
Toujours développé par le studio Hangar 13, à qui l’on doit Mafia III et le remake de Mafia premier du nom, Mafia The Old Country se veut être une préquelle à la saga tout en étant le 4ème opus de la licence de mafieux. Exit Lincoln Clay et sa vendetta, nous revenons en Italie des années 1900 pour y suivre le destin d’Enzo Favara et son ascension dans la famille Torrisi. Grand cru ou vinasse de table ? Réponse dans un test qui fait dans le grand banditisme. Pour rappel, Mafia The Old Country est disponible sur PS5, Xbox Series S/X et PC depuis le 8 août 2025.

Version | Numérique sur Xbox Series X, fournie par l’éditeur |
Temps de jeu | 15h |
Histoire terminée | Oui |
Complétion totale | 32 succès pour 525G |
Difficulté | Normal |

Genre(s) | Action, Aventure, TPS, Narratif |
Date de sortie | 8 août 2025 |
Prix (maximum conseillé) | 49.99€ |
Plateforme(s) | PS5, Xbox Series S/X et PC |
Voix | Allemand, Anglais, Espagnol, Français, Russe, Tchèque, Sicilien |
Textes français | Oui |
Connexion obligatoire | Non |

Neuf ans après Mafia III et 5 ans après Mafia Definitive Edition, le studio Hangar 13 signe son grand retour avec le 4ème opus de la saga. Cette fois-ci, direction l’Italie, et plus précisément la Sicile des années 1900 afin d’incarner le charismatique Enzo Favara qui se mettra au service de la famille Torrisi qui est loin d’être une famille honnête… Sur environ 15 heures, vous assisterez ainsi aux premières loges de l’ascension d’un personnage humain, faillible et courageux qui n’a pour seul but que de réussir dans une vie loin d’être tendre avec lui.
Une histoire somme toute classique de mafieux, dans la plus pure tradition de la saga, qui ici, réussit tout de même à étonner même le fan de la licence que je suis en s’offrant le luxe de nous proposer des personnages humains mais parfois vraiment monstrueux. Le scénario donc, avec ses éléments perturbateurs, ses péripéties, mais aussi ses moments mélancoliques, réussit vraiment à accrocher n’importe quel joueur ou joueuse appréciant les œuvres vidéoludiques à scénario. Il m’est néanmoins difficile, afin d’éviter tout spoil, de vous en dire davantage sans rentrer dans les détails mais le studio à vraiment voulu proposer aux fans de la saga un 4ème opus raccrochant les wagons avec les deux premiers opus.

Si le scénario de ce Mafia The Old Country fait clairement partie de ses points forts, on n’en oublie pas le reste puisque côté contenu, on s’éloigne du monde ouvert de Mafia III pour revenir au semi monde ouvert du premier Mafia. Toujours en vue TPS, vous pourrez vous déplacer soit en cheval ou soit en véhicules d’époque, la conduite rappelant forcément le Mafia de 2020. Outre les fusillades classiques, mais efficaces, avec les armes d’époques, elles aussi, comptez sur les armes de poings, les fusils à pompes ou les fusils à répétitions, vous pourrez vous adonner à des bastons aux corps à corps, munis d’un couteau, rappelant le combat final de Uncharted 4 (histoire de vous donner un vague exemple). Le but étant de diversifier le gameplay avec une phase de gameplay encore jamais vu dans la saga et dans l’ensemble, on peut dire que le studio s’en est plutôt bien sorti. C’est parfois un peu brouillon mais au final, il suffit juste d’un peu d’observation et d’un bon timing pour s’en sortir.
De plus, Mafia The Old Country a opté pour une grosse partie « infiltration », avec un système d’intuition qui permet d’observer notre environnement afin de visualiser l’approche qui nous conviendra le mieux. Une infiltration somme toute classique dans le genre, pouvant une fois de plus rappeler ce qui se fait dans la saga des Uncharted de Naughty Dog, avec la possibilité d’avoir une approche létale ou non létale, avec un système de QTE qui renforce le sentiment d’urgence de la situation pour éviter tout repérage inopiné.

Pour finir sur la partie gameplay, et plus précisément des fusillades, il n’y a pas vraiment de révolution de ce côté là mais c’est suffisamment bien travaillé de la part du studio pour avoir apprécié les nombreuses échauffourées que compte cet opus. J’ai tout de même préféré les sensations des gunfights dans Mafia III, qui avait des sensations différentes, lesquelles nous faisait « ressentir » le poids et le recul de nos armes.
On attaque le volet de la technique maintenant. Développé à l’aide de l’Unreal Engine 5 (UE 5), Mafia The Old Country m’a mis une petite claque dans la joue. C’est superbe tout le temps, partout, en intérieur comme en extérieur. Les panoramas dépaysent et les multiples lieux que l’on visite au cours de l’histoire sont tous hyper travaillés en termes de détails. Mention plus que bien sur le fait d’utiliser la musique lors des cinématiques ou lors des bastons, le reste du temps, nous sommes totalement laissés seuls face aux sons de la nature. Du chant des cigales au bruit de la civilisation dans les petits villages, Hangar 13 à une fois de plus réussit son coup en termes d’immersion. De plus, étant donné qu’en 1900, le GPS n’existait pas, il n’y en a pas non plus dans ce Mafia mais le studio se sert des panneaux d’indication pour nous indiquer la bonne route (une mécanique qui revient là encore du tout premier épisode). C’est très malin et c’est presque naturel de jeter un œil sur la route. En ce qui concerne la fluidité, si en temps normal je priorise le mode performance (60FPS), ici j’ai décidé de bousculer mes habitudes et j’ai opté pour le mode graphismes (30FPS). Mis à part quelques ralentissements dans les cinématiques et un script qui ne s’est pas lancé vers la fin de l’aventure, l’ensemble s’est très bien passé de mon côté.

