
Nous sommes en 1984 en Allemagne de l’Est, dans une dystopie (ou uchronie). Dans la peau d’un agent du bureau des Pensées de la Léviathan Compagnie, vous êtes dépêchés dans les bureaux administratif pour faire la lumière sur les agissements d’un employé suspecté de trahison envers la société. Ce qui ne devait être qu’une simple affaire de routine va se transformer en véritable enfer psychologique… Première œuvre du jeune studio Pollard Studio et édité par Wired Productions, Karma The Dark World débarque le 27 mars sur PS5 et PC. Une version Xbox Series S/X est bien prévue également mais arrivera à une date ultérieure. En attendant, vous pouvez toujours vous délecter de sa démo publique disponible sur PC et PS5. Cela étant dit, je me répète, attention, chef d’œuvre en approche.
« Tout acte de création est d’abord un acte de destruction. » Pablo Picasso

Version | Dématérialisée sur PS5 Pro, fournie par l’éditeur |
Temps de jeu | Environ 9h |
Histoire terminée | Oui |
Complétion totale | 18 trophées sur 25 pour 60% de complétion |
Difficulté | Difficulté unique |

Genre(s) | Solo, FPS, Horreur, Thriller, Dystopie |
Date de sortie | 27 mars 2025 |
Prix (maximum conseillé) | 24€99 |
Plateforme(s) | PS5, Xbox Series S/X et PC |
Voix | Anglais, Chinois |
Textes | Français, Anglais, Russe, Chinois, Italien, Allemand, Espagnol, Japonais, Coréen, Polonais, Portugais |
Connexion obligatoire | Non |

A la fin de la seconde guerre mondiale, à la différence de nos évènements passés, ceux de Karma The Dark World divergent énormément puisqu’une société appelée Léviathan prit le contrôle à minima de l’Allemagne de l’Est pour y instaurer ses règles de capitalisme d’une rigueur qui ferait pâlir Georges Orwell lui-même et son fameux roman 1984 (prophétique diront certain/es). Au milieu de ça, l’action de l’œuvre de Pollard Studio commence en 1984 (tiens donc). Vous incarnez l’agent Daniel McGovern, qui travaille pour le Bureau de la Pensée, toujours pour la compagnie Léviathan. Un agent un peu spécial puisque celui-ci est capable de se plonger dans les pensées des suspects à l’aide d’une technologie appelée Mind Dives. Vous êtes dépêchés sur le lieu d’un incident dans un bureau administratif afin de faire la lumière sur les agissements d’un employé de la compagnie. Sauf que, vous vous en doutez très fortement, rien ne se passera comme prévu…
Et côté scénario, je n’en dirais pas plus parce que je ne veux surtout pas vous dévoiler la moindre chose que ce soit. Ce que je peux vous dire en revanche, c’est la claque magistrale que je me suis prise dans la joue, au fur et à mesure que j’avançais dans ce scénario écrit d’une main de maitre. Les inspirations sont nombreuses, de 1984 de Georges Orwell bien évidemment, en passant par Observer du studio Bloober Team, Control de Remedy, la série Dark sur Netflix et enfin de David Lynch. D’une écriture redoutable à une narration maitrisée, Karma The Dark World use de son fond pour faire passer énormément de sujets propres au genre dont il s’inspire comme notamment le capitalisme, le contrôle des gens par une société qui écrase ses employés afin d’augmenter ses profits, le contrôle de la liberté d’expression et de pensée, l’observation des masses et ainsi de suite.

Du côté du gameplay, je pourrais évoquer aisément des œuvres comme, une nouvelle fois Observer ou Everybody Gone To The Rapture. C’est à dire des œuvres qui mettent plus en avant le scénario que le gameplay puisque vous ne pourrez que marcher et parfois résoudre des énigmes ici et là. Un gameplay au service de son histoire mais on se laisse porter par une histoire si forte, profonde et intelligente que l’on oublie le reste.
Passons aux graphismes, développé à l’aide de l’Unreal Engine 5, Karma The Dark World est là encore une claque absolue, sur PS5 Pro, pour cause il a été optimisé pour la console « mid-gen » de Sony. Aucun soucis d’ordres techniques n’est à vous remonter et ma session intégrale de 9 heures en une fois s’est entièrement bien passée. Je reviens sur la beauté (même si c’est relatif au vu de ce qu’il vous attend), la direction artistique de Karma The Dark World est elle aussi inspirée, inédite et donne envie d’en voir plus, tant on à l’impression que le studio en garde sous le coude. Je finirais le tour d’horizon par la bande son, qui est chantée par l’un des membres du studio et j’avoue avoir eu parfois des frissons lors de l’écoute. D’ailleurs, si vous êtes équipé d’un équipement Dolby Atmos, sachez que Karma The Dark World prend en charge la technologie afin de nous offrir une expérience sonore unique.

