
Après plus de 20 d’existence, la franchise Monster Hunter est petit à petit devenue une des licences incontournables de Capcom. Après Monster Hunter World sorti en 2018, épisode le plus vendu de toute la série, la célèbre saga de chasseurs de monstres revient, 7 plus tard avec son 8eme opus majeur (on ne compte pas ici les nombreux portages, versions complètes ou les jeux dérivés comme Stories) qui répond au nom de Monster Hunter Wilds. Annoncé en décembre 2023 lors de la célèbre cérémonie des Game Awards pour sortir à peine plus d’un an plus tard, le 28 février 2025 sur PS5, Xbox Series S/X et PC. Deux semaines après sa sortie et avec plus de 50h au compteur, la Guilde m’autorise à vous en proposer mon test.

Version | Numérique Premium sur PS5, fournie par l’éditeur |
Temps de jeu | Environ 52h |
Histoire terminée | Oui |
Complétion totale | 45% des trophées débloqués |
Difficulté | Unique |

Genre(s) | Action, Aventure, RPG |
Date de sortie | 4 février 2025 |
Prix (maximum conseillé) | 69€99 version standard, 89€99 édition deluxe, 109€99 édition premium |
Plateforme(s) | PS5, Xbox Series S/X et PC |
Voix | Anglais, Français, Italien, Allemand, Espagnol, Portugais, Russe, Japonais |
Textes | Anglais, Français, Italien, Allemand, Espagnol, Arabe, Portugais, Polonais, Russe, Chinois simplifié et traditionnel, Japonais, Coréen |
Connexion obligatoire | Non |

Lors d’une de ses expéditions dans les Terres Interdites, connues pour être désertes de toute vie humaine, la Guilde des chasseurs secoure un jeune garçon prénommé Nata. Séparé de son village de Veilleurs après l’attaque d’un mystérieux monstre, qu’il surnomme le Spectre Blanc, le jeune garçon est déboussolé mais bien décidé à retrouver les siens. Quant à la Guilde, accompagnée de notre chasseur(se) hors pair et notre Palico, elle lance une seconde expédition, bien déterminée à enquêter sur cette mystérieuse attaque sur un village dont elle ignorait l’existence et ce monstre que personne n’a jamais vu auparavant.
C’est donc le postulat de départ de ce Monster Hunter Wilds qui démarre sur une cinématique d’ouverture des plus somptueuses qui voit ouvrir le rideau de cette dangereuse expédition dans les Terres Interdites. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que Monster Hunter Wilds étonne par sa narration omniprésente dans son aventure. Un aspect qui ravira les adeptes de jeux narratifs mais qui a dérouté plus d’un fan de la licence, le scénario étant à l’accoutumée plus mis en retrait, voire anecdotique.

Ici, c’est tout le contraire, MH Wilds souhaite mieux poser les fondations de son univers, et contextualiser notre chasse autrement. Il façonne donc toute une histoire autour des Terres Interdites mais aussi de Nata et son peuple disparu, ainsi que tout l’écosystème qui nous y attend.
En termes d’écriture, ce nouvel épisode propose malgré tout quelque chose de très convenu et relativement classique mais qui saura faire son petit effet auprès des nouveaux arrivants. Un rythme plutôt bien maitrisé, une introduction aux monstres appréciable, une mise en scène soignée, tous les ingrédients sont présents pour nous happer dans cette nouvelle aventure. Pour les autres, l’effet inverse est entièrement possible puisque la franchise n’a jamais vraiment attirée pour ses histoires, et doit ses lettres de noblesse à son gameplay, c’est donc là qu’il était attendu au tournant.

Pour les deux du fonds qui n’ont jamais entendu parler de Monster Hunter, le but est simple: comme son nom l’indique nous incarnons un chasseur de monstres (que l’on créé nous-mêmes avec un éditeur de personnage absolument faramineux qui ouvre toutes les portes de notre imagination), et de ce fait, on… chasse des monstres (et bien oui, c’est aussi simple que ça). Et pour cela il faut s’armer, s’équiper et surtout récolter un certain nombre de matériaux sur les monstres chassés (et/ou capturés) dans les nombreux biomes qui nous attendent.
C’est en cela donc que Monster Hunter Wilds reprend les bases du gameplay qui font toute sa réputation depuis deux décennies en commençant par son arsenal d’armes en tout genre, au nombre de quatorze types différents, de la plus classique (épée/bouclier, arc, lames doubles, épée longue, etc) à la plus originale (insectoglaive, volto-hache, corne de chasse, etc). Chaque arme a son propre gameplay, ses propres forces et faiblesses et surtout ses propres combos/mouvements. Les joueurs de longue date qui ont déjà jeté leur dévolu sur leurs armes de prédilection ont droit à un panel de nouveaux mouvements (ou combos) pendant que les nouveaux arrivants ont de quoi faire pour expérimenter chaque type d’arme et tout un apprentissage se dévoile à eux pour déceler quelles armes seront leurs favorites.

