
Auteur de la très belle surprise Close To The Sun sortie en 2019, le studio italien Storm in the Teacup revient vers nous 6 ans plus tard avec Steel Seed. On oublie la vue FPS pour embrasser la vue à la troisième personne, on délaisse le genre steampunk pour de la SF futuriste et on dit bonjour à Zoe et Koby, lancés dans les méandres d’un complexe techno-futuriste pour faire la lumière sur ce qu’il se passe sous nos yeux. Prévu le 22 avril sur PS5, Xbox Series S/X, et PC. Pour quel résultat me demanderez vous ? Malheureusement, je ne saurai que trop vous recommander de passer votre chemin.

Version | Numérique sur PS5, fournie par l’éditeur |
Temps de jeu | 14 heures |
Histoire terminée | Non |
Complétion totale | Non communiquée |
Difficulté | Facile |

Genre(s) | Action Aventure, Science Fiction, TPS |
Date de sortie | 22 avril 2025 |
Prix (maximum conseillé) | 49.99€ |
Plateforme(s) | Xbox Series S|X, PC, PS5 |
Voix | Français, Anglais, Italien, Allemand, Espagnol, Russe |
Textes français | Oui |
Connexion obligatoire | Non |

Steel Seed vous raconte l’histoire de Zoé, accompagnée par son drone Koby, ayant la lourde mission d’explorer un complexe techno futuriste afin de trouver toutes les réponses à ses questions. Un scénario écrit, revu et corrigé par un certain Martin Korda, lauréat, tout de même, d’un prix BAFTA ayant travaillé sur des titres comme FIFA 17 et FIFA 18 The Journey, NFS Rivals, Destiny 2 Le Roi des Corrompus et tant d’autres.
Si je reste évasif sur le scénario, je reviendrais plus bas sur sa qualité, rassurez-vous. Steel Seed, dans son gameplay, vous proposera des séquences soit d’infiltration ou d’action lors desquelles vous vous servirez des capacités incroyables de Zoé et de l’assistance, là encore incroyable de Koby, pour remporter la victoire sur 6 espèces d’ennemis différents.
Aidé d’un système RPG de prise de points de compétences à débourser dans un arbre de compétences découpé en 3 branches, précision importante, il vous faudra tout de même accomplir un certain exploit pour avoir le privilège d’acquérir la compétence souhaitée (du jamais-vu n’est-ce pas ?), comme par exemple tuer un certain d’ennemi d’une façon bien précise.

Un mot sur les graphismes, développé à l’aide de l’Unreal Engine 5 qui est une aubaine pour les studios de développement de notre époque, je vous laisse seul juge au travers des captures d’écran qui accompagnent ce test. Oui, Steel Seed est beau aidé par une direction artistique très qualitative dans son genre.
On s’attarde sur la technique, qui, même si je n’ai pas rencontré de freezes, j’ai été témoin de (très) nombreux ralentissements à tel point qu’à un moment, je me suis rendu compte que Steel Seed était en 60 FPS puisque d’un coup, sans que je m’y attende, il était devenu fluide ! Pour immédiatement revenir à son état initial. J’ai également rencontré d’autres bugs dont je reviendrais plus bas dans la partie sur mon avis.

Un mot sur la bande son, mis à part le thème principal qui est absolument magnifique (mais vraiment), tout le reste de la bande son est soit partie en vacances ou soit était de repos (ce que je lui pardonne, c’est important de se reposer). Je finirais sur le doublage anglais, qui fait sa partie avec une efficacité certaine sans non plus qu’il me marque plus que de raison. En ce qui concerne sa VF, elle ne dégage pas grand chose au point que la comédienne de doublage semble tout bêtement lire son texte et ne donne aucunement l’impression de s’être impliquée.
Le tour du propriétaire étant fait, place à ma partie préférée de mes tests : mon avis. Vous l’avez très certainement compris, il est négatif. Pour commencer, Steel Seed n’a rien à nous dire. Malgré un démarrage assez spectaculaire tout ça retombe très vite comme un soufflet (mal cuit). Si on peut lui pardonner un certain classicisme dans le traitement de son univers SF, le reste ne relève malheureusement pas le niveau. Le scénario est plat, mal écrit, mal narré, la mise en scène est partie acheter un paquet de clopes (certainement car je ne l’ai pas revu depuis). Zoé ne dégage rien, personnage aussi charismatique qu’un bol de soupe un soir d’été et pire, on ne se reconnait pas du tout dans sa quête de réponse(s). La vedette lui est facilement volée par son fidèle compagnon Koby, petit robot aussi espiègle qu’un chat enfermé dehors alors que la porte est ouverte. S’il tente tant bien que mal de transmettre quelque chose, les scènes qui se voulaient les plus marquantes, nous laissent de marbre, tant il ne dégage rien.

