Dévoilé lors du Marvelous Game Showcase 2024 du 30 mai en ouverture, puis apparu lors du Nintendo Direct quelques jours plus tard le 18 juin, Farmagia est le tout nouveau jeu de Marvelous. Sa particularité? A l’instar du regretté Akira Toriyama qui s’était chargé du character design de Dragon Quest, c’est un célèbre mangaka qui oeuvre pour celui de Farmagia: Hiro Mashima, créateur de Fairy Tail et Edens Zero. Disponible le 1er novembre sur Nintendo Switch, PlayStation 5 et PC (via Steam), j’ai eu l’immense chance de pouvoir le terminer en amont de sa sortie et vous en proposer mon test! Enfin, sachez qu’un animé est déjà dans les tuyaux, sans date de diffusion à l’heure où j’écris ces lignes.
Version | Numérique sur PS5, fournie par l’éditeur |
Temps de jeu | Environ 32h |
Histoire terminée | Oui |
Complétion totale | 77% des trophées |
Difficulté | Normal |
Genre(s) | Action, Aventure, RPG, Simulation |
Date de sortie | 1er novembre 2024 |
Prix (maximum conseillé) | 49€99 |
Plateforme(s) | PS5, Nintendo Switch, PC |
Voix | Anglais, Japonais |
Textes | Français, Anglais, Allemand, Espagnol, Japonais, Coréen, Chinois traditionnel et simplifié |
Connexion obligatoire | Non |
Après la mort du Mage souverain, son successeur, Glaza, déclencha une guerre dans le monde de Felicidad, un monde dans lequel vivent les Farmagia, des fermiers capables de cultiver et apprivoiser des monstres. Cette guerre atteignit la petite ville de Centvelt, où vivent Ten et ses amis, bien décidés à utiliser leur force et leur pouvoir pour mettre fin à ce terrible conflit. Mais ils ne soupçonnent pas quelle est la vraie menace et l’origine de ce conflit.
C’est dans les grandes lignes ce que raconte ce Farmagia. Le concept même de Farmagia rappelle évidemment les Riders des Monster Hunter Stories tout en ayant une identité propre via la récolte non pas d’œufs mais de graines et leur culture. Utilisant les codes d’un Shonen, mené par un groupe de jeunes orphelins aux capacités étonnantes, Farmagia dévoile toutefois un scénario particulièrement mature, voire même extrêmement sombre parfois. Si la symbiose entre les monstres et les fermiers est au cœur de l’aventure, l’histoire ne s’arrête pas là et traite une foultitude de thèmes particulièrement forts. Une histoire qu’on suit avec engouement tant on s’attache au groupe de héros, Ten en tête, évidemment, mais qui ne manque pas d’assouvir notre soif de quelques rebondissements bien placés. Le développement des personnages est également présent, notamment celui des nombreux ennemis, et antagonistes qui permettent de mieux cerner leur personnalité, leur motivation ainsi que plus globalement le lore.
Malgré tout, Farmagia dévoile aussi parfois un rythme en dent de scie, notamment dans sa seconde partie. Mais si sa narration y est pour beaucoup, c’est aussi un autre de ses aspects qui peut donner cette impression.
Mêlant jeu d’action aventure et simulation de ferme et culture de monstres, Farmagia se révèle très rapidement être un jeu relativement chronophage mais surtout grisant. Tantôt partant en mission pour avancer dans notre quête de paix et mettre fin à la guerre tantôt dans notre ferme à cultiver nos monstres compagnons et monstres de recherches, il faut une bonne trentaine d’heures pour terminer l’aventure si tant est qu’on s’y investit un tant soit peu.
Avant de nous plonger au cœur du gameplay, sachez que tout le contenu de l’aventure est disponible dans un HUB central, le centre-ville de Centvelt. D’ici tout est mis à notre disposition afin de vaquer aux nombreuses activités disponibles.
Afin d’avancer dans l’aventure, nos héros se lancent dans les différents labyrinthes de Felicidad en partant d’Avrion. Le but est simple, décimer une ou plusieurs vagues d’ennemis avant d’avancer dans la prochaine zone (en choisissant les récompenses que nous préférons pour nous guider) jusqu’à trouver le boss. Rassurez vous, ils n’ont de labyrinthes que le nom puisque cela reste relativement linéaire. Côté combat, nous partons donc accompagnés de plusieurs monstres, de types différents (de mêlée, à distance, de soutien et de formation) et nous n’avons plus qu’à les envoyer au combat grâce à la touche à laquelle ils sont assignés. Chaque type représente une faiblesse pour nos différents adversaires, ainsi certains monstres seront plus faibles face à des monstres attaquants de mêlée par exemple.
Jusque là vous me suivez, mais ça ne s’arrête évidemment pas là. En effet, chaque monstre compagnon dispose également d’une forme symbiotique, et notre héros d’une compétence de fuuuuu-sion (pardon, je me suis trompée de plateau) permettant de faire des dégâts considérables. Quoi qu’il en soit, le système de combat se veut particulièrement addictif, et dynamique. Malheureusement, avancer dans l’histoire, les quêtes secondaires, les épreuves d’élémentales, sans oublier l’éternel farming pourra également s’avérer assez répétitif. En effet, malgré le changement de « pays » tout au long de notre aventure, c’est le level-design qui accentue cette impression.
