Long d’un développement de 7 ans, Rise Of The Ronin débarque avec vigueur partout dans le monde le 22 mars 2024. Exclusivité PS5 oblige, le titre de la Team Ninja se doit donc d’être en quelque sorte le porte étendard de la plateforme cette année. Mission réussie pour notre Ronin ? Réponses dans ce test sans maître.
Version | Dématérialisée sur PS5 fourni par l’éditeur |
Temps de jeu | 76h |
Histoire terminée | Oui |
Complétion totale | Platine obtenu |
Difficulté | Facile + aube noire pour l’obtention d’un trophée spécifique |
Genre(s) | Action, RPG |
Date de sortie | 22 mars 2024 |
Prix (maximum conseillé) | 79€99 |
Plateforme(s) | PlayStation 5 |
Voix | Allemand, Anglais, Espagnol, Français, Japonais, Italien, Japonais |
Textes | Allemand, Anglais, Danois, Espagnol, Finnois, Français, Italien, Japonais, Norvégien, Néerlandais, Polonais, Portugais, Russe, Suédois, Turc |
Rise Of The Ronin prend place durant l’ère Bakumatsu, après trois longs siècles du règne Tokugawa, qui est en proie à une vague de contestation sans précédent dû à une grogne anti shogunat. C’est alors que l’apparition des navires noirs au loin de la baie d’Edo mettra littéralement le pays dans une confusion sans commune mesure. Mais au milieu du chaos et de l’anarchie, un guerrier sans maitre, un ronin, s’élèvera et fera preuve d’un immense courage pour trouver sa voie et ainsi influencer le destin du Japon tout entier…
Le scénario de Rise Of The Ronin débutera alors dans le Japon féodal et plus précisément durant l’année 1863 afin de se finir en 1868. Vous vous incarnez vous même et incarnerez donc un Ronin, un puissant guerrier libre d’assumer ses actes et ses propos et d’en subir les conséquences. Au terme d’un menu de création de personnage ultra complet (j’ai décidé de laisser l’apparence du personnage par défaut cela étant dit NDLR), vous êtes donc ainsi projetés dans votre aventure.
Condensé en 3 chapitres, le scénario de Rise Of The Ronin retrace donc la fin de la période Edo et vous ferez la rencontre de personnages ayant réellement existé, comme par exemple un certain Ryoma Sakamoto (et un casting plus élargi). Au cours de ces trois chapitres, vous évoluerez dans autant de mondes ouverts afin d’y accomplir votre quête principale, vos quêtes secondaires, vos quêtes de liens pour renforcer votre rang d’amitié avec vos alliés ainsi que la pacification des quartiers en les libérant en allant affronter des bandits (ainsi que prendre des photos, ramener des chats et ainsi de suite). C’est ce que vous ferez durant au minimum 60 heures.
Un mot sur le scénario, je n’ai littéralement rien à dire de négatif sur l’histoire qui nous est ici racontée (et qui fut déjà traitée dans Like A Dragon Ishin avec toutefois énormément de différences entre les 2 œuvres), puisqu’elle se laisse suivre avec un grand plaisir. Cependant, il souffre parfois d’une narration défaillante et un intérêt des missions un peu douteuse, puisque toutes les missions se termineront par un ou plusieurs combats. Le même schéma se répètera pour le contenu secondaire puisque si je pouvais résumer Rise Of The Ronin, ce serait 95% de combats pour le reste de scénario. Malheureusement, seules les fins de chapitres retrouvent notre intérêt dans leurs scènes fortes.
Fort heureusement, parce que l’immense force du titre de la Team Ninja, c’est son gameplay, rien que son gameplay. Si vous avez déjà joué à un précédent titre du studio, vous retrouverez donc l’essence même du talent du studio et peu importe la difficulté dans laquelle vous jouerez à Rise Of The Ronin, sachez que la clé de la victoire, c’est la parade éclair. A partir du moment où vous maitriserez la parade, vous roulerez sur l’intégralité du jeu. Si au départ, même en facile, on se fait passer à tabac par une IA pas très fut-fut mais qui fait très mal, très vite (au bout d’une dizaine d’heures), le déclic se fait automatiquement et l’on comprend que si on apprend comment gérer la parade éclair et notre endurance (ainsi que celle de notre adversaire), alors c’est ticket gagnant. En résulte alors un plaisir de tous les instants en combats, même si parfois j’ai oscillé entre l’infiltration et le combat pur pour me faire gagner un peu de temps et ainsi aller plus vite, le gameplay de Rise Of The Ronin est tellement addictif qu’il ne m’a pas fait lâcher la manette jusqu’à la toute fin.
Pour ce qui est de son contenu, Rise of the Ronin est généreux en bon nombre d’activités en tous genres. Des chats à trouver (que l’on peut envoyer en mission pour récupérer du « loot »), des sanctuaires à chercher, des photos à prendre, des camps de bandits à décimer, et j’en passe, le monde ouvert de Rise of the Ronin se veut assez classique dans son exécution et sa présentation, mais manque d’un cruel intérêt pour nous pousser réellement à s’y investir. En résulte donc très vite une certaine lassitude, de celle que l’on retrouve bien trop souvent dans ce type de jeux aux (trop) vastes contrées à explorer. Je rappelle qu’il s’agit ici non pas d’un monde ouvert mais de trois.
