Sorti à l’origine en 1993 exclusivement au Japon, Romancing SaGa 2 Revenge of the Seven revient par la case du remake en 2024, toujours développé et édité par Square Enix. Jadis en 2D, Romancing SaGa 2 arbore désormais des décors en 3D dans un cel-shading impeccable. Fan de JRPG, que vous connaissiez ou non la saga et son genre, laissez moi vous parler de la magnifique surprise de cette fin d’année, disponible sur PlayStation 4 et 5, Nintendo Switch et PC via Steam dès le 24 octobre.
Version | Numérique sur PS5, fournie par l’éditeur |
Temps de jeu | Environ 50h |
Histoire terminée | Non |
Complétion totale | 45% des trophées |
Difficulté | Facile |
Genre(s) | Action, Aventure, RPG |
Date de sortie | 24 octobre 2024 |
Prix (maximum conseillé) | 59€99 |
Plateforme(s) | PS5, PS4, Nintendo Switch et PC |
Voix | Anglais, Japonais |
Textes | Allemand, Anglais, Espagnol, Français, Japonais |
Connexion obligatoire | Non |
L’histoire de Romancing SaGa 2 Revenge of the Seven nous conte une légende d’autrefois, d’une époque maintenant révolue. C’est ainsi que face à un mal implacable, sept vaillants guerriers et guerrières devinrent des héros aux yeux de tous après qu’ils aient sauvé leur monde. Néanmoins, leurs exploits et leur grande force attirèrent alors le malheur sur eux et furent victimes d’une trahison les condamnant à une mort assurée… Bien des années ont passées et la paix et la prospérité règnent sur le royaume d’Avalon. Sauf qu’un jour, une menace aussi mystérieuse que redoutable fit son apparition et l’on ne tarda pas à comprendre que celle-ci marqua le retour des 7 héros qui n’avaient qu’une seule idée en tête, se venger par tous les moyens. Cela commença par la mort tragique de l’empereur d’Avalon lui-même qui transmis alors la lourde mission de sauver le monde de la menace des 7 héros à ses descendants.
C’est peu ou prou le scénario du remake de ce Romancing SaGa 2. Plutôt bien écrit sur le fond, il se révèle être bien plus efficace grâce à sa narration disséminée dans les souvenirs de ces héros de jadis qui se chargent donc de nous dévoiler le pourquoi du comment ils ont pris un tour aussi sinistre. Néanmoins, le scénario ne nous oublie pas et nous allons nous construire notre propre histoire au travers de nos deux objectifs principaux : battre les 7 héros et annexer les autres régions du royaume pour acquérir suffisamment de puissance pour y parvenir. Pas plus, pas moins. Cela donne lieu à une histoire d’aventures et de héros comme je les aime et je vous l’avoue, j’ai vraiment adoré l’histoire qui nous est ici racontée.
De plus, bien que je ne m’étalerai pas en détails pour vous laisser la découverte intacte, il me faut tout de même vous parler des quêtes secondaires. On quitte ici les éternelles missions annexes, souvent dites FedEx (va me chercher ceci et revient me voir quand tu auras trouvé), à l’écriture souvent anecdotique pour ne pas dire inutile, souvent peu scénarisées, qui ne raccordent jamais vraiment les fils entre eux. En effet, tout au long de notre aventure, nous serons amenés à accomplir des missions secondaires, et donc facultatives. Si c’est effectivement vrai, rien ne nous oblige à les faire, elles s’ancrent malgré tout à la perfection au scénario principal, raccordant les wagons entre eux, et étoffant donc la narration du jeu. Ainsi donc, si vous vous prêtez au jeu de les accomplir, elles en deviendront, psychologiquement, nécessaires et obligatoires à votre expérience de jeu. Et c’est en cela que j’ai trouvé un vrai tour de force de la part de Square Enix.
JRPG oblige, Romancing SaGa 2 a tout ce qu’il faut pour faire comme toutes les autres œuvres du même genre mais a décidé de le faire différemment avec un grand brio. On oublie les histoires d’expérience de personnages, ici on se spécialise dans un type d’arme et de sort. Par exemple, j’ai décidé très tôt que j’allais spécialisé mon personnage dans l’épée et l’arc, ce qui lui a permis d’acquérir, au gré des combats de se spécialiser dans ces 2 domaines de combat bien précis. Pareil pour le reste de groupe (composé au maximum de 5 combattants) dont j’ai choisi soigneusement chaque spécialisation (un perso à l’arme lourde, un second à la lance/soin et ainsi de suite). Vous voyez où je veux en venir, la clé du succès étant d’essayer de tout couvrir afin d’être le plus polyvalent possible pendant les combats. De plus, sachez que votre groupe n’est ici pas statique ni sur la même ligne, bien au contraire, puisque vous pouvez adopter une stratégie de combat qui vous permet de surprendre vos adversaires avec une stratégie bien élaborée (par exemple, votre brute en premier, le reste du groupe en arrière, histoire qu’il puisse prendre tous les dégâts pendant que le ou les archer/ères font le plus gros des dégâts).