Le schéma de la narration est facile : « Va chercher ceci à trois ou quatre reprises, arène blindée d’ennemis, va chercher ceci une cinquième fois, arène et ainsi de suite ». Chaque niveau est un copié collé d’autres œuvres que nous connaissons toutes et tous comme par exemple (liste non exhaustive) : God Of War (2018), Batman Arkham Asylum (2007), Star Wars Jedi Fallen Order (2019) et sa suite Survivor (2023), The Legend Of Zelda Breath Of The Wild (2017) et enfin, le meilleur pour la route, Recore (2016).
L’influence de tous ces titres est, à un moment donné, perceptible, que ce soit dans un niveau en particulier ou même dans le gameplay en général. Mais alors que cela aurait dû ne rester que de l’influence et de l’inspiration, cela s’est transformé en un bête recopiage, sans vraiment comprendre pourquoi cela a marché pour eux et retombé comme un soufflet ici. Ce qui est l’un des problèmes les plus graves, à mon sens, c’est que Steel Seed ne sait pas où donner de la tête pour nous proposer de passer un moment dans son univers et ne parvient à aucun moment à me divertir. Par exemple, si je suis arrivé au boss de fin en 14 heures de jeu, le rythme, la narration, la façon de raconter l’histoire fait que le ressenti réel est bien plus haut.

J’en arrive donc à la goutte d’eau qui a fait exploser le vase. Si je suis arrivé au boss de fin, je n’ai pas pu et voulu finir Steel Seed puisque j’ai eu l’un des rage quit les plus violents que j’ai expérimenté depuis pas mal d’années. En cause, tout d’abord, un boss sac à PV inutilement mal calibré (pour rappel, j’y ai joué en facile), qui fait très mal, se jouant en 3 phases, chacune entrecoupée d’une cinématique. Jusqu’ici, rien de bien grave. Je tente une première fois et je perds, chose normale me direz vous. Je tente donc une seconde fois. J’arrive tant bien que mal à la première cinématique et là, le combat reprend… avec mon personnage propulsé dans les airs à Tatooine-Les-Bains et tombant vers l’infini et au-delà ! Ni une ni deux, j’ai littéralement explosé devant mon écran (mais vraiment et j’assume entièrement de vous le dire).
Je ne chercherais pas du tout à me justifier mais sachez que mon avis tient compte de tout un tas de paramètres quand je rend un avis/test de jeu vidéo, dont le plus important, à mon sens, avec toute l’expérience qui est la mienne : le fait de savoir ou non si j’ai pris du plaisir à jouer à tel ou tel jeu, tout en gardant en tête que ce sont des personnes de chair et de sang qui ont développé la dite œuvre. C’est pour ça que contrairement à certain(e)s, je n’emploierais jamais le mot « catastrophe ». Parce que lire ou entendre de ton œuvre qu’elle est perçue comme catastrophique peut vraiment faire mal (le poids des mots, etc).

Néanmoins, à contrario, je peux tout à fait partir du principe que réclamer de l’argent (pour rappel, nous sommes à une époque où Nintendo exige de nous 90 EUROS pour son Mario Kart World) revêt une certaine forme de responsabilité de la part de celui qui exige des sommes élevées pour divertir un potentiel public. Là encore, j’estime que l’on peut tout de même, toujours dans le respect, demander des comptes.
En l’état donc, je vous déconseille fortement ce Steel Seed qui n’est au rendez vous d’absolument rien de ce qu’on pourrait avoir droit et de ce qu’on attend de lui. Pas de scénario, pas de narration, pas de personnage principal auquel s’attacher et/ou se raccrocher et pire un gloubi boulga de gameplay honteusement recopié aux œuvres qui ont très certainement marqués un nombre important de joueurs et de joueuses au travers des années. En résulte tout de même un main thème vraiment classe. Au final, il ne fallait pas faire un jeu vidéo mais un album de chansons, peut être que cela m’aurait plus marqué…


Six ans après son très bon Close To The Sun, Storm in the Teacup nous propose le best-of de tout ce qu’il ne faut surtout pas faire à mon sens avec une deuxième œuvre. Si le fameux Martin Korda est utilisé comme argument marketing puisqu’il aurait revu et corrigé le scénario, je me demande bien l’état de ce fameux scénario à son point de départ. En résulte une œuvre déjà oubliée puisque très fortement oubliable. Le coche est plus que manqué et je refuse catégoriquement de vous recommander un titre qui sera vendu 49.99€ en physique dès sa sortie. Bref, il faudra non pas faire mieux la prochaine fois mais travailler dur en y mettant le fond et la forme…

- Le main thème, absolument grandiose
- C’est beau (mais ça rattrape pas le reste)

- Le scénario, toujours pas revenu de sa pause clope
- La narration, en congé certainement
- Zoé, je cherche encore sa personnalité
- Techniquement, c’est compliqué (ça doit être la pause aussi pour le moteur graphique)
- Temps de jeu 14 heures, ressenti 3 semaines
- Toujours pas compris la présence de Martin Korda à la correction du scénario (mais ça doit être un problème de ma part)
- Pour 49.99€, je vous dresse une liste d’œuvres de SF vidéoludiques qui vous marqueront bien plus que « ça »