Schim est un mot néerlandais que l’on peut traduire littéralement par ombre ou fantôme. C’est aussi le nom du premier jeu du duo formé par Ewoud van der Werf et Nils Slijkerman, développeurs indépendants basé à Leeuwarden, aux Pays-Bas et édité par Extra-Nice Games et PLAYISM. Annoncé en été 2022, SCHiM fait partie de ces productions indépendantes dont on entend peu parler jusqu’à leur sortie. Et sa sortie, elle arrive, puisque SCHiM débarquera sur Nintendo Switch, PS4, PS5, Xbox One, Xbox Series et PC le 18 juillet prochain. De plus, nous avons appris par le biais de Maximum Entertainment, que SCHiM aura également droit à sa version physique dès cet octobre! C’est donc avec un immense plaisir que j’ai la chance de vous en parler dans ce test!
Version | Numérique sur PS5 fournie par l’éditeur |
Temps de jeu | Environ 5h |
Histoire terminée | Oui |
Complétion totale | 29% des trophées |
Difficulté | Unique |
Genre(s) | Aventure, Puzzle, Plateformes |
Date de sortie | 18 juillet 2024 |
Prix (maximum conseillé) | 24€99 |
Plateforme(s) | PS5, PS4, Xbox One, Xbox Series S/X, Nintendo Switch, PC |
Voix | / |
Textes | Français, Anglais, Italien, Allemand, Espagnol, Néelandais, Japonais, Coréen, Polonais, Portugais, Russe, Chinois simplifié et traditionnel, Arabe, Bulgare, Tchèque, Dannois, Finnois, Grec, Hongrois, Indonésien, Norvégien, Roumain, Suédois, Thaï, Turc, Ukrainien, Vietnamien, Croate |
Connexion obligatoire | Non |
Sans prononcé un seul mot, SCHiM nous raconte l’histoire d’une ombre, qui prend la forme d’une grenouille, qui est séparée de son humain. Après l’avoir suivi au cours des différentes étapes de sa vie, de son enfance, à son adolescence, en passant par sa remise des diplômes à l’âge adulte, ces 2 êtres naturellement indissociables finissent malencontreusement par être séparés. C’est alors que notre aventure, en tant qu’ombre, commence, pour retrouver notre raison d’être.
Sans scénario à proprement parlé, SCHiM jouit néanmoins d’une narration implicite au travers de ses 65 niveaux, qui raconte le voyage d’une ombre pour retrouver son humain, sa moitié, dans un périple face à la vie quotidienne. Mettant en scène des moments de joie, dans un parc d’enfants par exemple, mais aussi des moments de tristesse, tout cela faisant partie de nos vies, inéluctables. SCHiM en devient une expérience presque philosophique et poétique qui mêle environnements vivants, en constant mouvement, à la solitude de notre personnage qui par tous les moyens veut retrouver son corps physique.
Le but de SCHiM est simple, il faut sauter d’ombre en ombre pour nous rapprocher de notre objectif. Qu’elles soient statiques, d’un objet, d’un animal, ou un d’un passant, ou en mouvement, d’un vélo à un passage à niveau, ou une poussette. Tout ce qui possède une ombre nous permet d’avancer et est un petit pas vers la prochaine étape. En cela, SCHiM a aussi la particularité de jouer ingénieusement avec la lumière, celle du soleil ou d’un réverbère, mais aussi des éclairs d’un orage, et de ses angles. Ainsi, il est bien plus qu’un simple jeu d’aventure dans un cadre urbain, on découvre peu à peu un puzzle-game qui nous demande de nous creuser parfois un peu les méninges.
En effet, outre la possibilité de sauter on peut également interagir avec tous les éléments de décors. Si certains ne nous serviront pas spécialement dans notre périple (comme abuser du klaxon d’une voiture, ou faire miauler un chat), d’autres en revanche sont nécessaires pour nous ouvrir la voie. Cela peut être prendre de l’élan grâce à un panneau publicitaire ou jouer avec les feux de circulations pour permettre aux véhicules d’avancer et à nous de les utiliser pour aller dans la direction souhaitée. De ce fait, le périple de notre « schim » se dévoile donc parfois bien plus complexe qu’il n’y parait.
