
Initialement sorti en 1997 sur PlayStation uniquement au Japon et en Amérique du Nord (en 1998), il a fallu attendre 10 ans pour que les joueurs européens (et anglophones) puissent mettre leurs mains sur Final Fantasy Tactics sur PSP. Nous sommes quasiment 30 ans après sa sortie initiale, le 30 septembre 2025, et Final Fantasy Tactics fait une nouvelle fois un retour tonitruant avec une réédition sur consoles actuelles nommée The Ivalice Chronicles. Premier gros changement pour les joueurs français: le jeu est, pour la toute première fois, traduit dans la langue de Molière. Un jeu culte, un JRPG adulé par les fans, Final Fantasy Tactics est-il toujours un chef d’œuvre? Alors que je suis aux portes de la fin de mon aventure, après 40 heures de jeu, il est grand temps que je vous en parle.

| Version | Numérique sur Xbox Series X, fournie par l’éditeur |
| Temps de jeu | 40h |
| Histoire terminée | Non (mais presque) |
| Complétion totale | 24/50 succès débloqués |
| Difficulté | Facile |

| Genre(s) | Action, Aventure, Solo, Fantasy, Tactique, RPG |
| Date de sortie | 30 septembre 2025 |
| Prix (maximum conseillé) | 59.99€ |
| Plateforme(s) | PS5, Xbox Series X|S, Nintendo Switch, Nintendo Switch 2, PC |
| Voix | Anglais, Japonais |
| Textes français | Oui |
| Connexion obligatoire | Non |

Dans le monde d’Ivalice, nous incarnons Ramza Béoulve, fils cadet de la famille Béoulve, apprenti chevalier, qui se retrouve au milieu d’un conflit pour le trône bien malgré lui. Il décide de suivre l’exemple de son meilleur ami, Delita, pour trouver sa propre voie, afin de tenter de mettre fin à une guerre sans merci. Mais il était loin d’imaginer qu’au milieu de ce jeu des trônes, se trouve une bien mystérieuse magie, celle des Gemmes du Zodiaque.
Et je n’en dévoilerais pas d’avantage concernant le scénario de Final Fantasy Tactics. Doté d’une écriture magistrale, ce FF en tant que jeu de la licence, rappelons le sorti la même année que Final Fantasy VII, est d’une richesse exceptionnelle. Tant par son déroulement qui nous fait traverser plusieurs périodes du conflit que par son évolution mais aussi celle de ses personnages, Ramza en tête de liste. FF Tactics propose un panel de thèmes absolument époustouflant, d’une maturité sans commune mesure, traitant trahisons, conflits politiques mais aussi religieux, avec un fort attrait pour les injustices sociales liées aux classes, et j’en passe, tant cette aventure épique se révèle d’une profondeur, pour ma part, inattendue (oui, je découvre une nouvelle fois un jeu grâce à son remastered) qui compte bon nombre de rebondissements jusqu’à sa toute fin.
Impossible de ne pas voir en Final Fantasy Tactics un soupçon, pour ne pas dire une grosse pincée de Game of Thrones (dont, fait intéressant, le premier livre fut publié en 1996) tant les thèmes traités se rejoignent. D’ailleurs, le conflit de FF Tactics est nommé la « Guerre des Lions« , nom que portera le portage PSP (War of the Lions) en 2007, rappelant évidemment l’emblème de la maison Lannister.

Mais si la comparaison entre les 2 œuvres est indéniable, FF Tactics ne manque pas d’avoir sa propre identité, si chère au cœur de la licence. On retrouve donc les codes qui la régissent, des invocations, en passant par la magie, mais aussi son très célèbre système de jobs (métiers/classes), un classique de la saga, plus en retrait dans les épisodes modernes.
Comme son titre l’indique, Final Fantasy Tactics est un RPG tactique en tour par tour, communément appelé tactical RPG, genre popularisé du côté de chez Nintendo avec ses Fire Emblem dès 1990 sur NES. Sur un champ de bataille, ici assez réduit, chaque personnage peut avancer d’un certain nombre de cases avant d’attaquer ses adversaires, le tout dans un ordre définit. Dans une équipe de maximum 5 personnages, le plus gros du gameplay de FF Tactics est un enchainement de batailles qui permettra à Ramza de trouver la vérité derrière ce conflit en plus de démasquer quelques traitres au passage. Ainsi donc le jeu va nous demander, sur une carte du monde, de nous déplacer de lieu en lieu pour combattre nos ennemis, pendant pas moins de 4 chapitres dont la durée varie.