Il manque cruellement de renouveau pour étoffer le gameplay et la façon d’avancer. On finit donc par toujours faire la même chose, avec un schéma scénaristique qui se ressemble vraisemblablement tout au long de l’aventure. Pour autant, et c’est avec une trentaine d’heures de bagages sur le jeu que je le dis, malgré cet aspect très répétitif, Farmagia dispose d’un goût très prononcé de « reviens-y » sans jamais ressentir la moindre lassitude. On y retourne tant le gameplay est addictif au possible, mêlant une certaine simplicité des combats tout en leur octroyant une certaine exigence.
Cultiver les monstres est évidemment également au cœur du gameplay. En effet, c’est en cultivant des monstres que nous pouvons obtenir plus de compagnons, de nouvelles espèces mais également de nouvelles variantes, mais aussi améliorer notre ferme grâce aux monstres de recherches. Tout ou presque passe par la récolte de monstres afin d’étoffer un gigantesque arbre de compétences qui permet de débloquer compagnons, objets à fabriquer, nombre de PF (points qui régissent les actions à la ferme), nouvelles variantes, et j’en passe. En parallèle de la ferme, nos Farmagia disposent également d’un ranch pour entrainer leurs compagnons, permettant donc d’augmenter leurs niveaux, et leurs attributs principaux (points de vie, attaque, défense, bref, la routine).
Ce qu’il faut retenir c’est avant tout ce capital fun dont dispose Farmagia lors de ses très nombreux combats, mais aussi de sa dimension de simulation de ferme. En effet, toutes ses fonctionnalités réunies en font un jeu particulièrement addictif. On cherchera toujours à étoffer notre arbre de compétences et on se surprend à faire chaque nouvelle quête, principale ou secondaire, sans voir le temps passer. Une heure paraît être 10 minutes, tant le gameplay, bien que parfois répétitif dans les labyrinthes, n’en reste pas moins satisfaisant et riche.
Visuellement parlant, Farmagia est particulièrement agréable à arpenter. Si on est loin des standards graphiques, il est tout à fait convenable pour son genre. Je réévoque évidemment les labyrinthes, répétitifs dans leur level-design mais aussi un peu vides. Malgré tout, le nombre de compagnons et de monstres affichés à l’écran n’en reste pas moins impressionnant (on aurait toutefois aimé pouvoir en avoir plus en combats) et ce sans le moindre souci de chute de framerate (ce qui paraît être une évidence pour sa version PS5, je ne me prononce évidemment pas sur sa version Switch). Ce qui ressort évidemment le plus de son aspect graphique c’est le character design si caractéristique d’Hiro Mashima. Impossible de ne pas voir en Ten les traits de Natsu, ou un soupçon de Lucy en Archie.
Du côté de son OST, impossible de ne pas tomber sous le charme de ses pistes musicales en commençant par son opening dis-dystopia (à écouter sans modération) interprété par Ayane Sakura (seiyu d’Archie dans le jeu) et Inori Minase (qui interprète le personnage de Chica). La totalité de la bande originale n’est pas en reste puisque très caractéristique pour une production du genre.
Farmagia faisait partie de ces jeux de cette année qui me rendaient particulièrement curieuse. Non pas que je sois une grande admiratrice d’Hiro Mashima (je ne connais que peu de choses sur Fairy Tail et Edens Zero) mais c’est son concept mêlant aventure et simulation de ferme sur le thème des monstres qui m’a mis la puce à l’oreille, le level design connu étant un bonus (non négligeable cela dit). Et mon instinct a une fois de plus été juste, puisque j’ai passé un excellent moment sur le nouveau jeu de Marvelous. Addictif, grisant, fun, tout en demandant qu’on s’y investisse, on s’accroche à cette aventure, au scénario mature, on se prend rapidement au jeu de la récolte de monstres, on accomplit les nombreuses quêtes secondaires, et le temps file à une vitesse folle. Bien évidemment, il n’est pas dénué de défauts, le plus gros reproche qu’on puisse lui faire étant sa répétitivité, dans son déroulement mais aussi de son level-design mais dont le goût très prononcé de « reviens-y » nous la fait vite oublier.
- Un scénario mature et sombre
- Des personnages bien développés
- Le character design d’Hiro Mashima est une réelle plus-value
- Le gameplay des combats addictif
- Le système de ferme et récolte des monstres
- Un jeu qui demande qu’on s’y investisse
- L’OST excellente menée par son fabuleux opening
- On aurait aimé pouvoir augmenter le nombre de compagnons au lancement d’un labyrinthe (par défaut 40, maximum 60 grâce aux antres de fées)
- Peut être très répétitif de par son déroulement et son level-design qui manque d’un grain de folie