En termes de durée de vie, le jeu d’Extra-Nice Games peut aussi bien être très court comme bien plus long. Car s’il nous donne la possibilité de le finir « en ligne droite », il nous laisse aussi une certaine liberté pour explorer ses différents décors et terrains de jeux, et nous laisse aller à notre curiosité. Toutes les routes mènent à Rome, comme le dit l’adage, on peut donc faire le choix d’aller directement à notre objectif ou alors faire quelques détours pour découvrir la foultitude de petits détails qui font de lui un jeu particulièrement vivant et réaliste. On peut retrouver par exemple des décors tout droit issus de villes existantes ou partir à la rencontre d’autres schim, ou retrouver des objets, eux aussi perdus par leur ombre.
En termes de difficulté, SCHiM peut s’adresser à tous les types de joueurs, du plus novice à celui qui préfère un peu plus de défi. En effet, de ce côté là, le jeu d’Ewoud van der Werf et Nils Slijkerman propose quelques options qui permettent de simplifier ou au contraire corser un peu l’expérience. Ainsi, on peut profiter du « double saut », qui permet d’avoir une marge d’erreur sur nos sauts entre les ombres, ou encore rendre le jeu un peu plus difficile avec un mode sans sauvegarde.
Malheureusement malgré toutes ses bonnes intentions et la volonté de se renouveler dans son level-design, ce périple urbain peine à évoluer en termes de mécaniques. Les niveaux se ressemblent tous plus ou moins manette en main et instaurent donc très vite une certaine répétitivité et présentent un manque certain d’innovation au fil des niveaux explorés. Il se voit donc plus adapté à de courtes, voire très courtes, sessions de jeu pour palier à cette redondance.
Si l’originalité de SCHiM réside avant tout dans son concept et son gameplay, son aspect n’est pas en reste. Particulièrement minimaliste, SCHiM se joue dans un monde aux traits fins et particulièrement coloré. En effet, chaque niveaux a ses propres couleurs, du bleu, au vert en passant par l’orange ou le rose. Et pour les yeux les plus sensibles, SCHiM permet aussi de changer les couleurs à notre guise. Quoi qu’il en soit, son aspect très minimaliste fonctionne parfaitement et est en parfaite harmonie avec son concept. Son terrain de jeu est particulièrement vivant, toujours en mouvement, que cela soit la circulation routière, que les passants qui vaquent à leurs occupations quotidiennes, SCHiM nous réserve dans son level-design quelques scénettes détaillées.
SCHiM est sans l’ombre d’un doute une petite production originale et attachante. Dans la « peau » d’une ombre, le premier jeu de Ewoud van der Werf et Nils Slijkerman nous invite à un périple urbain dont le principal moteur est le jeu des perspectives et de la lumière qui façonne toute son identité. Mêlant liberté et linearité, SCHiM nous offre une expérience minimaliste aussi bien visuellement que dans ses mécaniques de gameplay. Malheureusement cette simplicité, quand bien même soit-elle désirée, peut également trouver rapidement ses limites et faire apparaitre une répétitivité et un manque d’évolution qui peuvent en rebuter plus d’un un. Ainsi, il se voit donc plus adapté à des courtes sessions de jeu qui renforcent son concept original. Mais si vous désirez une production reposante, SCHiM est fait pour vous!
- L’histoire d’une ombre séparée de son corps
- Un concept original qui joue sur la perspective et les angles de lumière
- La possibilité d’interagir avec tous les éléments de décors
- Une esthétique minimaliste
- Un monde coloré, à notre guise
- Entre liberté et linéarité, qui permet à la durée de s’adapter à chaque joueur
- Fourmille de détails
- Peut s’avérer vite répétitif
- Manque d’évolution dans le gameplay