La saga Fate/ a connu le jour en 2004, grâce à Fate/Stay Night. Connaissant un grand succès notamment au Japon, la série s’est déclinée en différents formats, des mangas aux animés, leur nombre étant exponantiel aujourd’hui. Mais la saga Fate/ n’a pour autant pas perdu de vue son format vidéoludique initial. Aujourd’hui éditée par Koei Tecmo, développée par Omega Force (Dynasty Warriors) en collaboration avec TYPE-MOON et Aniplex, Fate/ s’étoffe d’un nouveau volet: Fate/Samurai Remnant, qui sera disponible le 29 septembre 2023 sur Playstation 4/5, Nintendo Switch et PC. Ce nouvel épisode explore une nouvelle Guerre du Saint-Graal durant au Japon féodal.
Version | Numérique sur PS5 fournie par l’éditeur |
Temps de jeu | Environ 24h |
Histoire terminée | Oui |
Complétion totale | Non communiquée par le jeu (40% des trophées) |
Difficulté | Normale + dernier chapitre en mode facile |
Genre | Action RPG |
Date de sortie | 29 septembre 2023 |
Prix (maximum conseillé) | 69€99 (standard), 109€99 (deluxe) |
Plateforme(s) | PS4, PS5, Nintendo Switch, PC (Steam) |
Voix | Japonais |
Textes | Anglais, Japonais, Chinois simplifié, Chinois traditionnel |
L’intrigue prend place en 1651 durant l’Ere Keian, à Edo, où nous y faisons la rencontre de Miyamoto Iori, un jeune samurai prodige de l’école Niten Ichiryu. Une nuit, il découvre malgré lui l’existence d’un conflit qui implique de trouver le Graal, une relique qui permet à quiconque la détient de réaliser son souhait: on l’appelle la Guerre du Saint-Graal (ou Holy Grail War). Opposant 7 Masters accompagnés de leur Servant, leur esprit héroïque, Iori va lui aussi prendre part au combat aux côtés de Saber, son Servant, dans le but d’être le dernier duo en vie pour recevoir la récompense tant convoitée qui leur accordera leur vœu le plus cher. Le combat s’annonce difficile, avec de nombreux rebondissements à la clé.
Tout au long de ses 6 chapitres, l’intrigue de Fate/Samurai Remnant se révèle solide et particulièrement bien écrite. Il nous plonge dans son univers dès ses premières scènes et réussit à nous intriguer tout au long de son scénario, grâce à une mise en scène particulièrement soignée, et un mystère qui plane autour des Servants et de leur « vrai nom ». Si les connaisseurs de la saga sont déjà en terrain connu, les néophytes découvriront bien vite toute l’étendue de la série Fate/ ainsi que son originalité.
Si la présence de personnages récurrents à la franchise alimente le fan service pour les anciens joueurs, l’introduction de nouveaux Servants permet ainsi une certaine nouveauté dans le récit tout en permettant aux nouveaux venus de profiter pleinement de ces nouvelles têtes et démarrer aisément par cet opus.
Malheureusement, l’absence de sous titres français n’aidera pas à accueillir un nouveau public, et le jeu se dévoile particulièrement verbeux et bavard. Le rythme s’en voit donc parfois entaché par des dialogues particulièrement longs qui nous perdront dans leur récit. Pour autant, on saura lui accorder une écriture soignée de ses personnages, approfondis par leur histoire, mais aussi des différents duos qui illustrent ses propos tout au long de son aventure, en commençant par Iori et Saber, duo maitre qui mène le jeu d’une main de fer avec poigne sans oublier leur acolyte peu conventionnel, Crimson Codex.
Depuis son tout premier volet, la série Fate/ a exploré de nombreux genres. Du visual novel de Fate/stay night, en passant par le hack’n’slash de Fate/Extella: Link, ce nouvel opus s’est dirigé vers l’action RPG. De cette façon, le jeu aborde les combats avec un système dynamique dans lequel Masters et Servants sont au cœur des affrontements. En effet, Iori (et ses 5 postures) et Saber ont la possibilité de combattre individuellement d’une part, une phase qui permet de remplir plusieurs jauges, dont une qui permet de faire appel à des attaques surpuissantes, une autre qui permettra de contrôler le/les Servants qui nous accompagnent pendant un court instant, ou encore une dernière qui permettra de demander à notre Servant d’exécuter diverses attaques puissantes, seul ou en duo. En résulte un système combat pêchu, dont la dimension stratégique sera de la partie notamment contre les ennemis puissants. Et ce n’est non sans hasard que les combats dévoilent une certaine touche de « Dynasty Warriors like » bienvenue.
