
Sorti le 2 octobre sur PS5, Ghost Of Yotei est la suite de Ghost Of Tsushima, relatant les (mes)aventures de Jin Sakai, en guerre contre les mongoles et leur invasion du Japon. Nous sommes 300 plus tard et une nouvelle légende d’un fantôme vengeur châtiant les impies va alors débuter dans un récit lorgnant férocement sur un certain Park Chan Wook et sa trilogie de la vengeance. Attention énième chef d’œuvre à ne surtout pas rater de cette année 2025 absolument folle furieuse.

| Version | Dématérialisée sur Xbox Series X, fournie par l’éditeur |
| Temps de jeu | 63 heures |
| Histoire terminée | Oui |
| Complétion totale | 100% de l’histoire 90% des trophées |
| Difficulté | Normale |

| Genre(s) | Action, Aventure |
| Date de sortie | 2 octobre 2025 |
| Prix (maximum conseillé) | 79.99€ |
| Plateforme(s) | PS5 |
| Voix | Allemand, Anglais, Espagnol, Espagnol, Français, Italien, Japonais, Polonais, Portugais, Russe |
| Textes français | Oui |
| Connexion obligatoire | Non |

Nous sommes en 1603, l’histoire ici contée se déroule dans les terres entourant le mont Yōtei, un pic imposant au cœur d’Ezo, une région du Japon connue aujourd’hui sous le nom d’Hokkaido. Hors du contrôle du Japon et remplie de prairies tentaculaires et de toundras enneigées y sévit le puissant seigneur de guerre Saito. Avec une mainmise systématique sur la région, son règne se veut être tyrannique et sans équivoque, jusqu’à l’arrivée d’un épineux problème : la rumeur d’un fantôme vengeur surnommé l’Onryo, déferlant sur ses troupes, notamment sur sa garde rapprochée : les 6 de Yōtei, à comprendre par là, sa garde rapprochée. Ce mystérieux fantôme vengeur, c’est vous : le joueur et la joueuse incarnant Atsu, mue par la haine et la vengeance qui marquera à tout jamais Ezo et ses habitants dans une quête qui la verra décimer les troupes de Saito de façon méthodique et implacable marquant au fer rouge jusqu’à son joueur que je suis.
Vous vous en doutez bien, je vais volontairement taire le reste du scénario mais les scénaristes nous ont littéralement offert un absolu chef d’œuvre sans commune mesure. De l’écriture du scénario principal, aux quêtes secondaires (qui n’en sont plus à ce stade là) jusqu’à la narration, il n’y a que des éloges a faire, ainsi qu’à leur dire merci, tant Ghost Of Yotei respire la passion, le respect envers le Japon et son histoire mais aussi envers nous, joueurs et joueuses. Découpée en un prologue, 3 actes et un épilogue, l’histoire d’Atsu nous fera voir du pays et accomplir un destin extraordinaire. Je n’ai rien de plus à vous en dire, mis à part un flot ininterrompu de superlatifs tant Ghost Of Yotei me marquera un sacré bon bout de temps, comme Ghost Of Tsushima, encore 5 ans après sa sortie initiale.

Le thème de la vengeance y est ici exploré d’une façon totalement nouvelle, bien que reposant sur des bases solides et intemporelles. Que ce soit Atsu ainsi que les personnages qu’elle rencontrera sur sa route sont toutes et tous emprunt d’un leitmotiv réaliste qui nous fait réfléchir et nous fera nous mettre à leur place l’instant de quelques minutes. L’écriture du personnage d’Atsu n’est pas en reste non plus puisqu’elle est dépeinte comme une femme de son époque ayant été victime d’une profonde injustice enfant, puis jetée dans une guerre l’ayant transformée profondément dans sa psyché. Un certain nombre d’année plus tard, retrouvant sa liberté, elle se décide à se lancer dans une campagne de vengeance qui n’épargnera rien ni personne, pas même elle, qui finira par devenir le symbole de ses actes.
Quant au reste du contenu, il se veut servir une boucle de gameplay infinie et tournant sur un système servant un tout intelligent et malin. Puisque vous incarnez une sorte de mercenaire, vous avez besoin d’argent pour survivre, non ? Alors quoi de plus normal que de devenir chasseur de primes pour ainsi remplir votre poche. Ou alors succomberez vous au jeu d’argent, le Zeni Hajiki, qui vous demandera de faire preuve de stratégie pour repartir avec de l’argent et pourquoi pas des charmes. Si vous êtes fatigué(e)s, pourquoi pas ne pas vous poser devant un bon feu de camp afin de vous sustenter ou alors jouer un peu de Shamisen. Si, là encore, je ne resterais qu’à la surface du contenu secondaire, sachez tout de même que celui-ci se veut être d’une densité qui sert à la fois son propos mais également chercher à vous immerger de la meilleure des manières. Pour comprendre Atsu et son envie de vengeance, vous devez devenir votre version d’Atsu. Ainsi, la quête d’Atsu ne restera pas totalement la sienne, elle va devenir également la vôtre, tout comme elle est devenue la mienne durant 63 heures.