Vous l’aurez compris, sans rentrer complètement dans les détails, Romancing SaGa 2 prend son genre et ses joueurs les plus assidus à contre pied pour proposer une nouvelle vision audacieuse du tour par tour et ça marche vraiment du tonnerre. L’une des idées que j’ai le plus aimé étant que durant les combats, nos combattants puissent apprendre de nouvelles capacités à force d’utiliser celles qu’ils utilisaient déjà, nous permettant de développer de nouvelles stratégies (par exemple, à force d’utiliser une compétence spécifique de l’arc, vous débloquerez de nouvelles compétences liés précisément à cette compétence). Cela forme un tout vraiment cohérent et vraiment addictif. Enfin, je parlerais de la jauge de fougue qui nous octroie une ultime attaque nous permettant d’infliger énormément de dégâts pour peu que nous jouions sur la faiblesse de nos ennemis pour pouvoir la déclencher. Si au départ, on n’y prête pas vraiment attention, elle se retrouvera totalement obligatoire durant les boss et autres ennemis ultra chiants forts puisque décisive à de multiples reprises.
Un mot sur la difficulté puisqu’il me faut vous en parler. Romancing SaGa 2 peut s’avérer être punitif et d’une exigence sans commune mesure pour peu qu’on ne soit pas à l’aise avec le genre. Rendez vous compte qu’en normal, le jeu est considéré comme ayant une difficulté « difficile » puisqu’il se sert de ses propos pour l’une de ses mécaniques de gameplay, c’est à dire la mort définitive de ses personnages, notre personnage inclus, qui via la voie de la descendance, reviendra sous les traits d’un descendant (c’est logique en soit). En ce qui me concerne, et j’y reviendrais plus bas, j’ai décidé d’y jouer en facile et même si étant jeune, j’ai tout de même accompli quelques JRPG (d’ailleurs mon premier jeu vidéo fut Golden Sun sur Game Boy Advance), il faut bien vous avouer que plus j’avance dans ma vie, plus je délaisse le genre du tour par tour, puisque mis à part la série Persona et Like A Dragon, je les trouve tous un peu anecdotiques dans leurs sujets et leurs mécaniques de gameplay. Dans la difficulté facile donc, si dans l’ensemble tout s’est relativement bien passé puisque j’avais l’impression d’être plus puissant que les adversaires, j’ai tout de même « buté » sur 1 ou 2 boss qui m’ont demandé soit de refaire le combat ou soit d’avoir l’assistance de ma chance plus que légendaire (qui se manifeste quand elle en a envie soit dit en passant). Mais malheureusement, j’ai eu la mauvaise surprise de découvrir la toute puissance d’un boss de fin tellement fort que j’ai abandonné dès mon premier essai. L’écart de puissance entre le sous boss de fin et le boss de fin est tel que je n’ai pas cherché à m’y investir plus que cela, reconnaissant donc l’ampleur d’une tâche qui ne me donne pas/plus envie de me dépasser plus que de raison. Là encore, j’y reviendrais plus bas, dans le paragraphe de mon avis.
Du côté des graphismes et de la technique, si je n’ai eu aucun souci d’ordre technique à vous remonter, pas de freezes, pas de ralentissements, ni de bug particulier, l’aspect graphique de ce Romancing SaGa 2 est je trouve, à la fois plutôt joli, tout comme étant en retrait de ce qu’on peut pourrait retrouver sur PS5. En ce qui me concerne, même si je ne vais pas rentrer dans la comparaison entre, par exemple, un Final Fantasy VII Rebirth et ce Romancing SaGa 2, du même développeur-éditeur, j’aurais aimé me satisfaire plus que d’un simple 60 FPS couplé à des graphismes en cel-shading. Cela peut paraitre assez exigeant venant de moi (et je m’en suis totalement accommodé soit dit en passant), j’aurais tout de même aimé que ce soit un peu plus que cela. Néanmoins, puisque le jeu doit à la fois tourner sur Switch et PS4, il fallait faire des concessions, surtout si on tient compte, sans avoir de données précises, du faible budget alloué au projet. Un mot sur la bande son, tantôt mélancolique, tantôt héroïque, elle joue sa partition à la perfection et achève de rendre les moments les plus héroïques qu’ils ne le sont déjà. Une franche réussite de ce côté là.