Mais les mécaniques de MH ne s’arrêtent pas à cela. En effet, la franchise a toujours su dévoiler un gameplay d’une extrême richesse. Tout est là pour servir son univers et alimenter son écosystème. Ainsi donc, on retrouve les mécaniques les plus basiques de la licence, du filet de capture à la fronde en passant par la canne à pêche tout en en instaurant de nouvelles. La première, et la plus évidente, le mode Focus. Comme son nom le laisse supposer, il permet de concentrer notre vision sur les blessures infligées aux monstres après moults coups à certains endroits localisés. Si la possibilité de détruire ses blessures et casser certaines parties du corps ont toujours été présentes, cette mécanique permet de vraiment les visualiser pour mieux concentrer nos coups. Une mécanique qui ne fera pas forcément l’unanimité auprès des joueurs les plus avancés mais qui convient parfaitement pour une accessibilité accrue pour les nouveaux arrivants.
Une autre mécanique, inspirée du canyne Chumsky de l’épisode Rise, fait également son arrivée: le Chocobo Seikret. Si ce bipède volatile n’a pas la faculté d’attaquer pendant les combats, il se dévoile être un compagnon de chasse particulièrement utile pour plusieurs choses. La première, le chevaucher et explorer les Terres Interdites dans ses moindres recoins, notamment les plus inaccessibles à pied. De plus, c’est grâce à lui que nous avons la possibilité de dégainer notre arme secondaire. Il se voit également doté d’une sacoche de ravitaillement pour pallier au moindre pépin. Le Seikret se dote de 2 modes d’exploration: le mode automatique durant lequel il suit notre itinéraire comme sur des rails (particulièrement décrié) et le mode manuel qui nous permet bien plus de liberté de mouvements.

Parlons maintenant du « menuing », cette usine à gaz. Il faut le dire, naviguer dans les menus de Monster Hunter Wilds se voit être particulièrement fastidieux. Peu intuitifs, des sous menus en voulez vous en voilà, rien n’est vraiment très clair de prime abord, surtout pour ceux qui débarquent comme des cheveux sur la soupe et qui découvrent la série avec cet épisode (et il faut le dire, ils sont nombreux). Il faudra donc un certain temps d’adaptation pour explorer toutes ses fonctionnalités et informations qu’il recèle.
Si les différents biomes sont à connaitre comme notre poche, les lieux dans lesquels on passera également le plus clair de notre temps sont les camps de bases. HUB sociaux si on a rejoint un lobby en ligne, ils font également office de QG pour la Guilde et pour toutes ses fonctionnalités: tente, forge, navire marchand, bazar, bureau de soutien, maitre des camps provisoires, et j’en passe. Le cœur de toutes nos activités avant de partir en chasse. Chaque emplacement a son utilité bien précise.

Si MH Wilds est entièrement faisable en solitaire avec la possibilité d’être aidé par l’IA du jeu lorsqu’on lance une fusée de détresse, qui rameute 3 PNJ chasseurs de la Guilde, il ne faut pas ignorer la dimension multijoueur du titre. On parlait de HUB sociaux pour les camps de base dans lesquels peuvent se retrouver de parfaits inconnus pour des quêtes en tous genre ou même en lançant les fusées de détresse, il est également possible de rejoindre un clan et jouer avec ses amis. Et pour avoir testé la fonctionnalité, elle se voit un tantinet mal fichue. Rejoindre un ami dans MH Wilds ce n’est pas comme en rejoindre un dans Destiny ou The Division. Si on est bien dans le « groupe relié » pour lancer des quêtes, on ne se voit pas, on ne peut pas se rejoindre à un point donné, il faut rejoindre « l’environnement relié » pour partir en exploration ensemble et ce même en lobby privé. Et chaque voyage rapide nous le fait quitter automatiquement. Du côté de la connectivité, par contre, c’est un sans faute, puisqu’avec 8 millions de ventes en seulement 3 jours, je n’ai pour ainsi dire jamais rencontré de problème de connexion que ce soit (alors que j’ai toujours rejoins un lobby multijoueur).
Maintenant qu’on a fait le tour du propriétaire, il faut savoir que le scénario principal sert avant tout à se (re)faire les dents sur le gameplay, le vrai jeu commençant après un premier générique de fin: le fameux end game. Lui aussi se dote d’un scénario, de missions principales et de missions secondaires (permettant souvent de débloquer de nouvelles fonctionnalités notamment pour notre Palico), qui permet d’introduire aussi bien de nouvelles espèces de monstres (pour la plupart inhérentes à la franchise) débloquant les armes et équipements « experts » mais aussi de nouveaux types au sein mêmes de ces espèces, comme les monstres alpha notamment tout en augmentant notre RC (rang de chasseur) débloquant du contenu au fil des rangs (nouveaux monstres alpha, nouvelles quêtes, etc). Et c’est aussi là que Monster Hunter Wilds lève le voile sur son système de « builds » qui demande un investissement certain notamment pour farmer les matériaux requis mais aussi les éternelles gemmes débloquant de nouveaux talents. Un endgame qui se voit effectivement particulièrement généreux en termes de gameplay nous permettant de nous adonner à la chasse aux monstres les plus redoutables du bestiaire actuel.