Mais Fate/Samurai Remnant et son gameplay ne se limitent pas qu’à une simple succession de combats. En effet, ce nouvel épisode permettra l’intégration d’une nouveauté: le Spirit Font Conflict. Sur un plateau représentant Edo et ses différentes zones, le but est de récupérer stratégiquement les différents quartiers sous le joug ennemi et les relier entre elles grâce à la « leyline« . Cette mécanique permet donc au gameplay de se diversifier et ne pas tomber dans une redondance qui pourrait le frapper. Malheureusement, si c’est en effet le cas lors des premières heures, le schéma utilisé se révèle répétitif, et le développement de ce « mode » de jeu manque d’une réelle évolution au fil des heures pour empêcher cette impression.
Enfin, Fate/Samurai Remnant s’arme de la fameuse phase d’exploration. Celle-ci permet notamment de s’adonner aux « digressions », les quêtes annexes qui permettent d’étoffer l’histoire de nombreux personnages, et tisser des liens avec les Servants qui nous accompagneront. En outre, l’exploration se dévoile nécessaire à notre survie par la présence de divers marchands, la possibilité de s’adonner à des objectifs secondaires, ou tout simplement parce qu’on aime caresser le moindre félin ou canidé qui croiseront notre chemin, le tout permettra d’étoffer et débloquer de nombreuses compétences dans les différents arbres mis à notre disposition ainsi que d’améliorer notre QG et personnaliser les sabres de notre protagoniste.
Si le gameplay de Fate/Samurai Remnant accrochera sans l’ombre d’un doute les aficionados du genre et de la série, son aspect répétitif saura aussi sans mal montrer le bout de son nez pour les moins patients d’entre nous. En effet, en additionnant les nombreuses quêtes principales et la multitude d’activités annexes, on fera vite le tour de la boucle de gameplay notamment dans ces nombreux affrontements malgré la volonté de varier les attaques et combos.
Son style en cel-shading est des plus agréables et donne un certain cachet à la période dans laquelle il se déroule. On apprécie donc son character design particulièrement réussi, mais c’est sans compter sur la beauté de sa mise en scène, de ses animations et de ses cinématiques. Pour ainsi dire, on lui relève peu de défauts visuellement parlant. Le Japon féodal (à l’instar de Like A Dragon Ishin) du jeu est impeccable, et sa touche de Fantasy lui va à ravir. On regrette cependant l’impossibilité de passer les animations des Noble Phantasm, bien que d’une beauté certaine se révèlent parfois un tantinet longues.
Pour ce qui est de la bande son, là encore le résultat est particulièrement réussi, notamment son opening « Zanya Gensou » interprété par LICCA et animé par CloverWorks, tous déjà impliqués dans la série par le passé. L’ensemble de l’OST n’est pas en reste, et se fond parfaitement avec l’univers et les propos du titre.
Pour une première dans la série en ce qui me concerne, Fate/Samurai Remnant s’est révélé être une très bonne surprise. Le Japon féodal y est finement maitrisé, et l’originalité de ce conflit impliquant des Maitres et leur esprit héroïque, relié à des figures historiques emblématiques est terriblement bien pensé. Si nombreux aspects du jeu sont particulièrement appréciables, tels que l’écriture des personnages et les liens qui unissent Masters et Servants, ou encore la diversité des mécaniques de gameplay, que cela passe par les aires de combats ou la « leyline », ce nouveau Fate/ n’est pas pour autant exempt de tout reproche, à mon grand regret. En effet, son scénario très verbeux, en anglais uniquement, influant donc sur son rythme, pourra en décourager plus d’un sans oublier l’impression de répétitivité liée à un schéma de déroulement peu varié également. Pour autant, Fate/Samurai Remnant s’habille d’une belle mise en scène à la japonaise qui ravira les fans du genre.
- Le cel-shading qui met en valeur la période Keian
- Le duo Iori/Saber, attachant et particulièrement bien écrit
- Un contenu annexe généreux
- Le Spirit Font Conflict qui ajoute une dimension stratégique
- « You can pet the cat! »
- La personnalisation des différents personnages (compétences et armes de Iori)
- Une répétitivité qui peine à se faire discrète
- Un rythme qui bat parfois de l’aile
- Les animations des Noble Phantasm ne sont pas « passables »
- Les sous-titres en français une nouvelle fois aux abonnés absents