
Après être sorti une première fois en 2019 sur PC, PS4, Xbox One et Nintendo Switch (puis en 2021 sur PS5 et Series S/X), The Sinking City revient vers nous avec son Remastered 6 ans plus tard. Développé à partir de l’Unreal Engine 5, ce Remastered entend bien nous proposer un petit rappel des faits avant la suite des (mes)aventures de Charles Reed. Disponible depuis le 13 mai sur PS5, PC et Xbox Series S/X en shadow drop et complètement gratuit pour les possesseurs de la version digitale, je vous propose mon avis sur le bébé de Frogwares (studio derrière de nombreuses excellentes adaptations de l’œuvre de Conan Doyle, Sherlock Holmes) .

Version | Numérique sur Xbox Series X, fournie par l’éditeur |
Temps de jeu | Environ 25h |
Histoire terminée | Oui |
Complétion totale | 79% pour 790G |
Difficulté | Normal |

Genre(s) | Action, Aventure, Monde Ouvert, Fantastique, Solo |
Date de sortie | 13 mai 2025 |
Prix (maximum conseillé) | Gratuit pour les possesseurs d’une version digitale ou sinon 49.99€ version simple, 64.99€ version Deluxe |
Plateforme(s) | PS5, Xbox Series S/X et PC |
Voix | Français, Anglais, Allemand, Russe |
Textes français | Oui |
Connexion obligatoire | Non |

Nous sommes en 1920. Charles W. Reed, anciennement militaire lors de la première guerre mondiale est à présent un détective privé. A la suite d’une série de cauchemars tous aussi réalistes les uns que les autres, il découvre qu’une petite ville fictive dans le Massachussetts, Oakmont, attire celles et ceux qui, comme lui, font des rêves étranges. A son arrivée, il découvre que la ville à été victime d’une inondation d’une importante gravité. Il se lancera alors dans l’une des enquêtes la plus importante de sa carrière de détective mais aussi de toute sa vie…
Si je pouvais synthétiser The Sinking City sans rentrer dans le moindre spoil que ce soit, c’est de la sorte que je pourrais le faire. Tradition oblige, je n’ai pas l’intention de vous en révéler davantage, vous laissant la surprise intacte (si comme moi, vous n’avez pas encore découvert l’aventure de votre côté).
Que ce soit la quête principale ainsi que les quêtes secondaires, sachez que le même soin en termes d’écriture est bel et bien présent à tout instant et le studio a pris grand soin de toujours immerger le joueur de la meilleur façon possible scénaristiquement parlant. Par ailleurs, les dialogues font toujours mouche et certains m’ont même surpris quant à leur tournure.

Un mot sur le gameplay, The Sinking City se joue en vue TPS (vue à la troisième personne) et vous proposera très souvent des affrontements contre les créatures qui n’attendent plus que vous pour un peu de combat. Se faisant, vous aurez l’opportunité de porter sur vous des armes à feu, une arme de mêlée ainsi que des objets de lancer pour enfin finir sur vos objets de soin pour votre vie et votre mental, puisque petite particularité, The Sinking City affuble son personnage principal d’une barre de mental qui pourra baisser selon la situation dans laquelle il se trouve. Plus il sera confronté à une situation de stress élevé, plus la barre de mental baissera. Une fois vide, Reed sera confronté à des hallucinations ainsi qu’une perte de la vue, le plongeant alors dans une situation plus que délicate… Surtout si il n’est pas seul à ce moment là…
En ce qui concerne Oakmont, sachez que le monde ouvert se divise en rues nommées ainsi qu’en quartiers et vous avez toute la liberté pour vous y promener. Néanmoins, étant donné que certains pans de la ville sont sous les eaux, il vous faudra y naviguer en bateau afin de rallier votre point d’arrivée. De plus, sachez également que dans le cadre de la quête principale, vous ferez énormément d’allers retours, ce qui peut rendre l’exploration rébarbative et répétitive. Petite précision, oui vous avez le droit à une téléportation mais uniquement entre les cabines téléphoniques présentes un peu partout dans la ville, disposées aux points cardinaux des quartiers.

The Sinking City propose un doublage intégralement en français et celui-ci fait partie de l’un des points forts, à mon sens, de l’œuvre. Je pourrais vous citer Jérémie Covillault, la voix de Reed, qui est également la voix française de Tom Hardy (Mad Max Fury Road) ou bien de Benedict Cumberbatch (Sherlock, Doctor Strange). Cela étant dit, le reste du casting vocal n’est pas en reste non plus puisque tous font preuve d’une implication forçant le respect.
Je finirais sur la technique avant d’attaquer sur mon avis. Développé à l’aide de l’Unreal Engine 5 (en lieu et place de la version précédente du moteur graphique), The Sinking City ne brille pas énormément côté graphisme. C’est « joli » parce que fortement aidé par une DA qui porte le tout mais en dehors de ça, The Sinking City est vraiment en retard de ce qu’il se fait par ailleurs. Si je n’ai eu aucun souci du côté du framerate (un 60 FPS constant, sans ralentissement), je vous remonte tout de même avoir eu à faire à plusieurs retour au bureau de la console. Cela m’est arrivé un certain nombre de fois pour que je décide de vous en parler. De plus, sachez que si le « gameplay » a été remasterisé, les cinématiques sont restées elles, dans leur jus d’il y a 6 ans, c’est à dire de l’époque PS4-Xbox One. Oui, c’est particulier mais c’est comme ça.

