
Développé par le studio indépendant Dee Dee Creations LLC, mais édité par Maximum Entertainment (anciennement Just For Games), Squirrel with a Gun débarque sur Nintendo Switch 2 après avoir envahi les consoles et le PC l’année dernière. Si la proposition d’incarner un écureuil avec un flingue face au gouvernement est alléchante sur le papier, le résultat manette en main frôle le manque de respect envers l’intelligence de son joueur. Explications.

| Version | Dématérialisée sur Nintendo Switch 2, fournie par l’éditeur |
| Temps de jeu | Environ 6 heures |
| Histoire terminée | Non |
| Complétion totale | / |
| Difficulté | Unique |

| Genre(s) | Action, Aventure, Solo |
| Date de sortie | 29 août 2024 sur PC, 15 octobre 2024 sur PS5/Series, 18 novembre 2025 sur Nintendo Switch 2 |
| Prix (maximum conseillé) | 19.99€ |
| Plateforme(s) | Nintendo Switch 2, PS5, Xbox Series X|S et PC |
| Voix | / |
| Textes français | Oui |
| Connexion obligatoire | Non |

La proposition de Squirrel With a Gun est simple, limpide, directe. Vous incarnez un écureuil ayant un penchant pour le chaos et les flingues. Foutre le bordel ? Votre seconde nature. Faire chier le voisinage et le Gouvernement au passage ? Un met délicat pour vous. Telle est la proposition de cette production indé qui, hélas, s’écroule tel un château de cartes une fois sorti du (spectaculaire) prologue qui vous enverra vous infiltrer dans un bunker du Gouvernement. Une fois arrivé dans le semi monde ouvert qui vous attend, c’est le premier drame. C’est vide et mis à part récolter des glands d’or (j’en connais un sacré paquet d’ailleurs…) et des glands normaux (là encore, j’en connais aussi), Squirell With a Gun a déjà oublié ce pourquoi il nous retient manette en main.
Alors, un peu lâché dans cette proposition qui tire son inspiration des ténors du genre comme Yakuza (j’en reste pantois), Shadow of the Colossus, Untitled Goose Game mais encore Goat Simulator (promis je me suis pas mis à la bouteille) on essaye de se prendre au jeu et de faire un peu n’importe quoi comme embêter son monde mais rapidement, j’ai lâché prise et je me suis forcé à me concentrer sur la trame principale, qui est de réunir vos deux monnaies du jeu, vos glands donc, afin d’acquérir du matériel pour avancer dans « l’histoire ».

Et c’est là, où en prise à un certain nombre assez important de bugs et de problèmes techniques en tous genres que j’ai décidé d’arrêter le tir. J’ai bien conscience d’être en présence d’un titre indé mais il est sorti un an après les versions consoles et PC et si entre temps le studio n’a pas pris la peine de travailler son sujet pour sortir une version plus que propre de son œuvre, je ne vois pas pourquoi je prendrais le temps de lui consacrer plus de temps que je ne viens de le faire.
Ce que j’ai vu et joué dans Squirrel With a Gun est indigne des capacités techniques de la Nintendo Switch 2 (je n’ose imaginer les versions consoles et PC…). Entre ralentissements intempestifs, passages sous la carte, bugs de collision en tous genres, distance d’affichage à la ramasse, graphismes en général (c’est tout de même développé sous Unreal Engine 5!), les piétons qui saccadent façon Pokémon Violet/Ecarlate (et encore, on pourrait être plus indulgent avec Dee Dee Creations LLC pour le coup), maniabilité en dents de scie (les sauts, c’est quelque chose), je pourrais vous parler de mon expérience durant des heures mais je n’ai pas envie de développer plus que ce que je viens de le faire.


Du côté du sound design, mis à part son main thème très espionnage/James Bond, je n’ai rien de plus à vous en dire. C’est quelconque, oubliable et déjà oublié de mon côté. Un mot tout de même sur la durée de vie, sachez que cela varie d’une personne à une autre. Si mon temps de jeu atteint les 6 heures sans l’avoir fini, sachez qu’il est tout de même possible de le finir dans ce même temps. Pourquoi ? Hé bien parce que j’ai pris le temps d’explorer le quartier et je me suis amusé à faire la misère a ses habitants ainsi que casser les pieds aux agents du gouvernement.

Le tour du propriétaire est accompli, place à mon avis. Je ne vais pas tourner autour du pot, la seule chose de bien dans Squirrel With a Gun, c’est sa proposition. Incarner un écureuil déter’ prêt à tout faire cramer sur son passage pour récolter ses glands, bah c’est déjanté et j’aime le déjanté. Plus c’est con, plus je vais lever le sourcil d’intérêt. Par contre et ici c’est le cas, plus on va me prendre pour un idiot, plus je vais montrer les crocs, c’est le cas ici. Sorti un an après les versions consoles et PC, l’état technique de Squirrel With a Gun me fait lui mettre un premier stop. Alors certes, c’est développé par un studio indé qui se sert de l’UE5 pour nous proposer son œuvre. Manque de pot pour le studio, l’excuse de son indépendance pour justifier les errances techniques ne tiennent pas puisque cette année, rien que Bloober Team (Cronos The New Dawn) et Sandfall Interactive (Clair Obscur Expédition 33) nous ont prouvés qu’un studio « indé » pouvait avoir les moyens de ses ambitions en utilisant le moteur graphique sur utilisé Unreal Engine 5. A l’arrivée, on se retrouve donc avec un titre loin d’être prêt à sortir (mais qui est dispo à la vente) et qui se tire une balle dans la patte. Ce qui est dommage puisque ce genre de titre, qui propose quelque chose de fou-fou, manque cruellement (c’est d’ailleurs pour ça que j’ai demandé à en faire le test d’ailleurs). Mais pour faire quelque chose de fun et de déjanté, il ne suffit pas d’un concept et roule ma poule, non, sinon c’est trop facile. Il faut avant tout travailler son concept en amont et à l’arrivée. Si des titres déjantés comme Untitled Goose Game, Goat Simulator ou bien Maneater marquent leurs joueuses et joueurs, c’est bien parce que le mot d’ordre du « fun » est l’un des piliers même de l’œuvre. Pas comme ce Squirrel With a Gun qui vise avant tout le mercantilisme de bas étage plus que de vouloir divertir un public friand de ce genre de propositions.


La proposition d’incarner un écureuil vénère qui a décidé de faire chier son monde était donc beaucoup trop belle pour être vraie puisqu’à l’arrivée, on se retrouve avec un produit (et non pas une œuvre) qui ne respecte pas son public qui aurait pu y voir une proposition qui sort des sentiers battus. Si on peut retenir son côté très décalé et complètement « wtf » comme on dit dans le jargon, on retiendra de cette version Switch 2 un jeu bourré de bugs, vide, sans véritables objectifs ludiques. On aura tendance à préférer faire n’importe quoi dans son semi monde ouvert mais le fun aura vite ses limites tant le tout est incroyablement répétitif. Cela étant dit, j’ai une petite recommandation si vous cherchez une œuvre qui vous propose du grand n’importe quoi : Maneater, où vous incarnez un requin bouledogue lui aussi bien déter’. Au moins lui, il vous offrira ce pourquoi vous irez vers lui.

- La proposition, sur le papier, c’était alléchant
- Le prix (19€99)
- Le main thème, très James Bond
- La courte durée de vie (comptez 6h pour le finir)

- Techniquement honteux
- Graphiquement à la rue
- Oubliable et déjà oublié
- Aussi fun qu’une journée pluvieuse dans un Ehpad la veille de Noël