PC, PS4, PS5 et Nintendo Switch |
Voix | / |
Textes français | Oui |
Connexion obligatoire | Non |

Until Then nous raconte l’histoire de Mark Borja, que nous incarnons, un ado de 15 ans, un peu boute-en-train, qui étudie au collège de Liamson, aux Philippines. L’année précédente, le pays a été victime d’un tragique événement, un tremblement de terre, appelé le Décret, obligeant de nombreuses familles à évacuer et surtout à recommencer une toute nouvelle vie loin de leurs souvenirs. Mais la vie de Mark va être chamboulée au moment où il va rencontrer Nicole, une nouvelle élève, une survivante, une rescapée, avec qui il semble partager bien plus qu’une simple salle de classe.
Difficile de vous raconter l’histoire d’Until Then en restant évasive pour éviter de vous divulgâcher son histoire tout en essayant de vous donner envie de le faire. Car c’est un fait, ce test ne sera qu’éloges à l’encontre de ce visual novel atypique tant il s’est révélé d’une générosité folle, que cela soit scénaristiquement mais surtout et avant tout en termes d’écriture.

Until Then c’est l’histoire d’un ado de 15 ans tout ce qu’il y a de plus banal, ou presque. C’est aussi l’histoire de Nicole, sa nouvelle camarade, celle de Cath, sa meilleure amie, Louise, Ridel, et j’en passe. C’est l’histoire d’un pays en détresse après une catastrophe mais aussi celle du renouveau. Mais derrière son pixel art fin, se cache une facette qu’on ne lui soupçonnait pas: une histoire déchirante, bouleversante criante de justesse et d’authenticité. Car derrière la vie de cet ado cancre mais jamais malveillant, se cache une infinité de thèmes. On citera évidemment la solitude, l’amitié, mais aussi le deuil pour ne parler que des plus évidents et les plus traités, et pourtant Until Then en cache bien d’autres, plus ou moins explicites au fil des parties.
Car oui, si vous êtes libres de ne faire qu’une seule fois le jeu et ses 5 chapitres et vous arrêter après les crédits, Until Then cache d’autant plus son jeu derrière sa rejouabilité, presque nécessaire pour comprendre l’entièreté de ses propos mais surtout pour voir la vraie fin, celle que le studio veut qu’on voit, celle qui nous récompense de la plus belle des manières après des heures à suivre ce groupe si attachant et poignant. Mais si on parle bien de rejouabilité, détrompez-vous, il ne s’agit pas d’une rejouabilité conventionnelle où il suffit de faire des choix différents pour apercevoir les différences tout en faisant le même jeu. Elles viennent à vous naturellement, entre scènes drastiquement différentes et nouvelles scènes qui viennent approfondir un peu tout ça, voire même démêler quelques doutes et répondre à quelques questions qui pouvaient persister tout en épaississant ses propos, et là où il veut vraiment en venir. Car si une seule partie pourra vous prendre entre 8 et 12h, c’est une durée de vie avoisinant les 20h qui vous attend si vous souhaitez voir tout ce que le jeu a à vous proposer pour pas moins de 3 parties totalement différentes les unes des autres.

Voilà bien longtemps (bien que finalement pas tant que ça) qu’un visual novel n’avait pas été aussi saisissant en ce qui me concerne, le dernier en date étant 13 Sentinels Aegis Rim. Et pourtant, si les deux jeux n’ont vraisemblablement pas grand chose en commun hormis une volonté de vouloir vous embrouiller les neurones, ils sont en de nombreux points similaires. Que cela soit par leur générosité, leurs thèmes, leur attrait pour la science fiction et le surnaturel, mais aussi leurs rebondissements et leur authenticité, ce sont deux œuvres narratives qui marquent durablement.
Du côté du gameplay, Until Then se dote de mécaniques simples dans un environnement en 2.5D à défilement horizontal. Avancer, reculer, interagir avec certains éléments du décor, mais aussi présence de nombreux mini-jeux, si Polychroma Games a souhaité apporter un peu d’interactions à son jeu, elles se voient assez anecdotiques et discrètes tout au long des parties. On parle donc bien ici d’un visual novel pur, contrairement à 13 Sentinels (encore lui) qui avait un mode tactique à part entière en parallèle à l’histoire. C’est donc avant tout de nombreuses heures de lecture qui vous attendent, sachez le.


Pour autant, Until Then ne manque pas d’avoir quelques défauts qui auraient pu être éviter surtout pour le genre narratif auquel il appartient. On notera par exemple, l’absence de dialogues automatiques, ou encore celle d’une sauvegarde manuelle. Du côté des choix à faire à de nombreuses reprises, que cela soit au cours des conversations orales ou mêmes textuelles, ils n’ont pour ainsi dire pas vraiment d’impact sur la façon dont se déroule le jeu, ils n’influenceront en aucun cas la fin de votre/vos parties qui sont scriptées. On lui déplore aussi quelques bugs, notamment des dialogues impossibles à passer, qui demandent systématiquement de quitter et relancer le jeu. Quant à la localisation française, si elle se voit de bonne facture dans l’ensemble, on regrette un argot parfois trop moderne pour l’époque qu’il dépeint (les années 2010/2015) ainsi que quelques fautes ci et là.
Impossible de ne pas évoquer le pixel art d’Until Then. On quitte ici le trait grossier habituel pour un pixel art plus fin qu’à l’accoutumée. En résulte, un jeu certes visuellement minimaliste mais qui réussit à faire apparaitre des expressions de visages assez impressionnantes. Certains gros plans se voient également encore plus affinés pour une immersion accrue. Quant aux décors, ils sont eux aussi particulièrement envoûtants de par leur diversité d’une part mais surtout par la précision apportée au studio pour donner une identité singulière à son jeu, mais aussi son authenticité si déroutante.
Until Then c’est donc une histoire qui se raconte à travers les mots, des décors, des émotions, mais c’est aussi une aventure musicale qui vient agrémenter le tout (et ce n’est évidemment pas un hasard). On notera la mélancolie de son thème principal, mais aussi la douceur et la beauté de toutes ses autres pistes. Mais au delà de la musique Until Then regorge de détails sonores durant toute l’aventure, synonyme d’immersion mais surtout de dépaysement.


Until Then c’est un voyage au bout du monde qui ne ressemble à aucun autre. C’est une aventure narrative poignante, bouleversante, et criante de justesse. C’est une histoire d’amour, d’amitié mais aussi de solitude, de détresse, et de deuil. C’est l’histoire d’un gamin dont la vie va être chamboulée par une rencontre. Mais c’est aussi l’histoire d’un groupe auquel on s’attache, qu’on pleure, et qu’on aime. Until Then c’est mon 13 Sentinels bis, ce genre d’expérience narrative hors du commun qui brille par sa générosité et le traitement de ses thèmes. Un joyau brut. Faites Until Then, ne passez pas à côté (si vous êtes friands de visual novel évidemment).

- Une histoire bouleversante
- La rejouabilité presque nécessaire
- L’histoire qui se démêle au fil des parties
- Un pixel art fin et détaillé
- La douceur de son OST
- L’ambiance sonore omniprésente
- Une infinité de thèmes traités avec la plus grande justesse

- Pas de dialogues automatiques
- Pas de sauvegarde automatique
- Les choix n’ont pas vraiment d’incidence sur l’histoire
- Quelques bugs de dialogues