Enfin, parlons de la musique et du doublage français. Côté bande son, le studio s’en sert avant tout pour le côté cinématographique, lors des échanges de coups de feu ou bien quand on joue du couteau. Elles sont également présentes lors des cinématiques afin de les sublimer mais nous ne sommes pas comme dans Mafia III et ses stations de radios par exemple. L’utilisation, maligne, de la bande son donc, sert avant tout à ce Mafia The Old Country d’accompagnatrice. Pour le doublage français, mention à Benjamin Penamaria (Kit Harrington/Oscar Isaac), qui double Enzo Favara, Christian Pelissier (Call Of Duty Modern Warfare : Sergeant Kamarov, Borderlands 2 : Salvador ou God Of War III : Héphaïstos), qui double Tino et Alexis Tomassian (Martin Mystère, la plupart des Robin chez DC, Fry dans Futurama ou encore David Martinez dans Cyberpunk Edgerunners), qui double Cesare. Si je ne cite que trois noms, je pourrais le faire pour le reste du casting de doublage français puisque l’intégralité du casting FR est de (très) haute volée. Une fois de plus, nous avons énormément de chances d’avoir de tels acteurs et actrices de doublage aussi talentueux/talentueuses en France. On notera tout de même la présence de doublages en Sicilien pour une immersion décuplée.
Nous arrivons enfin à la partie que j’aime le plus quand j’écris un test : celle où je vous livre mon avis ! Il m’était impossible, pour moi, de passer à côté de ce Mafia The Old Country, sachant que malgré les déboires techniques de Mafia III (sorti en 2016), je garde un excellent souvenir du troisième opus. Ici, plus de monde ouvert, le studio s’est débarrassé de son ancien moteur graphique pour opter pour l’UE5, on revient à la même construction que le remake de Mafia pour un résultat globalement plus que positif. Si en temps normal, quand je me lance dans une œuvre, j’essaye au maximum d’accomplir le secondaire avant de faire le principal, ici j’ai décidé de me laisser porter par l’intrigue et je n’ai pratiquement pas du tout exploré pour rester du début jusqu’à la fin dans l’intrigue. Se faisant, j’ai vraiment passé un très bon moment puisque Mafia The Old Country est écrit d’une main de maître et sans forcément vouloir réécrire les codes et les règles d’une intrigue portant sur la mafia italienne, s’en sort avec les honneurs grâce à une histoire forte, avec des personnages haut en couleurs et d’une humanité surprenante.

Cela fait très longtemps qu’un jeu vidéo ne m’avais pas autant happé dans son seul et unique scénario en oubliant le secondaire et pouvoir se concentrer uniquement sur l’aventure est quelque chose qui se perd, je trouve, dans le jeu vidéo moderne. Aux antipodes des autres studios qui se sentent obligés de gonfler la durée de vie, Hangar 13 nous propose avec Mafia The Old Country, dans sa difficulté normale, un bon 15 heures d’une aventure haletante, bourré d’action mais aussi de moments plus calmes où l’on peut souffler un coup. Mis à part l’absence (criminelle !!!) d’un mode photo, tant cet opus est réellement magnifique, je n’ai pas vraiment de reproches à formuler. Peut-être une réflexion sur les collectibles, qui n’apportent pas (vraiment) grand chose à l’aventure mais c’est un débat dans lequel je n’ai pas envie de participer tant je garderais, là encore, un excellent souvenir de mon escapade dans l’Italie des années 1900…


Si je fais partie des (rares) joueurs qui assument garder Mafia III dans un coin de leur cœur, ce 4ème opus non numéroté qui se veut être une préquelle aux deux premiers opus de la saga, réussit tout ce qu’il entreprend : son scénario mené tambour battant, son gameplay classique mais tellement efficace ainsi que ses graphismes qui dépaysent vraiment. Loin des standards actuels qui forcent avec un contenu secondaire parfois inutile, cet opus vous immerge dans son scénario pour ensuite, une fois complété vous proposer la chasse aux collectibles grâce à un mode exploration. Un épisode solide, marquant qui me fait demander au studio la suite, au plus vite. J’ai tout de même failli oublier une petite chose. Pourquoi ne pas proposer la fois prochaine un mode photo, Hangar 13 ? Vos productions sont superbes. Il est dommageable de ne pas pouvoir les sublimer plus qu’elles ne le sont, non ?

- Le personnage de Enzo, charismatique et attachant
- Un scénario fort, intelligent et marquant
- Graphiquement, c’est plus que magnifique, tout le temps, partout
- Une très solide durée de vie (comptez 15h en normal)
- Le doublage français, de haute volée
- Le coup des panneaux de signalisations, c’est très bien trouvé !

- L’absence, criminelle, d’un mode photo
- La présence des collectibles, ça rallonge la durée de vie inutilement
- Quelques soucis d’optimisations vers la fin de l’aventure