Le bestiaire parlons-en. Il compte pas moins de 29 (grands) monstres, ce qui, à un monstre prêt, équivaut à celui de Monster Hunter World à sa sortie, et donc autant d’armes de chaque type et équipements à forger. Un bestiaire qui a déjà prévu de s’agrandir dès le début du mois d’avril avec une première mise à jour majeure gratuite. Si les nouveaux arrivants découvrirons donc certains des monstres les plus emblématiques de la licence, les afficionados de la licence en auront plus vite fait le tour.
Développé à l’aide du RE Engine, MH Wilds est aussi beau qu’il est inégal graphiquement parlant mais je n’évoquerai ici que le mode « graphismes » puisque je fait partie de ces gens en 2025 qui ne supportent pas la fluidité du 60 FPS. En 4K 30 FPS, MH Wilds se voit arborer un framerate particulièrement stable et ce en toute circonstance. Pour ce qui est de la partie graphique pure, on ne peut pas vraiment dire que ce MH Wilds brille à tous les instants. Si le premier biome est d’une immense beauté, le second commence à montrer quelques signes de faiblesses notamment avec des textures qui bavent un peu plus ou qui peinent à se charger. Pour autant, il ne faut en oublier sa direction artistique particulièrement soignée et dépaysante. Et il faut bien l’avouer, la beauté du monde de MH Wilds réside dans sa constante évolution. Il a à mon sens trouvé une formule qui sait mettre en avant tous les bienfaits d’un monde ouvert, avec un level design de ses biomes toujours très labyrinthique, laissant place à une exploration aussi agréable qu’elle saura nous récompenser, sans ses inconvénients. Capcom a ici su construire un monde toujours vivant, toujours en mouvement, au détour de situations impressionnantes (un combat entre deux monstres se disputant une zone) mais aussi à faire évoluer son climat, sa faune et sa flore. Ainsi donc l’exploration nous réserve toujours des surprises que cela soit par l’apparition d’une faune endémique à certains moments de la journée que la récolte de matériaux à des moments très précis.

Un dernier mot sur la bande son qui est d’une pure beauté. De son thème principal aux différentes pistes lors de nos chasses, la musique nous accompagne non pas à chaque instant mais saura nous transporter dans les moments les plus épiques de notre aventure.
Le doublage français est quant à lui d’excellente facture avec un casting soigné comprenant par exemple Léopoldine Serre (Amicia dans A Plague Tale Innocence et Requiem) dans le rôle d’Alma, Cécile Gatto qui prête sa voix à Nata, on pourra également entendre la participation de Maïk Darah (Monica dans Friends, VF de Whoopi Goldberg, etc).

Récapitulons. Monster Hunter Wilds est à l’image de ses prédécesseurs: d’une immense richesse. De son bestiaire à son gameplay, il est l’incarnation même du savoir faire de Capcom. Un épisode plus scénarisé, plus contextualisé, mieux mis en scène, il est aussi la meilleure porte d’entrée à tous ceux qui avaient pu peiner sur World. Un épisode qui se veut plus accessible notamment avec le mode Focus. Une dimension multijoueur omniprésente tout en proposant aux joueurs plus solitaires de s’adonner à leurs chasses en solo. Un monde vivant, toujours en mouvement, en constante évolution. Un end game généreux qui s’agrémente de monstres emblématiques de la licences, des quêtes secondaires qui servent à l’évolution du gameplay, bref MH Wilds est indéniablement une franche réussite mais non sans défauts. On lui reproche par exemple son inégalité graphique, j’ai entendu parler de ses performances en mode fluidité qui laisse plus qu’à désirer, ou encore un menuing encore un peu trop complexe. Il est évident que Monster Hunter Wilds est l’épisode qui veut s’ouvrir à un nouveau public tout en ne laissant pas ses joueurs habituels de côté mais dont les nouveautés peuvent décevoir. En tout cas, Monster Hunter Wilds est le jeu dans lequel on se trouve toujours un but sans regorger de contenu indigeste. Moi? Je pense que je vais me lancer dans la chasse aux couronnes.

- Une excellente porte d’entrée dans la licence
- Le scénario convenu mais qui permet de bien s’immerger dans son univers
- Un monde vivant, tout le temps
- La richesse du gameplay et ses nouveautés (Seikret, mode focus)
- Le end game qui apporte un nouveau scénario et de nouveaux monstres
- La possibilité de rester en solo tout en bénéficiant des fusées de détresse avec l’IA
- La direction artistique dépaysante
- L’OST épique

- Graphiquement inégal
- Les menus, toujours très usine à gaz
- Le multijoueur entre amis, très mal fichu