Mais la richesse du gameplay se fait donc par le système de jobs, si cher à la licence. On retrouvera donc les jobs les plus classiques de la licence, d’écuyer à mage blanc, en passant par le chevalier, le moine, l’apothicaire, etc. tout en découvrant des jobs uniques à certains personnages tels que le machiniste, le chevalier sacré, et bien d’autres. Chaque personnage peut s’équiper d’un job principal tout en pouvant avoir un job plus secondaire en utilisant les compétences d’un autre job. Pour exemple, un chevalier pourra utiliser les compétences propres à sa classe (attaques, compétences, etc) tout en utilisant les compétences spéciales d’un mage blanc (pour les soins par exemple). Chaque attaque permet aux personnages d’accumuler des points d’expériences aussi pour lui, mais aussi pour son job, et des PC qui permettront d’acheter les compétences.
Si le fonctionnement en lui même est relativement simple à comprendre, une fois dans le feu de l’action, il faudra savoir s’adapter à chaque situation notamment pendant les phases où plusieurs batailles s’enchainent sans retour sur la carte du monde. Car oui, même si vous êtes novice et que vous êtes encore en apprentissage pour maitriser le genre, FF Tactics peut s’avérer être d’une certaine exigence dans la compréhension de ses jobs, leur utilité, et leur nécessité dans certains combats, reposant sur les notions de Bravoure et Foi qui influeront sur votre aptitude à réussir une compétence. Tout est ici d’une précision chirurgicale. Et si vous n’avez pas les bons jobs (et les bonnes compétences) au bon moment, le game over peut être très rapide. Car même en facile, le jeu ne vous demandera jamais d’attaquer à l’aveugle et de taper pour taper, une stratégie sera toujours de la partie, bien qu’un tantinet moins exigeante qu’en normal.

Comme tout RPG qui se respecte, il faudra également adapter ses équipements tout au long de notre aventure. Et s’il dispose évidemment de nombreuses échoppes pour faire des emplettes entre 2 combats, Final Fantasy Tactics détient également un système de loot, mais qui sera très peu exploitable en mode facile. En effet, dès qu’un personnage (ami ou ennemi) est mis à terre, il aura 3 tours pour être réanimé par un de ses coéquipiers, et si ce n’est pas le cas, il se cristallisera ou lâchera un coffre. Dans le premier cas, aller sur la case d’un cristal permet soit de soigner l’entièreté de nos PV et PM (points de magie) soit d’apprendre les compétences du défunt. Dans le deuxième, vous pourrez looter une pièce d’armure ou une arme. A savoir que dans le cas d’une perte alliée, le personnage est en état de mort permanente. Si la mécanique en elle même rajoute une certaine forme de stratégie, elle a malheureusement pris un certain coup de vieux. Outre le fait que cela demande parfois de reculer, en facile, la mécanique se voit presque inutilisable tant en 3 tours, la bataille peut déjà être terminée.

En termes de contenu, FF Tactics se résume à une bonne quarantaine d’heures pour voir la cinématique de fin. Il dispose également un système de missions dans lequel on envoie 3 personnages en missions pendant plusieurs jours leur permettant d’obtenir des PC pour leur job et parfois de ramener quelques découvertes. Néanmoins, il me faut vous le dire, si le jeu dispose également de missions secondaires à proprement parler (permettant par exemple de recruter des personnages intéressants), je n’ai strictement rien compris pour les déclencher. En 40 heures, je n’en ai pas fait une seule, parce que je n’ai pas réussi à les débloquer.
Graphiquement, si le jeu a eu le droit à une remasterisation par rapport à ses versions précédentes, le jeu garde sa direction artistique et un style graphique très années 90 qui fait son charme intemporel. Du côté de la technique, seule la caméra est à pointée du doigt, toujours un peu capricieuse et qui aura tendance à vous donner moins de visibilité que vous n’en avez déjà. On aura tendance à abuser de la vue aérienne pour se déplacer sans erreur tant le moindre objet de décor (arbre, batiment) peut se retrouver dans notre ligne de mire sans qu’on puisse réellement y faire quoi que ce soit. L’événement de cette nouvelle édition, c’est évidemment la traduction française (et les doublages anglais, dans lesquels on retrouve un certain Ben Starr) d’excellente qualité. Pour les plus nostalgiques, sachez que cette réédition permet également de jouer à la version classique du jeu de 1997 (dans un mode à part entière).


Difficile de parler de tous les aspects de Final Fantasy Tactics tant il est d’une richesse exponentielle. De son scénario, à son écriture, en passant par son gameplay, difficile d’imaginer que ce jeu a quasiment 30 ans et qu’il fait toujours mouche en 2025. Pour autant, il pourra s’avérer peu accueillant pour des débutants dans le genre qui ne souhaitent pas s’investir un minimum dans cette épopée. En effet, nombreuses mécaniques demandent du temps de compréhension en commençant par les jobs mais aussi ses notions de Bravoure et de Foi, en passant par ses quêtes secondaires, dont je peine à comprendre le système de déblocage. Toujours est-il que presque 30 ans après sa sortie initiale, Final Fantasy Tactics ici dans sa version The Ivalice Chronicles est un incontournable du genre et intemporel. La présence d’une traduction française est un véritable miracle en plus d’être d’une qualité irréprochable. Un jeu à faire au moins une fois dans sa vie.

- La profondeur du scénario, sa narration et son écriture
- La richesse du gameplay, le système de jobs toujours aussi efficace
- La traduction française irréprochable
- Le doublage anglais très convaincant
- Le charme de sa DA des années 90
- Une excellente durée de vie

- Quelques mécaniques ont pris un coup de vieux (le système de loot)
- Des notions qui manquent de clarté (j’ai toujours pas compris comment faire débloquer les quêtes secondaires)
- La caméra capricieuse