Développé avec le moteur maison de Team Ninja, il me faut être franc avec vous. Oui, en effet, en termes de graphismes purs et durs, Rise Of The Ronin est en retard avec ce qu’il fait de mieux sur PS5. Par exemple des titres comme Marvel’s Spider Man 2 (2023) ou bien Returnal (2021) nous ont offert ce qu’on pourrait exiger d’une exclusivité en 2024. Néanmoins, Rise Of The Ronin ne démérite pas dans sa direction artistique et sa reconstitution quasi maladive du Japon Féodal. Et j’ose l’écrire, le dépaysement fut total, grâce à ses panoramas, ses paysages qui m’ont toujours donner envie de sortir le mode photo (mention plus qu’honorable à ce dernier soit dit en passant).
Du côté de la bande son, c’est le compositeur Inon Zur (on ne le présente plus mais il a composé les bande son de Fallout 3, 4, New Vegas, 76, Starfield, Dragon Age, Dragon Age 2 et Dragon’s Dogma) qui est de la partie et assure sa partie avec brio, surtout durant les combats, faisant le show et nous motivant donc, à couper des têtes par paquet de quarante douze. Mais pas que, puisque la bande son vous accompagnera durant vos explorations en étant discrète mais bien présente, rehaussant avec un certain génie, le dépaysement que l’on ressent. Sur la question technique, en 60 FPS, je n’ai rien à vous remonter. Tout s’est très bien passé durant mes 76h.
Un mot pour finir, sur le doublage français. Si on retrouve un casting vocal absolument hallucinant (Frédéric Souterelle et Damien Boisseau pour ne citer que ces deux là !), on ne peut en dire autant de la tonalité et de l’implication du casting, propre aux œuvres asiatiques, ce qui est assez amusant, puisque même les films et séries asiatiques, quand ils ont un doublage dans la langue de Molière, souffre de ce gros point épineux. A contrario, un certain Ghost of Tsushima, à l’univers semblable, s’était équipé d’une version doublée en français exemplaire, d’une cohérence inébranlable, qui pourra parfois faire défaut ici.
Maintenant, place à mon avis. Si j’étais curieux sur ce Rise Of The Ronin, c’était déjà, pour son accessibilité. Sur ce point là, je n’ai pas été déçu, puisque en y jouant dans la difficulté la plus basse, j’ai tout de même eu un défi à ma hauteur. L’autre point sur lequel j’étais curieux du dernier né de la Team Ninja, c’était pour l’aventure que nous allions vivre dans son univers. Là dessus, et j’en suis le premier désolé mais je n’ai pas été rassasié, la faute à une narration mollassonne qui ne se démarque qu’en fin de ses chapitres, à des objectifs de missions (principales et secondaires) répétitifs, se soldant toujours par un bon gros combat des familles.
De plus, l’axe de communication autour du jeu et de ses choix déterminants est un peu fallacieux selon moi. Je trouve qu’en vérité, c’est une illusion de choix, sans réelles conséquences, qui nous est offert et surtout qui n’a aucun poids dans notre aventure. De plus, Rise Of The Ronin est très répétitif, répétant sa boucle de gameplay ad vitam aeternam et ce, durant le temps qu’il m’aura fallu pour l’accomplir. Enfin, son rythme est beaucoup trop long pour notre bien (et pour le sien au passage). Arrivé au début de son dernier tiers, je n’avais qu’une envie, c’était de le finir. Qu’elle ne fut pas mon désarroi quand arrivé à ce que je pensais être sa fin, repartir dans le monde ouvert du second chapitre pour le baroud d’honneur… Beaucoup le comparent à Ghost Of Tsushima, ce qui n’est pas idiot en soit mais je trouve qu’en le comparant à Like A Dragon Ishin, ce serait beaucoup plus pertinent. Parce que les deux œuvres traitant le même sujet et la même histoire, chacune ayant sa vision des choses et sa propre boucle de gameplay bien distinctes.
Cela étant dit, Rise Of The Ronin a tout de même été un excellent défouloir, grâce à son gameplay aux petits oignons et le sentiment ressenti quand on fait tomber un boss, un campement blindé de bandit ou bien un ennemi plus fort que les autres. C’est entièrement son gameplay qui m’aura fait tenir et si il mettre un aspect en avant, c’est bien celui-ci. Un jeu vidéo peut-il uniquement être résumé à son gameplay? Ou en tout cas, est-ce ce qu’il fallait attendre de Rise of the Ronin?
J’aurais aimé que Rise Of The Ronin s’en tire mieux qu’il ne le fait mais le souci étant qu’arrivé vers les 50-55 heures, j’avais déjà commencé à oublier ce que j’avais fait durant mes 20-30 premières heures, signe que l’on a affaire là à une œuvre que j’aurais vite fait d’oublié, noyé dans un déluge de sorties. J’ai vraiment aimé ce à quoi j’ai joué, je ne peux le négliger, grâce à un gameplay ultra addictif mais hélas le constat positif du bébé de la Team Ninja s’arrête là. Un bon titre mais qui ne marquera pas et que j’aurais déjà oublié dans quelques mois. Voilà comment je pourrais résumer ce Rise Of The Ronin qui souffre, selon moi, de tares beaucoup trop importantes pour qu’il me laisse un souvenir impérissable. Jouez plutôt à Like A Dragon Ishin, vous aurez la même histoire mais traitée avec plus d’intelligence dans sa narration et le respect de son joueur.
- Un dépaysement garanti
- Un gameplay aux petits oignons
- Un mode photo bien fichu
- Un accessibilité fort bienvenu
- Un casting vocal français impressionnant…
- Une bande son magistrale
- Ryoma Sakamoto, mon bro’ !
- Répétitif dans sa boucle de gameplay
- Un gros problème de rythme
- Une narration bancale
- Une illusion de choix qui prête à sourire
- …mais qui peine à convaincre
- Beaucoup trop long pour pas grand chose