Du côté des mécaniques RPG-esque de la saga Ghost Of, nous sommes en terrain connu. Les sources chaudes pour augmenter la barre de vie sont toujours là, il faut toujours méditer à un autel de réflexion pour repartir avec un point de compétences à répartir dans 3 arbres bien distinct : corps à corps, vengeance et Onryo. Un quatrième arbre de compétence n’est pas à oublier mais concernera uniquement le lien que vous créerez avec un loup (mais je n’en dirais pas plus). Côté équipements, les armures et leurs effets particuliers sont toujours de la partie, qu’il vous faudra trouver au gré de vos aventures. Les charmes font également leur retour mais cette fois-ci, l’écueil que j’avais formulé à l’époque du premier opus à été corrigé. Plus question d’avoir des charmes en doublons, ceux-ci deviendront de plus en plus forts au fur à a mesure de vos exploits.
Parlons maintenant des combats. Si le fond est toujours le même, c’est à dire que vous n’avez pas le droit à un système de lock, tout le reste a été revu et amplifié. Vous pouvez toujours faire de l’infiltration ou rentrer dans le tas (ou un mix des deux comme je fais) mais les postures de Jin Sakai cèdent leur place à un système d’armes différentes agissant les unes sur les autres. Par exemple, votre katana sera fort contre un autre katana. Votre duo de katana sera fort contre un Yari et ainsi de suite, je pense que vous avez compris le principe, il vous faudra faire preuve de réactivité une fois en combat puisque en mode normal, vos ennemis ne vous laisseront pas respirer, nous offrant alors des combats à la fois grisant, addictifs et tellement spectaculaires. Une fois n’est pas coutume, je ne vais pas m’éterniser sur la profondeur d’un gameplay qui vous offrira une large palette de possibilités pour faire mal à vos ennemis, qu’ils soient nombreux ou alors au cours d’un duel en un contre un. Là encore, le gameplay a été travaillé avec le souci de vouloir offrir aux joueurs un gameplay qui marque.

Graphiquement parlant, vous le verrez dans les captures d’écran fait maison, Ghost Of Yotei est une claque magistrale, même au bout de plus de 60 heures de jeu. Les panoramas de près comme de loin, dépaysent le joueur et m’a sans cesse donné envie de dégainer le mode photo (à titre indicatif, j’ai fait plus de 300 photos tout au long de mon épopée). Sans oublier, non plus, les détails qui fourmillent partout, tout le temps, sans s’arrêter. A ce stade là, Ghost Of Yotei n’est pas beau. Il est superbe. Il est magnifique même.
Un point sur la technique, puisque j’y ai joué sur PS5 Pro, j’ai ainsi pu profité de son mode spécial Pro et je n’ai rien de négatif à vous remonter. Ca tourne comme un coucou suisse, sans problème. Mention plus qu’honorable sur les temps de chargements. Il n’y en a tout simplement pas pour être franc avec vous. Que vous lanciez votre partie à partir du menu ou alors vouloir vous téléporter d’un endroit à l’autre, il n’y a aucun temps de chargement. C’est vraiment impressionnant à voir une fois en action.

Avant de vous donner mon avis, arrêtons nous sur la bande son, composée par Toma Otawa. Là encore, le soin et l’envie de marquer le joueur est présent et nous offre alors une partition qui donne un cachet particulier à ce Ghost Of Yotei. La participation de la musique, son intégration, sa présence mais aussi sa substance propulse le récit à des sommets ne visant qu’une seule chose : que Ghost Of Yotei soit avant tout votre désir de vengeance en devenant Atsu. Là encore, c’est une réussite incontestable et sans la moindre fausse note. M’est avis, tout de même, que si Ghost Of Yotei relance les ventes de Shamisen, que cela ne m’étonnera pas beaucoup… Du côté du doublage, j’y ai joué avec le doublage français et une fois de plus, c’est un doublage exceptionnel que nous avons droit. Pour le personnage d’Atsu, on retrouve Camille Donda, qui est la doubleuse de Miley Cyrus mais aussi plein d’autres actrices. Si je ne vais pas faire toute sa carrière, j’ai eu la surprise de découvrir qu’elle à doublé le frigo Nora dans Atomic Heart (ceux qui ont fait le jeu auront la réf) ! Hé oui, le frigo Nora, la poétesse un peu allumée sur les bords (oui, je parle bien d’un frigo, oui). Le reste du casting vocal n’est pas en reste non plus : Arthur Khong (Simu Liu dans Shang Shi), Serge Biavan (David Bautista dans 14 films, notamment les Gardiens de la Galaxie) ou encore Bastien Bourle (Genos dans One Punch Man ou Eren dans Attack On Titan).
Ca y est, j’ai plus ou moins fait le tour du menu, même si je n’ai pas évoqué les modes Kurosawa (le fameux filtre en noir et blanc souhaitant rendre hommage à l’immense réalisateur), ni du mode Miike (que j’ai activé, augmentant les effusions de sang et dirigeant la caméra de telle sorte qu’il vous faut faire attention à vos arrières), ni au mode Watanabe, rendant lui hommage au réalisateur d’animé Shiniro Watanabe, nous offrant alors une bande son en mode Lo-Fi, sachez que si un mode NG+ viendrait à sortir plus tard, je testerais les modes Kurosawa et Watanabe en même temps.


