Plus de vingt ans après sa sortie initiale sur PC, Mac et PlayStation 2 (ainsi que PSP, dont la sortie date de 2007), le très acclamé Romance of the Three Kingdoms 8 (VIII) revient aujourd’hui sous forme de remake. Au programme de cette nouvelle mouture: 1000 officiers jouables (contre 600 à l’époque), de nouveaux doublages, de nouveaux scénarios (pour un total de 55), bref Koei Tecmo et le studio Kou Shibusawa ont mis les petits plats dans les grands pour nous proposer un remake de grande envergure, le tout saupoudré de nouveaux visuels pour moderniser un peu tout ça. Disponible dès le 24 octobre 2024 sur PS4, PS5, Nintendo Switch et PC, je vous propose de lire mon test de ce Romance of The Three Kingdoms 8 Remake.
Version | Numérique sur PS5, fournie par l’éditeur |
Temps de jeu | Environ 17h |
Histoire terminée | Oui |
Complétion totale | Non communiquée |
Difficulté | Normal |
Genre(s) | Stratégie, Gestion, Simulation |
Date de sortie | 24 octobre 2024 |
Prix (maximum conseillé) | 59€99 |
Plateforme(s) | PS4, PS5, PC, Nintendo Switch |
Voix | Japonais |
Textes | Anglais, Japonais, Chinois simplifié et traditionnel |
Connexion obligatoire | Non |
A l’instar de ses nombreuses autres sagas (Dyntasy Warriors, Nobunaga’s Ambition), Koei Tecmo, ici aux côtés de Kou Shibusawa, s’inspire de faits historiques d’Asie pour leur donner vie. Et comme son nom l’indique, Romance of Three Kingdoms est une « retranscription » vidéoludique fidèle à l’une des plus grandes périodes historiques d’Asie: la guerre des Trois Royaumes de Chine. C’est donc sans surprise que nous retrouvons les plus grandes figures emblématiques de cette période, de Cao Cao à Zhuge Liang en passant par Liu Bei, Lu Bu, et j’en passe (des noms que vous connaissez déjà certainement si vous avez déjà fait au minimum un épisode de Dynasty Warriors).
Romance of the Three Kingdoms propose donc ici un scénario, ou plutôt plusieurs, non plus inspirés mais particulièrement fidèles à ce que nous raconte l’Histoire de Chine et cette période mythique qu’étaient les Trois Royaumes. S’il n’hésite pas également à s’octroyer quelques libertés et des scénarios fictifs, surtout par nécessité ludique, plus globalement le jeu se veut être une véritable simulation historique pour les joueurs les plus férus d’Histoire.
Jeu de gestion, stratégie et simulation oblige, tous les éléments qui constituent le(s) scénarios et le gameplay sont intimement liés. En effet, chaque action de notre part aura le plus souvent une incidence sur le déroulement de l’histoire, nous ouvrant de nombreux embranchements scénaristiques, qu’ils soient mineurs (de simples requêtes de nos concitoyens) ou majeurs (par exemple le déblocage des nombreuses fins possibles).
Avant de partir à la conquête du territoire chinois, nous pouvons choisir entre 3 modes de jeu: les scénarios recommandés pour les nouveaux venus, le choix de notre personnage, ou encore le choix de la période souhaitée. Pour le premier mode, nous devons répondre à quelques questions dont nos réponses aiguilleront le jeu pour nous orienter vers le rang (Gouverneur, Tacticien, Officier, etc) qui nous correspondrait le mieux, en fonction de ce que l’on veut contrôler et comment. Dans un souci d’approfondir un peu mon test, j’ai terminé l’histoire de 2 personnages: Zhou Yu et Lu Bu (formidablement doublé par un certain Takaya Kuroda, les vrais sauront). Malgré tout, sachez que mon temps de jeu n’est absolument pas représentatif de la durée de vie réelle du jeu puisqu’elle peut être considérée comme quasiment infinie, de par le nombre de personnages jouables, mais également le nombre de scénarios et possibilités scénaristiques.
Une fois notre personnage et rang choisis, nous commençons notre périple dans une ville ou un village qu’il convient de développer (commerce, cultures, martial, ordre public) afin de la rendre la plus pérenne et puissante possible et d’étendre la suprématie du clan auquel nous sommes affilié. Plus la ville est développée, plus elle aura une force de frappe, offensive et défensive, importante. De plus, nous pouvons entrainer notre officier et accroitre ses compétences (intelligence, force, politique, etc) servant par exemple à remporter des duels ou des débats. Cette première partie que je qualifie de jeu de gestion demande un investissement certain puisqu’elle permet également de s’adonner aux nombreuses alliances disponibles et nécessaires avec d’autres personnages. Romances, amitiés, « synergetic » ou « antagonistic », toutes les relations possibles entre notre officier jouable et les autres personnages influera sur la façon dont se déroulera le scénario et les combats.
