En cette fin d’année tonitruante, impossible d’être passé à coté du planning de sorties fort chargé de Microids. Après Les Schtroumpfs L’Epopée des Rêves, Les Fourmis, adaptation du roman éponyme de Bernard Werber, et le remake de Little Big Adventure, l’éditeur français lancera, après plusieurs reports, le 17 décembre, Flint Treasure of Oblivion du studio français Savage Level sur PS5, Xbox Series S/X et PC. Premier jeu du jeune studio dirigé par Maxime et Aurélien Josse, qui compte parmi ses rangs des développeurs ayant œuvré entre autres sur Ghost Recon, Tell Me Why ou encore Aliens: Dark Descent, le susnommé Flint est un RPG tactique dans l’univers passionnant de la piraterie. Après avoir terminé l’aventure avant sa disponibilité, voici donc mon test de Flint Treasure of Oblivion dans sa version PS5.
Version | Numérique sur PS5, fournie par l’éditeur |
Temps de jeu | Environ 12h |
Histoire terminée | Oui |
Complétion totale | 100% des trophées débloqués |
Difficulté | Unique |
Genre(s) | Aventure, Stratégie, Tactique, RPG |
Date de sortie | 17 décembre 2024 |
Prix (maximum conseillé) | 39€99 |
Plateforme(s) | PS5, Xbox Series S/X et PC |
Voix | Français, Anglais |
Textes | Français, Anglais, Italien, Allemand, Espagnol, Chinois traditionnel et simplifié, Coréen, Japonais, Polonais, Russe, Portugais |
Connexion obligatoire | Non |
Au XVIIIe siècle, à l’âge d’or de la piraterie, nous incarnons le Capitaine James Flint. En quête de trouver de nouveaux loups de mers avec son fidèle second Billy Bones, leur défaite cuisante et leur malheureux naufrage les mène tout droit aux fers dans la Forteresse de Saint-Malo. Par un heureux hasard, son séjour en prison lui permet d’avoir vent de l’existence d’un trésor légendaire. Après une nouvelle fourberie, les deux compères parviennent à s’évader, avec pour nouvel objectif de retrouver cet amas de fortune et de liberté. Mais pour cela, il lui faudra un nouveau bâtiment et un équipage.
C’est peu ou prou la première heure de Flint Treasure of Oblivion. Outre un scénario somme toute classique pour une histoire de pirates, le jeu de Savage Level propose ici une narration particulièrement accrocheuse au travers de ses nombreuses vignettes de bande-dessinée qui nous réserve bien des surprises pour casser les clichés et archétypes de cet univers si passionnant. Ainsi Flint saupoudre son histoire de beaucoup de réalisme, grâce à une documentation pointilleuse de la part du studio avec une pincée de fantastique pour rendre le tout incroyablement efficace.
Mêlant bulles de dialogues et vignettes, la narration sous forme de bande-dessinée fonctionne à merveille, lui permettant d’une part d’être concise mais rondement menée par un humour décapant. Flint Treasure of Oblivion s’assure donc à chaque instant de nous divertir tout en nous proposant des thèmes autour de la piraterie bien plus profonds qu’à l’accoutumée.
Flint est un jeu à la troisième personne en vue isométrique qui se veut avant tout très linéaire. Lâchés dans des petites zones à des fins d’exploration très rudimentaire afin de trouver de nouvelles cartes et autres artefacts nécessaires lors des combats, c’est évidemment cet aspect qui sera au cœur de l’aventure. Impossible d’avancer dans l’aventure sans s’adonner à quelques affrontements musclés. Mais pour sortir victorieux, il faut évidemment maitriser son système tactique en tour par tour.
Pour cela, il faudra monter une équipe (voire même parfois plusieurs) plus ou moins restreinte, avec plusieurs classes de personnages, selon la situation. Une fois celle-ci constituée, il faut évidemment équiper ses membres à l’aide des cartes durement trouvées (armes, attributs, compétences, objets de soin, et j’en passe). Sa composante RPG, en gagnant des niveaux grâce au partage du butin, permet d’améliorer notre jeu de dés, notre Force, Finesse et Constitution, et débloquer de nombreux attributs, entre autres. Une fois la préparation terminée, les affrontements peuvent enfin commencer.
Je l’évoquais donc précédemment, Flint est un RPG tactique en tour par tour. Ainsi donc ils se divisent en 2 phases, la phase pirate, Flint et ses fidèles forbans, et la phase ennemie. Chaque personnage possède des points d’action, qui limitent donc leurs mouvements. Ils permettent notamment de se déplacer sur une zone limitée sur le plateau de jeu, mais aussi attaquer, ou encore utiliser le terrain pour affaiblir ou ralentir nos adversaires (par exemple le faire vaciller), mais aussi recharger nos armes à feu, le tout en jonglant entre les 2 postures disponibles. Chaque action, hormis le déplacement, est régie par un jet de dés. C’est lui qui donne le ton de nos actions et attaques en fonction du tirage. On peut donc tout aussi bien avoir un tirage particulièrement efficace ou qui, au contraire, nous fera prendre les pieds dans le tapis. Une fois que chaque marin d’eau douce a épuisé ses points d’action, nous pouvons finir notre tour.