Enfin, la partie que j’aime, vous le savez, celle où je vous donne mon avis. Je l’ai déjà dit par deux fois plus haut dans le test, Karma The Dark World est un chef d’œuvre absolu, sans concessions et qui débarque avec ses gros sabots. De son scénario, inspirés d’œuvres diverses et variées que j’aime, le studio ne fait pas que s’en inspirer pour cracher sa soupe, il a compris ce que ces œuvres en particulier avaient de si exceptionnelles et nous propose un nouvel univers fort, inédit et d’une intelligence sans commune mesure.
Si le scénario est maitrisé et intelligent, la narration n’est pas en reste non plus et jouit là encore d’une maitrise totale. Si au début, on est jeté comme mamie dans les orties et débrouille toi, très vite, une fois immergé dans l’iceberg de la narration de Karma The Dark World, on se rend compte que tout fait sens, tout est d’une logique implacable qui n’attend plus que vos neurones pour se dévoiler au travers d’une peinture bien plus grande qu’il n’y parait au premier regard. Les thèmes abordés dans Karma The Dark World sont là aussi traités avec une certaine justesse, intelligence et empathie, quand bien même ce que nous voyons manette en main soit parfois assez violent. Une fois de plus, c’est un sans faute de la part du studio et je salue volontiers le travail abattu parce qu’il est conséquent et trahi un sens certain du respect. Celui des inspirations, du joueur et de la joueuse et de ce que souhaite raconter le studio.

Côté graphismes, vous le verrez avec les captures d’écrans faites maison, j’ai là encore pris une petite gifle puisque sur PS5 Pro, le jeu est absolument divin et tourne en 60 FPS sans fléchir une seule seconde. Je finirais par les deux griefs que j’émets et je commencerais par l’absence d’un mode photo parce que je considère qu’une œuvre aussi belle se doit de proposer un mode photo. Le second grief c’est le manque d’informations pour élucider les énigmes présentes sur notre route. Si la majorité sont compréhensibles dans un immédiat plutôt rapide, une m’a particulièrement tenu tête. Je ne suis pas fan, de base, pour mettre des énigmes dans les jeux vidéo mais là il faut avouer qu’elles peuvent représenter une difficulté non négligeable. Enfin, je vais chipoter mais arrivant au générique de fin, j’ai ressenti un manque, signe des plus grands et il me tarde (vraiment !) de découvrir la suite des réjouissances, en espérant, en attendant une petite version physique histoire de soutenir un maximum le studio.


Première œuvre pour le studio chinois Pollard Studio, Karma The Dark World est un chef d’œuvre absolu qui mérite notre respect, tant le travail abattu est colossal. Que ce soit l’écriture, la narration, la mise en scène, les influences et les thèmes abordés avec une sagesse inouïe, Karma The Dark World m’a fait tiré la grosse envie d’en voir plus, tant il m’a marqué. Je ne cesse de me répéter mais j’ai pris une claque monumentale, du début jusqu’à la fin de cette « aventure » dystopique tant ce que j’ai vu et joué force le respect du joueur qui aime ce genre d’œuvres. Merci Pollard Studio et bravo, vous m’avez mit une sacrée claque !

- Une écriture magistrale
- Une narration maitrisée à la perfection
- Des inspirations respectées
- Des thèmes traités avec une infinie sagesse
- Un nouvel univers dystopique de bon aloi
- Une parfaite durée de vie pour son genre
- L’idée des citations, c’est bien trouvé
- Graphiquement, c’est hallucinant !
- L’Unreal Engine 5, poussé dans ses retranchements

- Et le mode photo, il est passé où ?
- Il y a quelques énigmes qui auraient méritées quelques explications pour les résoudre