Si je regrette un peu de dire au revoir a Jin Sakai dans sa lutte contre les envahisseurs mongoles, transporter l’intrigue 300 ans plus tard en nous offrant une histoire totalement fictionnelle est au final une idée de génie de la part du studio. Cela leur a permis de mettre tous les curseurs au maximum et de nous proposer une histoire de vengeance sans commune mesure. Une véritable prouesse qui m’a laissé un peu sur le séant et qui au fur et à mesure de mon avancée m’a fait réaliser à quel point j’adore cette suite, qui n’en est pas vraiment une. De ce fait, toujours selon mon regard, Ghost Of Yotei « n’annule » pas du tout Tsushima mais nous offre une piste de réflexion supplémentaire sur un thème aussi vieux que la vengeance, l’un des thèmes que j’adore le plus dans tout support artistique que ce soit. Si Jin Sakai était tiraillé entre son héritage et son rôle de samouraï et le fait d’être obligé de se défaire de ce qui faisait de lui un guerrier ayant des principes et des devoirs et s’en débarrasser pour sauver les gens et la terre qu’il aime contre un ennemi sans foi ni loi, Atsu est l’opposée du contraire. Pas besoin de respecter un code bien précis mais par contre de savoir jusqu’où elle est prête à aller pour assouvir sa vengeance et tout ce qui implique comme conséquence pour elle mais aussi pour les personnes qui l’entourent permet de nous offrir une fois de plus une piste de réflexion vraiment bien travaillée par le studio.
Quant au reste, cela achève mon sentiment d’avoir affaire là à un chef d’oeuvre qui marque vraiment. Que ce soit l’utilisation ingénieuse des fonctionnalités de la DualSense, la direction artistique, le contenu secondaire et annexe mais aussi la gestion de son monde ouvert (d’une taille juste ce qu’il faut), je n’ai rien à dire de plus que tous les superlatifs que j’ai déjà sorti. Tout est parfait, tout fait sens, tout transpire et respire un profond respect envers le Japon et ses coutumes, son histoire, son folklore. Mais aussi envers son joueur et sa joueuse.
En un mot comme en cent : Ghost Of Yotei est un pur petit bijou qui nous est proposé par un studio qui sait ce qu’il fait et sait où il va. J’espère juste deux petites choses maintenant : une extension comme l’ile d’Iki ainsi qu’un troisième et dernier opus comme pour la trilogie de la vengeance de Park Chan Wook, ce qui pourrait offrir à la saga Ghost Of d’achever le fait qu’elle laissera une marque indélébile sur le médium que nous aimons toutes et tous.


En abandonnant Jin Sakai et Tsushima pour Atsu et sa quête de vengeance contre les Six de Yōtei, Sucker Punch nous offre alors un second opus qui pousse tous les curseurs au maximum pour nous offrir alors un absolu chef d’œuvre proposant alors une forme et un fond qui me marquera comme le précédent opus, mais à sa manière. Un must have que vous ne devez surtout pas rater si vous aimez les récits de vengeance et les œuvres japonaises. Un chef d’œuvre absolu sur lequel je ne tarirais pas d’éloges de sitôt.

- Atsu, charismatique et attachante
- Un récit de vengeance comme je les aime
- Un scénario et une narration qui atteignent la perfection
- Une oeuvre grand public d’une étonnante intelligence dans son fond
- Les personnages, humains
- Une direction artistique qui immerge totalement
- Un gameplay addictif
- La gestion des fonctionnalités de la DualSense, remarquable !
- La bande son, qui accompagne à la perfection le récit
- Un monde ouvert ni trop ni pas assez
- Une durée de vie parfaite

- Le sentiment d’un « vide » après l’avoir fini, j’en redemande…
- Pas de NG+, c’est un peu dommage