De plus, les combats possèdent un seuil de difficulté. S’il est totalement dénué de tout mode de difficulté habituel (facile, normal, difficile), elle est toutefois évolutive lors des combats. Le seuil de difficulté est lui dépendant du moral des équipages présents sur le plateau. Et chaque action fera donc évoluer le moral des troupes. Par exemple, si un ennemi tue un des membres de notre équipage, cela fera monter le moral adverse et baisser le notre. C’est également le seuil de difficulté qui influe sur la réussite ou l’échec du jet de dés.
De prime abord, le gameplay de Flint est déroutant si on n’est pas ou peu habitué à ce genre de mécaniques. On peine à comprendre le fonctionnement de tout ça, mais le jeu n’est pas punitif pour autant et nous permet de relire les règles du jeu à la volée, où et quand nous le souhaitons. Ce qui, dans les premières heures de jeu, se voit fort utile. Une fois le gameplay maitrisé, ça coule de sources et les victoires s’enchainent. Il possède évidemment une composante stratégique qui ne permet pas forcément toutes les approches, nous demandant donc de nous adapter à toutes les situations possibles. Le tout jouit d’une certaine profondeur, tant le gameplay est aussi complexe qu’il sera au fil des heures intuitif.
Maintenant que les bases ont été expliquées, que ressort-il manette en main? Si on passe outre les premières heures d’apprentissage, Flint est un jeu particulièrement addictif dans ses mécaniques si toutefois on s’en donne les moyens. S’il n’est foncièrement pas difficile à proprement parlé, il demande un certain investissement et de compréhension de son système de combat si on ne veut pas qu’il en devienne frustrant. Et cet investissement nécessaire passe par l’importance de l’exploration pour trouver de nouvelles cartes à donner aux membres de l’équipage, armes, armures, accessoires, objets de soin, il est primordial d’en récolter le plus possible pour que les combats tournent à notre avantage.
Pour autant, Flint se dote de quelques défauts notables. Le premier étant la maniabilité à la manette. Si globalement, il est très agréable d’y jouer au « pad », la sensibilité des joysticks peut parfois s’avérer un peu fastidieuse. Par exemple, lors du choix d’une case à cibler en combat, ou encore lorsque l’on voudra améliorer certains attributs dans les menus. Tout ça manque un peu de précision et d’intuition. De plus, je regrette un certain manque de choix dans les attributs à équiper. On se rend vite compte qu’on tourne un peu en rond, et on finit par donner à peu près les mêmes attributs à l’ensemble de nos coéquipiers, peu importe leur classe. Un manque de diversité qui ne joue pas en faveur de l’évolution du gameplay, malheureusement.
Flint Treasure of Oblivion est le deuxième jeu édité par Microids à jouir de l’Unreal Engine 5 cette année, le premier étant le fabuleux Les Fourmis de Tower Five. Et il est indéniable de dire qu’à l’image de son confrère sorti quelques semaines plus tôt, Flint est à tomber à la renverse visuellement parlant. Tout est impeccable, de la plus simple texture, à son ambiance globale en passant par les différents effets de lumières. On sent que l’univers de la piraterie est maitrisé par le studio. Si je devais n’émettre qu’un seul bémol, ce serait que j’aurai aimé pouvoir profiter un peu de sa beauté grâce un zoom sur le plateau en combat par exemple. Rien de méchant, un détail me direz-vous.
L’OST est quant à elle menée par la compositrice Winifred Phillips, que l’on connait pour ses travaux sur la série LittleBigPlanet, mais aussi le tout premier God of War de 2005 sorti sur PS2, en passant par Borderlands, Assassin’s III Liberation et le CV de la dame est encore long comme le bras. C’est évidemment le thème principal qui est le plus représentatif pour parler de l’OST qui par les accords joués à la guitare électrique ou les notes soufflées dans une cornemuse rendent le tout parfaitement rythmé.
Flint Treasure of Oblivion faisait partie des jeux que j’attendais énormément en cette fin d’année. L’univers de la piraterie étant un de mes péchés mignons, premièrement, mais aussi pour sortir des sentiers battus et m’intéresser à ce genre, le RPG tactique, que je connais finalement très (trop) peu. Plutôt court, environ 12h pour le terminer, Flint est une excellente porte d’entrée dans le genre. Alors oui, son gameplay peut s’avérer parfois un tantinet compliqué à appréhender pendant les premières heures de l’aventure mais une fois le tout apprivoisé, il en devient un jeu particulièrement addictif et prenant. Sa narration sous forme de bande-dessinée n’est pas en reste et propose un scénario qui brise les codes de l’univers pour proposer un nouveau regard sur les pirates. Visuellement magnifique, l’OST est un bonbon pour les oreilles, Flint Treasures of Oblivion est indéniablement une franche réussite tant par la profondeur de son gameplay que celle de son scénario. Malgré tout, il n’est pas dénué de défauts, notamment la maniabilité à la manette parfois fastidieuse, ou encore le manque de diversité dans l’évolution de la boucle de gameplay. Mais il n’en reste pas moins une belle petite production qui clôture cette année à merveille.
- Un jeu qui pose un nouveau regard sur l’univers
- La narration en bande-dessinée incroyable
- L’humour omniprésent
- La profondeur du gameplay, mais qui peut nécessiter un temps d’apprentissage
- Visuellement magnifique partout, tout le temps
- Le seuil de difficulté évolutif
- La maniabilité à la manette pas toujours très précise
- Le manque de diversité dans l’équipement des attributs de nos personnages
- Manque d’un zoom sur le plateau de jeu (mais ça c’est entièrement personnel et subjectif)