Spin-off de la série Trails, The Legend of Nayuta: Boundless Trails, ou Nayuta no Kiseki, est initialement sorti en 2012 sur PSP. A l’instar de la série principale, le jeu s’est vu être réédité une première fois au Japon, en 2021, sur PS4, Nintendo Switch et PC, pour être exporté plus tard en Occident. Après avoir eu droit à la trilogie « Trails from Zero », Trails to Azure » et « Trails Into Rêverie » dans nos vastes contrées, c’était donc au tour de Nayuta de faire sa grande arrivée sur les consoles précédemment citées. The Legend of Nayuta Boundless Trails est disponible depuis le 22 septembre 2023.
Version | Numérique PS4 jouée sur PS5 fournie par l’éditeur |
Temps de jeu | Environ 26h |
Histoire terminée | Oui |
Complétion totale | Non communiquée par le jeu (37% des trophées débloqués) |
Difficulté | Normale + facile |
Genre | Action-RPG |
Date de sortie | 22 septembre 2023 |
Prix (maximum conseillé) | 39€99 e version dématérialisée, 49€99 en version physique |
Plateforme(s) | PS4, Nintendo Switch, PC (Steam) |
Voix | Anglais, Japonais |
Textes | Anglais |
Après une longue absence, Nayuta revient, le temps de quelques congés, sur son île natale, Remnant Isle, aux côtés de son frère de cœur et meilleur ami, Cygna. Alors qu’ils remettent à flot leur petite entreprise pour aider les habitants de l’île, ils décident d’explorer des ruines qui viennent de tomber non loin du rivage, ils y découvrent une mystérieuse créature, une fée, du nom de Noi. Cette dernière les mène malgré elle à Terra, son monde, aussi connu sous le nom de Lost Heaven. Mais alors que Nayuta vient de faire la découverte de toute une vie, c’est une aventure pleine de rebondissements qui attend le jeune adolescent de 15 ans, et décide d’aider la petite Noi à protéger ce monde et ses mystérieux habitants contre un Mal qui les menace.
Dès ses premiers instants, The Legend of Nayuta propose un scénario des plus agréables à suivre. D’une histoire en toute légèreté d’un adolescent qui tisse des liens avec un nouveau monde en passant par les nombreux rebondissements imposés par le genre, ce spin-off sait ce qu’il fait, où il va, et saura le rendre à ses joueurs. On fera d’ailleurs très facilement la comparaison avec un certain Ys VIII Lacrimosa of Dana, tant leurs propos, leur écriture (bien que moins développée ici), la personnalité de leurs personnages et leur fond se veulent être très ressemblants. Et en ce qui me concerne, la comparaison complimente la production de Nihon Falcom.
Contrairement à la série mère des Trails, The Legend of Nayuta se dévoile bien plus léger à suivre, bien moins agressifs en termes de longueur de dialogues, et de lourdeur de vocabulaire. Car malgré sa trentaine d’heures pour en voir le bout, s’il reste un jeu très narratif, il ne nous ennuiera pas de bavardages incessants et ronflants. Le rythme y est donc mieux géré, pour un scénario bien moins complexe bourré d’informations à retenir, le tout dans un spin-off qui ne nécessite absolument pas de faire la saga principale.
Un scénario plus léger donc que la série « Trails » mais ce n’est pas la seule différence qui sera notable. C’est donc en alternant entre 2 mondes, entre Remnant et Terra, que se déroule The Legend of Nayuta. Si l’île de l’adolescent permet d’obtenir de nouvelles compétences (auprès de son maitre d’armes), de s’adonner aux achats d’équipements ou encore de partir en quête du contenu secondaire, tout le reste se joue dans l’autre monde. Composé de plusieurs régions, elles-mêmes découpées en plusieurs « niveaux » plus ou moins courts, c’est à Terra que nous passerons le plus clair de notre temps à démêler les enjeux scénaristiques et s’adonner aux nombreux combats qui se profilent à l’horizon. Et pour ce spin-off, nous quittons donc le tour par tour de la saga Trails pour du action-RPG, le tout compagnie de Noi.
Les combats révèlent un gameplay très classique, avec attaque légère, lourde, esquive, et l’attaque de Noi. S’il reste efficace pour son dynamisme, le mapping (l’association des touches de la manette à l’action demandée) est néanmoins peu intuitif au début.