Enfin, la partie où je donne mon avis ! Si cela fait un sacret paquet d’années que je devais me découvrir ce The Sinking City (sans toutefois prendre le temps de le faire), l’opportunité s’est enfin créée et j’en ressors vraiment heureux. Que ce soit l’écriture, la narration, la quête principale dans son ensemble, mais aussi l’ambiance poisseuse et lugubre de la ville de Oakmont, en proie à un mal bien déterminé à en faire baver tous ses habitants, je n’ai aucunement boudé mon plaisir sur environ 25 heures de jeu. Néanmoins, si j’ai vraiment passer un bon moment, The Sinking City peut être hostile à son joueur. Par exemple, étant donné que vous incarnez un détective privé, à de très nombreuses reprises au cours de l’aventure, vous devrez consulter des annuaires (comme par exemple celui du journal local ou bien celui de la police, de l’hôpital) et vous devrez trouver des indices vous même afin de vous rendre à votre prochain lieu d’investigation (qui vous demandent tous d’enquêter en recueillant indices en tous genre et de reconstituer la scène du crime) et ce sans aucun marqueur de quête et en vous aidant du nom des rues. Si au départ, je me suis prêté au jeu, j’ai vite lâcher l’affaire et sorti une bonne vieille soluce à côté de moi pour aller un peu plus vite.
Il aurait été plus judicieux, une fois qu’on à l’adresse exacte de notre prochain lieu à visiter est qu’il se découvre une fois qu’on arrive à proximité afin de gagner en lisibilité, plutôt que de laisser le joueur dans la mouise le plus longtemps possible inutilement. De plus, les combats manquent de peps et nos armes à feu manquent elle aussi de percutant, de caractère.

De plus, je vous avoue avoir décidé de laisser le contenu secondaire de coté et m’être concentré sur la quête principale après en avoir accompli deux. Pourquoi ? Hé bien, je n’avais pas la motivation de parcourir la ville de droite à gauche et devoir faire un nombre incessant d’aller retour. Au lieu de cela, je me suis focalisé sur l’aventure principale et profité de son rythme mené tambour battant. Je finirais par évoquer les quelques plongées sous marines qui ont une carte à jouer pour la suite si le studio décide de retravailler un peu cette option d’exploration des profondeurs.
Il n’en reste que malgré de très gros défauts de conceptions et d’utilisation du moteur graphique, The Sinking City est une vraie et très belle perle dans son genre. Bien écrit, d’une narration vraiment folle, avec un personnage principal ultra torturé et charismatique comme pas permis, mon ressenti au bout de l’aventure est à diviser par quatre tant je n’ai pas ressenti passer les 25 heures. J’ai tellement été absorbé par mon aventure que je n’ai pas lâcher la manette jusqu’au générique de fin, si bien que j’ai tout de même accompli les trois fins comprises dans le jeu afin de n’en lâcher aucune miette. Une chose est sûre, j’ai vraiment hâte pour la suite des événements !


Si le Remastered en lui même ne brille pas forcément par son efficacité technique, le fait qu’il sort à un excellent moment à très fortement jouer sur mon plaisir de jeu. Quand bien même, le studio devra améliorer énormément de choses pour la suite déjà annoncée, le soin apporté à l’écriture de ce premier opus me fait vous dire que j’ai pleinement confiance dans le studio pour nous proposer une suite plus aboutie, plus percutante et mémorable. Il faudra juste régler quelques petits couacs et m’est avis que The Sinking City 2 pourrait sans souci offrir aux joueurs une aventure qui les emmèneront une nouvelle fois dans les limbes de la folie de H.P Lovecraft…

- Une écriture et une narration aux petits oignons
- Une doublage français de haute volée
- Une ambiance de dingue
- Un mode photo !
- William Reed, le charisme personnifié
- Une solide durée de vie (comptez environ 25h pour l’histoire, plus si vous faites le secondaire)

- Le système d’enquête, pourtant solide, est à travailler pour éviter de frustrer inutilement le joueur
- Un Remastered techniquement en deçà des standards actuels de remasterisation
- Une ville qui se voit être hostile envers son joueur dans sa progression