Après 3 mois de développement de notre « QG » viennent les « Parlements », la partie dans laquelle la stratégie prend le pas sur le reste. Notre rang influant sur le nombre de points d’action dépensables pendant ces parlements, c’est ici que pourront se lancer les marches (et donc les combats, menés grâce aux tactiques, Stratagèmes et liens forgés) vers d’autres villes, ou encore la possibilité de recruter de nouveaux officiers, ainsi que de pouvoir affaiblir les parties adverses (si tant est que la ville visée est adjacente à la notre).
Vous l’aurez compris, Romance of the Three Kingdoms est d’une complexité non négligeable et, bien qu’il puisse rester accessible aux néophytes du genre, dévoile un contenu pantagruélique (ce remake reprend ROMANCE OF THE THREE KINGDOMS VIII with Power Up Kit incluant les contenus « All Officers Play » et « All Periods Scenarios« ) , et des possibilités infinies et une liberté presque déroutante. Si sa complexité est indéniable de par le nombre faramineux d’informations à emmagasiner et à retenir, cela est aussi dû à l’absence de localisation française qui le rend encore plus difficile à approcher et maitriser. Le vocabulaire martial et stratégique étant évidemment omniprésents, il se révèle peu amical envers les non-anglophones, rendant donc son approche plus indigeste.
Comme évoqué précédemment, Romance of the Three Kingdoms 8 promet une liberté déconcertante à ses joueurs de par son nombre de scénarios, de « Tales » à raconter, et requêtes à terminer, de villes à développer, de relations à approfondir, nul doute que l’expérience de chaque joueur se révèlera unique. En sont la preuve mes 2 runs avec 2 personnages différents. En effet, Romance of the Three Kingdoms permet de personnaliser, de façonner l’histoire de notre personnage et de faire presque ce que l’on veut. Vous voulez refuser une promotion de Gouverneur? Vous pouvez. Vous voulez transférer votre personnage et ses alliés vers une autre ville? Vous pouvez. Vous souhaitez refuser d’être enrôlé chez l’ennemi? Pas de problème. Vous voulez combattre dans une autre faction? Et bien, oui, même ça le jeu vous le permettra.
Difficile de parler de tous les aspects qui constituent le gameplay de ce Romance 8 tant il se révèle d’une générosité et d’une richesse incontestables. Mais force est de constater que son contenu pantagruélique peut également lui faire défaut de par une répétitivité qui peut vite s’installer. En effet, si je ne me suis adonnée qu’à 2 scénarios, il y en a encore 53 autres qui m’attendent sagement avec un schéma alternant gestion de ville et Parlements identique. Seuls les joueurs les plus fins stratèges et les dirigeants en herbe auront le cran de tout terminer (je les admire d’avance).
Je terminerai par la partie visuelle et sonore. D’un point de vue visuel, le travail abattu sur cet opus vieux de plus de 20 ans (sa sortie initiale datant de 2001 sur PC) est impressionnant. En effet, tout a été remis au goût du jour pour le moderniser, de ses graphismes, en passant par ses interfaces plus intuitives et plus claires. On pourra lui reprocher ses phases de combats un tantinet vides et peuvent manquer de nous impressionner notamment en termes de nombres d’ennemis. Sans en attendre un Dynasty Warriors like, on aurait pu s’attendre à quelque chose de plus impressionnant de ce côté là, étant l’un des points qui font l’identité de Koei Tecmo (mais, soyons sérieux 5 minutes, je chipote).
Du côté de la bande-son, je m’attarderai surtout sur le doublage japonais. Je vous parlais du formidable Takaya Kuroda qui double le redoutable Lu Bu mais le reste du casting n’est pas en reste. On retrouve des noms tels que Takehito Koyasu (Olivier Lenheim dans les Trails in the Sky), Kazuhiko Inoue (Kakashi Hatake dans Naruto), Kaori Ishihara, Marie Miyake, la liste est longue et particulièrement qualitative.
Si vous êtes un adepte de gestion, de stratégie, de simulation, et que l’anglais n’a plus aucun secret pour vous, Romance of The Three Kingdoms 8 Remake est sans l’ombre d’un doute fait pour vous. D’une générosité incommensurable en termes de contenu, un gameplay si riche qu’il est impossible d’en avoir le tour en quelques heures, la liberté d’écrire sa propre histoire, cet épisode de la saga Romance n’a pas volé sa réputation, et son remake est à la hauteur de ce que les fans de la première heures pouvaient en attendre tant le travail abattu pour le moderniser est palpable. Et si je ne suis d’habitude pas une férue de stratégie, je me suis prêté au jeu des Trônes Trois Royaumes et son gameplay particulièrement addictif et complet. Malgré tout, sa complexité peut aussi rebuter les néophytes, surtout si vous êtes non-anglophones ou pas assez pour capter ses nombreuses subtilités tant en matière de stratégie que de vocabulaire particulièrement soutenu.
- Un travail visuel fabuleux
- La richesse du gameplay
- Le contenu pantagruélique
- Le doublage japonais aux oignons
- Une durée de vie qui s’adapte à chaque joueur
- La liberté déconcertante pour un jeu du genre
- L’absence de localisation française qui complexifie la compréhension du gameplay
- Peut se révéler répétitif
- Des batailles un peu « vides »