Son déroulement très arcade, parfois très orienté jeu de plateformes, demande donc une certaine rejouabilité des niveaux au fil de notre avancée. Cela peut-être par passion pour la complétion à 100%, mais aussi pour obtenir les différentes attaques de Noi grâce aux mini-boss optionnels, ou encore pour compléter le manuel d’attaques auprès d’Orbus, obtenir armes et équipements dans les coffres, mais aussi récupérer les nombreux ingrédients nécessaires à la cuisine, le tout en changeant les saisons. Si ce dernier aspect est nécessaire au déroulement de l’histoire, tout le reste est parfaitement optionnel (mais néanmoins recommandé en ce qui me concerne). Quoi qu’il en soit, ce gameplay très old-school a clairement fait mouche sur moi. Le dynamisme des combats, les niveaux complexifiés par les phases de plateformes, les boss et leur pattern (surtout), un sentiment de puissance au fil des niveaux et de notre changement d’équipement, je n’ai pour ainsi dire que la certaine rigidité des déplacements de Nayuta à « critiquer ». En effet, jeu de 2012 oblige et avec un manque certain de modernité pour cette version « remastered« , les déplacements et esquives de Nayuta peuvent paraître particulièrement lourds et lents, relevant légèrement la difficulté en mode normal. On appréciera cependant le « high speed mode » (à l’instar de Trails From Zero et To Azure) qui permet de palier un peu à ça, surtout pour les nombreux allers-retours à pied.
On apprécie tout particulièrement la quasi absence des longues sessions de farming propres au genre. En effet, inutilise de refaire les niveaux ad vitam aeternam pour prendre quelques niveaux, le jeu se contente de proposer le système de cuisine dont les plats nous permettent d’obtenir plus ou moins de points d’expériences. Il faut juste avoir les bons ingrédients, mais cela se fait finalement naturellement au fil de l’histoire.
Tout comme les portages de l’arc Crossbell, on retrouve un aspect visuel très brut de décoffrage. Au delà des quelques améliorations visuelles pour les phases de dialogues, avec la présence d’illustrations des personnages particulièrement réussies (ce que fais également les Trails), le reste est resté ancré en 2012 avec une légère revisite de la netteté des personnages et des décors. Si cet aspect pourra ne faire ni chaud ni froid aux fans de la série, force est de constater que peu d’améliorations ont été apportées graphiquement. Cependant, son aspect « old-school » reste très agréable à l’œil, bien que le jeu commence à subir le poids de son âge et de sa plateforme initiale.
Comme la série Trails, et de nombreuses productions de Nihon Falcom et NIS America, l’absence de localisation française n’invite pas un nouveau public à découvrir la série, tout comme un certain inconfort au fil des dialogues peut s’installer.
Alors que j’ai beaucoup de mal à m’attacher à la saga Trails, j’ai pris beaucoup de plaisir à parcourir The Legend of Nayuta: Boundless Trails. Son gameplay très arcade, son déroulement par niveaux, ses boss et leur pattern, le dynamisme de ses combats, son scénario particulièrement mieux rythmé et moins bavard, tout cela m’a permis de particulièrement mieux apprécié ce spin-off que sa saga mère. Malheureusement, ce portage renferme quelques imperfections, comme la rigidité et la lenteur des déplacements de Nayuta, ou encore son aspect graphique qui peine à évoluer et commence à accuser le poids des années. Cependant, très facilement comparable à la série Ys, notamment au VIII, The Legend of Nayuta est un très bon jeu, dépaysant et léger, qui pourra trouver son public et ses fans, si toutefois ils sont à l’aise avec la langue de Shakespeare, cela va de soi.
- Un univers comparable à la saga Ys
- L’action-RPG lui va si bien
- Un scénario mieux rythmé et moins bavard
- Le pattern des boss à l’ancienne
- Le déroulement très arcade
- Le système de saisons qui influent sur l’aspect visuel et le level design des niveaux
- La sensation de puissance au fil des niveaux et du changement d’équipements
- Les sessions de farming remplacées par la cuisine
- Un mapping déroutant et peu intuitif
- Graphiquement joli, mais qui commence à accuser le poids de son âge
- L’absence de localisation française
- La lenteur, par défaut, des déplacements de Nayuta