Place enfin à mon avis. Pour commencer, sachez qu’il n’était pas prévu que je me charge de rédiger le test de Romancing SaGa 2, dont je ne connaissais absolument rien de la sortie avant que je ne vole à la rescousse de votre rédac’ cheffe, alors surchargée de contenu qui arriveront très vite. De mon côté donc, je me suis retrouvé à me lancer dans cette folle histoire de revanche des 7 héros et j’ai vraiment pris mon pied (littéralement en plus). Une histoire sacrément héroïque, avec une énorme dose d’aventures, dont je pense, j’avais besoin à l’instant T et surtout cette proposition audacieuse et intelligente du tour par tour qui rafraichit vraiment le genre. Je vous concède volontiers avoir un peu farmé ici et là pour développer mon empire, mes maitrises et mes compétences histoire d’être suffisamment fort pour passer chaque héros, d’où mon temps de jeu (50 heures) mais je me suis vraiment immergé et investi dans mon aventure avec un immense plaisir malgré mes lacunes en tour par tour.
J’aurais aussi plus qu’aimé revenir vers vous avec le sentiment du devoir accompli après avoir corrigé le boss de fin mais sa puissance et sa force est telle, même en facile, que je pense qu’il y a un petit problème dans l’équilibrage de ce combat bien précis. Fort heureusement que je ne suis pas le seul à avoir ce souci puisque je me serais vexé tout rouge pas content. En résulte tout de même un constat plus que largement positif puisque Romancing SaGa 2 ne se résume pas qu’à son boss de fin vénère pas gentil mais bel et bien sur l’ensemble du contenu que j’ai parcouru durant 50 très courtes heures (à mon sens). Je finirais tout de même par évoquer le sentiment de redondance que j’ai ressenti ici et là mais rien de bien grave, il me fallait vous le dire. Néanmoins, cela n’éclipse en rien tout le bien que je pense de ce remake qui m’aura offert l’une des meilleures aventures que j’ai pu vivre cette année et qui me marquera un bon bout de temps, ce qui est un exploit en soit qui ne doit pas être minimisé venant de moi et d’un joueur qui n’avait certainement pas prévu de s’y plonger (tout en ne connaissant absolument rien du jeu auquel il allait être confronté). Une franche réussite donc, un peu amoindri par un boss de fin invincible et une certaine redondance.
Quelle belle surprise qu’est ce Romancing SaGa 2 Revenge of the Seven ! Avant de me lancer dans son test, je ne le connaissais pas du tout ni ne savais pour sa sortie et après 50 heures alors aux portes d’un boss de fin invincible et insurmontable, le constat est sans appel, j’ai vraiment adoré mon aventure. Un JRPG qui sait proposer quelque chose de nouveau et unique dans ses mécaniques de gameplay, tout en insufflant un souffle d’héroïsme et d’épique, qui je trouve, manque cruellement de plus en plus dans le jeu vidéo moderne. Si, malheureusement, je n’ai pas envie de m’investir plus que de raison dans un boss de fin beaucoup trop fort pour pas grand chose, la faute à un planning déjà chargé, je garderais de cette aventure un souvenir plus que très positif. Un exploit qui n’est pas à la portée de tout le monde, en sachant qu’en plus, je ne savais pas où je mettais les pieds. Une franche et belle réussite de la part de Square Enix, chapeau !
- Un scénario classique mais vraiment efficace
- Une narration intelligente qui offre une aventure unique à son joueur/joueuse
- Une vision du tour par tour novatrice qui surprend et fait un bien fou
- Une durée de vie hallucinante
- Un contenu gargantuesque (je me suis bien gardé de vous en dire plus)
- Une musique à la fois mélancolique et très héroïque dans les combats de boss
- Le boss de fin, rendez lui son hochet nom d’une pipe !
- Peut s’avérer être redondant par moments
- J’aurais aimé, d’un point de vue graphique, qu’il soit encore plus joli qu’il ne l’est, surtout sur PS5 (mais je chipote)